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Saison 20Saison 22

Inspecteur Derrick

Saison 21

1. Une sœur envahissante (Das Thema)

2. La peur au ventre (Nachts, als sie nach Hause lief)

3. Cruauté, insensibilité, froideur (Das Plädoyer)

4. Aversion mortelle (Ein sehr ehrenwerter Herr)

5. Fin du voyage (Eine Endstation)

6. Un mort a gagné (Darf ich Ihnen meinen Mörder vorstellen ?)

7. Serrons-nous la main (Gib dem Mörder nicht die Hand)

8. Le visage derrière la vitre (Gesicht hinter der Scheibe)

9. La clé (Der Schlüssel)

10. Le naufrage (Das Floß)

11. La reine de la nuit (Nachtgebete)

12. Dîner avec Bruno (Abendessen mit Bruno)

 

1. UNE SŒUR ENVAHISSANTE
(DAS THEMA)



Date de diffusion originale : 07 janvier 1994.

Résumé :

Werner, un étudiant est embrigadé dans une combine de voiture volées. Un soir, lui et son complice Kranz sont surpris pour le propriétaire d’une voiture, que Kranz tue peu après…

Critique :

Cette vingt et unième salve d’épisodes s’ouvre très efficacement, surtout grâce à l’interprétation de deux excellents acteurs : Jochen Horst et Richy Müller. Bizarrement, le personnage de la sœur n’est pas aussi envahissant que le titre français l’exprime : certes sa présence étouffe le jeune Werner en lui tentant de faire extérioriser ce qu’il le bouffe intérieurement : à savoir le meurtre d’un homme : sa culpabilité, sa peur de se faire coincer et de subir des conséquences de plus haut que lui dans son affaire.

C’est justement parce qu’il culpabilise que notre inspecteur le coincera mais ce dernier joue sa partition très subtilement, croisant le jeune homme par hasard à l’université et ne prenant pas la peine de se présenter, préférant l’observer, avant de lui dévoiler son identité.

La sœur, elle, est une étudiante en photographie venant à Munich pour suivre le quotidien de son frère (on s’attend à ce qu’elle joue un rôle à risques dans cette histoire, alors que ce ne sera pas du tout le cas), d’ailleurs scène ironique où Werner refuse qu’elle prenne en photo Kranz (ce qu’elle accepte) alors que c’est Berger qui les photographie !

Comme je l’ai déjà souligné en ouverture de cette chronique, l’interprétation est de grande qualité : Jochen Horst, dans un personnage plus nuancé et à la fois terrifié (contrairement à l’indifférence de celui qu’il a interprété dans « La minute de vérité », saison 17, épisode 10) et Richy Müller retrouve avec aisance son registre de crapule sans états d’âmes, Irene Clarin, la sœur, est très bien.

Le rythme est alerte : du suspense bien mené et l’enquête un peu trop facilement résolue certes se suit avec plaisir.

Anecdotes:

  • Musiques: « Face to the wind » et « Empty Streets » de Frank Duval.

  • Dans la version française, Richy Müller (Ralf Kranz) est doublé par David Krüger, comédien notamment connu pour prêter sa voix à Shemar Moore, Dwayne Johnson et beaucoup d’autres.

  • Jochen Horst signe sa sixième et dernière apparition dans la série.

  • Richy Müller (Ralf) signe sa troisième et dernière apparition dans la série.

  • Arnd Klawitter (le fils de la victime) fait sa première apparition à l’écran (et la seule dans la série).

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2. LA PEUR AU VENTRE
(NACHTS, ALS SIE NACH HAUSE LIEF)

Date de diffusion originale : 04 février 1994.

Résumé :

Doris Meissner, une femme mariée, passe ses soirées en compagnie d’autres hommes. Une nuit, elle est assassinée. Son mari, suspect idéal, ne serait pourtant pas le meurtrier…

Critique :

Un épisode très intéressant nous faisant entrer dans l’esprit d’une jeune femme déchirée intérieurement, autodestructrice et à la fois folle d’amour.

Doris Meissner est d’une beauté à couper le souffle (c’est l’actrice Krista Posch, impeccable de fragilité), aimée par un mari qui ferait tout pour elle, mais qu’elle trompe ouvertement tous les soirs. La déprime, puis suffit de l’écoute d’un morceau de musique (« Wenn du nicht da bist » d’Helmut Trunz) pour avoir envie de partir, de se laisser désirer. Quittant son mari Jakob pour se vautrer dans les bras d’autres hommes, dans un bar, et plus si affinités…

Jakob reste à la maison, passif, buvant, se rendant parfois au club, leur collant la honte, mais pourquoi ne dit-il, ne fait-il rien, alors que sa sœur (qui est bien plus chiante que celle du jeune homme dans le précédent épisode) exige leur divorce ? Et bien parce qu’il l’aime, de tout son être.

Il la connaît, la comprend au fond : « la vie est son ennemie, elle ne vit que par les excès et lorsqu’elle aura compris que ce n’est pas une façon de vivre, elle reviendra en courant jusqu’ici. » et c’est exactement ce qu’elle faisait le soir où elle s’est faite tuée.

Oui, ce couple vivait une histoire d’amour, certes singulière, mais sincère : ce que personne n’arrivait, n’essayait même de chercher à capter. Les sentiments uniques de deux personnes très différentes l’une de l’autre mais très attirées l’une par l’autre. Et, contre toute attente, ce n’est pas sa sœur à lui, mais son frère qui a condamné cette histoire.

Anecdotes :

  • Musiques : « Wenn du nicht da bist » d’Helmut Trunz, « Mr. Vain » de Culture Beat, « Sing Hallelujah » de Dr. Alban et « New York, New York » de Frank Sinatra.

  • Karlheinz Hackl (Jakob) reviendra dans l’épisode « L’indifférence » (saison 22, épisode 01).

  • Krista Posch (Doris) signe sa quatrième et dernière apparition dans la série.

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3. CRUAUTÉ, INSENSIBILITÉ, FROIDEUR
(DAS PLÄDOYER)

Date de diffusion originale : 04 mars 1994.

Résumé :

Lakonda vient de sortir de prison après un séjour de quinze ans pour le meurtre sauvage de sa femme. Il cherche à se venger du procureur alors avocat qu’il a fait condamner…

Critique :

Très ambiguë, la conclusion de cet opus très malin et finalement très manichéen.

« Cruauté, insensibilité, froideur », voilà trois mots qui ont marqués Lakonda, lors du plaidoyer de Kolbe (intense Lambert Hamel), avocat de la partie civile devenu procureur général à l’égo hypertrophié. Le premier compte faire payer ces mots au deuxième, prétendant qu’il ignore ce qu’est la souffrance et jure de lui faire connaître cela. Mais comment ? Par l’agression de son épouse Ingeborg (adorable Sona MacDonald) sauvée in-extremis par Wenk, un si charmant jeune homme (Philipp Moog, doué dans le cabotinage). L’étape suivante, c’est que Kolbe se fasse tuer ? Non, Kolbe préfère le tuer intérieurement, le pousser à bout, le faire souffrir à vif.

Très vite, Ingeborg est charmée par son jeune sauveur avec qui elle passe ses après-midis, nous spectateurs sentons le coup fourré, confirmé par l’appelle de ce dernier à… Lakonda qui n’est rien d’autre que son père. Derrick lui qui ne mène pas vraiment d’enquête, découvre que la femme de Lakonda le trompait tout le temps : est-ce que cela justifie un meurtre ? C’est exactement ce que Kolbe risque peut-être de reproduire, fou de jalousie, il étrangle son épouse qui le quitte pour son sauveur !

La souffrance, désormais, le procureur, il la connaît. Mais Wenk est plus honnête et moins vengeur que son paternel : avouant « dès le deuxième jour » à la jeune femme son plan et c’est cela qui est dérangeant, la morale : acceptant la vengeance de détruire son époux, l’épouse volage désormais préfère vivre avec son amant. Oui, car il l’a manipulée certes mais a sauvé son âme.

Anecdotes :

  • Tout le casting principal de cet épisode : Klaus Herm, Lambert Hamel, Sona MacDonald, Philipp Moog et Christine Merthan avait déjà joué dans de précédents épisodes et reviendront par la suite.

  • Lambert Hamel est doublé dans la version française de cet épisode par Roger Carel et Philipp Moog par Emmanuel Karsen.

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4. AVERSION MORTELLE
(EIN SEHR EHRENWERTER HERR)

Date de diffusion originale : 22 avril 1994.

Résumé :

Un souteneur est assassiné. Derrick soupçonne très vite le docteur Fasold qui vient en aide aux prostituées…

Critique :

Mélancolique et brutal, cet épisode nous immerge dans le quotidien des prostituées. Subissant à la fois les agressions de clients et de leurs souteneurs. Et quiconque tente d’intervenir, leur offrant un peu de chaleur humaine est mis à mal. Elles ont un métier, doivent l’assumer.

Mais pas pour le docteur Fasold, une espèce d’Ange, errant en soirée pour veiller sur elles, se promenant avec une arme, les recueille chez lui, les soigne… sans arrière-pensées, ce qui est extrêmement rare. Non, il ne cherche pas à abuser d’elles, tout ce qu’il veut : c’est les sauver.

Suspect idéal pour Derrick lorsque deux souteneurs sont tués en l’espace de quelques soirs.

Pour le convaincre de sa bonne foi, il montre à Derrick comment les jeunes femmes à l’instar de la jeune Marta peuvent s’en sortir avec de l’aide, du soutien. De prostituée battue, cette dernière fait un tennis avec le fils de Fasold, riants. De morte-vivante à vivante.

Mais il ne peut pas sauver tout le monde et la résolution sera double, d’abord de Rosy, une prostituée rodée et de Fasold lui-même. Ne pouvant plus supporter que des jeunes femmes soient brisées. Ou peut-être au fond, épuisé par son devoir. Moins de souteneurs, moins de violences, moins d’âmes à sauver.

L’interprétation, une nouvelle fois, est très forte : Walter Schmidinger est puissant et émouvant dans son personnage d’ange gardien. Monika Baumgartner, comme souvent, est excellente.

Anecdotes :

  • Musique : « Solitude » de Frank Duval.

  • Walter Schmidinger est doublé, dans la version française, par Raoul Delfosse.

  • Juliane Rautenberg (Marta) signe sa cinquième et dernière apparition dans la série.

  • Gertraud Jesserer (Hanna) sa première de ses trois apparitions dans la série.

  • René Heinersdorff (Ronald) signe sa quatrième et dernière apparition dans la série.

  • Werner Schulenberg (le barman) signe sa septième et dernière apparition dans la série. Il avait marqué par son rôle dans « La poupée » (saison 6, épisode 5).

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5.  FIN DU VOYAGE
(EINE ENDSTATION)

Date de diffusion originale : 27 mai 1994.

Résumé :

Au retour d’un séjour de six mois à l’hôpital suite à un accident de voiture, Schreiber découvre que sa famille l’a ruiné et l’envoie dans une maison de retraite. Quelques temps plus tard, le gardien de son ancienne société est assassiné.

Critique :

Rempli de visages familiers de la série, tous très bien, cet épisode original à la longue introduction passionne jusqu’au dénouement tordu.

A sa sortie de l’hôpital, Schreiber, patron d’une importante société ne s’attendait pas à cela : ses enfants se sont dispatchés sa fortune dont l’un d’entre eux : Konrad dirige maladroitement la société et se retrouve éjecté de la demeure familiale conduit presque de force dans une maison de retraite !

D’un autre côté, ses enfants ne s’attendaient pas à ce qu’il sorte du coma, arrivant même à se sortir indemne d’un accident de voiture. Bien entendu, il ne compte pas se laisser faire : la vengeance est un plat qui se mange froid dit-on. Très froid même.

Deux mois passent et rien n’est encore arrivé, jusqu’à un soir où le gardien de la société est assassiné à la place de Konrad, ce dernier est persuadé que son père est à l’origine de ce crime et peut en informer la police. Hélas pour lui, il a un très bon alibi, discutant avec son nouvel ami Schuster à la maison de retraite. Alors il a engagé quelqu’un. Derrick, comme toujours, observe son suspect, l’accompagnant jusqu’à la société, où il se confronte avec Konrad, très mal à l’aise.

Pour notre inspecteur, cela ne fait aucun doute : Schreiber n’éprouve plus le moindre sentiment humain, mais néanmoins, il est resté très proche de sa fidèle secrétaire qui fera absolument tout pour lui : commettre un meurtre par exemple ? Malheureusement, contrairement à ce qu’elle peut penser, il lui est totalement « indifférent ». Ce qu’elle apprend et la conduit au suicide. N’ayant pas tué par attachement, ni par fidélité envers son ancien patron, mais par amour.

Anecdotes :

  • Le meurtre n’arrive qu’au bout de la 22ème minute.

  • Musique : « Lost love » de Frank Duval.

  • Will Quadflieg (Schreiber) jouait le professeur Braun-Gorres dans « Le congrès de Berlin » (saison 6, épisode 9). En version française, il est doublé dans cet épisode par Roger Lumont.

  • Gerd Baltus (Konrad) et Christiane Krüger (Vera) signent leurs neuvièmes et dernières apparitions dans la série.

  • Hannelore Hoger (Berta) signe sa troisième et dernière apparition dans la série.

  • Eva Maria Bauer (Madame Leonhard) signe sa quatrième et dernière apparition dans la série.

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6. UN MORT A GAGNÉ
(DARF ICH IHNEN MEINEN MÖRDER VORSTELLEN ?)

Date de diffusion originale : 24 juin 1994.

Résumé :

A une soirée, Derrick fait la connaissance de Sauters, qui lui l’invite à faire connaissance avec son meurtrier ! Sauters est effectivement assassiné un peu plus tard.

Critique :

Un épisode passionnant, intriguant, au dénouement particulièrement cruel. L’un des scripts les plus retors de toute la série.

Sauters, à la tête d’une entreprise présente à Derrick, un certain Kemp, jeune homme qu’il a pris sous son aile voilà trois ans, alors suicidaire est devenu son bras droit, résidant même au premier étage de sa demeure, en affirmant qu’il s’agit de son assassin !

En effet, quelques jours plus tard, Sauters est tué, le seul témoin est Kemp : tout l’accable dont l’arme trouvée dans sa voiture. Mais pour Derrick, c’est presque trop parfait, comme si Sauters avait cherché à piéger son protégé. Néanmoins, il doit l’interroger.

Nous notons que le récit de Kemp, montré en flash-back complète et confirme celui de Sauters qui nous était narré un peu plus tôt. Ce dernier lui avait notamment demandé et fait rompre avec son ex-petite amie, exigeant qu’elle avorte de leur enfant au lieu de l’épouser et qui mourra peu après.

Derrick apprend aussi que Kemp est l’amant de madame Sauters, ce qui confirme sa théorie du piège tendu par le défunt : une espèce de suicide camouflé, mais qui a pu lui servir de complice ?

Mirbach, le père de l’ex-petite amie qui avait toutes les raisons de se venger (car en plus de sa fille, il a perdu sa femme) le reconnaissant dans une courte scène.

Le final est vraiment tordu, sadique, ainsi sur le chemin du commissariat, Mirbach se suicide, le procureur annonce à Derrick qu’ils ont toutes les preuves contre Kemp, n’ayant pas besoin d’aveux. Ainsi comme le souhaitait Sauters, Kemp est piégé : « Un mort a gagné ». Extrêmement diabolique, terrifiant, machiavélique.

Anecdotes :

  • Peter Kremer (Ulrich Kemp) reviendra dans « L’indifférence » (saison 22, épisode 01). Dans la version française, il est doublé par Yves-Marie Maurin. Kremer est surtout connu pour avoir été Peter Siska dans la série « Siska » qui succéda à Derrick, lorsque la série se termina en 1998.

  • Stephan Orlac (Sauters) est doublé dans la version française par William Sabatier, star du doublage français qui doubla notamment Fred Dalton Thompson dans « New York District » et John Thaw dans « Inspecteur Morse ».

  • Joachim BiBmeier (Mirbach) signe sa troisième et dernière apparition dans la série. Il est doublé dans cet épisode par Raoul Delfosse.

  • Reinhard Glemnitz (Hoss) signe sa quatrième et dernière apparition dans la série.

  • Karlheinz Vietsch (Göbel) signe sa cinquième et dernière apparition dans la série.

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7. SERRONS-NOUS LA MAIN
(GIB DEM MÖRDER NICHT DIE HAND)

Date de diffusion originale : 08 juillet 1994.

Résumé :

Gerhard Schumann, un allemand de retour à Munich après quelques années à Hong Kong assassine un ancien ami journaliste. Il demande à sa famille de le couvrir…

Critique :

Une enquête plutôt classique doté d’une solide interprétation, à commencer par Wolf Roth, impeccable de froideur, en soi-disant homme d’affaires sans état d’âme.

Schumann profite d’un voyage d’affaires pour rendre visite à sa famille qu’il n’a pas vu depuis des années, gagnant beaucoup d’argent au Japon. En vérité, il est un membre des Triades et cela son vieil ami Oskar Demmler, ex-journaliste devenu poivrot le sait et compte, afin de se rétablir une crédibilité, le dévoiler. Schumann lui propos de négocier avant de le tuer en lui serrant la main grâce à sa bague empoisonnée.

De retour dans la demeure familiale, il demande à sa famille de le couvrir pour son meurtre, en échange de pas mal d’argent, ce que tout le monde accepte sans broncher, sauf peut-être son jeune frère, culpabilisant et ayant une femme dotée d’une conscience.

En plus Derrick est du genre insistant, revenant à la charge, très doué pour coller la pression leur annonçant qui est réellement leur grande fierté : fils aîné prodige… dans les affaires criminelles, mais cela ne secoue toujours personne. On peut dire qu’ils ont le sens de la famille.

Manichéenne et un peu trop facile, la fin où notre inspecteur prend quelques risques, est vraiment pas mal montée. Serait-on prêt à se confronter à la police pour protéger un assassin qui serait notre frère, fils, cousin ?

Anecdotes :

  • Le meurtre arrive au bout de dix-sept minutes, Derrick, neuf minutes plus tard.

  • Dans la version française, Wolf Roth est doublé par Michel Paulin.

  • Klaus Behrendt (Walter) signe sa sixième et dernière apparition dans la série.

  • Liane Hielscher (Mathilde) signe sa dixième et dernière apparition dans la série.

  • Christine Merthan (Erna) signe sa troisième et dernière apparition dans la série.

  • Karl Heinz Vosgerau (Albert Weiss) signe sa cinquième et dernière apparition dans la série.

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8. LE VISAGE DERRIÈRE LA VITRE
(GESICHT HINTER DER SCHEIBE)

Date de diffusion originale : 05 août 1994.

Résumé :

La police reçoit le coup du fil d’une femme indiquant à monsieur Zeller qu’il trouverait sa fille à son bureau. Zeller s’y rend et la trouve tuée d’une balle dans le cœur…

Critique :

Un épisode qui aurait pu être très intéressant sur l’impact psychique d’un viol s’il aurait été moins brouillon, car l’astuce, certes originale, pour capter le mal-être de la victime : un film tourné par un de ses camarades, la mettant en scène, est utilisée de façon maladroite et la relation entre les deux est vraiment niant-niant. Pourtant, une nouvelle fois, l’interprétation d’un casting connu des fans de la série est de haute volée : Evelyn Opela est déchirante en mère ayant perdue sa fille, culpabilisant d’avoir été absente pour elle, Klausjürgen Wussow est puissant dans son personnage de père endeuillé qui semble bien cacher des choses et Jacques Breuer, comme d’habitude, fait bien le boulot pour son personnage de fiancé relativement indifférent à ce qui se passe.

Et pour une fois, les enquêteurs arrivent plutôt rapidement, après à peine cinq minutes d’épisode et Derrick est, comme souvent, touché par le décès d’une jeune fille : un meurtre en apparence mais qui sera en vérité, un suicide, camouflé donc en meurtre, afin qu’il y ait une enquête.

Pour comprendre comment cette jeune fille en est arrivée à se donner la mort et ce n’est pas si prévisible que cela. Les interactions entre les différents personnages sont plutôt intéressantes et les dialogues, surtout entre les parents Zeller sont inspirés. Mais le côté presque romance entre la victime et le jeune Adrian sont trop clichés et la leçon de vie qui est tirée de leur film est simpliste.

Le final est lui aussi un peu trop vite bouclé (c’est régulièrement le cas dans la série).

Anecdotes :

  • Dietrich Haugk, réalisateur de cet épisode (ainsi que de douze autres) apparaît en tant que professeur de cinéma.

  • Dans la version française, Klausjürgen Wussow est doublé par Jacques Thébault, Philipp Moog par Emmanuel Karsen.

  • Muriel Baumeister (Monika) signe sa troisième et dernière apparition dans la série.

  • Evelyn Opela (Hanna) signe sa septième et dernière apparition dans la série.

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9.  LA CLÉ
(DER SCHLÜSSEL)

Date de diffusion originale : 09 septembre 1994.

Résumé :

Konstantin Howald est assassiné devant lui. Il trompait sa femme Susanne avec sa maîtresse depuis bien longtemps. Derrick soupçonne fortement Susanne d’avoir commanditée le meurtre…

Critique :

Derrick est vraiment très énervé dans cet épisode, s’emportant plusieurs fois, comme c’est très rarement le cas. Il en a vraiment marre de son métier, marre des assassins, marre des meurtres : « Rien ne justifie un meurtre, absolument rien ! » dit-il notamment dans une scène en voiture où il craque pratiquement en larmes. Ce qui nous rappelle qu’il est un être humain, comme vous et moi, pétri de contradictions, détruit, répugné, anéanti petit à petit par les victimes : corps inertes tués par balles, pendus, noyés, brisés ; les meurtriers qui osent ôter la vie d’une autre personne.

Cinq meurtres d’hommes différents n’ayant absolument rien à voir les uns avec les autres, sauf d’avoir été tués avec la même arme, donc le même meurtrier. La théorie qui vient en tête de notre inspecteur, c’est qu’ils ont été tués sur commande : où chaque personne désirant de débarrasser de chacun d’entre eux, passe commande pour une somme de dix milles marks et le job est exécuté.

Cela paraît fumeux, mais peut-être pas, il a même envoyé un indicateur (Pierre Franckh dans un petit rôle sympathique) sur le terrain.

Obsédé littéralement par l’exubérante Susanne Howald, la veuve de la dernière victime, Derrick veut absolument remonter la piste, coincer son tueur à gages, passant énormément de temps avec elle, l’emmenant dans des lieux où elle a possiblement rencontré la personne qui lui aurait remise la clé d’une consigne pour déposer son argent et payer le tueur.

Le final où Susanne commandite son propre meurtre alors que notre inspecteur tente de l’en empêcher, quitte à se blesser, est bouleversant. Horst Tappert est vraiment déchaîné dans cet épisode.

Anecdotes :

  • Musiques : « Last dance » et « Farewell » de Frank Duval.

  • Frank Duval, compositeur célèbre de musiques de la série interprète le pianiste qui est aussi le tueur à gages.

  • Sunnyi Melles (Susanne) avait déjà jouée dans « Pourcentages » (saison 8, épisode 8).

  • Gundis Zambo (Marianne Kork) signe sa quatrième et dernière apparition dans la série.

  • Dieter Eppler (le chef de la police) signe sa douzième et dernière apparition dans la série.

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10. LE NAUFRAGE
(DAS FLOß)

Date de diffusion originale : 07 octobre 1994.

Résumé :

Nolte est assassiné après une soirée qu’il avait organisé chez lui. Il était en compagnie notamment d’Anna, une jeune femme qui est la fille d’un de ses employés…

Critique :

Un épisode très sombre et mélancolique avec des personnages pas vraiment nuancés : soit totalement bons, soit totalement méchants.

Nous avons Nolte : un homme trompant ouvertement sa femme Elvira chez eux, faisant chanter l’un de ses employés Bender pour avoir des faveurs sexuelles de sa fille Anna (ce qui rappelle pas mal l’épisode « L’imprudence », saison 9, épisode 5), qui est assassiné.

Elvira, elle, n’éprouve pas la moindre émotion quand à son décès, marchant même sur le tapis encore tâché de sang comme si de rien avait été ; Bender risque de perdre de son emploi du jour au lendemain, alcoolique accro à la télévision violant sa fille Anna depuis son enfance ; Anna qui depuis quelques temps a trouvée du réconfort auprès de Borchert (Edwin Noël dans un joli rôle), un assistant social et Uli, un autre écorché vif : deux naufragés décidant de mener la barque de leur existence.

Mais qui a bien pu tuer Nolte ? Derrick, s’étant calmé depuis le précédent épisode, centre ses soupçons sur Borchert, qui s’était déjà confronté à Bender en lui rappelant l’être monstrueux qui l’est : « Vous n’êtes pas digne de vivre ! », lui montrant aussi comment Anna et Uli ont retrouvés le goût de vivre avec leur passion commune pour la musique. C’est justement sur ce dernier que Derrick va finalement s’orienter, apprenant qu’il a été témoin du meurtre.

La résolution du crime se fera toute seule : Elvira, lasse d’être trompée, rejetée par son mari et sachant parfaitement ce qu’il faisait : abusant d’une jeune fille. Rendant non seulement justice à son statut de femme mais aussi, d’une certaine manière, à la vie d’Anna.

Anecdotes:

  • Musiques : « Be my baby » de Phil Spector et « Only You » de The Platters.

  • Dans la version française, étrangement, seul un de des deux extraits de programmes que regarde Bender a été doublé.

  • Christina Plate (Anna) reviendra dans l’épisode « Trop d’amour » (saison 22, épisode 04).

  • Hermann Lause (Bender) signe sa troisième et dernière apparition dans la série.

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11.  LA REINE DE LA NUIT
(NACHTGEBETE)

Date de diffusion originale : 04 novembre 1994.

Résumé :

Ulrike Berger, une showgirl travaillant dans un bar est assassinée. Elle avait laissé un document affirmant que le docteur Roth un égyptologue est le père de sa fille…

Critique :

Gerd Anthoff livre une performance irrésistible en égyptologue à la vie paisible apprenant du jour au lendemain qu’il est le père d’une jeune femme dans cet épisode un peu fouilli mais passionnant, souvent amusant à la résolution plutôt simple.

Le docteur Roth est un égyptologue vivant avec sa mère une existence ordinaire et simple, rien à voir avec le monde dans lequel vit Ulrike Berger, une showgirl travaillant dans un bordel, avec qui il s’était lié durant une cure. Cette dernière est assassinée et l’a déclarée père de Marianne (adorable Jachka Lämmert qui, lorsqu’elle dit « Papa », est vraiment à croquer), sa (de ce fait, leur) fille ! Voilà ce bon docteur bouleversé : il nie être papa.

Néanmoins il décide de rencontrer Marianne afin d’avoir une explication, se rendant chez elle, la surprend en train de se faire agresser par deux brutes (les patrons et meurtriers d’Ulrike) et pour la défendre, affirme être le père de la jeune femme ! Bien qu’après, elle lui dira que ce n’est effectivement pas le cas. Mais néanmoins, entre eux deux débute alors une jolie relation père-fille… mais de substitution. Roth l’emmène chez lui, loin de tout danger, accueillie avec la chaleur de sa mère également.

Mais les méchants trouveront la maison et Derrick demandera à Roth et Marianne de servir de cible, sauvées de justesse : c’est certes trop facile, cliché mais ce n’est vraiment pas ce qui aura compté dans cet épisode mais la rencontre magique entre deux êtres trouvant chez l’autre, une source d’affection, de tendresse.

Anecdotes :

  • Dans la version française, Gerd Anthoff est doublé excellemment par Joël Martineau.

  • Jaschka Lämmert (Marianne) fait ici sa première apparition à l’écran (e(s)t la seule dans la série).

  • Doris Schade (Madame Roth) sa cinquième et dernière apparition dans la série.

  • Hanno Pöschl (Sacko) signe sa quatrième et dernière apparition dans la série.

  • Robert Jarczyk (Kottbus) signe sa quatorzième et dernière apparition dans la série.

  • Sissy Höfferer (Anita) signe sa dixième et dernière apparition dans la série.

  • Monika Baumgartner (Ulrike) signe sa huitième et dernière apparition dans la série.

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12. DÎNER AVEC BRUNO
(ABENDESSEN MIT BRUNO)

Date de diffusion originale : 09 décembre 1994.

Résumé :

Martin Sasse tue l’un de ses employés, qui le menaçait de dénoncer son escroquerie, devant son frère Bruno atteint de troubles psychiatriques…

Critique :

Un véritable thriller psychologique soutenu par la performance intense de Sebastian Koch (star vu notamment dans le magnifique « La vie des autres » et « Black book ») et mutique de Philip Moog mais qui arrive tout de même à en exprimer énormément.

Pas de chance pour Martin Sasse, homme d’affaires, ayant fait de sacrées combines avec son associé Mandy (Wolf Roth, hâbleur comme on l’aime), non seulement son frère Bruno vient de sortir d’un séjour en hôpital psychiatrique et retrouve la demeure familiale mais son employé Jürgen le fait chanter : négociant de devenir un de ses associés en échange de ne pas le balancer à des clients. Bon : les deux situations pour le moment peuvent se régler : Bruno est dans son petit monde avec son ours en peluche et la place d’associé est accordér à Jürgen, sauf que le ménage a été fait chez ce dernier qui se pointe fou de colère chez les Sasse et se fait tuer… devant les yeux de Bruno.

Tout le monde est d’accord : on doit mettre le crime sur le jeune homme : il est fou, c’est logique qu’il ai pu tuer après tout. Et comme il ne dit rien, bien c’est encore mieux. Mais comme toujours, il y aura un élément qui coincera : Derrick qui s’est assisté d’une psychologue le prenant en charge et pense qu’il ne peut pas tuer (c’est tellement simpliste...). Donc l’inspecteur va le renvoyer dans sa famille pour qu’ils soient « confrontés au mensonge tous les jours ».

Le dîner du titre dure dix bonnes minutes se réduisant pratiquement à un monologue de Martin à son frère, tirade de plus en plus cruelle (qu’Ingrid, la femme de Martin ne peut plus supporter) avant de reconnaître sa culpabilité. 

Anecdotes :

  • Cet épisode rappelle beaucoup « Attentat contre Bruno » (saison 6, épisode 2) où une famille s’accordait pour mettre le crime du fils saint d’esprit sur le dos du fils retardé mental.

  • Dans l’épisode 3 de cette saison, Philipp Moog et Sona MacDonald, jouaient un jeune homme séduisant (et) une femme mariée, hors dans celui-ci, ils interprètent un beau-frère et une belle-sœur.

  • Marion Kracht interprète pour la première fois la psychologue Sophie Lauer qui reviendra dans quatre autres épisodes.

  • Dans la version française, Sebastian Koch est doublé par Jean-Philippe Puymartin, Wolf Roth, comme souvent, par Michel Paulin, Thomas Schücke par Philippe Vincent, Ernst Jacobi par Roger Lumont et Marion Kracht par Françoise Cadol.

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