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 saison 4Présentation

Cannon

Saison 5


1. VENDETTA
(NIGHTMARE)



Scénario : Robert Lenski. Réalisation : Paul Stanley.

Résumé :

Un prisonnier tente de s’évader d’un pénitencier et est mortellement atteint, mais avant de mourir, il confie une terrible secret à Cannon.

Critique :

Retour en arrière de 14 ans. Nous sommes en 1975 et faisons un bon dans le passé en 1961. Pour la première fois, nous apprenons que Frank Cannon fut marié et eu un enfant. Tous deux auraient été tués par un homme qui vient de tenter de s’évader d’un pénitencier et a fait cette révélation avant de mourir. Un certain Robert Hardy Koll (Edward Wash).

Immédiatement, on a le sentiment que la série est toujours actuelle, et n’a pas subi l’outrage des ans comme L’homme de fer ou Opération vol. Cannon immédiatement rouvre le dossier, bien qu’il soit cette-fois directement impliqué.

Le privé se rend à Portland dans l’Oregon. Il recherche Arlene Thompson (Elizabeth Allen). Plusieurs personnages sont présents dans l’intrigue : le sénateur Arlen Andrews (John McMartin), Wanda Bacchus (Janet Ward), propriétaire d’une discothèque, qui semble en savoir long sur ce dernier. Cannon demande à parler à Arlene. Il sait que la femme du sénateur fut une prostitutée. Elle lui parle de Wanda, alcoolique notoire, comme le téléspectateur a pu le constater quelques scènes auparavant.

Lorsqu’il retrouve Wanda, elle est morte. Il retrouve des notes, elle a appelé l’hôtel où réside le sénateur Andrews, qu’elle appelle « Buck ». Cannon poursuit son enquête auprès d’un archiviste, Stanley Fisher (Walter Scholz), qui le mène de fil en aiguille au sherif du coin. La piste mène à Buck, soit le sénateur Arlen Andrews, que Cannon accuse de cinq meurtres, dont celui de sa femme et de son fils. L’homme, plutôt que d’affronter la justice, échappe à Cannon en larmes et se tire une balle dans la tête.

Cet épisode atypique, avec un William Conrad talentueux et convaincant, tranche avec les enquêtes habituelles du détective à l’embonpoint. Nous ne voyons pas les secondes passer, scotché à notre téléviseur. Jusqu’à la révélation finale, épouse et fils tués par erreur. On voyage de Los Angeles à l’Orégon, entre le passé et le présent, et les larmes de notre héros montrent ses blessures et fissures éternelles insoupçonnées jusqu’ici. Pas un temps mort. Chacun des comédiens est parfait dans son emploi. Un sans-fautes total.

Anecdotes :

  • Nous apprenons que Frank Cannon, lorsqu’il était dans la police, était marié à Laura, et qu’ils avaient un fils David. Cela n’a jamais été évoqué auparavant.

  • John McMartin (1929-2016) est surtout connu pour Les hommes du Président.

  • Elizabeth Allen (1929-2016 comme le John McMartin) a joué dans Du haut de la terrasse et La taverne de l’Irlandais.

  • On a vu Janet Ward (1925-1995) dans Point limite, Le gang Anderson (avec Sean Connery) et La fugue.

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2. FATALEMENT FRAUDULEUX
(THE DEADLY CONSPIRACY)

Episode crossover qui se poursuit avec le premier épisode de la saison 4 de Barnaby Jones.

Scénario : Stephen Kandel. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé :

La jeune Doris Grady découvre que l’entreprise pour laquelle elle travaille est en relation avec la mafia. Elle est malheureusement piégée par un certain Don Corcoran qui l’assassine et maquille le crime en y mêlant un innocent, Walt Miller.

Critique :

Cet épisode est un cross-over avec une série dérivée de Cannon, Barnaby Jones. Avoir au générique la superbe Lynette Mettey et tuer son personnage, Laura, dans les premières minutes relève d’un beau gâchis. On avait pu voir la belle dans un mémorable 200 dollars plus les frais : A la poursuite de Carol Thorne.

Frank Cannon va donc mener l’enquête de concert avec Barnaby Jones, interprété par Buddy Ebsen. Pas d’interrogation sur les coupables : Don Corcoran (Charles Durning), Bud McKenna (Murray Hamilton, vu dans Les envahisseurs) et Gordon McKenna  (Barry Sullivan). Malgré l’évidence, le tandem Cannon-Jones va essayer d’innocenter Walt Miller.

Tandis que Cannon interroge une amie de l’accusé, Angie Wayne (Jennifer Bishop), une call girl, en train de profiter de sa piscine, le sénateur Daniel Knox (Hayden Rorke) se voit offrir une ravissante blonde par Gordon Mc Kenna. Matt Venner, qui soupçonne que la mort de Doris est truquée, trouve la mort dans un avion saboté.

On nous offre une fin provisoire, dans laquelle Gordon McKenna se retrouve en fâcheuse posture dans la dernière scène, son frère Bud dont il avait décidé la mort réchappant par miracle de celle-ci et se présentant avec Cannon et Barnaby Jones pour lui demander des comptes.

C’est l’inconvénient des crossover, et dans le coffret CBS américain, on ne nous a pas mis (comme ce fut le cas pour un cross over de L’homme de fer  (saison 6) avec Bold ones, the new doctors) l’épisode de Barnaby Jones.

Néanmoins, on passe un moment agréable. Notons que l’on voit plus l’équipe de gangsters que Cannon ou Barnaby Jones, palabrer, comploter et ordonner des meurtres. Lee Meriwether (qui joue dans Barnaby Jones mais est surtout connue pour Au cœur du temps) fait une courte apparition, on suppose qu’on la voit davantage dans l’autre épisode.

Après le premier épisode de cette saison, le second est encore atypique. Trop de personnages, on ne sait où donner de la tête, faible présence de Cannon, en revanche, un bon polar sur la mafia, sans temps mort, avec de jolies filles.

Anecdotes :

  • Barnaby Jones est une série de 178 épisodes qui dura aux USA de 1973 à 1980, soit huit saisons.

  • Ron Rifkin (1931-) vedette de Alias, incarne ici Paul Goldberg, un jeune loup.

  • Jennifer Bishop a aussi joué dans Mission Impossible. C’est surtout une actrice de films d’horreur de série B.

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3. NÉGLIGENCE
(THE WRONG MEDICINE)

Scénario : Norman Lessing. Réalisation : Paul Stanley.

Résumé :

Lors d’un ouragan, des blessés sont accueillis aux urgences. L’épouse de Dave Tillis, diabétique, est victime d’une erreur médicale et meurt. Cannon pense que c’est un meurtre prémédité.

Critique :

Encore une réussite. On sait quasiment dès le début l’identité du coupable : Dave Tillis (Don Gordon), avec la complicité d’un étudiant en médecine toxicomane, Cy Carter (Richard Jaeckel). Mais le scénariste Norman Lessing signe un brillant imbroglio de cinquante minutes qui nous oriente sur moult pistes diverses et permet de maintenir le suspense. En fait, le twist final consiste, spoiler que je ne révélerai pas, à nous donner le mobile du crime, en l’occurrence une charmante jeune femme maîtresse de Tillis que l’on voit évoluer innocemment pendant les trois quarts de l’épisode sans y prêter attention.

Les rebondissements sont nombreux : Cannon empoisonné qui réussit à sauver sa peau en buvant… une bouteille de lait, Cannon qui manque être étranglé par un géant dans un asile d’aliénés où il a eu la mauvaise idée d’enquêter et d’irriter le directeur, le docteur Adam Chekko (Eugene Peterson). Sans parler de poursuite en voiture, de mort précipitée de Cy Carter.

Le principal médecin impliqué dans l’erreur médicale, Jeff Reston (David Birney, héros de Serpico) suscite la sympathie du détective qui flaire un coup fourré, depuis son entretien avec le mari de la victime. La belle Marianne Mc Andrew, que j’avais repérée dans un épisode de la saison 3 de Hawaii Police d’état : témoin à charge, incarne l’assistante de Reston, Nora Hedding. On lui donnerai, sur foi de son visage angélique le bon Dieu sans confession, ce qui serait une erreur fatale.

Encore un sans-faute, sans temps morts, sans ennui, alors qu’il est évident que le coupable est le mari. Le scénariste a plus d’un tour dans son sac pour nous faire douter et nous plonger dans un jeu de la mort de 50 minutes avec frissons assurés. Une réussite totale.

Anecdotes :

 

  • Marianne MC Andrew (1942-) a joué au cinéma dans Hello Dolly (1969). Elle a arrêté de tourner en 2000. Outre Cannon et Hawaii Police d’état, elle est apparue dans Mannix, Sur la piste du crime, Quincy, Les routes du Paradis, Amour gloire et beauté et Murphy Brown.

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4. SERVICES SECRETS
(THE ICEMAN)

Scénario : Larry Alexander. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Cannon rouvre un dossier vieux de dix ans dans lequel un certain Matt Carver a été emprisonné pour le meurtre de sa femme.

Critique :

Il est heureux que la peine de mort ne soit appliquée dans tous les états des USA du moins pour les suspects que Cannon doit tirer d’affaire, même avec beaucoup de retard ! Robert Foxworth en Lanny Mc Crae nous semble dès le début suspect, et son jeu plombe un peu le suspense de l’épisode puisque le téléspectateur aura sans surprise le coupable qu’il pressentait. En particulier lorsqu’on le voit tuer un soldat infirme, Pete Scofic (David Roy Chandler) venu lui parler de l’affaire.

Andrew Parks, incarnant Jimmy Carver, son beau-fils, est lui aussi très prévisible. De toute évidence, le scénariste Larry Alexander ne s’est pas soucié de brouiller les pistes, et c’est la façon dont Cannon, à la manière du lieutenant Columbo, va trouver le vrai coupable qui semble primer dans cet opus, plutôt qu’une enquête poussée. Dennis Patrick, alias John Sturdevant, un chef des services secrets, couvre Lanny de façon si évidente que Cannon et le spectateur n’ont vite aucun doute sur l’identité du coupable.

Les premières scènes de l’épisode nous apportent beaucoup trop d’informations cruciales pour que le mystère puisse s’instaurer dans la durée. Lors de la scène du parloir à la prison, Cannon s’énerve. On comprend que Matt Carver est innocent du meurtre de sa femme. On retrouve au passage un habitué des productions Quinn Martin, John Milford. Ce dernier est Bob Costigan, un ami de Cannon, que Lanny assassine avec une explosion télécommandée qui manque tuer notre héros.

Dans la suite de l’histoire, Lanny demande à son chef, Sturdevant, de le débarrasser de Cannon qui poursuit son enquête auprès du jeune Jimmy, qui s’entraîne sur un stade à courir. A la 17e minute, les agents secrets interviennent, ce qui nous vaut une belle cascade en voiture. Cannon est affranchi par Sturdevant, sur la protection et l’estime qu’il porte à Lanny, qu’il considère comme le meilleur élément de son service.

Certaines scènes sont un peu éludées, comme la visite de Cannon à la veuve de Scofic, Angela (Jana Bellan). On regrette la brièveté des scènes de l’actrice Margaret Impert, en maîtresse de Lanny, en Sondra Munson, un beau brin de fille. Elle est assassinée par son amant à la 37e minute. Il utilise une ruse d’agent secret avec un magnétophone pour la faire paraître toujours vivante à son départ devant une voisine. La conclusion, sans surprises, verra la libération de l’innocent et la punition du coupable, que Cannon en état de légitime défense devra abattre.

Anecdotes :

  • Robert Foxworth (1941-) a joué au cinéma dans Damien, la malédiction 2, Transformers, et à la TV dans Falcon Crest.

  • Margaret Impert (1948-) a changé de prénom et fait carrière sous le nom de Maggie Impert, tenant un rôle récurrent dans Magnum et Les routes du Paradis. Son rôle le plus intéressant au cinéma fut dans La nuit des juges.

  • Dennis Patrick (1918-2002) doit sa célébrité à la série Dark Shadows. On l’a vu au cinéma dans Joe (1970), Le ciel s’est trompé (1989), Un joueur à la hauteur (1994).

  • Andrew Parks (1951-) a arrêté sa carrière en 2009. On se souvient de lui au cinéma dans Leçons de séduction et Donnie Brasco.

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5. LA VICTIME
(THE VICTIM)

Scénario : Jimmy Sangster. Réalisation : Lawrence Dobkin.

Résumé :

Cannon doit enquêter sur le cas d’une chanteuse, Lena Michaels, qui serait séquestrée. Mais l’est-elle vraiment ?

Critique :

Très bonne distribution dans cet épisode, avec des figures comme Alfred Ryder et Joel Fabiani.  Le scénariste Jimmy Sangster est un spécialiste des films d’horreur de la Hammer. Pourtant, l’histoire qu’il a écrite est loin d’être passionnante. Disons que le thème de la folie y est assez mal exploité.

Cannon enquête auprès de Janice Elder (Jess Walton avant qu’elle ne gâche son talent dans Les feux de l’amour). Jess avait un réel talent en plus d’un physique, il est dommage qu’elle ait ainsi mis sa carrière sur une voie de garage. Notre privé suspecte Sean Donohue (Joel Fabiani) de jouer un rôle trouble dans cette affaire. Il n’hésite pas à se débarrasser des importuns en les faisant jeter d’une falaise dans leur voiture.

Lena (Donna Mills) semble assez écervelée. Manipulée par son manager Sean, elle ne réalise pas le danger qu’elle coure. Alfred Ryder en Leonard est bien moins menaçant que Donohue. Janice reçoit un appel désespéré de Lena et avertit aussitôt Cannon.

Cannon libère Lena (qui s’est emparée secrètement d’un couteau) mais il est déconcerté quand elle lui dit aimer Sean Donohue. On comprend que la chanteuse est folle à lier. Elle poignarde Cannon qui était en communication téléphonique dans sa voiture avec Janice. Cannon est blessé au bras, mais Lena ne rate pas Sean Donohue. Janice découvre le pot aux roses et manque y passer sans l’intervention de Cannon.

Episode assez moyen.

Anecdotes :

  • Joël Fabiani (1936-) restera Stewart Sullivan, l’un des trois héros de la série Département S. On l’a revu notamment dans Columbo.

  • Alfred Ryder (1916-1995) trouva le rôle de sa vie en chef suprême des Envahisseurs.

  • Jesse Walton (1949-) a laissé de côté une carrière prometteuse pour se consacrer exclusivement au soap Les feux de l’amour.

  • Donna Mills (1940-) est Abby Ewing dans Côte Ouest.

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6. L'HOMME QUI MOURUT DEUX FOIS
(THE MAN WHO DIED TWICE)

Scénario : S.S.Schweitzer. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Cannon et son ami Weller Dane, tous deux anciens vétérans de guerre, recherchent un policier corrompu supposé mort depuis huit ans, Dave Baylor, qui semble revenu de l’enfer pour tuer.

Critique :

Cannon, après un premier meurtre du présumé policier mort Dave Baylor, commence son enquête auprès de la fille, Susan (Leslie Charleson) qui vient de recevoir un mystérieux coup de téléphone. Elle est persuadée que son père était innocent. On comprend que l’épisode va nous couper le souffle entre mystère et suspense. Le réalisateur a choisi d’ailleurs une musique angoissante.

Cannon est aidé dans son enquête par un ancien copain de guerre, le policier Weller Dane (Leslie Nielsen). L’homme que nous voyons comme Dave Baylor, hirsute, barbu, moustachu, lunettes noires, est méconnaissable et pourrait bien être un imposteur. Le mafioso Stan Holtz (Paul Stewart) était il y a huit ans mêlés aux trafics de Baylor, et il est interrogé par Cannon. Il veut se venger des policiers.

L’ambiance est à la paranoïa et à la terreur. Tandis qu’après un mystérieux rendez-vous dans un restaurant où Susan (souvent appelée Suzy) est censée retrouver son père, elle et Cannon échappe à la mort, l’homme tente de les faucher en voiture. Puis Holtz est victime d’une explosion criminelle dans sa luxueuse propriété en ouvrant la portière de son automobile. C’est la 25e minute et tout est remis en cause. Il faut chercher une autre piste.

La liste des victimes s’allonge : les policiers Jerry Musso (Robert Hoy), Ed Madigan (James Gregory), le truand Stan Holtz. Comme l’homme a risqué la vie de Susan, Cannon pense que quelqu’un se fait passer pour Baylor avec des postiches.

Le privé soupçonne Higgins (Joe E. Tata), l’associé de Stan Holtz, mais à la 38e minute, coup de théâtre, nous voyons Weller Dane espionner à distance avec un micro Susan et Cannon. Dans la scène suivante, Leslie Nielsen est particulièrement menaçant en Dane lorsqu’il kidnappe Susan.

Le comédien était aux antipodes de ce qui fut la suite de sa carrière (Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?). Cannon découvre chez lui les postiches et les lunettes noires. Il est vraiment convaincant en sadique Weller Dane, qui est le vrai coupable des faits imputés jadis à Dave Baylor. Mais le passé l’a rattrapé lorsque ses collègues des années après ont eu des doutes.

Scénario ingénieux, réalisation impeccable, c’est un épisode qui vous scotche sur votre fauteuil pendant 50 minutes.

Anecdotes :

  • Francie Mendenhall (?-) qui incarne Gilda, fut la vedette de la série The Golddiggers (1971) inédite en France.

  • Leslie Charleson et Leslie Nielsen font leur troisième apparition dans la série. Ils ont chaque fois interprété un rôle différent.

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7. POUR UNE LARME DE POISON
(A TOUCH OF VENOM)

Scénario : Larry Alexander. Réalisation : Chris Robinson.

Résumé :

Stacey, fille du sénateur Murdock, a quitté un groupe de jeunes fils à papa révolutionnaires terroristes. Pour se venger, une fille du groupe, Leslie Matthews attire Cannon dans un piège en lui offrant une tasse de café contenant un poison qui agit en 72 heures. Avec ses copains, elle exerce ensuite un chantage : lui livrer Leslie contre l’antidote.

Critique :

L’épisode décrit bien la génération issue des hippies dont des enfants de bourgeois ont joué les sanguinaires révolutionnaires. Mais l’histoire est un peu tirée par les cheveux. Dans le rôle de Leslie, l’actrice Catherine Burns manque de conviction. En revanche, on apprécie la performance de Sondra Locke, l’ex-compagne de Clint Eastwood, en fille de sénateur, Leslie.

L’épisode semble une sorte de remake de celui de Mannix : La petite souris est morte. En étudiant d’université Warren Michaelson, chef des révolutionnaires, Gregory Rozakis joue un rôle assez convenu. Tout est ici caricatural, mais a le mérite de rappeler une époque oubliée des téléspectateurs. On ressent les prémices chez ces jeunes de ce qui sera en France Action Directe, en Allemagne la bande à Baader, ou en Italie les brigades rouges. Mais le scénario cadre mal avec la série et les enquêtes du détective privé.

On ne doute pas une seconde que Frank Cannon se procurera l’antidote, sinon la série s’arrêterait là. En ce sens, il n’y a pas vraiment de doute sur la suite des opérations. Cannon est plus vulnérable que d’habitude. Stacey est enlevée par la bande. Celle-ci prépare un attentat, l’explosion d’un réservoir. On verrait davantage face à ces morveux Steve McGarrett que notre gros détective.

L’épisode est donc décevant, atteignant juste les deux étoiles pour le suspense final où à deux minutes de la fin, Cannon n’est pas encore sauvé.

Anecdotes :

  • Imdb et d’autres sources indiquent que le personnage de Sondra Locke se prénomme Stacey, mais l’on entend « Tracy » dans la bande son originale.

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8. PRIS ENTRE DEUX FEUX
(MAN IN THE MIDDLE)

Scénario : Richard Landau. Réalisation : Allen Reisner.

Résumé :

Pour rendre service à un ami mourant sur un lit d’hôpital, Walt Morgan, Cannon accepte d’aller au Mexique récupérer la dépouille de son fils et de découvrir son meurtrier.

Critique :

Cet épisode est un décevant, car le script au départ promet monts et merveilles, une virée dangereuse au Mexique, et à l’arrivée, l’intrigue banale ne permet pas de coups d’éclats. Cannon respecte sa promesse et retrouve le fils, mais bien vivant, il s’agit d’Ernie Morgan (Chris Robinson). Auparavant, Cannon a affaire à sa fiancée, Maria (Christine Avila surjoue le personnage exotique de mexicaine) et à l’énigmatique gangster en fauteuil roulant, Nelson Brill (Stuart Whitman).

Certes, dans ce Mexique de carte postale, le voyage de Cannon n’est pas de tout repos, mais nous sommes bien en dessous du niveau habituel de la série. Notre héros passera quelques sales moments pour avoir voulu découvrir la vérité. Au passage, Maria est l’épouse d’Ernie. Après la poursuite en voiture traditionnelle, Cannon affronte Nelson Brill. Stuart Whitman nous fait oublier qu’il joue un handicapé, faisant du sport en salle, prenant des coups de téléphone au bord de sa piscine. Quand il fait de la plongée sous-marine, on n’y croit plus.

L’épisode est plus violent que de coutume, lorsque Brill tue d’un coup de harpon Ernie, et envoie une flèche à Cannon. Ce dernier l’expédiera à un requin. Quant à Maria, on la retrouve morte au pied de l’autel dans une église.

La fin est un peu bâclée, pas de transition entre notre héros blessé par le harpon puis revenu en Amérique au chevet de Walt Morgan. On ne peut parler de happy end. Ce qui sauve l’épisode de la note minimale, c’est le directeur de la photographie qui nous propose de splendides vues maritimes. Nous sommes loin des séries tournées en studio, auxquelles en 1975, le téléspectateur n’adhère plus.

Anecdotes :

  • Stuart Whitman (1928-) est célèbre pour la série western Cimarron. Il a aussi joué avec John Wayne Les comancheros.  En 1981, il a fait une belle prestation dans un film d’épouvante britannique de Roy Ward Baker, Le club des monstres.

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9. LE BOUC ÉMISSAIRE
(FALL GUY)

Scénario : Howard Dimsdale. Réalisation : Lawrence Dobkin.

Résumé :

Cannon doit aider Mike Marsh, co-directeur d’une compagnie pétrolière, accusé à tort de détournement de fonds par la toute puissante Vivian Kaid.

Critique :

Je suis toujours déçu de voir que Vera Miles, après une belle carrière au cinéma, en fut réduite à accepter des rôles plus ou moins réussis à la télévision. Ici, Vera Miles interprète un personnage des plus antipathiques, Vivian Kaid. Cannon se ballade dans une compagnie pétrolière comme un chien dans un jeu de quilles. Certains indices au départ ne trompent pas : l’épisode mal écrit va être médiocre, et il l’est. Avec ce genre d’opus, il n’est pas étonnant que l’annulation soit arrivée en fin de saison.

Ce qui faisait l’originalité de la série était de nous proposer un bon polar sans prétention. En compliquant les scripts, le spectateur s’ennuie. Tous les effets sont téléphonés. Dans le rôle de Mike Marsh, Alan Feinstein nous fait croire à son personnage. Tandis que Vera Miles cachetonne. On est loin de sa prestation réussie dans le pilote en 1971 en Diana Langston.

L’atout charme de l’opus est la comédienne Kelley Miles en petite amie de Marsh, Marian Belford. Kelley est la fille de Vivian dans l’histoire, et  de son interprète à la ville.

Ce qui est complètement raté, c’est l’affrontement entre Vera Miles et William Conrad auquel on n’adhère pas une seconde. Un épisode que je conseille de zapper, même aux admirateurs de Vera qui n’a jamais joué si mal. Vivian Kaid est censée être froide comme un glaçon et démoniaque. Ses scènes avec Cannon sont des ratages en série, mal agencées.

A la 39e minute, belle scène de cascades où un tractopelle s’en prend à la grosse limousine de notre héros, qui est blessé. Le twist final ne prend pas. On a du mal à trouver Vivian sympathique après l’avoir tant suspectée. Andrew « Andy » Kaid (John Lehne) en méchant mari de Vivian ne suffit pas à rendre la réconciliation finale avec Cannon vraisemblable. D’ailleurs, la dernière image nous rend la Vivian imbuvable de toute l’histoire. Ces changements de ton nuisent à l’harmonie d’un épisode vraiment mal construit.

Anecdotes :

  • Kelley Miles (1952-) est dans la vraie vie la fille de Vera Miles. Loin d’avoir le talent de sa mère, elle ne compte que 13 rôles dans une courte carrière qui va du soap Des jours et des vies à la série de SF Star Trek deep space nine.

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10. TEL EST PRIS
(THE MELTED MAN)

Scénario : Norman Lessing. Réalisation : Leo Penn.

Résumé :

Cannon, en protégeant la riche Nedra Cameron, doit affronter l’organisation criminelle chinoise des tongs.

Critique :

Cet épisode est gâché par l’insupportable Victor Mohica, au jeu surfait, dans le rôle de Steve Portugal, l’amant de Nedra Cameron (Diana Hyland). C’est dommage car l’histoire est originale, mêlant la célèbre organisation criminelle chinoise des Tongs à une intrigue policière relatant une vengeance contre Steve Portugal qui est un assassin d’un certain Morgan.

Les autres comédiens sont bien choisis : dans un rôle attendu, James Hong en Quan Lee, Diana Hyland en Nedra et Jenny Sullivan dans le rôle de sa soeur Casey. Egalement maîtresse de Portugal.

La réalisation n’évite pas certains clichés, rassemblant toute la galerie de ceux attachés à la Chine comme la scène du théâtre. On n’a pas lésiné sur les décors de carte postale évoquant tous l’Asie et ses mystères.

Les meilleures scènes opposent James Hong et William Conrad. Diana Hyland, comme à son habitude, joue bien, mais ne peut éviter un partenaire bien maladroit à l’écran. Dommage. Nous avons droit à des scènes de suspense stressantes, comme à la 37e minute, lorsque Cannon se retrouve enfermé dans une chambre froide.

Jenny Sullivan, j’en ai été étonné, s’en tire mieux que Diana Hyland déjà talentueuse. On est surpris par l’identité du meurtrier (spoiler), mais ce qui paraît peu vraisemblable est la victoire de Cannon et du shérif contre les tongs. La fin de l’opus sans le personnage joué par l’exécrable Victor Mohica est plus plaisante que le début.

Anecdotes :

  • Un des derniers tournages de la fiancée de John Travolta, Diana Hyland (1936-1977), fauchée par le cancer le 27 mars 1977 à 41 ans.

  • Jenny Sullivan (1946-) a joué à la télévision dans V et au cinéma dans L’autre. Elle a arrêté de tourner en 2004.

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11. LA MARCHE NUPTIALE
(WEDDING MARCH)

Scénario : Brad Radnitz. Réalisation : Leo Penn.

Résumé :

En service commandé, Nell Dexter, femme policière, se déguise en prostituée pour piéger un sadique. Elle est sauvagement battue et demande à Cannon de l’aider à se venger.

Critique :

L’incohérence du script permet à Cannon de marcher dans les plates bandes de la police. L’incompréhension du supérieur de Nell est exagérée. Dans le rôle, Tina Louise s’en tire avec les honneurs. On comprend que Nell et notre héros se connaissent depuis le temps où Cannon travaillait dans la police.

L’histoire multiplie les personnages au détriment de la compréhension. On apprécie la prestation de l’actrice Paula Kelly qui incarne une prostituée black. Le reste de la distribution fait la part belle à Julie Adams et James Olson. Dans ses scènes de séduction avec son juge de mari Norman Killian (James Olson), Julie Adams, alors âgée de 49 ans semble un choix maladroit, une comédienne un peu plus jeune aurait convenu.

Cora fait chanter le juge Killian, dont elle sait qu’il est l’agresseur de Nell. Olson nous fait vraiment croire à ce personnage qui, lorsque l’on gratte le vernis, se révèle un parfait salaud. Mais tandis que l’enquête de Cannon et Nell piétine, on se doute que Cora ne va pas faire long feu avec le chantage dangereux dans lequel elle s’est lancée. Cannon, qui pour une fois ne mène pas une enquête en solo mais avec la femme policier, ne tarde pas à retrouver Cora battue à mort.

A partir de la mort de Cora, la suite est assez convenue, elle correspond à ce que le téléspectateur peut aisément deviner. Les choses se passent même un peu trop facilement, au point que le spectateur sait souvent avant Cannon ce qui va se passer ! Tout cela nuit au suspense. La transformation physique du tueur Rick Harney (Jack Ging) en « Mister Hyde » est un peu grotesque. L’assassin est ainsi repérable cent lieues à la ronde. Car il y a en fait deux méchants et non un.

Lorsque Nell Dexter est battue à nouveau, cette fois par le juge, on tombe dans la répétition, d’autant que Tina Louise ne brille pas par un talent exceptionnel. J’ai davantage apprécié la prestation de l’acteur Vic Tayback en capitaine Marsh, supérieur intolérant de Nell.

Un épisode mi-figue mi-raisin qui nous laisse sur notre faim.

Anecdotes :

  • Tina Louise (1934-) tourne toujours alors que sa carrière a débuté en 1955. Elle a souvent été vedette invitée de séries : Opération vol, L’homme de fer, K2000.

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12. LE HÉROS
(THE HERO)

Scénario : Irving Pearlberg. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Une bande de jeunes motards ont inventé une variante de la roulette russe. Pendant ce temps, dans un bar, un homme ivre, Tom Longman, s’interpose entre Paul Rogan et une jeune femme, Ellen Marks, menacée. Rogan veut tuer Longman. Mais assommé, Longman se retrouve avec en mains un couteau ensanglanté et devant lui le cadavre de  Rogan.

Critique :

Scénario complexe, avec beaucoup de jolies filles au générique : Lee Purcell (200 dollars plus les frais), Deirdre Lenihan, Laurie Walters, Katie Saylor, et un Dean Stockwell bien avant Code Quantum en Tom Longman, fils de général. On comprend mal comment les deux intrigues vont se croiser. Le père de Tom, le général Longman (Morgan Woodward) demande à Cannon de tirer son fils d’affaire.

Avec ses airs de Sainte Nitouche, on imagine mal Lee Purcell en Vickie, au milieu de la bande de motards. Laurie Walters incarne un personnage de la bande dont le nom n’est jamais cité. Deirdre Lenihan est Dana, l’épouse de Tom. On comprend à la 18e minute comment les deux fils vont se relier :  Paul Rogan (Thom Christopher), défunt membre des motards, était l’amant de Vickie, encore une fois objet d’une erreur de casting avec la douce Lee Purcell.

Le spectateur sait que Tom n’est pas le coupable, mais que la bande va vouloir se venger et le tuer. Ellen Marks (superbe Katie Saylor) avait de sérieuses raisons de tuer Rogan. Cannon l’interroge en présence de la bande de jeunes, devant le cercueil où repose Rogan. La bande s’attaque à la maison de Tom, et veut brûler vive Dana Longman qui sans Cannon et son mari n’en aurait pas réchappée.

Cette ultime saison nous offre des scripts compliqués à souhait, dans lequel le spectateur est égaré et y perd son latin. De plus, avec une Lee Purcell pas convaincante une seconde dans son rôle de « dure », nous sommes perplexes. Pour agir, la bande a troqué les motos contre une fourgonnette. Leur sauvagerie semble parfois inspirée par la bande de Charles Manson. Cannon et Tom se retrouve assiégés. C’est là que Vicky/Lee Purcell démasque celle qui a tué Rogan, Ellen, chose que le spectateur le moins attentif a deviné depuis longtemps.

A terre, ayant reçu une balle, le sort d’Ellen restera un mystère. Cannon l’empêche de l’abattre, mais n’est-elle pas déjà morte ? On aurait pu s’abstenir de nous infliger une fin moralisante, avec le général, son fils, Dana et Cannon.

Anecdotes :

  • Lee Purcell (1947-) est en pleine actualité avec quatre films au cinéma en 2017 : Love at first glance, Tao of surfing, Chocolate is not better than sex, et prévoit de tourner Into the fire.

  • Dean Stockwell (1936-), héros de Code Quantum, semble s’être retiré après un épisode de NCIS Nouvelle Orléans en 2015 dans lequel il retrouvait Scott Bakula.

  • Deirdre Lenihan (1946-) a arrêté sa carrière en 1980 avec un épisode de Lou Grant.

  • Laurie Walters (1947-), connue pour la série Huit, ça suffit ne tourne plus depuis 1999.

  • Vedette de la série Le Voyage extraordinaire, la carrière de Katie Saylor n’a pas dépassée les années 70.

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13. TO STILL THE VOICE
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de Robert Heverly et S.S. Schweitzer. Adaptation : S.S. Schweitzer. Réalisation : Leo Penn.

Il s’agit du seul épisode inédit en France.

Résumé :

Lors d’une manifestation anti racisme, une militante politique noire est abattue par un blanc lui-même tué juste après. Cannon est engagé pour découvrir s’il s’agit d’un complot.

Critique :

Cet épisode nous permet de retrouver la délicieuse et rare Elaine Giftos, que les français ont découverte dans Hawaii Police d’état. Le thème me paraît un peu trop sérieux pour la série. En 1975, il avait déjà été exploité longuement par le cinéma et la télévision. Cannon est nettement meilleur lorsque les scripts se limitent aux enquêtes de pur détective privé. Pris entre deux feux, militants noirs et blancs, enlevé, Cannon ne semble pas à l’aise. Les noirs nous sont présentés de façon stéréotypée et caricaturale. C’est très vite ennuyeux.

Le réalisateur n’a pas confié un rôle très intéressant à Elaine Giftos, celui de Margaret, secrétaire pour une association de défense des noirs. On remarque davantage Pamela Bellwood (Dynastie quelques années plus tard) en Louise Bishop, grande bourgeoise. Personne ne veut voir venir Cannon chercher la vérité dans cette ville, loin de Los Angeles. Le privé est vite convaincu qu’il s’agit d’un complot, le tueur étant un junkie.

Avec Margaret, Cannon tente, malgré les embûches, de démêler les fils de l’intrigue, tandis que le téléspectateur regarde sa montre. On se croit parfois en pleine affaire Kennedy. Chaque piste mène à une autre sans que l’enquête avance. Frank Cannon n’est définitivement pas dans son élément.

Après beaucoup de bavardages, il faut attendre la 28e minute pour avoir un peu d’action. Les investigations du privé se poursuivent dans la haute société, chez les Bishop. Episode verbeux, dans une affaire qui relève du FBI et non d’un privé, l’ensemble n’est guère passionnant.

Jordan Price (Herb Edelman) semble détenir la clé de l’énigme. La fin traîne en longueur. Notamment l’épilogue interminable dans le musée où se sont aventurés Cannon et Margaret et ou Price les attend. Une déception.

Anecdotes :

  • Lorsque Cannon et Margaret pénètrent dans le musée, ils découvrent un papier daté du 15 septembre 1975. L’épisode fut diffusé le 3 décembre suivant.

  • Elaine Giftos (1945-) a arrêté sa carrière en 2001. C’est une actrice qui s’est consacrée depuis 1969 à la télévision, apparaissant dans Jeannie de mes rêves, Bonanza, Sam Cade, L’homme de fer, Les rues de San Francisco, Dossiers brûlants, L’homme qui valait trois milliards, Hawaii Police d’état, Matt Houston, Magnum, Arabesque, Ally McBeal.

  • Jenny Sherman qui incarne Lee, a fait une courte mais dense carrière à la TV entre 1975 et 1986. On l’a vue dans Hôpital central, Police Story, Les héritiers (seconde saison du Riche et le pauvre), Section contre-enquête, Les rues de San Francisco, Baretta, Chips, 200 dollars plus les frais, Drôles de dames, L’île fantastique, Vegas, Dallas, L’homme qui tombe à pic, Quincy, Hooker, Dynastie, Matt Houston, Magnum.

  • Pamela Bellwood (1951-) est surtout connue pour son personnage de Claudia Blaisdel dans Dynastie. On l’a vue aussi dans L’homme de fer, Mannix, Police Story, Matt Helm, Baretta, Serpico, La croisière s’amuse, Switch, Arabesque, et au cinéma dans Les naufragés du 747.

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14. LA STAR
(THE STAR)

Scénario : Margaret Armen. Réalisation : William Wiard.

Cet épisode de cent minutes (avec publicité pour la diffusion us) fut programmé le 10 décembre 1975 en une seule fois. La France l’a découpée en deux parties.

Résumé :

Cannon est engagé pour retrouver le fils de la star Thelma Cain, qui a disparu.

Critique :

La production se rendant compte qu’il fallait donner un peu de tonus à cette cinquième saison faiblarde, proposa un hommage à Rebecca (dont nous voyons une scène) avec une histoire de grande comédienne jouée par son héroïne, Joan Fontaine. La distribution a battu le rappel de vedettes populaires : David Hedison, Dana Eclar, David White  et le jeune Richard Hatch récemment décédé.

Joan Fontaine en Thelma est une femme forte, qui n’hésite pas à gifler Cannon, un peu comme si elle voulait prendre sa revanche de passive Mrs de Winter. Je n’ai jamais trouvé Richard Hatch (1945-2017) bon comédien. Il a plombé la série Les rues de San Francisco après le départ de Michael Douglas, et son titre de gloire restera Galactica. Ici, il incarne Terence Robert Cain, le fils de Thelma. Il en fait trop, son jeu est approximatif. On a du mal avec une Joan Fontaine autoritaire, quand on a trop vu Rebecca. Elle engage Cannon après que nous ayons assisté à une tentative de meurtre, puis la fuite de Terence. David Hedison en secrétaire de Thelma, David Farnum, est impeccable comme d’habitude.

Cette-fois, Cannon revient à ses bases. C’est une bonne enquête, avec un fils peu reluisant recherché par des tueurs. Dans le rôle d’un des méchants, Correll, on reconnaît une figure connue, John Vernon, spécialiste du genre. On apprécie les décors luxueux, la propriété de Thelma sorte de Manderley moderne. La production n’a pas lésiné sur les moyens et nous avons droit à de nombreux rebondissements. Le maillon faible est Richard Hatch qui parfois gâche certaines scènes.

Bonne surprise, en 1h39, il n’y a pas de temps morts. Au bout d’une heure, la traditionnelle cascade automobile est là pour épater le spectateur. John Vernon se taille la part du lion en méchant, alors que j’ai trouvé Dana Eclar, son complice dans le rôle de John Brinegar parfois hésitant. La fin consiste à une prise d’otage de Thelma, dont Cannon et Terence doivent la tirer. Exploitant la grande propriété, on n’a pas cette mauvaise impression de tournage en studio qui fait vieillir tant de séries. La fin est étonnement non violente : arrestation de Brinegar, suicide par empoisonnement de Correll, et on confond réalité et fiction lorsque Cannon demande un autographe à Thelma.

L’épisode serait une réussite totale sans le choix désastreux de Richard Hatch.

Anecdotes :

  • Joan Fontaine (1917-2013) reste connue pour deux films d’Hitchcock : Rebecca et Soupçons. Elle était la sœur d’ Olivia de Havilland.

  • David White (1916-1990) incarne le juge Barnett. Il est connu pour avoir été le patron du héros de Ma sorcière bien aimée.

  • John Vernon (1932-2005) a fait carrière au cinéma : L’inspecteur Harry, L’étau, Josey Wales hors la loi.

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15. OPÉRATION SURVIE
(THE GAMES CHILDREN PLAY)

Histoire de Jack Turley. Adaptation : Albert Aley. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Johnny, un gamin de 12 ans, manque être tué après avoir vu dans une mansarde des hommes déguisés dirigés par un certain Schuman s’affairer auprès d’un blessé. Cannon refuse de le croire jusqu’à ce qu’il trouve l’impact de la balle dans un store de porte.

Critique :

Si au début, on pense que le gamin va être pris pour un mythomane, la découverte de la balle change tout. La distribution n’est pas exceptionnelle si l’on excepte le vieux briscard Norman Fell en policier. Je n’ai jamais aimé Fritz Weaver depuis que je l’ai découvert dans un des moins bons épisodes des envahisseurs : La capture. Kirby Furlong, dont c’était l’avant dernier rôle d’une courte carrière d’enfant vedette, ne cabotine pas comme souvent dans le rôle du gamin, Johnny.

L’épisode commence bien, mais la suite déçoit. Toutefois, les scènes les plus intéressantes opposent Norman Fell et William Conrad. On note des répétitions, des choses que le spectateur a comprises et que l’on juge nécessaire d’expliquer à nouveau, notamment la seconde visite à la mansarde à la 21e minute.

Cannon veut obtenir une protection policière pour Johnny. Or, plus tard, à la 25e minute, il manque être écrasé par un des tueurs. Ceux-ci évoluent en toute tranquillité dans plusieurs scènes devant Cannon. Ce dernier décide donc de s’occuper de la tranquillité de Johnny. Mais on arrive à s’ennuyer, l’intrigue tournant en rond. Pourquoi le scénariste n’a-t-il pas prévu la rituelle scène où le témoin est amené à reconnaître les tueurs qu’il a vus ?

L’enfant finit par être kidnappé par Schuman (Fritz Weaver). Les scènes d’action débutent à la 46e minute sur 52, ce qui est un peu tard. L’histoire du prince arabe est assez convenue. Episode moyen.

Anecdotes :

  • La série n’oublie pas d’être comique avec notamment la scène où William Conrad joue à la marelle.

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16. MACHINATION
(THE REFORMER)

Scénario : Larry Forrester. Réalisation : Lawrence Dobkin.

Résumé :

Cannon est engagé par le rédacteur en chef d’un journal accusé du meurtre d’une prostituée. Il a été piégé par une autre prostituée, Karla.

Critique :

James Matthews (Tim O’Connor) est victime d’un piège. Après une soirée passée en compagnie de Karla Novakovitch (Jeete Sear), il est drogué et l’on retrouve à ses côtés une autre prostituée morte. Son épouse Emily (Patricia Smith), infirme en fauteuil roulant, engage le privé pour sauver son mari de la prison. Bizarrement, Matthews refuse qu’on l’aide. Cannon lui rend visite en prison.

On retrouve l’atmosphère des premières saisons. Cette-fois, l’épisode est passionnant, avec le privé devant sauver un innocent injustement accusé. Les témoins refusent de se mouiller. Agressé par deux hommes, c’est Frank Cannon qui est inquiété par la police. Il se retrouve derrière les barreaux.

Pour sortir de prison, il doit parlementer avec un policier, le capitaine Styles (Ramon Bieri). Notre héros comprend qu’il est tombé dans une machination. Cannon poursuit son enquête auprès d’un certain Kasiman Grant (Otis Young). Le détective n’hésite pas à aller fouiller dans les dossiers secrets de la police. Il y retrouve le dossier de Karla Novakovitch. Mais se rendant à son appartement, il trouve son cadavre.

Les prostituées ne sont pas de vieux os dans cet opus. Dans les dédales de cette enquête, on retrouve l’atmosphère et la saveur des enquêtes de détective privé, qui ont été un peu laissées de côté au fil des dernières saisons.

Libéré sur parole, Matthews comprend qu’il a été trahi par l’un de ses collaborateurs, Breedy (Lawrence Pressman). Action, bagarres, poursuites, mystère, tous les ingrédients sont au rendez-vous. Au fond, la recette est simple, et c’est en sortant Frank Cannon de son registre que l’on fait de mauvais épisodes.

Un bon polar où l’on ne se prend pas la tête.

Anecdotes :

  • Otis Young (1932-2001) a été le héros de la série western Les Bannis.

  • Jette Seear  a joué dans Doc Savage arrive, Tu ne m’oublieras pas, Un couple parfait.

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17. SCANDALE À LA UNE
(HOUSE OF CARDS)

Scénario : Robert I. Holt. Réalisation : Kenneth Gilbert.

Résumé :

Dans une petite ville, un journaliste, Cleary, disparaît dans un incendie. Son épouse engage Cannon pour établir la vérité. L’homme voulait éradiquer la corruption de sa ville.

Critique :

Un épisode qui nous permet de retrouver, encore dans Cannon, la sublime Katherine Justice. L’histoire se déroule dans un coin perdu et désert de l’Amérique, oublié de la civilisation, un peu comme dans le pilote. Les décors sont splendides, nous faisant découvrir cette Amérique oubliée à la façon d’une autre production de Quinn Martin, Les envahisseurs.

Cannon au cours de son enquête rencontre Julie Foster (Katherine Justice). En jeans et blouson, elle incarne ici une femme assez émancipée par rapport à d’autres rôles qu’elle a tenus. En particulier sa prestation dans la saison 1, épisode L’imposteur en minijupe et bottes de cuir.

Pernell Roberts de Bonanza incarne le rédacteur en chef de « l’étoile du désert », Phil Denton. Il travaille avec Julie. C’est un Roberts étonnamment sympathique que nous découvrons ici, à l’opposé de ses rôles habituels.

Jack Sheffield (Dabney Coleman) qui a des révélations à faire à Cannon est kidnappé. Il est torturé, et nous avons des scènes de violence, d’étranglements, inhabituelles dans la série. Sheffield n’en réchappe pas. Paul Smith (Michael Anderson Jr), l’un de ses deux tortionnaires, le tue avec une sorte d’épée ! Ce qui n’empêche pas qu’on le retrouvera pendu à la 35e minute comme s’il s’était suicidé !

J’ai trouvé l’opus inutilement violent, au détriment de l’histoire. Le réalisateur d’autre part a donné à Katherine Justice un rôle qui ne lui convient pas, gommant toute sa féminité. Son personnage est un contre-emploi évident.

Les décors naturels de campagne compensent ce que le script ne nous offre pas. La présence de Katherine Justice dans un rôle important ne fait pas pour autant un bon épisode. Michael Anderson Jr avec ses airs de gendre idéal est peu convaincant en tueur. Très prometteur au départ, je pensais mette quatre étoiles, l’épisode se perd en route. D’ailleurs la fin avec la double identité de Phil Denton et l’apparition cinglante de Madge Cleary (Martine Bartlett) sont complètement bâclées.

Anecdotes :

  • Troisième apparition de Katherine Justice dans la série, dans un rôle différent, après les 1-18 L’imposteur  et 2-12 La partie de chasse.

  • Michael Anderson Jr (1943-) était le héros de la série western Les Monroe.

  • Cannon tente de parler en espagnol à une mexicaine qui lui répond en anglais un savoureux « What do you want ? ».

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18. LE PAYS DES SONGES
(REVENGE)

Scénario : Gene Thompson. Réalisation : Paul Stanley.

Résumé :

Cannon devient traqué par le fils d’un coréen qui le juge seul responsable des tortures subies par son père pendant la guerre.

Critique :

Episode sombre dès le départ, on ne nage pas dans la gaité avec l’agonie du vieil homme. Sur son lit de mort, il livre à son fils le nom de Frank Cannon comme son tortionnaire. Le détective n’évolue pas dans son univers familier. Cet épisode militaire nous plonge d’emblée dans un monde de souvenirs et de violence, de guerre.

Tien, le fils, rend visite à Cannon et dissimule chez lui quelque chose à son insu, simulant un malaise. Il rend ensuite visite à un compatriote sud-coréen, un toxicomane. Tien assassine un homme, Delgado (Frank DeCova) et fait porter les soupçons sur Cannon. Ce dernier est convoqué par le lieutenant Dexter (Hari Rhodes). Dexter se montre particulièrement odieux et intolérant. Il le fait arrêter.

Ultra violent, cet épisode met mal à l’aise. On est loin du divertissement tranquille habituel. Notre héros, mal en point, se retrouve à l’hôpital. En fait, il prépare un plan d’évasion. Cannon devient recherché. William Conrad révèle des capacités d’acteur que la série ne lui avait pas permis de montrer jusqu’ici. On le voit pleurer, simuler la douleur.

Dans sa fuite, Cannon donne rendez vous à McGill (excellent Gary Merrill). Tien, avec sadisme, se régale en téléphonant à Cannon bête traquée, lui disant qu’il va le tuer, au moment où il ne s’y attendra pas. Ho Nan So alias Tien (Jesse Dizon) est l’un des pires ennemis que le privé ait affronté. Le comédien se révèle particulièrement doué dans le rôle, avec un jeu tout en finesse.

A la 41e minute, McGill, ayant fait des recherches sur la guerre de Corée, révèle toute la vérité à Cannon. Il y a erreur sur la personne. Le vrai coupable serait un certain capitaine Robert Clawson. Tien prend en otage Mc Gill et son épouse, tandis que Cannon poursuit son enquête auprès du vétéran général Beardsley (Bert Freed).

Certainement l’épisode le plus violent de toute la série. Néanmoins, c’est du grand art, et la scène finale est insoutenable. L’épilogue culinaire avec Dexter ne parvient pas à nous dérider. Evidemment, un opus particulier, à réserver à un public averti.

Anecdotes :

  • Hari Rhodes (1932-1992) était Luke dans Daktari et le docteur Morelind dans Morts suspectes.

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19. AU LOUP !
(CRY WOLF)

Histoire de Stephen Kandel. Adaptation : Stephen Kandel et Carey Wilber. Réalisation : Lawrence Dobkin.

Résumé :

Le petit fils d’un multi millionnaire simule son enlèvement. Le grand-père, qui a déjà perdu son fils dans un accident, appelle au secours Cannon.

Critique :

Nous retrouvons le vétéran Ralph Bellamy dans le rôle du milliardaire Benjamin Holbrook. Bellamy reste, pour ceux qui aiment L’immortel, le docteur Pearce, celui qui le premier découvre le sang miraculeux de Ben Richards. Benji le troisième est ce fameux petit fils, qu’incarne John David Carson. Pour l’aspect charme, on repassera, la fade Maria Grimm en Julie Armendez nous laisse de marbre, et son accent hispanique irritant (du moins en VO). On s’en aperçoit car elle joue mal.

Gary Lockwood en Mark Terrence est là pour relever le niveau. Encore un épisode violent (cela n’a plus rien à voir avec les premières saisons) où l’on assiste à un accident, une jeune femme étant percutée de front par une automobile. Autant les scènes dans le prologue entre William Conrad et Ralph Bellamy sont un régal, autant la suite déçoit, notamment Maria Grimm qui ne renvoie pas la balle à son partenaire, notre héros.

L’épisode est une sorte de remake de celui d’Hawaii Police d’état : Le piège (saison 1) avec Sal Mineo. La simulation d’enlèvement qui devient vraie, la fausse victime étant prise à son piège, ici par le redoutable Mark Terrence et son acolyte, le sadique Pete (James Keach). Holbrook reçoit la chevalière et le doigt ensanglantés dans une petite boîte de Benji. Cette cinquième saison sombre vraiment dans la violence, surtout après l’opus précédent.

La spectaculaire poursuite finale dans la montagne entre les voitures de Cannon et Mark Terrence vaut le coup d’œil. J’ai trouvé que le petit fils Holbrook s’en sort sans sanction, trop bien, partant avec sa dulcinée Julie et la bénédiction de son grand-père, alors que Cannon a risqué sa vie.

Si le scénario est sans surprises, la réalisation est splendide, décors naturels, cascades impeccables. Les trois étoiles s’imposent.

Anecdotes :

  • Gary Lockwood (1937-) épousa en secondes noces Stéphanie Powers, de 1966 à 1974. Il est connu pour 2001, l’odyssée de l’espace.

  • Ralph Bellamy (1904-1991) a terminé sa carrière dans Pretty Woman. On l’a vu dans Rosemary’s baby, Pensionnat de jeunes filles, La dame du vendredi.

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20. LA MORT VENUE DE L'ESPACE
(QUASAR KILL)

Scénario de Karl et Terence Tunberg. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Tué par un laser lancé par un soi-disant extraterrestre, Cannon est plongé en pleine science-fiction. Mais l’assassin pourrait bien être un homme.

Critique :

Très mauvaise idée : on se croirait dans L’homme qui valait trois milliards ou L’homme de l’Atlantide, mais certainement pas dans Cannon. Le début rappelle Chapeau melon et bottes de cuir : Bons baisers de Vénus, avec l’humour en moins. Eric Braeden, qui n’avait pas encore rejoint Les feux de l’amour (ce qu’il fera en 1980) est peu convaincant, moins que Andrew Duggan et surtout Keene Curtis.

La suite de l’enquête revient vers l’univers de notre privé. Ce grand écart scénaristique constitue un exercice périlleux que les deux auteurs ont mal géré. Sam (Keene Curtis) en ouvrant une armoire découvre le pot aux roses et la supercherie. Il manque perdre la vie (comme le savant du début) dans cette aventure.

Poursuite entre automobiles et hélicoptère, secrets découverts en plein désert par Carl Bruckner (Eric Braeden) et Cannon, avec savant fou en la personne du docteur Laurence (Andrew Duggan), fourgon évoquant celui de La dynamo vivante, nous avons beaucoup de mal à retrouver notre logique et l’univers de la série. Quinn Martin pour les scènes de laboratoire semble avoir ressorti les décors des Envahisseurs.

Ce qui nous aurait enchanté dans une autre série est ici hors sujet, pesant et incongru. Un bon postulant pour le pire épisode de Cannon. Avec de tels navets, on ne s’étonnera pas que la série fût annulée à la fin de la saison.

Anecdotes :

  • Keene Curtis (1923-2002) a joué dans Le ciel peut attendre, Sliver, L’amour en équation, Macbeth.

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21. LES NÉGATIFS
(SNAP SHOT)

Scénario : Leonard Kantor. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé :

Un homme engage Cannon car il pense qu’on en veut à la vie de son ex-femme, mais ce pourrait bien être lui la cible.

Critique :

Après sa délirante et mal venue incursion dans la SF, Cannon revient sur Terre avec ce polar classique, servi par Madlyn Rhue, Robert Loggia et David Opatoshu. Cannon commence par refuser l’affaire, il sait que Johnny Behr (Robert Loggia) n’est pas un homme recommandable. Mais l’enquête est destinée à sauver son ex, Phyllis (Madlyn Rhue). Il se laisse convaincre.

Un peu comme dans Amicalement vôtre : les pièces d’or, où l’on n’hésitait comme personne visée entre Danny Wilde/Tony Curtis et Michèle Levigne/Susan George, le spectateur s’interroge : qui était la cible du tueur ?

Un deuxième attentat est explicitement dirigé contre le mari, qui doit la vie à Cannon. Le privé a blessé le tueur qu’il retrouve dans une clinique. Quant aux rapports entre le lieutenant Dexter et Cannon, ils sont aussi orageux que dans Le pays des songes.

Robert Loggia est un peu trop prévisible dans son jeu. Rarement, le détective s’est si mal entendu avec un client. Les relations ne sont pas meilleures avec son fils, le patibulaire Allan (Michael J. Margotta). L’enquête mène notre héros vers un certain Borelli (David Opatoshu). Cet homme est l’objet de chantage pour récupérer des négatifs compromettants.

Coup de théâtre à la 34e minute : on découvre le cadavre de Johnny. L’intrigue, à vouloir nous entraîner dans plusieurs pistes, devient un peu lassante. On devine avant qu’on nous le montre que le maître chanteur de Borelli est le fils de Johnny, Allan.

Ces derniers épisodes ne sont pas du tout représentatifs de la série, et quiconque commencerait par eux ne chercherait pas à en voir d’autres. L’épilogue, un peu longuet, est un jeu du chat et de la souris entre Borelli et Allan auquel Cannon vient mettre son grain de sel. On devine que les billets sont piégés, ce qui coûtera la vie à Allan. Si la gastronomie réconcilie Dexter et Cannon, cet épisode, sans jeu de mot, nous laisse sur notre faim !

Anecdotes :

  • Retour de Hari Rhodes dans le rôle du lieutenant Dexter.

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22. INTRIGUES AMOUREUSES
(POINT AFTER DEATH)

Histoire de Mann Rubin et Robert I. Holt. Adaptation : Robert I. Holt. Réalisation : Chris Robinson.

Résumé :

Laurie Strickland est assassinée. Pour les parents, dont l’autorité père militaire, le colonel Elliott, il n’y a aucun doute, le coupable est un certain Joe Gantry , footballeur, dont elle était la petite amie.

Critique :

Quinn Martin aimait bien tourner au fil des séries avec les mêmes comédiens : Antoinette Bower et Frank Marth étaient déjà dans Les envahisseurs. Marth est ici le colonel, un homme autoritaire qui refuse de serrer la main de Cannon que sa femme a engagé.

L’épisode évolue dans le monde du football américain. Cannon suit le colonel qui veut rencontrer Gantry. Le père se retrouve face à face avec le footballeur et l’assure qu’il va le tuer et au moment où il ne s’y attendra pas. Frank Marth, d’une série à l’autre, a toujours l’air menaçant. Il était parfait dans Les envahisseurs en alien. Il agit ici ivre de vengeance plus comme un robot que comme un père dévasté par le chagrin. Laurie avait dix-huit ans, était la petite amie de Gantry qui est le dernier à l’avoir vue vivante.

Cannon poursuit son enquête auprès de Karen Jennings (Antoinette Bower). Pour Karen, la victime était une groupie. L’épisode permet de passer d’un milieu à l’autre, la maison des Strickland, le centre équestre de Karen, tandis qu’Hartford Dunne (Richard A. Dysart) semble être le suspect numéro un. Il envoie un de ses hommes, un black le malmener, mais c’est le privé qui a le dessus. Dunne s’avère être un personnage peu scrupuleux. Il voulait éloigner Laurie de Gantry.

L’enquête au bout d’un moment tourne un peu en rond. Laurie aurait fait chanter quelqu’un. Pendant ce temps, Strickland veut assassiner Joe Gantry. Cannon suit la piste d’une femme amoureuse qui pourrait être la criminelle. Surtout lorsqu’il rencontre l’épouse de Dunne, Eva (Jo Ann Meredith).

Peu d’action, beaucoup de bavardages, ce n’est pas un grand opus. La vérité semble sauter aux yeux de notre héros lorsqu’il rencontre la jeune Dory (Heather Lowe) qui le met sur la piste de Karen Jennings, détruisant son alibi.

Karen est plus pathétique que condamnable. La police lui passe les menottes. Mais le colonel Strickland est parti tuer Gantry. Le suspense réhausse la qualité de l’épisode dans sa dernière partie qui la fait passer de deux à trois étoiles, tant nous sommes tenus en haleine. Aujourd’hui, à l’heure de vigipirate, le colonel ne se baladerai plus avec un appareil photo dissimulant une arme de précision dans un stade en plein jour ! Cannon arrivera à temps pour éviter le drame.

Anecdotes :

  • Antoinette Bower (1932-) a pris sa retraite en 1992 après avoir été un personnage récurrent de la série Le ranch de l’espoir.

  • Frank Marth (1922-2014) a joué dans Les naufragés de l’espace, Un espion de trop, et à la télévision dans Les envahisseurs, L’homme qui tombe à pic, Les mystères de l’ouest, Les bannis, Hawaii Police d’état, Mission Impossible.

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23. LIENS DE SANG
(BLOOD LINES)

Histoire de Robert C. Dennis. Adaptation : Robert C.Dennis, Anthony Spinner et Gene Thompson. Réalisation : David Whorf.

Résumé :

Le mari de la comédienne Charlotte Merley, Michael Narak, se suicide en se jetant d’une falaise faisant un plongeon à Acapulco. Son père, le richissime Narak, pense qu’il s’agit d’un meurtre. Engagé, Cannon doit collaborer avec une police mexicaine récalcitrante.

Critique :

Pour son avant-dernière enquête, Cannon évolue dans un décor exotique. On suppose que la victime était droguée ou sous l’emprise d’une hypnose pour agir comme elle l’a fait.

Sosa Narak (Tito Vandis) est persuadée que sa bru, l’actrice Charlotte Merley (Nancy Kovak) est derrière ce meurtre et veut l’envoyer en prison à vie. Cannon apprend à Charlotte que le mort était à Acapulco avec une autre femme. La vedette se réfugie dans le déni.

Nancy Kovak, étrangement, pour sa dernière apparition à l’écran, a changé de nom est se fait appeler ici Nancy Metha, du nom de son mari le célèbre chef d’orchestre indien Zubin Mehta . Autre acteur intéressant dans la distribution, le toujours excellent Joe Maross dans le rôle de Kelly. Le reste du casting n’est pas très connu.

Parmi les suspects, le neveu Andreas Narak (Robert Drivas), et Kyle Parrish (Frank Aletter). C’est un whodunit plus qu’un épisode à suspense. Un certain Diego Serra (Pepe Serna) semble en savoir long sur l’affaire. Il ne tarde pas à être tué sous les yeux de Cannon.

Joe Maross incarne le policier Kelly qui soupçonne Charlotte du meurtre de Diego, mais ses scènes sont trop brèves. J’avoue l’avoir trouvé excellent dans ses deux Alfred Hitchcock présente. Cannon lui-même n’est pas tendre avec la veuve qui fait partie des suspects.

Les faits lui feront changer son fusil d’épaule et apporter du réconfort à l’actrice. Andreas se démasque dans la scène finale, mais l’épilogue montre l’immense responsabilité du père, Sosa, et des remords qu’il devra porter jusqu’à la fin de ses jours.

L’épisode est un peu ennuyeux à force de nous envoyer sur différentes pistes et de nous noyer sous les coupables possibles. On supporte également mal ce Mexique de pacotille et la production qui nous montre la police locale comme celle d’une république bananière et d’un peuple sous développé. Cannon n’est pas à l’aise dans cette enquête.

A l’opposé de Joe Maross, on voit trop l’insupportable Robert Drivas, véritable tête à claques, qui surjoue en permanence les suspects durant tout l’épisode, brisant finalement le mystère.

Anecdotes :

  • Dernier rôle avant une retraite prématurée pour Nancy Kovak (1935-) que l’on avait vue dans l’épisode des Envahisseurs : Action de commando.

  • C’est en revanche le tout premier rôle pour Priscilla Barnes, vue dans Permis de tuer et 200 dollars plus les frais. En mars 1976, elle avait posé pour le magazine Penthouse sous le pseudonyme de Joann Witty. Elle tient un tout petit rôle, Linda.

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24. L'HALLUCINÉ
(MAD MAN)

Scénario : Larry Forrester. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Un officier de l’armée, Ben Grovner, devenu fou, essaie de commettre des meurtres. Son épouse appelle au secours Cannon avant que l’armée ne l’abatte.

Critique :

C’est un peu dommage de terminer l’aventure Cannon sur un opus mineur. Cet épisode militaire, totalement improbable, est à des lieues du cahier des charges de la série. Que vient faire un détective privé dans une affaire qui regarde les secrets d’état, la recherche scientifique et l’armée ? C’est exactement comme Lemmy Caution/Eddie Constantine, agent du FBI, venant mener des enquêtes policières en Europe !

Peter March Richman, habituellement excellent, est ici exécrable en colonel Roy Haggard, tandis que le remplaçant d’Artemus Gordon/Ross Martin dans des épisodes des Mystères de l’ouest, Jeremy Pike soit Charles Aidman, n’est pas plus convaincant en docteur Danvers, savant apprenti sorcier.

Le projet Achilles est un programme de conditionnement physique ultra-secret basé sur l’utilisation de drogues. Cannon s’oppose au général Stevenson (Simon Scott) en dénonçant ce programme du gouvernement comme responsable de la folie de Grovner.

On n’entre jamais dans l’épisode tant on est hors sujet pour une enquête de privé.

William Watson que l’on connaît pour 200 dollars plus les frais et trois Hawaii Police d’état incarne le sergent Buck Martin. Inquiétant, comme toujours, pour ceux qui en 1978 l’ont vu dans le terrifiant téléfilm de Voyage dans l’inconnu : Les forces du diable.

Il est un peu énorme que Cannon apprenne au général l’existence des expériences du docteur Danvers. On nage dans l’incroyable.

Ce scénario qui se prend très au sérieux est absolument consternant pour un adieu à Frank Cannon. Je recommande aux curieux de se limiter aux trois premières saisons bien plus intéressantes. En fait, avec des épisodes comme L’halluciné, il était temps d’arrêter l’aventure. 1976 correspond à un changement de goûts des téléspectateurs par rapport aux séries de détectives privés (Mannix fut annulé l’année précédente au bout de huit saisons). Le public veut des savants fous et de la science-fiction, ce qui n’est pas compatible avec les héritiers de Mike Hammer.

Vers la fin de l’épisode, on se demande si Frank Cannon ne va se faire tuer par Grovner, ce qui mettrait un terme à l’aventure. Après une cinquième saison où le sujet était épuisé, l’annulation semblait inévitable et tout pouvait devenir possible comme la mort du héros.

Peter Mark Richman une fois le personnage de Charles Aidman tué est le « méchant » et va passer en cour martiale. Au mépris de toute vraisemblance, Cannon fouille dans les coffres-forts les mieux gardés de la défense militaire américaine. Devant un tel gâchis, il était temps d’arrêter la série.

Anecdotes :

  • Grosse erreur de continuité dans cet épisode : vers le milieu, Cannon voit sur la porte du docteur Danvers l’inscription « Projet Achille ». Plus tard, quand Ben Grovner mentionne ce projet, Cannon tombe des nues et n’en a jamais entendu parler.

  • William Conrad reprendra le rôle dans le téléfilm  Le retour de Frank Cannon en 1980 (jamais édité en DVD). L’année d’après, il incarne Nero Wolfe dans les 14 épisodes de L’homme à l’orchidée d’après l’œuvre de Rex Stout. La série est annulée au bout d’une saison, alors que le personnage est populaire, les romans ayant été adaptés deux fois au cinéma et dans d’autres tentatives télévisées. Conrad termine sa carrière avec La loi est la loi (Jake and the fatman) qui dure cinq saisons comme Cannon de 1987 à 1992. Il meurt d’une crise cardiaque en 1994.

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)