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Saison 21Saison 23

Inspecteur Derrick

Saison 22

1. L'indifférence (Katze ohne Ohren)

2. Un appel de Vienne (Anruf aus Wien)

3. Une histoire d'amour (Ein Mord, zweiter Teil)

4. Trop d'amour (Teestunde mit einer Mörderin)

5. Des gens comme il faut (Ein Mord und lauter nette Leute)

6. Tuer ce que l'on aime (Kostloffs Thema)

7. Le Roi de cœur (Derricks toter Freund)

8. Le don de soi (Eines Mannes Herz)

9. Caïn et Abel (Dein Bruder, der Mörder)

10. Dialogue avec un meurtrier (Die Ungerührtheit der Mörder)

11. Fantasmes (Herr Widanje träumt schlecht)

12. La vérité (Mitternachtssolo)

 

1. L'INDIFFÉRENCE
(KATZE OHNE OHREN)



Date de diffusion originale : 06 janvier 1995.

Résumé :

Karina Wienand est la petite amie de Mauser, un dealer. Un jour, elle tombe sur une émission où le docteur Kositz parle de l’état du monde et de la jeunesse. Un peu plus tard, Mauser est assassiné.

Critique :

Très bavard, pessimiste et à la fois quand même un peu réaliste, cet épisode étrange nous montre la miraculeuse rencontre entre une jeune femme et un médecin tentant d’aider des drogués à coups de speechs. Car ce dernier, le docteur Kositz est presque un ange gardien pour elle, Karina, subissant l’addiction à la drogue de son frère et les magouilles ambitieuses de son dealer de petit copain, qui est justement rapidement tué. Alors qui peut bien être le coupable ? Et est-ce que cette rencontre est liée au crime ?

Peu avant le meurtre, Karina avait rompu avec Mauser, préférant s’installer chez sa mère, répugnée à l’idée qu’il puisse vendre de la drogue dans les écoles de Munich (à ce titre, la « victime » de cet épisode est particulièrement détestable). Derrick, discret, va mener sa petite enquête, s’approchant d’elle, de Kositz, confronté, pour la énième fois, au monde de la drogue.

Après la résolution de l’énigme que, pour une fois, je ne dévoilerais pas, Kositz meurt écrasé par une voiture : visiblement un suicide, signe que sa rencontre avec Karina n’avait absolument rien d’un hasard : il avait réussi au moins à influencer positivement quelqu’un, comme une mission à accomplir. Et achevée, il n’avait plus de raisons de vivre. Un missionnaire, un ange gardien oui.

Mais on peut également voir son geste comme la réponse à un mal-être qu’il exprimait dans ses discours, lasse de subir l’état de ce monde.

Anecdotes :

  • Peter Kremer (Mauser) était déjà apparu dans « Un mort a gagné » (saison 21, épisode 6). Il recroisera la route de Svenja Pages (Karina) et Robinson Reichel (Andreas) quelques années plus tard dans plusieurs épisodes de « Siska » où il interprétera le rôle-titre. Dans cet épisode qui est sa deuxième et dernière apparition dans la série, il joue un dealer qui se fait tuer. Hors dans « Siska », série qui succédera à Derrick trois ans plus tard, c’est un policier droit et honnête qu’il jouera : on peut y voir une sorte de réincarnation.

  • Dans la version française, Svenja Pages est doublée par Françoise Cadol.

  • Apparu(e)s dans de précédents épisodes, Karlheinz Hackl, Svenja Pages, Robinson Reichel, Enzi Fuchs (Madame Klausen), Karin Anselm (Madame Wienand) ne reviendront pas dans la série.

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2. UN APPEL DE VIENNE
(ANRUF AUS WIEN)

Date de diffusion originale : 03 février 1995.

Résumé :

Pendant la remise de rançon pour sa fille kidnappée, un homme tue accidentellement l’un des ravisseurs. Il prévient Derrick qui devra se faire aider par la veuve de la « victime » afin de récupérer la jeune fille…

Critique :

Un scénario vraiment très malin, aux dialogues ciselés, incarné efficacement.

Bach, un type ordinaire, plutôt aisé, voit sa fille adolescente se faire kidnapper en échange d’une bonne somme d’argent. Pour la sauver, il ne doit pas avertir la police. Et négocie à domicile avec l’un des ravisseurs qu’il tue, sans le faire exprès. Peur d’être accusé de meurtre, il est contraint de contacter la police autrement dit Derrick.

Expliqué ainsi, la situation semble complètement folle, mais soit : le complice du ravisseur l’attend, s’impatiente, alors il faut créer très vite un plan pour récupérer la jeune fille en le coinçant.

Comment faire ? Et bien, sa femme, une humble serveuse qui n’est vraiment pas connue pour être une lumière (Derrick et Klein doivent lui répéter encore et encore le plan pour qu’elle comprenne, ce qui agace Klein : « Elle comprend rien ! » - ce qui m’a fait penser à la série « Kaamelott » où le roi Arthur doit s’armer de patience pour expliquer quelque chose à ses chevaliers - offrant de sacrés moments hilarants à l’épisode) : elle doit donc faire croire au complice que son compagnon l’appellera de Vienne où il s’est enfuit avec le magot de la rançon. Mais le piège : c’est qu’elle finit par réellement y croire ! Ce qui a de quoi faire réfléchir sur l’impact des méthodes de la police sur la psyché d’une jeune femme très fragile.

Entre elle et l’homme qui a tué sans le vouloir son compagnon : c’est deux êtres brisés qui se retrouveront dans un final extrêmement sobre.

Peter Fricke, pour une fois, dans un rôle plutôt positif, même s’il commet, encore une fois, involontairement, un crime, est impeccable et Veronika Fitz, est très drôle et attachante dans son personnage.

Anecdotes :

  • Peter Fricke signe sa huitième et dernière apparition dans la série.

  • Dans la version française, les crédits du générique de fin sont ceux de l’épisode « La tentative » (saison 7, épisode 8) !

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3. UNE HISTOIRE D'AMOUR
(EIN MORD, ZWEITER TEIL)

Date de diffusion originale : 24 mars 1995.

Résumé :

Rudolf Kollau vient tout juste de sortir de prison et veut renouer avec son ex-compagne Agnes, depuis remarié. S’installant chez elle : mais dans quelle intention ?

Critique :

Rappelant beaucoup l’épisode « Le sous-locataire » (saison 8, épisode 9) où un ex-taulard squattait chez son ex-compagne, ici, c’est Wolf Roth qui s’y met pour jouer les pot-de-colle et sans surprise, le fait très bien.

Le malheur d’Agnes, c’est que son mari Arno (Edwin Noël parfait) est trop gentil : ainsi, il accepte que Rudolf Kollau, son ex-compagnon emménage chez eux : pour quelques jours, dans la cave et après tout, comme aime tant le rappeler Kollau : la demeure lui appartient encore pour moitié.

Mais il va prendre de plus en plus de place, scrutant leurs moments d’intimité.

Maître Gossler est persuadé qu’il va assassiner Agnes par amour, ne supportant pas qu’elle ai refaite sa vie, qui plus est avec un être pour qui il a vraiment peu de considération, aimant s’en moquer.

C’est donc ainsi que Derrick intervient – aucune véritable enquête dans cet épisode – échangeant avec Kollau, qui contre toute attente, quitte le domicile de son plein gré !

Peut-être qu’il n’est pas si dangereux que Gossler veut bien le penser, éprouvant encore des émotions humaines, ne voulant aucun mal à son ancienne compagne.

Sauf que sa nouvelle résidence n’est guère rassurante : une chambre dans un bordel tenu par Badoni, une crapule, qui pourrait très bien lui être utile pour l’aider dans son crime ?

Mais le final sera véritablement surprenant, alors que nous pensons qu’il s’apprête à tuer Agnès, Kollau craque en larmes près d’elle : il l’aime encore et ne peut pas tuer l’amour de sa vie.

L’ensemble, dans ce genre d’opus où il n’y a pas le moindre crime, tire en longueur, mais la qualité de l’interprétation et la conclusion très belle nous poussent à rester jusqu’au bout.

Anecdotes :

  • Dans la version française, Wolf Roth est doublé par célèbre Patrick Préjean !

  • Gudrun Landgrebe (Agnes Braun) reviendra dans « Fantasmes » (épisode 11 de cette saison). Elle y jouera à nouveau un personnage prénommé Agnes et y croisera encore Edwin Noël.

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4. TROP D'AMOUR
(TEESTUNDE MIT EINER MÖRDERIN)

Date de diffusion originale : 28 avril 1995.

Résumé :

Isabel Bruhns, la dame de compagnie de la richissime Agnes Ortner est assassinée chez elle. Elle était la maîtresse de son mari…

Critique :

Encore une histoire d’amour, encore une ! Mais celle-là est quand même plus tordu que celle du précédent épisode.

Agnes Ortner est une femme très riche, en couple depuis quelques temps avec Roland, un homme nettement plus jeune qu’elle et venant d’un milieu plus modeste que le sien.

Afin de se sentir moins seule, elle a engagé Isabel, très belle femme qui deviendra – avec son accord ! - la maîtresse de Roland. Agnes semble avoir une étrange façon d’aimer les gens, elle pousse ainsi Derrick à croire que Roland est le meurtrier, ce qu’il nie farouchement, ce dernier ne peut, qu’à son tour, renvoyer la balle. Il n’y a pas à dire : on se demande bien si ces deux-là se sont aimés un jour. Le jeune homme prévient tout de suite notre inspecteur : Agnes l’a « acheté » : en gros, c’est un gigolo.

Son apparence froide, cassante, intransigeante, manipulatrice cache un sentiment de mal-être, un amour qu’elle tente de contenir : ayant encouragée la liaison entre son mari et Isabel, sous-estimant ce qu’elle ressent envers lui, pensant pouvoir le supporter en train de forniquer dans la maison, elle aurait tué la jeune femme qui la séparait de son bellâtre.

Comme à son habitude, Derrick tente de se faire une idée de cette femme, a de longues conversations avec elle, mais peine à la saisir, songe qu’elle n’éprouve plus le moindre sentiment, et si c’était le contraire : qu’elle en éprouvait trop ? Qu’elle les canalisait trop ?

La conclusion est certes prévisible mais l’épisode offre un très intéressant regard sur la puissance de nos sentiments. Et puis, comme souvent, l’interprétation est excellente : que ce soit Ursula Lingen, charismatique, puissante et Thomas Kretschmann, très dynamique.

Anecdotes :

  • Dans la version française, Ursula Lingen est doublée par Laure Santana et Thomas Kretschmann par Serge Faliu.

  • Ursula Lingen signe sa sixième et dernière apparition dans la série.

  • Thomas Kreschmann était déjà apparu dans l’épisode « Relation rompue » (saison 17, épisode 10).

  • Christina Plate était déjà apparue dans l’épisode « Le naufrage » (saison 21, épisode 10). On peut noter, qu’à chaque fois, ses personnages prennent une douche.

  • Barbara Kutzer (Bettina) signe sa troisième et dernière apparition dans la série.

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5.  DES GENS COMME IL FAUT
(EIN MORD UND LAUTER NETTE LEUTE)

Date de diffusion originale : 26 mai 1995.

Résumé :

Ruth Winter, une jeune femme qui était une escorte est retrouvée assassinée par l’un de ses clients. Sa jeune sœur, Lona, faisant ses études dans un pensionnat, arrive en ville et découvre sa vie…

Critique :

Nous suivons dans ce nouvel épisode le point de vue de Lona, une jeune fille découvrant le milieu dans lequel vivait sa sœur aînée – l’opposé du sien : où l’argent s’obtient par le sexe dans une chambre d’hôtel aux draps et aux murs blancs. Sa réaction est extrêmement intéressante, imprévisible, même provocante, cherchant à tout prix à coincer l’assassin de sa sœur (leurs parents sont décédés il y a pas mal de temps), ainsi elle dort dans le lit dans lequel a été assassinée sa sœur, portant sa robe de chambre, comme si elle voulait en être proche, en phase même, se fondre dans sa personnalité, son univers afin de le comprendre.

Nous noterons cette scène très sensuelle lorsque le jeune Hans débarque dans la chambre de la victime, découvrant Lona qui lui pose, sans détour, des questions sur les habitudes qu’il avait avec elle ! Car lui aussi espère trouver la solution, soupçonnant même son père qui était également l’un des clients. L’espace de quelques instants, il a le sentiment de voir en Lona, sa maîtresse.

Derrick de son côté mène sobrement son enquête, aidant comme il peut la jeune fille à la fois faire son deuil et tenter de répondre à ses questionnements, chose vraiment pas aisée.

Mais dans cette histoire, tout n’aura a été qu’une question de désir : ainsi tous les hommes qui fréquentaient la victime étaient mariés mais évidemment insatisfaits et c’est l’épouse de l’un entre eux, Hanna, qui aura commis le crime, car Hans s’éloignait d’elle, ne la comblait plus de désir, préférant aller voir ailleurs, dans une chambre d’hôtel…

Anecdotes :

  • Julia Dahmen avait à peine 16 ans lors du tournage de cet épisode.

  • Sona MacDonald fait sa septième et dernière apparition dans la série.

  • Christoph Eichhorn signe sa huitième et dernière apparition dans la série. Depuis le début des années deux milles il se consacre essentiellement à la réalisation d’épisodes de séries télé.

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6. TUER CE QUE L'ON AIME
(KOSTLOFFS THEMA)

Date de diffusion originale : 23 juin 1995.

Résumé :

Le corps d’un jeune homme est retrouvé dans une carrière. Il était l’un des élèves d’Henry Kostloff, un professeur de théâtre aux méthodes très… particulières.

Critique :

Un épisode complètement fou écrit pour la performance ahurissante, extravagante, puissante de Gerd Anthoff, en professeur de théâtre, totalement passionné.

Henry Kostloff consacre sa vie entière au théâtre. Financé par sa mère, une femme extrêmement riche avec qui il vit dans une demeure immense, il tient également un théâtre quelque peu amateur – soixante-dix places, jouant des pièces ayant principalement pour thème : la Mort, ce qui a de quoi rebuter (en ce personnage, nous pouvons y voir un double du scénariste de la série, qui travaille sur cette thématique depuis le premier épisode). Engageant des jeunes hommes qu’il trouve dans la rue et tentant d’en faire des comédiens : mais ces collaborations finissent toujours très mal, emménageant dans la maison et disparaissant quelques mois plus tard.

Car en enquêtant, Derrick soupçonne Kostloff d’être un tueur en série homosexuel séduisant des jeunes hommes, tentant de les emmener dans son monde, avant de les tuer.

Pour le coincer, il va engager un jeune policier, Joachim : très beau et jeune garçon, tout à fait son type, ce qui fonctionne à merveille : l’entraînant dans la carrière où il a tué ses amants.

« Tuer ce que l’on aime », c’est exactement ce que va faire Kostloff dans le final baroque : se suicider. Car au fond, il cherchait tant à être aimé, ayant tant d’amour, surtout pour lui-même.

Il aurait voulu que les gens l’aiment autant qu’il s’aime lui.

Anecdotes :

  • Gerd Anthoff signe sa sixième et dernière apparition dans la série. Dans la version française de cet épisode il est doublé magnifiquement par Jean Roche.

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7. LE ROI DE CŒUR
(DERRICKS TOTER FREUND)

Date de diffusion originale : 14 juillet 1995.

Résumé :

Arno Beckmann, un repris de justice est assassiné chez lui. Depuis quelques temps, il fréquentait Martha Hauser, une femme mariée…

Critique :

Arno Beckmann (Walter Reinneisen adorable), sorti de prison depuis peu était un homme « innocent ». N’ayant pas vraiment été aimé dans sa vie, son ami Leo lui a alors proposé de sortir avec des femmes, en passant par une annonce dans le journal. Pourquoi pas après tout ?

Alors il sympathise avec Martha, Ilse et Helga qui louent sa gentillesse, son humour, son humilité, son naturel : cette chaleur humaine qui émane de lui. Quelque chose de réconfortant.

Martha lui a même acheté un appartement, ce qu’il avait ravi comme un enfant découvrant ses cadeaux de Noël. Car ce qui faisait l’innocence d’Arno : c’est d’avoir conservé sa part d’enfance, cette étincelle qui l’illuminait.

A travers ce portrait extrêmement touchant qui est fait de cet homme, Derrick dira même : « J’ai le sentiment d’avoir perdu un ami », notre inspecteur s’attache, comme peu, à cette victime, si réelle devant lui et cette phrase à la fois très crue et limpide de Martha, en voyant le corps d’Arno transporté : « C’est ce rire que vous venez d’enfermer et de transporter dans cette boite », qui le marquera. 

Mais qui a donc pu vouloir tuer cet homme si gentil, si tendre ? Évidemment, il faut chercher du côté des compagnons de ces dames, surtout celui de Martha, qui le considérait comme un raté, un moins que rien, un « rat », refusant de voir tout ce qu’il apportait à son épouse : cette Présence qui lui manquait cruellement dans sa vie.

Le final est déchirant : Derrick s’emportant face aux assassins potentiels (scène dans laquelle nous ne pouvons qu’admirer l’énergie d’Horst Tappert alors âgé de 71 ans), tentant de leur faire comprendre ce qu’Arno apportait à leurs femmes : du bonheur.

Anecdotes :

  • Traugott Buhre signe sa septième et dernière apparition dans la série.

  • Jürgen Schmidt signe sa sixième et dernière apparition dans la série.

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8. LE DON DE SOI
(EINES MANNES HERZ)

Date de diffusion originale : 18 août 1995.

Résumé :

Un homme enquête sur la mort d’une jeune fille. Peu après avoir rencontré son entourage : il se suicide. Qu’est ce qui le liait à cette jeune fille ?

Critique :

Ludwig Dalinger revient sur les traces d’Ulrike Kirchheimer, une adolescente disparue depuis quelques années. Il rencontre ses parents, toujours endeuillés, les questionne et un peu plus tard se jette sur les rails laissant une lettre évoquant la transplantation du cœur de la jeune fille.

Ce qui entraînera Derrick, pour la première fois sur les trafics d’organes. Dalinger, ce que sa femme ignorait, s’était fait transplanter le cœur de cette jeune fille, culpabilisant énormément de porter le cœur d’une toute jeune personne qui avait encore toute la vie devant elle. Comment est-elle morte ?

C’est ce qu’il cherchait à savoir.

Confronté à Bertram, son associé qui en dit clairement moins qu’il n’en sait avant de leur dire la vérité : ayant été témoin de l’enlèvement de la jeune Ulrike, contacté peu après par les hommes qui dirigent le business pour leur annoncer avoir trouvé un cœur. Ce n’est qu’après une dispute que Bertram lui avouera pour l’enlèvement et ce qui conduira à la quête de Bertram sur cette jeune fille.

Le final de l’épisode est assez désespéré : Bertram cherchant indéfiniment à retrouver « l’italien » : l’homme à la tête du trafic, sans y arriver : preuve que ce business si horrible aura toujours lieu…

Par son thème, cet épisode est très sombre et mélancolique, mais passionnant.

Anecdotes :

  • Walter Schmidinger (Ludwig) signe sa troisième et dernière apparition dans la série. Dans la version française, il est doublé par Raoul Delfosse.

  • Claudia Butenuth (Madame Kirchheimer) signe sa quatrième et dernière apparition dans la série. Il s’agit également de sa dernière apparition à l’écran.

  • Dans la version française, Nikolaus Gröbe est doublé par Denis Laustriat et Wolf Roth, par Jean Roche.

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9.  CAÏN ET ABEL
(DEIN BRUDER, DER MÖRDER)

Date de diffusion originale : 08 septembre 1995.

Résumé :

Randolf Hauser tue une prostituée qu’il a recueilli chez lui. Il demande à son frère Hubert de l’aider à se débarrasser du corps et de toutes les traces du crime dans son appartement…

Critique :

Une nouvelle fois, cet épisode m’en a rappelé un autre : « L’accident » (saison 7, épisode 13) où un jeune homme témoin d’un crime se rapproche de la famille de la victime, parce que c’est exactement ce que va faire Hubert (Peter von Strombeck, très subtil et attachant), après que son frère ait tué une jeune fille.

Faisons les présentations tout d’abord : Randolf est un jeune homme très intelligent, préparant un avenir qui a tout pour être radieux, il est également le fils préféré de sa mère ; Hubert, son frère aîné, est un garçon à la vie un peu moins rangé mais au caractère plus réfléchi, plus instinctif. Ces deux-là n’ont pas forcément de bons rapports, pourtant lorsque Randolf va tuer une prostituée, ils vont devoir se souder. Mais Hubert a une conscience, progressivement, furtivement, il va se lier avec la sœur de la jeune fille, qui avait, par ailleurs, un bébé. Et le voilà tenter, avec Derrick ( ! C’en est amusant) de trouver une nourrice.

Mais évidemment, notre inspecteur est persuadé qu’Hubert est lié au crime et va donc creuser du côté de Randolf, qui, logiquement, renvoit la balle vers son frère.

A la fin, Randolf, pensant que son frère l’a trahi voudra le tuer mais n’y arrivera pas.

Il s’agit du portrait plutôt réaliste, quoi qu’un peu caricatural de deux frères radicalement opposés, impeccablement interprétés.

Anecdotes :

  • Hans-Jurgen Tögel qui réalise cet épisode, signera la réalisation de 77 (sur 94) épisodes de la série « Siska » qui succédera à Derrick !

  • Le titre français de l’épisode fait référence à l’histoire biblique de Caïn et Abel (Klein en fait le parallèle).

  • Dans la version française, Peter Von Strombeck est doublé par Nicolas Marié.

  • Eva Kotthaus (la mère des deux frères) signe ici sa huitième et dernière apparition dans la série.

  • Carin C. Tietze (Vera) signe sa sixième et dernière apparition dans la série.

  • Edith Behleit (Madame Wunderlich) signe sa quatrième et dernière apparition dans la série.

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10. DIALOGUE AVEC UN MEURTRIER
(DIE UNGERÜHRTHEIT DER MÖRDER)

Date de diffusion originale : 06 octobre 1995.

Résumé :

Le professeur Welland présente à ses élèves Ali Klais, un homme qui vient tout juste de prison et qui est tué peu après…

Critique :

Une idée très intéressante que celle du professeur Welland : faire rencontrer un meurtrier à ses élèves pour essayer de connaître ses sentiments : qu’a-t-il pu ressentir en commettant l’acte ?

Mais hélas pour lui, cette expérience, tourne très court : l’homme sera assailli de questions dérangeantes et impulsives, le jugeant sur son acte et non sur la façon dont il l’a vécu ? Plusieurs d’entre eux vont même se mettre à le surveiller au bar où il travaille avec sa sœur. Comment un homme peut-il exister librement intérieurement et extérieurement après avoir assassiné froidement une femme ? Et bien plus pour longtemps, puisqu’il se fera tuer quelques jours après ce « dialogue ».

Pour Derrick, la partie s’annonce très serrée, car son amie (qui est clairement bien plus que cela) Sophie, psychiatre, se montre très intéressée également par l’homme, s’implique beaucoup dans l’enquête, ayant un bon dialogue avec les étudiant(e)s comme autant de suspect(e)s.

Est-elle impliquée aussi dans le crime ? Couvre-t-elle les jeunes gens ? Elle finit par avouer à notre inspecteur avoir été violée et voit en Klais l’être qui l’avait agressé sexuellement. Sauf que ce n’est bien sur pas lui, que cela n’a rien voir et pour cela, ce n’est pas une raison pour couvrir des assassins. Parce qu’ironiquement, lorsqu’on tue un meurtrier, on en devient soi-même un : c’est comme ça.

Le final assez imprévisible, quoi que d’une certaine manière logique, est manichéen mais Derrick refuse cela : « Il n’y a pas de gentil meurtrier ».

Soutenu par une interprétation efficace dont un Wolf Roth, comme toujours, très bien, cet épisode aurait eu le mérite d’être vraiment original. Mais le personnage de Sophie est tout de même agaçant.

Anecdotes :

  • Michael Mendl (Adi Klais) signe sa cinquième et dernière apparition dans la série.

  • Renate Grosser (Ruth Bronner) signe sa septième et dernière apparition dans la série.

  • George Lenz (Geissler) signe sa première de ses trois apparitions dans la série.

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11.  FANTASMES
(HERR WIDANJE TRÄUMT SCHLECHT)

Date de diffusion originale : 17 novembre 1995.

Résumé :

Kurt Widanje a été assassiné devant chez lui. Derrick découvre qu’il était un agresseur sexuel et que sa femme consultait une psychologue…

Critique :

Comment vivre avec un violeur ? C’est extrêmement difficile comme le sait parfaitement Gerda Widanje qui a besoin d’une psychologue pour en parler : de son mari, véritable obsédé sexuel, excité par tout ce qui est féminin. Il y a quelques temps, il a violé la jeune Dina, une étudiante, dans la forêt. Elle avait porté plainte, avant de se rétracter car, comme par hasard, son père a obtenu un poste dans sa société.

Justement ce père est un homme terrifié, ayant à la fois peur de perdre de son emploi et continue de subir la pression de son patron (glaçant Dirk Galuba) qui a également un penchant pour sa fille, encore traumatisée pour son viol qui finira par quitter l’appartement dans lequel elle vit avec son père et son frère Hans qui lui profite bien des avantages (notamment le vélo) de Widanje en conflit avec son père.

Derrick dans son enquête est aidé par le docteur Voss, une psychologue, enregistrant sur cassette ses séances et lui montrant quelques-unes qu’elle n’avait pas effacée. Il y découvre successivement les personnalités de Karl et Benda Widanje, ainsi que de la jeune Dina. Mais le soutien de la psychologue pour l’inspecteur est très ambigu : elle est forcément impliquée dans le meurtre… à savoir quel rôle elle y joue. Sur le tard, le père de Dina avouera le meurtre, justement pour avoir un peu d’affection de sa part, mais Gerda finira par se suicider comme preuve de sa culpabilité, au grand dam de Derrick qui n’aura, pour une fois, pas toutes les réponses dans cette histoire.

Un épisode efficace, profond et cru avec un Derrick dynamique.

Anecdotes :

  • Gabriele Dossi (Benda) fait sa première de ses quatre apparitions dans la série.

  • Edwin Noël (Kergal) fait sa onzième et dernière apparition dans la série. Dans cet épisode, il est doublé par Michel Lasorne (connu pour avoir été la voix française de Ross dans la série « Friends »).              

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12. LA VÉRITÉ
(MITTERNACHTSSOLO)

Date de diffusion originale : 15 décembre 1995.

Résumé :

Ben Prasko, le gérant d’une discothèque assassine Arthur Bolz qui comprend qu’il a trafiqué les comptes. Un des témoins indirects est Thomas Randel, qui faisait sa ronde. Prasko décide de l’acheter en lui offrant la présence de sa femme…

Critique :

Un épisode vraiment très attachant par moments, amusant.

Ben Prasko n’est pas malin, il tue l’un de ses associés, au cours d’une bagarre, entendu dans toute la discothèque qu’il gère et sa femme, son barman, son disc-jockey et son gardien en deviennent tous témoins. Mais le dernier est le plus faible, le plus susceptible de le balancer à la police, en effet Thomas de son prénom est un homme assez seul, ayant ses routines, au physique peu avenant qui n’a jamais eu de chance dans sa vie avec les femmes. Alors pour qu’il se taise, offrons lui Inge, la femme de Prasko !

Idée tordue bien entendu et voilà cette dernière obligée d’être présente le plus possible auprès de Thomas ! Dans un petit appartement. La situation est très inconfortable, Inge se lasse vite d’autant que Thomas en profite aisément, non pas sexuellement, mais psychologiquement : il sait qu’elle doit faire exactement ce qu’il veut pour ne pas que son mari plonge, mais mine de rien, un attachement va se créer entre ces deux-là, une jolie histoire même, improbable mais tendre.

Ainsi Inge trouve en la présence de Thomas, un être très doux, loin du caractère dur de son mari et Thomas trouve en elle enfin une femme attachée à lui sincèrement.

Cet attachement, Prasko ne l’avait évidemment pas prévu et doit récupérer l’arme du crime se trouvant chez Thomas. Au cours d’un moment de panique, il tuera Inge. Et là, le seul à pouvoir la soutenir, la porter, c’est Thomas, venant de voir mourir son Ange. Mais pendant au moins quelques jours, il aurait pu avoir un peu de bonheur, un peu de chaleur humaine : c’est déjà cela.

Udo Samel et Suzanne Uhlen sont impeccables.

Anecdotes :

  • Musiques : « Back for Good » de Take That et « ‘74-’75 » de The Connells.
  • Winfried Glatzeder (Ben Prasko) fait ici sa troisième et dernière apparition dans la série.

  • Dans la version française de cet épisode, Udo Samel (Thomas) est doublé par Michel Lasorne, Michael Zittel (Gus) est doublé par Olivier Destrez.

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