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Saison 12Saison 14

Inspecteur Derrick

Saison 13

1. Une longue journée (An einem Montagmorgen)

2. Une triste fin (Naujocks trauriges Ende)

3. Les indésirables (Geheimnis im Hochhaus)

4. Le témoin oculaire (Der Augenzeuge)

5. Carmen (Das absolute Ende)

6. Le charme des Bahamas (Der Charme der Bahamas)

7. La nuit de la mort (Die Nacht, in der Ronda starb)

8. Froideur (Ein eiskalter Hund)

9. L'affaire Weidau (Der Fall Weidau)

10. L'aveu (Schönzeit für Mörder)

11. Le rôle de sa vie (Die Rolle seines Lebens)

12. Licenciement (Entlassen Sie diesen Mann nicht!)

 

1. UNE LONGUE JOURNÉE
(AN EINEM MONTAGMORGEN)



Date de diffusion originale : 03 janvier 1986.

Résumé :

La famille Heilman est prise en otage chez elle par les braqueurs d’une banque qui ont tués un client. Derrick va tout faire pour les libérer...

Critique :

Cette treizième saison démarre en fanfare : narration en voix-off par Derrick, braquage avec meurtre, violence crue, course-poursuites en voitures, prise d’otage. Sans doute pour redynamiser la série, Reinecker signe l’un des épisodes les plus punchys.

Ce devait être une journée comme les autres : madame Heilman et monsieur Bergmann, qui ne se connaissent absolument pas, font leurs routines, avant que le deuxième se fasse abattre froidement à la banque et elle, prendre en otage, de même que ses enfants.

Derrick qui connaît Koller : à la tête des braqueurs, préfère la patience, ne pas intervenir, car pense-t-il, ils vont inévitablement se tirer, en pleine nuit.

Mais dans la maison, Madame Heilmann est terrorisée, sa fille adolescente est l’objet de convoitises par Koller et sa bande. Le climat est anxiogène et lorsque le fils arrive tardivement, se fait tabasser pour avoir soi-disant parler aux flics.

La nuit tombée, c’est l’idéal pour se faire la malle et évidemment, les flics seront à leurs trousses : belle séquence de course-poursuite (la deuxième après celle où un client de la banque les ont poursuivis), échanges de coups de feu et famille sauvée. Happy-end obligatoire pour cet épisode très « américanisé ». Aucune baisse de rythme mais les méchants ne sont pas vraiment développés (Koller est une brute, Hassel est le plus sensible, Weber est un débile) de même que les membres de la famille. Et il est toujours risqué de dérouler une intrigue sur un laps de temps précis : cet épisode s’en sort bien. Mais des journées comme celle-ci, nous n’aimerions vraiment pas en vivre.

Anecdotes :

  • Cet épisode à deux particularités : débutant par un monologue en voix-off de Derrick présentant les personnages et le contexte dans lequel va se dérouler l’histoire, qui durera une journée.

  • Casting : Christine Ostermayer (Madame Heilmann) était déjà apparue dans l’épisode « Paix intérieure » (saison 10, épisode 7). Wilfried Baasner (Koller), lui jouait un personnage assez similaire dans « Nuit blanche » (saison 12, épisode 9).

  • Robert Meyer (Hassel), Jochen Horst (Manuel) et Käte Jaenicke (Madame Herbach) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

  • Roswitha Schreiner (Biggy) signe sa première de ses neuf apparitions dans la série.

  • Heinz Moog (Monsieur Herbach) et Herbert Tiede (Monsieur Bergmann) signent, eux leurs dernières apparitions dans la série après avoir joué dans, respectivement, trois et six épisodes.

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2. UNE TRISTE FIN
(NAUJOCKS TRAURIGES ENDE)

Date de diffusion originale : 24 janvier 1986.

Résumé :

Alfred Naujocks a été assassiné en pleine rue. Derrick apprend qu’il était un souteneur. L’enquête s’oriente vers Tass, son meilleur ami…

Critique :

Malgré un final où Derrick énervé comme rarement s’emporte contre les différents suspects afin de coincer le meurtrier, cet épisode manque cruellement d’énergie et semble vraiment tourner en rond.

Notre inspecteur retourne encore et encore voir les mêmes personnes, ce qui est logique me dirait-vous, puisque ce sont des suspects, sauf que nous avons un peu l’impression qu’il ne sait pas vraiment quoi faire ni quoi leur dire à certains moments. Et en plus l’enquête s’égare : car si il est clair au début que la victime était un souteneur, ce serait totalement abandonné pour se concentrer sur la relation quelque peu déplacée entre Tass et sa belle-fille Martina. Donc, cela à quelle importance que la victime était un souteneur ? Et il y a le frère de Martina, Walter (incarné intensément par Sascha Hehn), un garçon réservé n’appréciant guère son beau-père mais toujours soutenu par sa grand-mère.

Il est clair que Reinecker dans ce script cherche à gagner du temps, comme si il avait eu une idée de base mais ignorait comment s’en servir pour tenir une heure.

Et pourquoi Derrick est-il autant énervé par la mort d’un souteneur : une personne peu recommandable ? Nous pouvons ironiser sur le fait qu’il est autant saoulé par le scénario que nous.

Je reconnais ne pas avoir compris des choses dans cet épisode qui tire vraiment en longueur et dont vraiment le final reste le meilleur moment : il permet de constater l’énergie d’Horst Tappert âgé alors de 62 ans.

Anecdotes :

  • Karl Heinz Vosgerau (Tass), Sissy Höfferer (Martina), Dirk Dautzenberg (Wenk) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

  • Sascha Hehn (Walter), Louise Martini (Else Naujocks), Friedrich G. Beckhaus (Schuler), eux, déjà vus aussi dans de précédents épisodes, ne rempileront pas.

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3. LES INDÉSIRABLES
(GEHEIMNIS IM HOCHHAUS)

Date de diffusion originale : 07 février 1986.

Résumé :

Erich, un junkie trouve le cadavre d’une jeune femme dans un appartement qu’il cambriole pour avoir sa drogue. Lorsqu’il revient avec Derrick peu après : le corps a disparu…

Critique :

Originalité de cet épisode, et pas des moindres : le seul témoin est un junkie en manque. En plus il est interprété par Ekkehardt Belle de façon à la fois naturelle et bouleversante : son visage enfantin, semble décomposé.

Comment croire son personnage, Erich, qui en plus d’être un junkie est un cambrioleur ? Le corps de cette jeune femme dans un appartement : hallucination ? Mais il jure ne pas l’avoir imaginé, qu’il était parfaitement conscient (comme peut l’être un drogué en état de manque), affirmant avoir aperçu et entendu deux hommes entrer, l’ayant fait décamper.

Fort heureusement pour lui, Derrick, d’abord sceptique le croit. Et puis même le prend sous son aile : il s’agit sans doute d’une des relations les plus touchantes que notre inspecteur aura avec un témoin, de toute la série. Non seulement il lui achète un de ses tableaux, mais propose de payer sa cure de désintoxication. Voulant absolument sauver ce jeune homme, ayant beaucoup de talent artistiquement et qui a été le voir pour avouer à la fois un cambriolage et la découverte d’un corps : dans quel intérêt aurait-il inventé tout cela ?

Il tente en vain de dessiner la jeune femme morte et l’homme qu’il a aperçu.

Derrick enquête : découvrant que l’appartement appartient à un certain Hauweg, représentant de commerce (interprété avec bonhomie par Gerd Baltus : l’un des acteurs récurrents de la série que j’apprécie beaucoup) jamais là en semaine. Son appartement est pris par son frère Alwin, s’en servant de lieu pour faire marcher son business de prostitution.

Là, ça devient vraiment glauque, sombre, mais hélas tellement ordinaire : une jeune fille très belle voulant commencer une nouvelle vie à Munich se fait embrigader comme prostituée.

Et ne supportant pas cette vie (pleurant tout le temps), elle aurait fini par se donner la mort.

Derrick dans son investigation a pu compter sur l’aide du jeune Erich et de Susanne la sœur de la victime. Scène assez extraordinaire au club que fréquentait la défunte et à la fois Alwin, lorsqu’Erich bondit hors de son siège et crie : « C’est celui-là inspecteur ! » : Krositz, l’homme aperçu à l’appartement.

S’ensuit alors une course-poursuite à pied où Klein poursuit Krositz, dans les couloirs du club, puis sur le parking, se battent et Klein s’agripper au volant de la voiture que conduit Krositz, quitte à se faire traîner sur une dizaine de mètres. Pas rancunier, il lui donnera un verre d’eau au commissariat peu après.

L’épisode se termine sur une touche d’espoir où Derrick dit à Erich qu’il devra passer au tribunal, mais qu’il y aura sans doute des circonstances atténuantes, avant d’entrer en cure de désintoxication.

Anecdotes :

  • Musiques : « The nine lives of a cat » d’Eberhard Schoener et « Je t’aime moi non plus » de Serge Gainsbourg et Jane Birkin.

  • Ekkehardt Belle (Erich), Traugott Buhre (le père d’Erich), Gerd Baltus (Hauweg), Diana Körner (Madame Hauweg) et Bernd Herzprung (Krositz) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

  • Hans Peter Hallwachs (Alwin) signe sa première de ses huit apparitions dans la série.

  • Wolfgang Wahl (Jakob Viersen) signe, lui, sa cinquième et dernière apparition dans la série.

  • Gracia-Maria Kaus (Susanne) reviendra dans l’épisode « La bicyclette » (saison 17, épisode 8).

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4. LE TÉMOIN OCULAIRE
(DER AUGENZEUGE)

Date de diffusion originale : 04 avril 1986.

Résumé :

Erich Schuster est témoin d’un cambriolage et du meurtre du gardien de la bijouterie où il a travaillé pendant des années. Mais il refuse de parler...

Critique :

Reprenant exactement la même idée que l’épisode « Le témoin » (saison 7, épisode 9) : à savoir un homme témoin d’un cambriolage et d’un meurtre qui ne veut pas parler. Et pas grand-chose ne change sauf l’acteur, l’entourage du personnage (celui-ci n’est pas marié, n’a pas d’enfants) et vit dans un milieu nettement plus modeste. Mais en prend plein la gueule tout de même.

Et puis le démarrage est sans doute l’un des plus plombants de toute la série : Schuster appelle l’un de ses anciens collègues pour lui demander de faire des photocopies à son ancienne boite, il va le voir un peu plus tard pour avoir les clefs et monologue sur sa vie si triste. Je pense que ceux et celles qui se moquent de la série en la qualifiant de « somnifère » ont vu cette introduction (et la version française n’aide vraiment pas sur ce coup-là).

Heureusement, ça se réveille après : coups de feu, Derrick plutôt en forme, Klein qui l’aide à reconnaître l’un des méchants avec des photos, percute sur un visage mais ne le dit pas à l’inspecteur mais il l’a remarqué quand même.

Après cela Schuster deviendra assez riche : offrant une très belle bague à son ex, déjeunant dans de très beaux restaurants avec le fils de la victime.

Pour Derrick, c’est certain, il a été payé pour se taire. Et en traînant, notre inspecteur croise Halsner un petit truand notoire (Karl Walter Diess méconnaissable sous un bonnet et une barbe) que fréquente aussi Schuster. Peu après, ce dernier est tabassé quelque chose de concret, Derrick comprend alors qu’il connaît les braqueurs : et, vraiment comme dans « Le témoin » : ce sont deux employés de la boite qui ont fait le coup.

On notera toutefois une belle scène de dérapage sous la neige.

Alors, oui cet épisode n’est vraiment pas l’un des plus palpitants de la série, mais il se suit avec plaisir, et puis les acteurs – que des visages familiers – sont bons.

Anecdotes :

  • Musiques : « Willi’s walk » et « Dancing with you » de Martin Böttcher.
  • Dieter Schidor (Wiesner fils) signe ici sa cinquième et dernière apparition dans la série. Il est décédé prématurément en 1987 à l’âge de 39 ans du Sida. Son rôle le plus marquant dans la série est Bruno, retardé mental accusé de meurtre dans l’épisode « Attentat contre Bruno » (s.6, ép.2).

  • Karl Walter Diess (Halsner) signe lui sa septième et dernière apparition dans la série.

  • Klaus Herm (Schuster), Ralf Schermuly (Masoni), Sky du Mont (Bossner) et Otto Bolesch (Wiesner) ont déjà joués et reviendront dans la série.

  • Eva Maria Bayerwaltes (Erika) avait joué Annegret dans « Nuit blanche » (saison 12, épisode 9).

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5.  CARMEN
(DAS ABSOLUTE ENDE)

Date de diffusion originale : 25 avril 1986.

Résumé :

Herta, une jeune femme se fait assassinée après sa leçon de guitare. Derrick découvre qu’elle fréquentait les milieux « peoples ».

Critique :

Comment le meurtre d’une jeune femme ordinaire est lié à la dictature argentine ? Et bien c’est ce que nous apprenons dans cet épisode qui prend vraiment son temps, quitte à se disperser en multipliant les personnages (ainsi celui qui est l’assassin n’apparaît qu’au bout d’une demi-heure).

Herta, issue d’un milieu très aisé se fait froidement assassiner : tout le monde l’aimait, c’était impossible qu’elle avait des ennemis dit-on : étant musicienne et aidait un journaliste, Koby, à lui trouver des infos : rien de dangereux.

Donc l’assassin serait dans son entourage : pourquoi pas le cousin qui ne cache pas avoir éprouvé des sentiments pour elle, clairement touché par sa mort ? Le grand-père, fou, que l’on prend soin d’enfermer dans une chambre afin qu’il ne fasse aucun mal ? La tante : très belle rousse, venant d’Argentine, ayant fui la dictature ? Ça y est, on s’approche : elle, une femme assez glaçante voire cassante, sans doute, pour cacher sa fragilité psychologique, son traumatisme de ce qu’elle a subi elle et sa famille. Tiens, tiens : elle a un frère : Hans, qui a fui l’Argentine avec elle après que la dictature ai massacré leurs parents, détruit leur belle demeure et terrains : ils étaient si riches là-bas et on leur a tout pris. Arrivé en Allemagne : ils se retrouvent respectivement : garde-malade d’un vieux fou et serveur dans un restaurant : c’est que dalle.

« Carmen » est l’un des rares épisodes explicitement politiques : ici l’évocation des traumatismes d’exilés de la dictature militaire argentine qui a eu lieu entre 1976 et 1983. De quelle manière peut-on gérer intérieurement cela ? Et bien par le meurtre ou le suicide nous dit ici Reinecker. Hans ne peut pas supporter d’être en contact, « confronté » au milieu dans lequel il a vécu là-bas. D’ailleurs Derrick en comprenant cela (bien que ce soit velu pour Klein) : fait preuve de compassion envers lui.

A la toute fin de l’épisode, Carmen, après avoir appris qu’Hans a tué deux personnes, se suicidera.

Ne pouvant supporter que son frère, victime, soit devenu un bourreau à son tour. Glaçant et réaliste.

Anecdotes :

  • Musiques : « Liebe und Tod » de Frank Duval et Marion Kracht, « Automn Dreams » de Frank Duval et « Love » de Frank Duval et Ingrid Kup.

  • Wolfgang Müller (Hans Mahler) signe sa septième et dernière apparition dans la série. Bouclant la boucle, il joue ici l’assassin, ce qui était aussi le cas – mais jamais entre eux deux – dans le premier épisode « Risque » (saison 3, épisode 12) qu’il a interprété. En version française, il est doublé par William Coryn, ce qui était également le cas dans quatre autres épisodes.

  • Müller deviendra de 1988 à 2003 Tommie Beyer dans la série « Section K3 » et Hermann Huber, le meilleur ami de Wolfgang Wöller (interprété par Fritz Wepper, tiens tiens…) dans la série « Um Himmels Willen » (inédite en France) diffusé depuis 2002.

  • Günter Mack (Kolka), Volkert Kraeft (Ralf Kolka), Reinhild Solf (Carmen), Marion Kracht (Herta), Thomas Astan (le prof de guitare), Enzi Fuchs (Madame Roland), Thomas Piper (Koby) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

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6. LE CHARME DES BAHAMAS
(DER CHARME DER BAHAMAS)

Date de diffusion originale : 16 mai 1986.

Résumé :

Gerhard Brosch se pend après avoir appris qu’il a perdu tout son argent dans des mauvais placements. Ses enfants décident de retrouver celui qui est à l’origine de ses pertes : un certain Müller-Brode et menacent de le tuer. Peu après, il est tué...

Critique :

Gerhard Brosch (interprété par Klaus Behrendt, un peu le spécialiste des rôles de victimes dans la série) annonce à son fils Franz qu’il est ruiné. Peu après, il se pend. Dès lors, Franz va chercher et vite trouvé le responsable : Hans Müller-Brode qu’il va jusqu’à menacer de mort.

Le lendemain, ce dernier est tué, et Franz est assis à côté de lui ! Nul doute que ce puisse être le meurtrier. L’introduction de cet épisode, progressive et pleine de suspense, où l’on croise également Carina, la femme de Müller-Brode, leur avocat Schwede (Thomas Fritsch, acteur que j’aime voir dans la série et qui n’était pas apparu depuis la saison 7) se déroule sur la moitié de l’épisode !

Reste à tout casser une demi-heure à Derrick pour trouver le meurtrier, ah non, c’est vrai : il l’a déjà trouvé, sauf qu’évidemment ce n’est pas lui. Ce serait trop simple et un épisode dure une heure.

Notre inspecteur va s’intéresser tout particulièrement à Carina, qui, pense-t-il, a une liaison avec leur avocat, bien qu’ils le nient. Il va falloir être malin, y aller tout en douceur pour la coincer.

Ce qui n’aide vraiment pas c’est que Franz et sa sœur Bettina avouent le meurtre, car ils pensent que l’autre est l’assassin ! Derrick en a vraiment marre et leur ordonne de rentrer chez eux.

Il coincera la meurtrière comme à peu près toujours.

Cet épisode, soutenu par une interprétation assez énergique de ses interprètes – que ce soit Karl Michael Vogler (fort bien doublé en version française par Patrick Poivey) et Till Topf (qui joue Franz), est efficace. L’introduction était sans doute un peu longue, mais elle était plutôt originale.

Anecdotes :

  • Dans cet épisode, Derrick porte des lunettes qui lui donnent franchement un coup de vieux, il ne les porte que lorsqu’il a des choses à lire. Sans doute qu’Horst Tappert commençait à avoir des problèmes de vue.

  • Casting : Evelyn Opela (Carina), Till Topf (Franz), Thomas Fritsch (Schwede), Klaus Behrendt (Brosch), Ullrich Haupt (Krosinger) sont déjà apparu(e)s et reviendront dans la série.

  • Irene Clarin (Bettina) signe sa première de ses dix apparitions dans la série.

  • Karl Michael Vogler (Hans Müller-Brode) était déjà apparu dans l’épisode « Calcutta » (s.3, ép. 6).

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7. LA NUIT DE LA MORT
(DIE NACHT, IN DER RONDA STARB)

Date de diffusion originale : 04 juillet 1986.

Résumé :

Le professeur Schenk, un voisin de Derrick sait que sa femme le trompe. Il en parle à ses élèves qui lui suggèrent de tuer cet amant indésirable. Et c’est exactement ce qu’il fait…

Critique :

Sans nulle doute l’épisode le plus original de cette treizième saison e(s)t un regard plutôt tendre sur des relations respectueuses et complices entre un professeur de lycée et ses élèves.

Walter Schenk est un homme marié, un professeur de littérature apprécié par ses élèves.

Soucis : il n’a aucun caractère, lassant absolument tout passer sur lui, incapable de se révolter : que ses élèves l’aient anciennement humilié avant de comprendre qui il est vraiment ou sa femme qu’il le trompe : il n’a pas la moindre réaction. Et pas du tout à l’aise (on le comprend) à l’idée de croiser l’amant de sa femme : un certain Ronda, pour retourner chez lui récupérer des documents et demande l’aide à son voisin Derrick d’y aller à sa place. Mais là, ça suffit quand même ! Il ordonne à l’amant de se tirer.

Plus tard au lycée, il ne se sent vraiment pas bien, bouille intérieurement et ses élèves qui ont à la fois de l’attachement et (surtout) de la pitié pour lui, proposent qu’ils aillent lui régler son compte.
Malheureusement dans la soirée, la femme volage n’est pas là, tant pis : ils élaborent toute la soirée un plan pour tuer Ronda.

Le lendemain, ce dernier est retrouvé mort dans sa salle de sport, tué avec une haltère. Derrick va devoir se confronter à cette bande de jeunes gens qui, si ils ne se protègent pas, couvrent leur professeur. Cela faisait un bail que notre inspecteur ne s’était pas retrouvé face à des étudiants.

Et il ne les lâchera pas, retournant les voir encore et encore jusqu’à ce qu’ils craquent : leurs échanges sont vraiment tendus.

Des élèves qui couvrent leur prof d’un meurtre qu’ils ont poussés à commettre : c’est plutôt intelligent. Se libérant en tuant cet amant indésirable.

Peut-être que ses élèves voulaient qu’il trouve sa liberté.

Anecdotes :

  • Dans cet épisode, Derrick habite dans un appartement, or dans tous les précédents épisodes où nous le voyons chez lui : il habitait dans une maison.

  • Casting : Klaus Schwarzkopf (Schenk), Ursula Lingen (Hannelore Schenk), Christoph Eichhorn (Manni), Paul Neuhaus (Ronda) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

  • Anne Bennent (Britta) signe ici sa sixième et dernière apparition dans la série.

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8. FROIDEUR
(EIN EISKALTER HUND)

Date de diffusion originale : 25 juillet 1986.

Résumé :

Jakob Lohbach est accusé du meurtre de sa femme. Problème : au moment du crime, il jouait aux cartes avec son beau-frère et son meilleur ami…

Critique :

Jakob Lohbach est le patron d’un restaurant, avec sa femme Luise. Il enchaîne les conquêtes à tour de bras, ce qui n’est un secret pour personne. Sa dernière, Greta, est une serveuse : il l’aime Vraiment, contrairement aux précédentes, ayant même l’intention d’emménager avec elle.

Mais il y a Luise avec qui il entretient des relations désastreuses : elle est d’une jalousie maladive.

Et menace même de se suicider : « Il faudrait encore que tu en ai le courage. », lui lance Jakob.

Elle est en tout cas bien décider à surprendre son époux en pleines coucheries, comme ce dimanche après avoir reçu un coup de fil informant qu’il est dans leur maison de campagne avec sa maîtresse. Elle s’y rend et se fait tuer. En même temps, Jakob joue aux cartes pendant des heures.

Comment ce pourrait être lui ? Et les témoins affirment qu’il n’a jamais bougé.

Mais après tout, il pourrait avoir commandité le meurtre : engagé quelqu’un pour le faire alors qu’il s’était créer un parfait alibi.

Mais Derrick est encore loin de cette option, lorsqu’il débute son enquête tranquillement, jusqu’à sa rencontre avec le frère de Luise, à qui Jakob a prêté beaucoup d’argent et qui leur ai donc redevable. Un témoin sur les lieux le reconnaît et il n’hésite pas à le balancer.

Évidemment, Jakob affirme qu’il est innocent, que les inspecteurs n’ont aucune preuve – parfait comportement d’assassin hautain – sauf que deux témoignages, ce sont des preuves.

Dans le registre : meurtrier qui croit commettre le crime parfait versus flic pugnace, cet épisode se distingue surtout par l’interprétation efficace de Klaus Löwitsch et un scénario vraiment rusé.

Anecdotes :

  • Klaus Löwitsch (Jakob) était déjà apparu dans l’épisode « La tentation » (saison 2, épisode 7).

  • Il est doublé, ici, en version française par Patrick Poivey.

  • Ida Krottendorf (Madame Hasselbach) signe ici sa sixième et dernière apparition dans la série, de même que Joachim Wichmann (Probeil).

  • Gundi Ellert (Greta) reviendra dans l’épisode « Rendez-moi mon père » (saison 25, épisode 1).

  • Axel Milberg (Rudolf) reviendra dans l’épisode « Un geste de tendresse » (saison 19, épisode 6).

  • Christine Buchegger (Luise) et Willy Schultes (Lechner) sont déjà apparu(e)s et reviendront dans la série.

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9.  L'AFFAIRE WEIDAU
(DER FALL WEIDAU)

Date de diffusion originale : 08 août 1986.

Résumé :

Klaus Weidau, membre d’une famille richissime est mort empoisonné. S’est-il suicidé ou a-t-il été tué ? Derrick tente de le savoir...

Critique :

Un huis-clos intriguant mais trop classique et déprimant. Que se passe-t-il dans la demeure des Weidau ? Cette famille aristocratique où chaque membre s’entend à la perfection avec les autres.

Est-ce que chacun est aussi parfait qu’on le dit ?

Mais il y a forcément quelqu’un qui a voulu tuer le jeune Klaus. Il y a une raison à ce crime.

Derrick a beau retourner voir plusieurs fois les membres de cette famille, mais rien : il ne trouve absolument rien : s’en est à s’arracher les cheveux. Nous avons rarement vu Derrick aussi frustré, dans le pâté. Et un second meurtre – pour lui, sans surprise – se produit : c’est à Hubert, le frère de Klaus de se faire empoisonner à son tour.

Il y a la grand-mère Katharina qui plombe bien l’ambiance (et l’épisode) avec un monologue pessimiste sur le futur du monde : qu’il n’y a plus aucun espoir pour les enfants (ce qui est probablement aussi l’avis de Reinecker). Mais ce qui donne à Derrick une piste (enfin !).

Cette mamie semble aimer ses petits-enfants mais à quel point ? Et que ferait-elle pour les protéger de cet avenir si sombre ? Et bien les tuer. C’est tordu mais pas tant que cela.

La dernière scène, terrifiante, où elle est en pleine crise de démence, jurant que c’est Dieu qui lui a demandé de le faire, montre toute sa folie.

Anecdotes :

  • Ekkehardt Belle (Hubert Weidau) signe ici sa huitième et dernière apparition dans la série. Son « départ », à l’instar de celui d’autres acteurs réguliers du début de la série comme Sascha Hehn, Volker Eckstein (décédé en 1993), Verena Peter, Wolfgang Müller… montrent un renouvellement du casting de jeunes interprètes. Belle s’est consacré depuis à sa carrière dans le doublage. Il est notamment la voix allemande régulière de Steven Seagal, d’Eric Roberts, Danny Trejo et Kevin Sorbo.

  • Christiane Hammacher (Annelie Weidau), Inge Birkmann (Katharina) et Manfred Seipold (Richard Hahn) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

  • Claus Ringer (Erich Pauli) signe sa première de ses trois apparitions dans la série.

  • Ernst Fritz Fürbringer (Gösta) signe ici sa troisième et dernière apparition dans la série. Il est décédé en 1988 à l’âge de quatre-vingts-huit ans.

  • Ulli Maier (Martina Weidau) était déjà apparue dans « Le chantage » (saison 10, épisode 2).

  • Friedrich von Thun (Roland Weidau) reviendra dans « La mort d’un ennemi » (s. 24, ép. 8).

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10. L'AVEU
(SCHÖNZEIT FÜR MÖRDER)

Date de diffusion originale : 22 août 1986.

Résumé :

Arnold Bothe a été tabassé à mort. Sa femme Helene a une liaison avec son jeune fils Eberhard. Pour Derrick, ce sont des bons suspects.

Critique :

Bien que cet épisode soit trop ancré dans son époque (ah la musique d’Eberhard Schoener…), il se suit avec bonheur grâce à son scénario a priori classique mais au dénouement parmi les brutaux que nous avons pu voir.

Derrick qui souffre de problèmes de dos se rend à l’hôpital et croise un certain Bothe conduit aux urgences, tabassé à mort. Il ne pourra rien dire, juste regarder notre inspecteur dans les yeux.

A lui donc de retrouver son assassin. Comme souvent : cette « victime » était un être détestable, ayant un égo surdimensionné, écrasant tout le monde par un savoir qu’il prétendait avoir et n’ayant pas la langue dans sa poche, dans le genre « Moi je sais tout et toi rien. », refusant un avis différent du sien. Entre sa femme qui a une liaison avec son fils (ayant le même âge), le frère et le neveu : un pianiste frustré, il y a du monde au portillon pour le supprimer.

Derrick soupçonne surtout son fils Eberhard, jeune homme qui semble un peu perdu pour lequel notre inspecteur éprouve assez vite de l’affection : il passe de longs moments avec lui (sur les lieux de son alibi : dans un parc où il aurait pris des photos qu’un photographe de la police reprend pour vérifier la position du soleil : plutôt malin), pour mieux le connaître. Persuadé que ce puisse être lui l’assassin mais au fond, ne l’espérant pas.

Puis c’est au neveu Ralf de passer au gril : n’ayant (et réciproquement) aucune considération pour son oncle qui prenait un plaisir sadique à l’enfoncer.

Mais de son côté, Eberhard est persuadé qu’Helene est la meurtrière, tellement, qu’il la tue : on y découvre alors un être brisé, vraiment paumé, bien plus que Derrick n’aurait pu le soupçonner.

Le coupable sera finalement Ralf, lasse des sarcasmes de son oncle.

Parfois, même souvent dans la série, l’interprète des personnages donne la solution au spectateur sur l’identité de l’assassin : et Ralf étant interprété par Volker Lechtenbrink, acteur au physique marqué, jouant les méchants avec un magnétisme naturel (voir notamment d’autres épisodes de « Derrick » et l’épisode « Le duel » dans la série « Le clown »), c’était assez prévisible.

Anecdotes :

  • Musiques : « Bon voyage » et « Trio in D » d’Eberhard Schoener.

  • C’est la star Christoph Waltz qui interprète Eberhard, à l’époque, il était âgé de 29 ans et multipliait les apparitions dans les séries et les téléfilms. Il reviendra dans l’épisode « Y compris le meurtre » (saison 15, épisode 10).

  • Lena Stolze (Helene) reviendra dans l’épisode « La voix de l’assassin » (saison 16, épisode 5).

  • Volker Lechtenbrink (Ralf) signe sa première de ses six apparitions dans la série.

  • Hilde Volke (Madame Lohse) avait déjà jouée et reviendra dans la série.

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11.  LE RÔLE DE SA VIE
(DIE ROLLE SEINES LEBENS)

Date de diffusion originale : 03 octobre 1986.

Résumé :

Martin Theimer, acteur sur le retour après cinq ans d’absence du à son alcoolisme et de multiples cures de désintoxications veut absolument le rôle principal du prochain film de Robby Bracht, car dit-il, se reconnaît énormément dans le personnage. Malheureusement, il a déjà été pris par Mischa Kranz. Le problème sera réglé lorsque ce dernier se fera tué…

Critique :

Silence, ça tourne ! Épisode 146, première prise ! Plongée passionnante, documentaire dans le monde du cinéma. Pour le cinéphile passionné (que l’auteur de ces lignes est) : c’est un univers familier : termes techniques comme « travellings », séquences de tournages qui semblent issus d’un making-of avec caméra sur grue, fausse pluie, grouillement de membres de l’équipe technique, réalisateur hyper débordé, acteur répétant avec celui-ci : on s’y croirait ! Nous sommes sur un plateau de tournage.

Pour le cinéphile plus néophyte : c’est une découverte : comment fait-on des films ?

Chaque personnage est vraiment bien écrit et parfaitement interprété : que ce soit le producteur exigeant, le réalisateur en pleins doutes, l’acteur passionné.

Si bien qu’après une séquence de tournage, lorsque Franz Boehm reprend son rôle de l’épisode, c’en est troublant, puisqu’il joue de la même manière : se donnant totalement.

Son personnage (dans l’épisode) est accusé du meurtre de son rival Mischa Kranz, bien qu’il affirme son innocence. Et Derrick pour qu’il avoue ne va pas le lâcher – à ce titre, cet épisode m’a beaucoup rappelé (bien que tourné après) « Ombres et lumières » de « Columbo » où le célèbre limier colle non-stop un réalisateur ayant assassiné l’un de ses anciens camarades de classe.

Derrick, justement comme Columbo, découvre avec émerveillement cet univers qu’il prétend ne pas connaître (gros clin d’œil bien méta aux carrières d’Horst Tappert et Peter Falk ayant été des stars au cinéma avant de faire carrière à la télé), bien que notre inspecteur germanique n’aimerait pas y passer sa vie. Mais pour le moment : il n’a pas le choix. Et Robby Bracht ne se gêne pas pour lui dire que sa présence n’est pas vraiment appréciée sur le plateau, Derrick jure d’ailleurs : « Je vous promets, je n’embêterais personne. » : le voir s’écraser comme ça, c’est bien étrange.

En vérité, comme à son habitude, il observe son suspect. Et trouve la solution en plein tournage.

Tournage dans lequel on croise Dirk Galuba, habituel méchant de la série, qui interprète ici un acteur jouant un méchant : c’est amusant.

Derrick envers l’assassin (qui est la femme de Theimer) se montrera compréhensif : elle affirme ne pas avoir tué « exprès » bien que ce soit ambigu puisqu’elle l’a tuée par amour pour son mari.

Nous aimerions vraiment plus de plongées intenses dans des univers uniques. C’est la bonne !

Anecdotes :

  • Musique : « Son of the light » de Frank Duval.

  • Franz Boehm (Martin Theimer) est doublé dans la version française par Raymond Loyer, connu surtout pour avoir été la voix française quasi-attitrée de John Wayne.

  • Pierre Franckh, grand habitué de la série, joue ici un tout petit rôle : le petit ami de Dinah, la fille de Theimer. Lui, comme Sonja Sutter (Lydia), Roswitha Schreiner (Dinah), Peter Bongartz (Robby Bracht), Karl Heinz Vosgerau (Mischa Krenz) et bien entendu Dirk Galuba reviendront dans la série.

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12. LICENCIEMENT
(ENTLASSEN SIE DIESEN MANN NICHT!)

Date de diffusion originale : 28 novembre 1986.

Résumé :

Le docteur Kroll ressort d’un séjour en hôpital psychiatrique de cinq ans après avoir étranglé son ex-femme : c’est Derrick qui l’avait coincé. Son épouse est terrifiée à l’idée qu’il entre en contact avec elle.

Critique :

Pour finir cette treizième saison, une plongée pleine de suspense (le meurtre n’arrive qu’au bout d’une demi-heure) et jusqu’au boutiste dans la psychiatrie.

La question : est-ce qu’un homme ayant tenté de tuer sa femme peut totalement guérir en cinq ans de soins psychiatriques ? Pour Derrick : ce n’est pas vraiment sur. Il se rend donc voir le docteur Kroll (l’ironie tout de même est qu’un docteur soit devenu fou) et constate qu’a priori il ne présente pas le moindre danger. Alors relâchons le. Trouvant refuge chez son protégé le docteur Kraus (Wolf Roth en très grande forme) qui le soutient totalement. Et le laisse donc appeler son ex-femme (considérant qu’elle est toujours Sa femme), Anna, recasée depuis. Celle-ci est vraiment terrifiée.

N’y a-t-il pas moyen de le renvoyer à l’hôpital histoire de continuer à le soigner ?

Il va carrément la voir à son job mais ça ne dure guère longtemps. Le mari d’Anna, Karl est un homme plutôt passif, qui accepte même une entrevue entre les deux espérant régler la situation.

Mais lorsqu’Erich son frère est assassiné : le doute n’est plus permis, Kroll n’est vraiment pas guéri mais celui-ci jure qu’il n’a rien fait. Comment croire un fou ? Non, pas fou, plutôt extrêmement intelligent, vil même, car l’assassin sera en vérité le docteur Kraus, qu’il a manipulé, calqué à son image pendant ses cinq années d’internement. Devenant malade à son tour.

La séquence où Klaus, arrêté, en sueur, après avoir menacé de tuer Karl s’excuse en demandant : « Qu’est ce que j’ai fait ? » est vraiment terrifiante. Ce n’est vraiment plus de la folie de la part de Kroll mais de la cruauté.

Anecdotes :

  • C’est le premier des onze épisodes qu’Horst Tappert réalise.

  • Pinkas Braun (le docteur Kroll) avait déjà joué dans « Calcutta » (saison 3, épisode 6).

  • Michael Hinz (Erich) avait déjà joué dans « Quand les oiseaux ne chantent plus » (s.3, ép. 4).

  • Reinhild Solf (Anna), Günter Mack (Karl), Wolf Roth (le docteur Kraus) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

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