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Saison 16Saison 18

Inspecteur Derrick

Saison 17

1. Paix intérieure (Kein Ende in Wohlgefallen)

2. Guerre d'industrie (Tödliches Patent)

3. Judith (Judith)

4. L'expulsion (Tossners Ende)

5. La descente en enfer (Höllensturz)

6. Alina Malikowa (Der Einzelgänger)

7. Lissy (Des Menschen Feind)

8. La bicyclette (Tod am Waldrand)

9. Docteur Schöne (Abgründe der Gefühle)

10. La minute de vérité (Der Augenblick der Wahrheit)

11. Relation rompue (Beziehung abgebrochen)

12. Assurance retraite (Solo für Vier)

 

1. PAIX INTÉRIEURE
(KEIN ENDE IN WOHLGEFALLEN)



Date de diffusion originale : 05 janvier 1990.

Résumé :

Lore Kargus, une jeune mannequin, s'est suicidée avec des barbituriques. Ralf, le frère de Lore, découvre le motif qui l'a poussée à mettre fin à ses jours : lors d'une soirée organisée par Udo Tessinger, le directeur de l'agence, deux de ses gros clients, Homburg et Hauser, sous l'effet de l'alcool, ont violés Lore, sans que Tessinger, qui entendait les appels au secours derrière la porte, n'intervienne. Les deux violeurs sont froidement abattus. Ralf est le suspect tout désigné, mais il nie les faits et garde une maîtrise de soi inquiétante. Tessinger a peur d'être le suivant, lui qui n'a pas empêché que l'irréparable arrive à Lore… (source Wikipédia)

Critique : 

Anecdotes :

  • Note : il s’agit de l’un des deux épisodes (avec « Un brave type », saison 12, épisode 10) que l’auteur des chroniques de cette série n’a pas été en mesure de voir.

  • Musiques : « The end of innocence » de Don Henley : « Ti sento » de Matia Bazar ; « Don’t let me be misunderstood » de Santa Esmeralda et Leroy Gomez ; « Lambada » de Kaoma.

  • Le titre français de l’épisode est le même que celui de l’épisode 7 de la saison 10.

  • Michael Roll (Ralf) reviendra dans l’épisode « Une journée à Munich » (saison 19, épisode 01).

  • Jürgen Heinrich (Udo) avait joué le docteur Stein dans l’épisode « Aventure au Pirée » (s.15, ép.7).

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2. GUERRE D'INDUSTRIE
(TÖDLICHES PATENT)

Date de diffusion originale : 02 février 1990.

Résumé :

Spitz, un chercheur tue involontairement le docteur Curtius qui vient de faire une découverte extraordinaire pouvant révolutionner le monde…

Critique :

Une guerre industrielle comme le suggère le titre français pourrait être rébarbative, mais au lieu de cela, grâce à des dialogues et surtout des comédiens inspirés (particulièrement Udo Vioff hallucinant et une excellente Brigitte Karner), cet épisode se suit avec passion. Pour le côté policier de la série : nous repasserons, Derrick et Klein ne font pratiquement que de la figuration : c’est ce qui se passe à l’intérieur des bureaux, les magouilles des personnages qui nous feront scotcher à l’écran pendant presque une heure. Tout le monde veut le nouveau brevet du docteur Curtius, pour y y arriver Dorn le patron d’une société sera prêt à payer un million de marks et même à engager une jeune femme pour l’espionner (hélas pour eux, celle-ci s’éprend de lui). Tandis que Spitz, chercheur tout juste viré d’une société concurrente, espère récupérer son travail en le trouvant.

Il piège Curtius et le tue, récupère le brevet. Ce qui peut arranger les affaires de Dorn qui compte en tirer profit financièrement. Logiquement, il sympathise avec Spitz le faisant chanter car il sait pour le meurtre : ne rien dire à la police en échange du brevet. Pourquoi pas après tout.

Sauf que Spitz en a parlé à son épouse, qui, elle, a une conscience…

Les différents rebondissements sont parfois prévisibles (surtout la fin, presque miraculeuse) mais fait réfléchir : quel prix est-on prêt à payer pour quelque chose qui changera peut-être le monde ? Deux morts dans cet épisode en donne la réponse. C’est finalement dérisoire.

Anecdotes :

  • Il s’agit du cinquième épisode réalisé par Horst Tappert.

  • Derrick et Klein n’apparaissent qu’au bout de 22 minutes d’épisode et leur enquête n’est pratiquement pas montrée : leur temps de présence à l’écran est inférieur à dix minutes.

  • Musique : « Bon voyage » d’Eberhard Schoener.

  • Brigitte Karner (Birgit) et Peter Simonischek (docteur Curtius) sont mariés depuis 1989.

  • Peter Bongartz (Dorn) fait ici sa cinquième et dernière apparition dans la série.

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3. JUDITH
(JUDITH)

Date de diffusion originale : 09 mars 1990.

Résumé :

Judith Loska, une pianiste reconnue recherche le dealer qui a fourni sa fille, venant de mourir d’une overdose. Cette plongée dans un monde glauque n’a rien avoir avec celui si pimpant auquel elle est habituée…

Critique :

Un épisode écrit pour Evelyn Opela (l’épouse du producteur Helmut Reigelmann), excellente actrice mais qui en fait parfois des caisses ici. Elle interprète une pianiste en tournée, ignorant sa fille et donc son addiction à la drogue. Un soir, après un énième concert à New York, sa fille l’appelle de Munich lui suppliant de l’aider et lui reprochant avant de mourir de n’être jamais s’être occuper d’elle. Judith file à Munich où le professeur de sa fille apprend son décès, dans les toilettes d’un bar.

La grande Judith Loska, pianiste renommée, star internationale (Derrick est un admirateur) est prête à tout pour connaître le responsable du meurtre de sa fille, une manière pour elle d’être la mère qu’elle n’a jamais sue être. Se rendant donc dans la boite où sa fille est décédée : un endroit glauque, crasseux au propriétaire (irrésistible Peter Kuiper dont l’apparition à l’écran me provoque inévitablement un fou rire) très froid et au barman (impressionnant Walter Renneisen) pétrifié et ayant un coup de foudre au premier regard.

Derrick, et encore moins Klein, ne soutiennent pas vraiment Judith : après tout la jeune fille est morte d’une overdose, c’est elle-même qui s’est foutue la seringue dans le bras, pas une autre personne.

Nos inspecteurs ne sont pas des stupéfiants mais de la brigade criminelle ! Par admiration, toute fois, notre inspecteur l’épaulera… jusqu’à un certain point. Car Judith couchera avec le barman après une longue scène progressivement sensuelle… qui balancera le dealer. Judith et ce barman, couple improbable et pourtant à la fin, ils auront débuté une histoire d’amour.

Évidemment, Judith retrouvera le dealer, après s’être fait kidnappée et tabassée, qui sera arrêté. Le parcours d’une mère vengeresse, voulant rattraper ses erreurs, rendre justice à sa fille touchant à sa fin. Et lui permettant d’ouvrir les yeux sur un monde qu’elle ne pourrait pas supporter.

Anecdotes :

  • Walter Renneisen (Biber) signe sa première de ses six apparitions dans la série.

  • Ilse Künkele (Madame Soest) et Ulli Krohm (Niewald) font leurs troisièmes et dernières apparitions dans la série.

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4. L'EXPULSION
(TOSSNERS ENDE)

Date de diffusion originale : 20 avril 1990.

Résumé :

Après le suicide d’un de ses jeunes élèves victime d’une expulsion, Ulrich Kraus a l’obsession d’assassiner Tossner un magnat de l’immobilier…

Critique :

Scénario bien sombre et jusqu’au-boutiste, qui semble toujours d’actualité, au final assez surprenant. Le jeune Hans annonce à son maître d’école, Ulrich Kraus (Walter Plathe intense), qu’il est expulsé de chez lui : son appartement sera démoli, reconstruit et revendu plus cher par le magnat de l’immobilier Tossner. Le lendemain, Kraus, inquiet, s’y rend et découvre le corps de l’enfant qui s’est jeté par la fenêtre.

Jurant de rendre justice à ce petit, il va harceler Tossner, aller chez lui toutes les nuits en le menaçant de mort et rêve de le tuer encore et encore. Perturbé par ces créations de subconscients, expressions d’un acte peut être à venir, il en parle à une de ses voisines : Anita Rolfs, une psy, qui le rassure. Ironiquement, c’est elle qui est perturbée et en parle à son frère Albert (Thomas Fritsch espiègle), en recherche d’emploi qui se dit qu’il y a peut-être quelque chose à tirer de cette situation : pourquoi pas donner l’identité de Kraus à Tossner en échange d’un job ?

Il ne sera jamais reçu par Tossner mais par son épouse et chez lui, pendant que Tossner est à Düsseldorf. S’ensuit un dîner fait de regards séducteurs et hop : au lit ! Peu après, Tossner est assassiné. Et le suspect parfait, idéal est évidemment Kraus, qui jure n’avoir rien fait sachant parfaitement où était Tossner et n’ayant aucune raison de se rendre chez lui. Pourquoi pas après tout. Derrick va, très et trop vite (son enquête est trop facilement résolue : du au fait que le meurtre n’arrive qu’à plus de la moitié de l’épisode) : faire le lien entre Kraus, la psy, son frère et l’épouse de Tossner.

Si nous comprenons bien, l’épisode démarrait par l’expulsion d’une famille, un instituteur ulcéré et se termine par une épouse manipulatrice, séduisant un homme pour qu’il tue son mari, qui est donc expulsé de ce monde. Bien mérité peut être pour un être sans scrupules qui n’hésitait pas à foutre dehors des familles entières pour des profits.

Anecdotes :

  • Fait assez rare pour être signalé : un acteur joue dans un épisode qu’il réalise, ici Günter Gräwert interprète Tossner tout en étant derrière la caméra. Il en a joué quatre et a réalisé treize autres.

  • Le meurtre n’intervient qu’à la 32 ème minute de l’épisode.

  • Il s’agit d’un des rares épisodes montrant la mort d’un enfant, et peut être le seul, mettant en scène le suicide d’un enfant.

  • Walter Plathe (Ulrich Kraus) reviendra dans l’épisode « Alina Malikowa » (épisode 6 de cette saison). Dans la version française, il est doublé par Yves-Marie Maurin.

  • Thomas Fritsch (Albert Rolfs) signe sa sixième et dernière apparition dans la série. En version française, il est doublé par Jean Roche dont ce doublage m’a beaucoup fait penser à son doublage du capitaine Hastings dans la série « Hercule Poirot » dans le parler.

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5.  LA DESCENTE EN ENFER
(HÖLLENSTURZ)

Date de diffusion originale : 25 mai 1990.

Résumé :

Arnold Kiesing, un faussaire se lie d’amitié avec le jeune Benno après lui avoir demandé de porter sa valise afin d’éviter des fouilles. Le père de Benno et Derrick voient d’un mauvais œil cette relation…

Critique :

Un nouvel épisode pour performances d’acteurs, ici c’est Wolf Roth, visage familier de la série certes, qui est au cœur des attentions. Il est tout simplement remarquable et fin en escroc, tout en retenue, hypocrite comme pas permis : feint de se lier d’amitié avec un jeune homme optimiste à qui il a « prêté » une valise pour la somme de mille marks. Une valise contenant des faux billets.

Très vite, le père de Benno soupçonne quelque chose, à raison, mais bon il ne peut pas l’empêcher de se faire des amis. Kiesing l’emmène dans de beaux restaurants, lui permet de s’habiller chiquement et le lie avec l’irrésistible Kiwi. C’est un rêve qui se réalise : se trouvant enfin une place dans un monde aisé, bien loin de son quotidien modeste d’infirmier : emploi qu’il quitte. Mais que veut Kiesing ? Il a récupéré sa valise, fabrique par centaines ses faux billets : alors il n’est plus obligé de le fréquenter ? La réponse sera aussi terrible que profonde.

Kiesing n’a plus qu’un an à vivre : il veut profiter du temps qu’il lui reste à travers un jeune homme, désirant le transformer peut-être à son image. Que celui-ci soit comme lui, mais hélas, Benno est bien trop benêt, pas assez futé, distingué pour être un nouveau Kiesing. On peut essayer de changer les gens mais ils garderont toujours au fond d’eux leur part d’innocence.

Anecdotes:

  • Musiques: « Lambada » de Kaoma, « Another day in Paradise » de Phil Collins et « If only i could » de Sydney Youngblood.

  • En réponse au précédent épisode où Derrick et Klein n’arrivaient qu’au bout d’une demi-heure, ils apparaissent ici dès l’ouverture.

  • Jeannine Burch (Kiwi) et Cain C. Tietze (Miss Sebald) signent leurs premières de leurs six apparitions dans la série, tandis que Peter Neusser (le complice de Liebner) fait sa quatrième et dernière apparition dans la série de même que Wilfried Klaus (le père de Benno) avec quatre de plus.

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6. ALINA MALIKOWA
(DER EINZELGÄNGER)

Date de diffusion originale : 08 juin 1990.

Résumé :

Peter, un flic infiltré dans un bar où se fréquentent des truands est assassiné. Son collègue Ingo décide de mener son enquête sans se rendre compte du danger qu’il court à son tour…

Critique :

Un épisode vraiment palpitant, presque sans temps mort, soutenue par l’interprétation efficace de l’immense Heiner Lauterbach (très bien doublé dans la version française par Patrick Poivey).

Ingo et Peter sont des flics infiltrés, côtoyant des truands plus ou moins dangereux. Depuis quelques temps, ils squattent un bar où règne Sundermann connu pour sa passion des cartes et Bollmann pour sa passion du billard mais une fois les portes du bar quittées que trafiquent-ils ? Héroïne, alcool ou d’autres choses ? Peter est assassiné, sans doute après avoir compris que c’est un flic : à Ingo de se débrouiller tout seul.

Bien qu’en couple avec Marion, il séduit la barmaid Anna Malikowa (adorable Ute Willing) afin d’avoir des informations qui puissent le faire progresser. Ce qui rappelle, par ailleurs, le procédé de la mère séduisant un serveur dans l’épisode « Judith » (épisode 3 de cette saison). Mais il s’attache à cette petite qui n’a jamais vraiment eu de chance dans la vie, tombant tout le temps sur des mauvais types, enchaînant les déceptions amoureuses. Lui : ce sera peut-être le bon cette fois-ci.

Ingo avance mine de rien découvrant que Sundermann et Bollmann transportent des camions de déchets toxiques – ce que découvre en parallèle aussi Derrick. La fin sera très classique et en même temps tragique : classique car Derrick et Klein sauverons de justesse Ingo alors qu’il allait se faire tuer par les deux truands et tragique pour le suicide d’Anna : une déception amoureuse de plus, de trop, non Ingo n’aura pas été le mec parfait et surtout Honnête qu’elle avait rêvée d’avoir.

Anecdotes:

  • Musiques : « Living My Way » de Frank Duval ; « The ballad of Mack the knife » de Sting ; « Georgia on my mind » de Bill Medley ; « The thrill is gone » de B.B. King ; « Someday » de Christopher Cross ; « Oye mi canto » de Gloria Estefan ; « Look out any window » de Bruce Hornsby ; « New York Minute » de Don Henley ; « Mammagamma » d’Ed Starink ; « Don’t Lose Any Sleep » de Robin Beck et « Shine on you crazy diamond » de Pink Floyd.
  • Heiner Lauterbach (Ingo) et Katya Flint (Marion) étaient alors marié(e)s.

  • Dans le générique de fin, Anna Malikowa interprétée par Ute Willing est créditée simplement sous son nom de famille.

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7. LISSY
(DES MENSCHEN FEIND)

Date de diffusion originale : 20 juillet 1990.

Résumé :

Lissy, une sans-abri a été étranglée. Depuis quelques semaines, elle s’était liée d’amitié avec Lotte Wegener une actrice souhaitant s’imprégner de son milieu pour un prochain rôle…

Critique :

Jusqu’où est capable d’aller une actrice pour se préparer à un rôle ? Il y a des tas d’exemples dans l’histoire du cinéma d’acteurs et actrices qui ont été dans les extrêmes pour cela : perdre ou gagner beaucoup de poids, se plonger avec dans le milieu où se trouve son personnage… et bien c’est exactement ce que fait Lotte Wegener (intense Ruth-Maria Kubitschek) : pour le rôle écrit par un scénariste (Peter Sattmann en très grande forme), elle se plonge dans un univers radicalement différent du sien : très loin des paillettes, la rue, la faim, les abris auxquels on tente de s’abriter avant de se faire chasser par la police, les regards indifférents voire méprisants des gens. C’est Lissy (Cornelia Froboess impeccable) avec qui elle doit se lier… pour l’assassiner, du moins fictivement, car son personnage doit tuer une sans-abri ! Lorsqu’elle raconte son histoire (qui aux téléspectateurs est montrée en flash-back) à Lotte : cette dernière en est bouleversée. Lissy, brisée par son ex-mari, l’ayant replongée dans son addiction qu’est l’alcool et la jetant dehors.

Voilà comment elle est arrivée à être sans-abri : à cause d’un homme ignoble. Mais qui l’a tuée ? Wessei l’ayant trouvé, le mystérieux Arthur (Karl Renar très bien) : deux de ses compagnons de rues ; Lotte ; Harold Kubeck le scénariste ? La réponse sera foudroyante et j’avoue l’avoir senti venir dès lors que le coupable a cherché à (se) créer un alibi, à un moment où la police ne le soupçonnait pas encore. Le mari de Lotte, qui est l’ex-mari de Lissy, n’appréciant pas que son épouse fréquente son ex, par peur que cette dernière ne révèle trop de choses à la première : que cela brise la nouvelle vie qu’il s’était construit.

La réaction de Lotte lorsque Derrick lui présentera le coupable sera une crise de nerfs puis un regard dans son propre reflet : une coquille vide qu’il est peut-être trop tard pour tenter de remplir.

Anecdotes :

  • Lisa Kreuzer (Schiska) signe sa dixième et dernière apparition dans la série.

  • Karl Renar (Arthur) signe sa treizième et dernière apparition dans la série. Il décédera quelques mois après la diffusion de cet épisode à l’âge de 55 ans.

  • Otto Bolesch (Wessei) signe sa cinquième et dernière apparition dans la série.

  • Peter Sattmann (Harold) reviendra dans l’épisode « Le sourire du docteur Bloch » (s.18, ép.11).

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8. LA BICYCLETTE
(TOD AM WALDRAND)

Date de diffusion originale : 17 août 1990.

Résumé :

En rentrant chez elle, la jeune Hetti Roon est violée et assassinée. Son ex-petit ami Robert Fischer qui la harcelait est le principal suspect.

Critique :

Ce 190 ème épisode rappelle énormément certains des tous premiers de la série : « Le chemin à travers bois », « La tentation » et « L’anglaise » pour le viol et le meurtre d’une jeune fille qui rentre chez elle et « Le bus de minuit » et « Un triste dimanche » pour le père du principal suspect qui tente de le couvrir et donc de faire revenir logiquement les soupçons sur lui, alors qu’ici la résolution – double – sera tout autre.

Exceptionnellement, Derrick étant souffrant, c’est Klein qui mène l’enquête, même si Fritz Wepper avait déjà quarante-huit ans, il est particulièrement dynamique, motivé, ayant bien appris de son aîné. On se régale à le voir tenter de démêler les fils de cette enquête apparemment très classique.

Le premier suspect est Manni, un jeune homme un peu retardé mentalement, ayant découvert la bicyclette de la victime en cherchant des animaux rares : après tout pourquoi pas. Le second et qui sera très vite le principal est Robert, l’ex-petit ami : un être possessif, obsessionnel, voulant à tout prix se remettre en couple avec elle, malgré ses refus, s’amusant même à l’éviter.

Robert affirme même à son père l’avoir tuée qui dès lors fera tout pour le couvrir : il ne faut absolument pas que les soupçons viennent sur lui mais plutôt vers le pauvre Manni.

Si Klein pense que Robert a pu contribuer au meurtre de la jeune fille, il n’est pas totalement persuadé que c’est lui véritablement l’auteur du crime et du viol. L’emmenant sur les lieux : « L’as-tu violée ? », « Non. », il l’avait juste faite tomber sur le sol, inconsciente, mais peu après, quelqu’un d’autre est passé par là, non pas Manni, quelqu’un que nous n’aurions jamais soupçonné : le directeur de l’école de danse, lui-même qui avait reçu le coup de fil de Robert l’annonçant qu’il viendrait la chercher.

Cet homme voyant des jolies jeunes filles en tenues moulantes de danseuses toute la journée, ayant un mariage boiteux (sa femme a plus de caractère que lui) : comment ne pas avoir envie de les toucher, d’avoir des rapports sexuels avec elles ?

Sa femme sachant parfaitement ce qu’il allait faire « encore », a tentée de le ralentir…

Enivré par cette pulsion de coucher avec cette petite, d’en profiter… mais une jeune fille ne se laisse pas faire, ne peut pas se laisser faire, tente de sauver sa peau… en vain.

Anecdotes :

  • Musiques : « Outcry », « Refraction of Light », « Remember », « Confidence » et « Weird Feelings » de Dennis Hart ; « Shine on you crazy diamond » et « Careful with that Axe, Eugene » de Pink Floyd ; « Total Eclipse » de « The Alan Parsons Project », « Birdman » de McDonald and Giles ; « Lambada do Galo Galo » et « Dancando Lambada » de Lambada Pub et « Andante con Moto » de Franz Schübert.

  • Rufus Beck (Manni) reviendra dans l’épisode « Passage dangereux » (saison 18, épisode 02).

  • Gracia-Maria Kaus (Olga) était apparue dans l’épisode « Les indésirable » (saison 13, épisode 03).

  • Toni Berger (Eduard) signe ici sa quatrième et dernière apparition dans la série.

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9.  DOCTEUR SCHÖNE
(ABGRÜNDE DER GEFÜHLE)

Date de diffusion originale : 14 septembre 1990.

Résumé :

Un serveur est assassiné en rentrant chez lui. Le docteur Schöne passant dans le coin constate son décès et va s’intéresser de très près à l’enquête…

Critique :

Un épisode au rythme vraiment trop lent malgré une solide interprétation (Christian Kohlund, Christoph Eichhorn) pour une nouvelle charge anti-drogue rappelant l’épisode « L’ange de la mort » (saison 6, épisode 12) : à savoir une jeune fille soignée après avoir pris de la drogue et dont les proches cherchent à se venger de ses dealers. Évidemment, c’est un peu compliqué que cela.

Pourquoi le docteur Schöne s’intéresse de si près à cette affaire alors qu’il affirme que « la plupart des meurtres ne méritent pas qu’on leur accorde de l’importance » ? Parce qu’il a découvert le corps, pris de pitié pour la victime et que par curiosité, il veut savoir qui a commis le crime et pour quelle raison ? Pourquoi pas.

Mais il aura évidemment une autre raison, orientant Derrick et Klein vers telle piste : un étudiant en philosophie, une cave où de la drogue synthétique est fabriquée, une jeune fille soignée dans un hôpital psychiatrique : le motif de ces crimes. Pour Derrick, cela ne fait désormais aucun doute : Schöne cherche absolument à les orienter vers l’assassin… qui pourrait être lui-même !

La résolution sera toute autre, moins évidente mais plus humaine : en tant qu’infirmier, soigner quotidiennement une jeune fille pourrie par la drogue ne peut pas laisser indifférent. S’il est impossible de lui rendre la pureté de son âme, il peut essayer de corriger ceux qui l’ont rendu comme cela. Contre toute attente, alors que les inspecteurs sont plutôt du genre compréhensif envers les assassins de dealers, ils sont ici assez froids et cassants.

Anecdotes :

  • Il s’agit du sixième épisode réalisé par Horst Tappert.

  • Edgar Walther (Monsieur Joksch) fait ici sa première de ses cinq apparitions dans la série.

  • Carolin Fink (Ina Straub) fait ici sa première de ses trois apparitions dans la série.

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10. LA MINUTE DE VÉRITÉ
(DER AUGENBLICK DER WAHRHEIT)

Date de diffusion originale : 12 octobre 1990.

Résumé :

Au cours d’un enlèvement visant le braquage d’une banque, Hauk assassine un homme sous les yeux de son complice Schenk. La petite amie de ce dernier s’était enfuit peu avant et est donc témoin indirecte du meurtre…

Critique :

« La minute de vérité » fait partie de ces épisodes écrits autour d’un personnage ayant une personnalité atypique : ici, c’est Kurt Schenk, un jeune homme très intelligent, détaché, particulièrement zen, « indifférent ». Incarné avec talent et minimalisme par Jochen Horst, grand (1 mètre 87) et svelte, ce garçon est aussi fascinant que glaçant, et multiplie les regards vides directement vers le téléspectateur. Très franc, il assume parfaitement ne ressentir aucun sentiment pour qui que ce soit et son leitmotiv est, contrairement à la plupart des gens, refuse de vendre son temps, ne pas travailler pour quelconque société afin de gagner de l’argent, mais en avoir sans travailler : un rêve qu’il compte réaliser en braquant une banque, avec la complicité d’Arno Hauk, qui est tout son contraire : impulsif, paranoïaque, n’hésitant pas à dégainer son arme.

Leur plan : kidnapper le directeur d’une banque afin d’avoir sa clef, ils se rendent jusqu’au domicile de son frère qui a l’autre clef, mais celui-ci connaît déjà la combine et cela tourne assez mal : un habitant de l’immeuble passant par là se fait descendre.

Le lendemain, c’est en une des journaux et Kati, la petite amie de Kurt était partie peu avant le meurtre fait le lien mais il faut absolument qu’elle garde le silence. Cette jeune femme est presque aussi fascinante que son bien aimé et leur relation tient du pur sadomasochisme : Kurt la contrôle, il peut anticiper ses réactions, faire en sorte qu’elle fasse exactement ce qu’il dise, qu’elle pense même ce qu’il veut ! Et lorsqu’elle, comme une machine, se détraque : il la gifle, mais elle l’aime quand même et font l’amour juste après ! Kati l’aime mais ce n’est pas réciproque.

Pour Derrick (parce qu’on regarde quand même la série pour lui), l’enquête démarre indirectement : en effet, Kati est la fille d’un de ses collègues de Francfort, inquiet pour elle, et parce qu’au lieu de mener l’enquête sur le meurtre, il n’a visiblement que cela à faire, Derrick se rend à son domicile et fait la rencontre de Kurt. De son côté, Hauk devient très nerveux, prêt à tuer Kati pour ne pas aller en prison. Derrick tentera de coincer Kurt qui se révèle être un sacré adversaire, mais lorsqu’Hauk appelle Kurt pour lui annoncer qu’il compte tuer Kati, il prévient Derrick (qui est avec lui).

Le dernier plan de l’épisode, en travelling arrière laissant un suspense savant, nous montrant l’arrestation de Hauk « pour meurtre » précédant Kati toujours en vie puis Kurt la serrer contre lui : il est attaché à elle en fait. Pour la première fois de sa vie, il ressent quelque chose pour une autre personne. Il l’aime vraiment.

Anecdotes :

  • Kurt et Hauk surprennent Kremer alors qu’il regarde l’épisode « Un soir à la campagne » (saison 16, épisode 12).

  • Musiques: « Visions of Paradise », « At the end of every street » et « Avadena » de Frank Duval.

  • Charles Brauer (Monsieur Busse) signe sa troisième et dernière apparition dans la série.

  • Elisabeth Endriss (Lisbeth) reviendra dans l’épisode « Le monde de Billie » (saison 19, épisode 10).

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11.  RELATION ROMPUE
(BEZIEHUNG ABGEBROCHEN)

Date de diffusion originale : 09 novembre 1990.

Résumé :

Le professeur Reichel assassine tous les amants de sa femme. Pour son premier meurtre, il compte sur son jeune assistant pour lui confirmer son alibi.

Critique :

Un épisode complètement jusqu’au boutiste portée par l’interprétation ahurissante – pleine de violence contenue – de Michael Heltau qui se hisse largement parmi les prestations les plus fortes de toute la série. En plus, dans la version française, il est doublé par l’inestimable Jacques Thébault.

Rappelant l’épisode « Maître Prestel » (saison 11, épisode 12) dans le registre du mari en apparence très calme mais bouillant intérieurement, tuant l’amant de sa femme, ce que cette dernière soupçonne déjà. Mais celle de ce nouvel épisode, en plus d’être une reine du cocufiage (trois amants peut être plus) n’hésite pas à envoyer son mari dans les griffes de la police alors qu’elle n’en a pourtant aucune preuve. C’est certain, Evelyn Opela ne fait pas vraiment le poids face à Michael Heltau.

Le professeur Reichel enseigne la philosophie – ce qui nous vaut quelques diatribes sur les relations humaines dont le détachement du personnage rappelle celui de Kurt dans le précédent épisode, son mariage est une véritable catastrophe, sachant que sa femme va voir ailleurs, ayant même la liste de ses amants (tous plus jeunes que lui) qu’il a pour les étudier… et pour les tuer cela va sans dire.

En apparence, il est quelqu’un de jovial, passionné pour son métier (n’hésitant pas à feuilleter devant Derrick le livre : « Qu’est-ce que la philosophie ? »), mais en privé : c’est une boule de colère – les scènes avec sa femme très intenses psychologiquement m’ont fait penser à celles d’entre Richard Burton et Elizabeth Taylor dans « Qui a peur de Virginia Woolf ? » - suant à grosses gouttes, fredonnant, grimaçant : imprévisible.

Afin de confirmer son alibi, il achète son assistant et son épouse leur promettant quelques richesses, ce qu’ils acceptent, et au professeur Steinitz avec qui il affirme n’avoir aucun soucis alors que c’est pourtant l’un des amants de son épouse, qu’il finit par tuer… peu après avoir quitté Derrick !

Le final est vraiment très étrange, après avoir tué son épouse, il prend la fuite mais sur sa route, est confronté à un accident et doit prendre en charge une petite fille : Derrick finit par le retrouver pour l’arrêter bien sûr mais dit, comme si cela pouvait racheter ses trois meurtres – ce qu’il vient de faire pour l’enfant.

Anecdotes :

  • Il s’agit du troisième épisode consécutif où il y a une scène de pluie averse.

  • Thomas Kretschmann (Kraus) reviendra dans l’épisode « Trop d’amour » (saison 22, épisode 04).

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12. ASSURANCE RETRAITE
(SOLO FÜR VIER)

Date de diffusion originale : 14 décembre 1990.

Résumé :

Une bande de retraités s’aident de jeunes truands pour cambrioler le coffre d’une société mais l’affaire tourne mal et le garde est assassiné…

Critique :

Gros problème de cet épisode qui est très vite agaçant : les acteurs en font des tonnes ! Ayant tous plus de 65 ans, ils sont clairement en roue libre, comme si ils signaient la dernière performance de leurs carrières et voulaient finir en beauté. Peter Pasetti, particulièrement, excellent acteur déjà vu dans quelques précédents épisodes, est vraiment fatiguant, dans son personnage d’ancien acteur de théâtre, peut être Carl Raddatz, 78 ans, finit par être touchant à la fin en ancien policier.

Et puis franchement, Reinecker le scénariste semble depuis quelques temps faire des remakes d’anciens épisodes, car celui-ci est un copié-collé de « La note » (saison 4, épisode 4) : des retraités pour tromper leur ennui et s’offrir des choses auxquelles ils n’ont plus droit depuis longtemps décident de braquer. Et se montrent provocateurs envers un Derrick plutôt en forme.

Qui tentera de se servir de leur culpabilité en les faisant rencontrer la veuve de la victime, qui n’a aucune idée que ces braves petits vieux sont complices du meurtre de son mari : après tout, comment, avec leurs corps usés, leurs visages marqués, leur apparences ordinaires presque rassurants, ils auraient pu commettre pareille acte ? Mais cela ne changera rien : ils ont de l’argent, mais ont la police derrière eux, et puis Steckel ancien flic connaît les méthodes de la maison, c’est justement ce dernier qui flanchera, refusant peut-être de vivre, mourir avec cela sur la conscience.

Pour lui, la boucle sera bouclée, policier humble, retraité casse-cou et être héroïque. Toute une vie.

Anecdotes :

  • Musique : « If you go away » de Gheorghe Zamfir.

  • Il s’agit du dernier rôle de la carrière de Carl Raddatz (Steckel).

  • Gisela Uhlen (Irma) signe sa troisième et dernière apparition dans la série. Elle est la mère de Susanne Uhlen, qui a jouée dans six épisodes de la série.

  • Nikolas Lansky (Emil) signe sa quatrième et dernière apparition dans la série.

  • Eva Maria Bauer (Madame Puschka) signe sa première de ses trois apparitions.

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