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Saison 9Saison 11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Inspecteur Derrick

Saison 10

1. Trafic d'armes (Via Genua)

2. Le chantage (Die Tote in der Isar)

3. Courrier de nuit (Geheimnisse einer Nacht)

4. L'intrus (Der Täter schickte Blumen)

5. La petite Ahrens (Die kleine Ahrens)

6. Dernier rendez-vous (Tödliches Rendez-vous)

7. Paix intérieure (Lohmanns innerer Frieden)

8. Attentat contre Derrick (Attentat auf Derrick)

9. Le tueur de la nuit (Die Schrecken der Nacht)

10. Un homme en trop (Dr. Römer und der Mann des Jahres)

 

1. TRAFIC D'ARMES
(VIA GENUA)



Date de diffusion originale : 04 février 1983.

Résumé :

Le patron d’une société de transports internationaux est tué dans l’hôtel où il devait rencontrer un mystérieux journaliste. Derrick et Klein enquêtent découvrant qu’il faisait des affaires pas folichonnes…

Critique :

Cette dixième saison démarre par une intrigue alambiquée où se multiplient les personnages sans que nous ne connaissions leurs vraies attentions ni leurs rôles. Ils semblent tous cacher quelque chose, sauf Rudolf, le frère et Hans, le neveu de la victime, qui avaient un train de vie à l’opposé du sien et découvrant son milieu très aisé. Bien malgré eux, ils vont devoir plonger dans un univers sombre où ils côtoieront des truands.

L’entourage de Lammers pour continuer de faire marcher son affaire se servant de leur « innocence ». N’y comprenant rien dans les différents documents qu’ils doivent gérer, ne pouvant qu’écouter ce qu’on leur dit de faire. Mais Rudolf finit par se rendre compte de quoi il s’agit...

De leur côté, Derrick et Klein enchaînent les entretiens : un mystérieux journaliste d’une agence de voyage, un couple de touristes français, des musiciens africains, et bien entendu Huber (le bras droit de Lammers), Rudolf et Hans. Lorsque Rudolf décide d’aider les associés de son père pour continuer de péricliter son affaire, son fils va voir Derrick, leur montre des documents très importants et en profite pour parler d’une fourgonnette qui est constamment devant le domicile de son oncle.

A la toute fin, Huber est assassiné par Mamadou, l’un des musiciens africains de l’hôtel, d’une camionnette conduite par Lusenke, le « journaliste ». Ce dernier va s’expliquer auprès de Derrick. Lammers était un trafiquant d’armes escroc, et que Mamadou l’a tué pour se venger de trois des membres de sa familles assassinés par les armes revendues par Lammers.

Dans cet épisode, tout n’est pas toujours facile à suivre, comme si Reinecker voulait mettre trop de choses et qu’il n’en avait pas le temps contraint au format du 59 minutes, même si les explications de Lusenke dans le final sont limpides, il semble y avoir encore quelques manques.

Anecdotes :

  • Le morceau joué par les musiciens africains est « La belle et la mort » de Frank Duval.

  • Casting : Michael Degen (Lemmers), Klaus Behrendt (Rudolf), Eckhard Heise (Hans),
  • Siegfried Rauch (Lusenke), Peter Chatel (Jean Lucienne) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

  • Wolf Roth (Huber) fait ici sa première de ses treize apparitions dans la série.

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2. LE CHANTAGE
(DIE TOTE IN DER ISAR)

Date de diffusion originale : 4 mars 1983.

Résumé :

Une prostituée est assassinée dans son appartement. Peu après, une jeune fille se suicide. Ces deux morts sont-elles liées ?

Critique :

Un épisode vraiment glaçant sur la prostitution, toujours aussi réaliste trente-cinq ans après le tournage.

Annemarie est une très belle jeune fille, intelligente, qui, depuis quelque temps, fréquente Ingo, un beau garçon vivant dans un appartement aisé. Malheureusement, il est victime de chantage, devant une somme d’argent importante. Annemarie, amoureuse, fait en sorte d’obtenir ce qu’il faut.

En vérité ce n’est qu’une combine entre lui et Kabeck pour l’inciter à coucher avec ce dernier et devenir une prostituée dans leur immeuble.

Plus tard, au bar, elle croise Maria, qui a entendu la conversation entre elle et Ingo, et lui raconte ce qui s’est passé pour elle. Leurs histoires concordent et Annemarie décide de fuir.

Peu après, Maria est froidement assassinée. Et Annemarie, le cœur brisé, se suicide.

Derrick et Klein découvrent tout de suite le métier de Maria et vont voir son ex-mari qui leur apprend qu’elle l’avait abandonnée depuis deux ans pour faire ce métier.

L’appel pour signaler la noyade d’Annemarie leur ai reçu peu après et ils rencontrent sa famille dont son grand-père qui lui parle de sa relation avec Ingo et leur montre l’adresse où il habitait.

La même adresse où vivait et est morte Maria.

Pendant ce temps, Ingo, se rend à la sortie des lycées pour séduire de nouvelles proies…

Derrick et Klein en se rendant à l’immeuble où ils croisent l’ex-mari de Maria.

Ce dernier finira par leur avouer qu’il a été la voir le jour du meurtre mais que leur conversation houleuse à interrompue par Kabeck. S’enfermant dans un placard, il a assisté au meurtre.

On peut noter que l’ex-mari de Maria et le grand-père d’Annemarie ont refusés de dire ce qu’ils savaient aux inspecteurs pour des raisons personnelles : le premier pour protéger sa fille et le deuxième pour préférer rendre justice soi-même, mais c’est clairement une astuce de Reinecker pour gagner du temps sur le scénario de l’épisode.

Bien que ces deux personnages apparaissent touchants, Derrick se montre étrangement assez cassant envers eux considérant que cela lui a fait perdre du temps dans son enquête.

Anecdotes :

  • Il s’agit du 100ème épisode de la série.

  • Lorsque Derrick et Klein consultent l’agenda d’Annemarie, nous pouvons voir que les dates sont inscrites en français, alors qu’elles devraient l’être en allemand.

  • Le titre original de l’épisode n’a rien à voir avec le titre français, en effet le titre original fait référence au suicide d’Annemarie alors que le titre français lui évoque la magouille d’Ingo et de Lubeck.

  • Musiques de l’épisode : « If i could fly away » et « Life goes on » de Frank Duval, « I will not die » interprété par Ingrid Kup sur une musique de Frank Duval.

  • Casting : Ulli Maier (Annemarie) reviendra dans l’épisode « L’affaire Waldau » (saison 13, épisode 9). Sonja Sutter (la mère d’Annemarie) reviendra elle dans cinq autres épisodes.

  • Horst Frank (Kabeck), signe par contre, sa troisième et dernière apparition dans la série, il en est de même pour Horst Buchholz (l’ex-mari de Maria), mais avec un de plus au compteur.

  • Christiane Krüger (Maria), Sven-Eric Bechtolf (Ingo), Käte Jaenicke (la voisine de l’ex-mari d’Annemarie), Karl Renar (le concierge) et Holger Petzold (un policier) sont déjà apparu(e)s et reviendront dans la série.

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3. COURRIER DE NUIT
(GEHEIMNISSE EINER NACHT)

Date de diffusion originale : 25 mars 1983.

Résumé :

Sobach pénètre dans la demeure de Vrings son patron, pour l’assassiner car il est persuadé, à raison, qu’il a une liaison avec sa femme. Mais terrifié, il s’en va, laissant tomber l’arme. Juste après, Vrings est tué…

Critique :

Le mobile du crime est évident dès lors que nous avons compris que Vrings était un coureur de jupons et qu’Erika, la jeune bonne est enfermée dans le mutisme.

Mais Derrick et Klein eux prendront, comme souvent, leur temps pour arriver à cette évidence.

Rencontrant un à un les différents protagonistes de cette histoire. Alors que pourtant, ils ont le meurtrier : Sobach bien sûr ! Tout le monde l’a vu quitter les lieux au moment du meurtre, mais lui jure qu’il est innocent. Nous aussi nous le savons, ayant entendus le coup de feu quelques secondes après son départ. Ce n’est qu’une question de secondes, d’un teeming très juste.

Mais étrangement ces témoins ne le chargent pas trop, car au fur et à mesure de leurs entretiens, les inspecteurs comprennent que la victime n’était pas appréciée.

Et lorsqu’ils en viennent à l’éventualité que Sobach ne puisse pas être le meurtrier : qui peut bien l’avoir tué ? Les suspects ne manquent pas, tous et toutes, dès lors ont un mobile pour l’avoir fait. Car non seulement Vrings se tapait à peu près tout ce qui est féminin (comme notamment la femme de son frère… qu’il a fini par tromper), et avait un égo surdimensionné.

L’excellente interprétation de visages familiers de la série, à commencer par Heinz Bennent, méconnaissable derrière des lunettes et une barbe offre un poids assez touchant à ce huis-clos classique mais sensible.

Anecdotes :

  • Il s’agit du deuxième (après « Le père de Lisa » (saison 5, épisode 9)) et dernier épisode où Heinz Bennent et sa fille Anne jouent ensemble. Mais le seul où leurs personnages ne sont pas père et fille. Ils reviendront toute fois, indépendamment, dans d’autres épisodes.

  • Gila von Weitershausen (Martina) signe sa première de ses quatre apparitions dans la série.

  • Thekla Carola Weid (Maria Sobach) reviendra dans l’épisode « La femme d’un meurtrier » (saison 19, épisode 9). Christian Wolff (Sobach) avait déjà joué dans l’épisode « Via Bangkok » (s.4, ép.8).

  • Siegfried Wischnewski (Fischer) signe sa cinquième et dernière apparition dans la série.

  • Jürgen Goslar (Vrings) signe sa quatrième et dernière apparition dans la série, il reviendra toute fois mais derrière la caméra en en mettant en scène 11 épisodes.

  • Musique de l’épisode : « On the wing » de Frank Duval.

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4. L'INTRUS
(DER TÄTER SCHICKTE BLUMEN)

Date de diffusion originale : 29 avril 1983.

Résumé :

Un chauffeur de taxi est assassiné alors qu’il allait rapporter des fleurs oubliées dans sa voiture à Rudow, un homme sur le point de se fiancer…

Critique :

Reprenant une idée très proche de « La décision » (saison 7, épisode 6), à savoir un homme qui est tué à la place d’un autre dont toute la famille est soupçonnée.

Un nouveau huis-clos qui est à la fois centrée sur Vera, une femme assez âgée et aisée et son presque fiancé Rudow, un ancien taulard condamné pour escroquerie au mariage, ce qu’elle sait et ne surprend pas Derrick.

Alors désormais deux questions se posent : qui, mis à part la famille de Vera, veut tuer Rudow et est-ce que celui-ci n’est pas en train de jouer une énième combine foireuse, espérant avoir la fortune de Vera ? Pour sa famille, c’est certain. Ils vont faire de leur mieux pour la dissuader de rompre, ce qu’elle refusera, réellement amoureuse.

De leur côté, les inspecteurs découvrent que la mère du jeune Udo a été victime d’un escroc du même type que Rudow : lui faisant des promesses avant de l’entuber, ce qui l’a conduit dans un sanatorium. Bien entendu, cet escroc n’est personne d’autre que Rudow (c’est assez gros quand même), les pistes des limiers se centrent à nouveau sur la famille de Vera, comme une boucle qui est bouclée...

Les huis-clos sont toujours passionnants pour observer les réactions de différents protagonistes dont chacun à une personnalité proche, des sentiments et des intérêts. Celui-ci, malgré son dénouement trop facile, s’en tire vraiment pas mal. Concernant l’interprétation, je retiens deux jolies performances : Ruth Leuwerik est divine pour un rôle d’innocente et Jacques Breuer, assez nerveux et à la fois plein de retenue.

Anecdotes :

  • Le titre original de l’épisode signifie « Le tueur a envoyé des fleurs ».

  • Musique de l’épisode : « Vera’s Melodie » de Martin Böttcher.

  • Ruth Leuwerik (Vera Baruda) avait joué dans l’épisode « L’embuscade » (saison 5, épisode 4). Cet épisode est le dernier rôle de sa carrière.

  • Peter Bongartz (Rudow), Ernst Fritz Fürbringer (le père de Vera) et Edwin Noel (Lenau) font leurs premières apparitions dans la série. Ils reviendront dans plusieurs autres épisodes.

  • Ursula Dirichs (Maria) reviendra dans l’épisode « Le second meurtre » (saison 16, épisode 03).

  • Jacques Breuer (Udo) et Hans Quest (Lenau) ont déjà joués et reviendront dans la série.

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5.  LA PETITE AHRENS
(DIE KLEINE AHRENS)

Date originale de diffusion : 27 mai 1983.

Résumé :

Depuis quelques temps, Blomann, un enseignant erre dans une boite de nuit, c’est également le cas d’un certain Molz, retrouvé, un matin pendu dans une usine désaffectée. Ont-ils un lien ?

Critique :

Hans Caninenberg était décidément un très grand acteur. Il nous avait déjà prouvé son immense talent avec des performances d’une très grande finesse dans deux épisodes dont l’excellent « L’heure du crime » (saison 8, épisode 11).

Cet épisode est clairement écrit pour lui, car il apparaît dans toutes les scènes des 18 premières minutes.

Y étant de nouveau attachant, passionnant, charismatique, exigeant.

Il interprète ici le professeur Blomann, un homme qui a vu toute la vie passer sans vraiment vivre. Depuis quelques temps, il se rend dans une boite où il se lie avec des serveuses très jolies (tout particulièrement Vera, interprétée par l’inestimable Lisa Kreuzer, qui nous fait ici un beau numéro).

Son personnage est extrêmement intéressant, à la fois tout en intériorité et à la fois très extraverti.

A partir de cette introduction qui prend pratiquement le premier tiers de l’épisode, tout est possible : ce personnage serait-il un tueur en série qui repérerait ses proies dans les bars ? Pas du tout !

La scène qui succède à cette introduction nous montre les inspecteurs arrivent dans un hangar où un homme est pendu : nous, spectateurs, le reconnaissons : il s’agit d’un des clients du bar où se rend Blomann. Il l’aurait tué par jalousie ? Possible, mais nous n’y sommes pas encore.

Petit aparté sur cette scène : qui est fort bien filmée avec des angles très originaux et des mouvements de caméra à l’épaule.

Blomann, nous le retrouvons peu après : il se rend à une espèce de coopérative qui est chargée d’envoyer des denrées en Inde. Si nous sentons un coup foireux derrière cela, nous nous demandons aussi où veut en venir Blomann. Un peu plus tard, il se rend sur les lieux du crime où il croise Berger. Ce dernier, évidemment fera part de cette visite à Derrick et Klein.

Nous assisterons à ce qui sera sans doute la plus longue scène où Berger parle, d’habitude peu loquace. Nos inspecteurs sont évidemment intrigués par Blomann et cherchent à le rencontrer.

Ne cachant même pas que sa migraine – qui lui a permis de se faire remplacer – il l’as eu dans une boite de nuit. Bon, à ce moment : nous ne pouvons que penser qu’il est le meurtrier : pourquoi l’aurait-il tué ? Par jalousie car il est amoureux de la serveuse ?

La réponse n’aura absolument rien à voir : ce sera, comme c’est le cas au moins une fois par saison, une nouvelle charge anti-drogue de Reinecker : pour le troisième épisode consécutif sur cette thématique : c’est un dealer la « victime » et Derrick et Klein font preuve de compassion envers l’assassin (qui n’est pas Blomann, même s’il y est mêlé). Le générique de fin, exceptionnellement, montre un échange, ici Blomann qui dit : « C’est difficile à comprendre », Derrick : « Je ne peux pas essayer. ».

Anecdotes :

  • Le célèbre générique de la série ne retentit pas en conclusion de l’épisode.

  • Musiques : « Shining star » de The Manhattans, « Daddy cool » de Boney M., « Water of Love », « Six blade Knife » de Dire Straits.
  • Hans Caninenberg (Blomann), Lisa Kreuzer (Vera), Pascal Breuer (Konrad), Dieter Schidor (Hannes), Ilse Neubauer (Madame Schwindt) et Renate Grosser (Madame Reiners) sont déjà apparu(e)s et reviendront dans la série.

  • Peter Chatel (Molz) en est à sa troisième et dernière apparition dans la série.

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6. DERNIER RENDEZ-VOUS
(TÖDLICHES RENDEZ-VOUS)

Date de diffusion originale : 16 septembre 1983.

Résumé :

Walter Hagemann, un humble chauffeur de taxi prend en charge de force un homme qui vient de braquer une banque. Il semble le connaître. Un peu plus tard, il rentre chez lui avec beaucoup d’argent…

Critique :

Ah l’argent… lorsqu’on n’en a pas : on se demande comment en avoir et lorsque soudainement : on en a beaucoup, on se demande bien ce que l’on va en faire. Et c’est exactement ce qui est arrivé à la famille Hagemann dans cet épisode passionnant, qui observe les différents membres d’une famille peinant à s’en sortir, se retrouver assez riche.
On peut tous se permettre désormais, même si l’argent est issu du braquage d’une banque : l’idée de le rendre à la police, de raconter toute cette histoire : c’est de la folie ! Ce serait plus raisonnable, plus morale.

Le père va s’acheter un nouveau taxi, le fils se payer la moto de ses rêves et la fille va ouvrir la boutique qu’elle veut depuis longtemps et la mère ? Elle ne dit pas grand-chose.

Mais tous ces projets vont exploser en plein vol, lorsque le père sera tué.

Désormais ce ne se jouera plus qu’entre les deux enfants, Peter et Anita (incarnées avec intensité par deux interprètes réguliers de la série : Thomas Schücke et Verena Peter (dans un rôle nettement moins puissant toute fois que dans le chef d’oeuvre « Du sang dans les veines », saison 7, épisode 7)). Qui remarquent un annuaire laissée sur une page : ils peuvent y voir le nom du petit ami d’Anita. Le décès de leur père a laissée la mère sur le carreau.

Peter sera convoqué par Derrick qui sait presque tout ce qui s’est passé et décide d’aller voir la mère, on note un échange très intéressant entre eux, elle lui dit : « Vous jugez les problèmes de l’extérieur. », il lui répond : « C’est peut-être pour cette raison que je suis souvent bien trop sévère. », il ajoute : « Je sais très bien que chacun d’entre nous à des confits intimes, je sais que personne en est à l’abri. Et en outre, je pense également que je peux juger sans être trop méchant. »,

On constate alors que Derrick est un homme très sensible et qui, comme tant d’autres policiers, doit passer outre ses propres émotions et ses préjugés pour faire son métier, ce qui est parfois dur.

La conclusion de cet épisode se fera en douceur sans la moindre brutalité : le braqueur de banques et meurtrier étant le père du petit ami d’Anita. Mais cela semble avoir peu d’importance, car tout ce qui compte, c’est le regard tendre de cette famille ordinaire, confronté à l’extraordinaire et l’impact terrible que cela aura à jamais sur ses membres.

Pour finir, je tiens à créditer l’excellente musique de Frank Duval, dont les morceaux certes sont ancrés musicalement à l’époque où ils furent composés, mais qui donnent une touche personnelle et puissante à chaque épisode.

Anecdotes :

  • Musique : « Feel me » de Frank Duval et Ingrid Kup.

  • Casting : Peter Ehrlich (Monsieur Hagemann), Eva Kotthaus (Madame Hagemann), Verena Peter (Anita) et Thomas Schücke (Peter) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

  • Christian Berkel (Manfred Kessler) fait sa première de ses sept apparitions dans la série.

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7. PAIX INTÉRIEURE
(LOHMANNS INNERER FRIEDEN)

Date de diffusion originale : 14 octobre 1983.

Résumé :

Alex Lohmann sort de prison après avoir y avoir passer quinze ans pour un meurtre qu’il a toujours juré n’avoir pas commis. Mais contre toute attente, il ne semble pas éprouver la moindre colère contre Schorff, celui qu’il pense être vraiment responsable…

Critique :

Un épisode qui nous fait entrer dans la tête d’un homme, que tout le monde s’attendrait même voudrait voir s’exprimer sa colère. Pour l’interpréter, les producteurs ont choisis Martin Benrath, visage marqué, impressionnant d’intériorité. Il semble ne rien exprimer, car il n’a rien à exprimer.

Sur le thème récurrent du taulard qui ressort de prison, cet épisode surprend : non seulement, contrairement à d’autres, il ne veut pas entrer en contact avec son ex-recasée, mais en plus, est innocent. Il trouve refuge chez sa sœur et son beau-frère vivant avec leurs enfants, entre crainte et fascination. Ils vont finir par l’accepter : après tout, il ne fait rien de mal et cherche à reprendre une vie active. Si lui au début est regardé par la famille comme un monstre, nous constaterons que par leurs comportements, ce seront les membres de cette famille qui sont les monstres.

Ils ne le traitent pas mal, au contraire ! Mais ils vont le pousser à exprimer sa colère : son beau-frère par exemple, l’encourage à se venger, lui demande comment il n’a pas envie de le faire.

Appelant chez son ex et Schorff pour leur faire peur. Mais Lohmann, non, il veut rester en dehors de cela. Son entourage semble être plus concerné par une éventuelle vengeance que lui-même !

Il y a le fils, ado, fan de moto qui va squatter avec ses amis devant la maison de Schorff, et jouant aux jeux vidéo dans des salles.

Je vais m’attarder justement sur la scène, extraordinaire qui se déroule dans la salle de jeux vidéo : certes, l’épisode est clairement ancré dans son époque du point de vue technologie, mais le regard de Lohmann en gros plan, en alternance avec l’écran du jeu auquel il joue : conduisant un char devant écraser plein de trucs, exprime énormément. Il se découvre un défouloir, ce qui peut être une prémisse à son comportement dans la réalité.

De son côté Derrick, bien entendu s’inquiète du comportement de Lohmann, quitte à discuter longuement avec lui, tout en enquêtant sur l’affaire pour laquelle il a été condamné. Il fait avouer à Hannah que Schorff est le véritable meurtrier.

Pour ce qui est de Lohmann, il en conclut, comme il le prétend, qu’il a trouvé la « paix intérieure ».

Mais poussé depuis des jours par son entourage à la vengeance, il finira par craquer, saisir le pistolet de son beau-frère et abattre Schorff… mais le pistolet n’est pas chargé. Ils se battent tous les deux et il arrive quand même à le tuer en le poussant, visiblement, dans les escaliers.

Justifiant son crime en disant qu’il devait le faire, Klein fera la morale, diablement ironique de cette histoire : « Il est en paix maintenant grâce à un meurtre. ».

Et nous, on se dit que pour Reinecker, la réinsertion, ça ne fonctionnait pas vraiment.

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8. ATTENTAT CONTRE DERRICK
(ATTENTAT AUF DERRICK)

Date de diffusion originale : 11 novembre 1983.

Résumé :

Alors qu’il est en voiture, Derrick se fait tirer dessus. Klein va tout faire pour retrouver les auteurs de cette tentative de meurtre…

Critique :

Pas de temps à perdre ! Au bout de même pas deux minutes d’épisode, Derrick se fait tuer dessus, au bout de trois, Klein a déjà trouvé son suspect idéal : un certain Korda, condamné il y a quelques temps et qui avait juré à Derrick qu’il allait « le revoir ».

Dans son enquête, il sera aidé par Jakobsen (interprété subtilement par Karl Renar), indic et ancien policier qui connaît bien le milieu lui donnera l’idée de se lier avec Michael, le fils Korda, en lui faisant croire qu’il est juriste. Michael, qui n’est pas souvent présent, ne connaît pas vraiment bien son père, sa mère le protégeant de ce monde, est persuadé qu’il a été envoyé en prison pour rien, et ironie, demandera à Klein de lui donner des conseils juridiques !

De son côté, Jakobsen obtient des informations par Trudi, une prostituée, sur un certain Ross, initialement petit larbin grimpant très vite les échelles, se tapant la femme de Korda. Cette dernière d’ailleurs gérant le business d’une main de maître.

Vers la fin de l’épisode, lasse d’être mis à l’écart et de ne pas comprendre le monde dans lequel ses parents vivent, demande à Klein de l’emmener voir leur univers, ce qui nous offre une plongée en apnée dans les clubs de strip-tease, salles de jeux, où se croisent des drogués (des plans très courts et marquants montrant un jeune homme se faisant une piqûre, alors qu’un type lui dit de ne pas faire cela « ici » : on y voit clairement une nouvelle touche à la charge anti-drogue de Reinecker) et des prostituées qui se font tabasser.

Un souvenir qui laissera au jeune Michael, un goût très amer mais qui voudra le faire confronter à Ross avant que Klein intervienne et ne l’embarque.

La dernière scène de l’épisode est l’une des plus positives de la série : Jakobsen annonçant que Michael allait dormir chez lui et que le lendemain « le monde sera à lui. ».

On peut reprocher à cet épisode palpitant et par moments philosophique, d’être trop ancré dans son époque. L’interprétation est très énergique.

Anecdotes :

  • Dans la version française de l’épisode, étrangement, le nom Korda est prononcé Koda.

  • Musiques de l’épisode : « Ways » et « Son of the light » de Frank Duval.

  • Christine Wodetzky (Madame Korda), Till Topf (Michael Korda), Ida Krottendorf (Trudi), Gerd Böckmann (Ross), Karl Renar (Jakobsen), Gaby Herbst (Madame Jakobsen) et Dieter Eppler sont déjà apparu(e)s et reviendront dans la série.

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9.  LE TUEUR DE LA NUIT
(DIE SCHRECKEN DER NACHT)

Date de diffusion originale : 09 décembre 1983.

Résumé :

Depuis quelques mois, des jeunes femmes sont étranglées la nuit. Klein et Ludewig enquêtent…

Critique :

Cela faisait un bail que nous n’avions pas eu de tueurs en série.

A ce titre, l’épisode démarre sous des décors à la fois très tristes et magnifiques, de quelques rues enneigées montrant deux jeunes femmes marchant sous la neige, mais très vite : des « psychopathes » sortent d’un peu partout : entre un jeune homme (terrifiant Volker Eckstein), un automobiliste qui les drague, elles trouvent finalement refuge dans un bar. L’une d’elles se fera tuer dans les couloirs du métro…

Klein va enquêter à l’aide de Ludewig (qui est calqué sur Maigret), vieux policier solitaire et instinctif qui n’est pas tout à fait pour que Carla, une jeune policière erre dans les rues afin d’attirer le tueur. Il va falloir être vraiment patient.

Nombres d’hommes sont présents dans ce quartier : tout le monde n’est pas un tueur après tout ! Non, ce n’est pas l’avocat qui drague Carla au bar, ni le type qui a perdu son chien et pas non plus le sosie de Peter Lorre, encore moins le jeune homme interprété par Volker Eckstein qui au contraire aidera la police. Justement le coup du chat étranglé comme les victimes, c’est un peu gros de même que le personnage de Carla qui sait se battre comme Chuck Norris.

Le rythme très lent, les clichés et quelques lourdeurs plombent bien cet épisode qui partait d’une bonne idée – quoi que classique – et d’une belle atmosphère. Dommage.

Anecdotes :

  • C’est peut-être le seul épisode à faire référence à un épisode antérieur, en effet : Derrick vient de sortir de l’hôpital mais est encore en repos, après l’épisode précédent « Attentat contre Derrick ».
  • Monika Baumgartner (Carla), Dirk Dautzenberg (Ludewig), Werner Asam (Rudolf) etVolker Eckstein (Alwin) avaient déjà joué(e) et reviendront dans la série.
  • Barbara Kutzer (Maria) et Ilona Grübel (Inge) apparaissent pour la première fois et reviendront.
  • Max Mairich (Schröder) était Karruska dans l’épisode « Une affaire étrange » (saison 2, épisode 8).

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10. UN HOMME EN TROP
(DR. RÖMER UND DER MANN DES JAHRES)

Date de diffusion originale : 30 décembre 1983.

Résumé :

Le docteur Winter a été tué dans un laboratoire d’électronique. Les témoins identifient le professeur Römer comme l’assassin. Mais celui-ci est… mort depuis trois mois !

Critique :

Cela, c’est que l’on appelle une introduction qui peut ouvrir la voie à tant de possibilités.

Comment un homme décédé depuis trois mois peut-il avoir commis un meurtre ?

Un témoin qui pense l’avoir reconnu : erreur possible, probable mais plusieurs : hallucination collective ? Ou peut-être un éventuel frère jumeau ? Rien de tout cela !

Quoi qu’il en soit, Derrick est suffisamment intrigué pour enquêter et tente de tout savoir sur ce mystérieux Römer, décédé il y a trois mois dans une clinique psychiatrique.

Il découvre sans surprise, qu’il est vivant et qu’un autre docteur a été enterré à sa place.

Cet épisode est sans doute l’un des plus philosophiques : les dialogues sont vraiment très inspirés, offrant des réflexions sur la question : la machine peut-elle remplacer l’homme ? Le laboratoire au cœur de cet opus est chargé de créer des machines plus performantes, plus puissantes, mais ne leur manque, ce qu’ils n’auront jamais : des émotions. Cela m’a rappelé le film « I, Robot » (Alex Proyas, 2004) inspiré des écrits d’Isaac Asimov.

La toute dernière scène, montrant Rauh franchissant le quatrième mur en disant que sans l’ordinateur, l’être humain n’existe pas et demandant lequel d’entre eux (nous) pourrait le supplanter, avant un écran qui explose ne laisse vraiment pas indifférent.

Anecdotes :

  • C’est l’un des rares épisodes où Berger abat un homme.

  • Ernst Schröder (Rotheim), Kristina Nel (Brigitte Schenk), Maria Singer (sœur Bertha) et Angela Hillebrecht (Hanna) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

  • Hans Dieter Ziedler (Rauh) était déjà apparu dans l’épisode « La peur » (saison 3, épisode 3).

  • Erich Hallhuber (Römer) fait sa première de ses trois apparitions dans la série.

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