Saison 2 1. Dans les griffes du chat (Catspaw) 2. Guerre, amour et compagnon (Metamorphosis) 3. Un enfant doit mourir (Friday's Child) 4. Pauvre Apollon (Who Mourns for Adonais?) 6. La Machine infernale (The Doomsday Machine) 7. Un loup dans la bergerie (Wolf in the Fold) 8. Le Korrigan (The Changeling) 11. Les Années noires (The Deadly Years) 13. Tribulations (The Trouble with Tribbles)
14. Sur les chemins de Rome (Bread and Circuses) 15. Un tour à Babel (Journey to Babel) 16. Guerre et Magie (A Private Little War) 17. Les Enchères de Triskelion (The Gamesters of Triskelion) 19. Amibe (The Immunity Syndrome) 20. Une partie des actions (A Piece of the Action) 21. Tu n'es que poussière (By Any Other Name) 22. Retour sur soi-même (Return to Tomorrow) 23. Fraternitaire (Patterns of Force) 24. Unité multitronique (The Ultimate Computer) 25. Nous, le peuple (The Omega Glory) 26. Mission : Terre (Assignment: Earth)
1. DANS LES GRIFFES DU CHAT Date de diffusion : 27 octobre 1967 Auteur : Robert Bloch Réalisateur : Joseph Pevney Résumé : Alors que l'équipage explore la planète Pyris VII, une patrouille disparaît. Partis à sa recherche, Kirk, McCoy et M. Spock découvrent le château d'un Sorcier, Korob. Celui-ci a changé ses prisonniers en zombies ! Son familier est en apparence un chat, mais celui-ci est en réalité la belle Sylvia. Celle-ci confie à Kirk qu'elle et Korob sont une avant-garde venue d'une autre galaxie. Kirk va tenter de séduire Sylvia, afin de découvrir le secret du pouvoir de Korob, qui n'est qu'illusion. Critique : L'épisode constitue un spécial Halloween, un passage obligé pour de nombreuses séries américaines, à commencer par celles relevant du Fantastique, comme MillenniuM ou Buffy contre les Vampires. Toutefois, l'événement résulte nettement plus singulier concernant la pure Science-fiction, en particulier quand l'action se situe à des années lumières de la Terre ! C'est dans ce côté insolite que réside le plus grand attrait de l'opus : sa rencontre insolite entre les deux grandes familles de l'Imaginaire. Cela se ressent particulièrement durant le premier quart d'heure, le récit sachant nous faire vivre l'effarement du trio vedette face à ce qui relève, littéralement d'un autre univers. Le surjeu des comédiens et les effets musicaux participent pleinement à l'amusement, ainsi que tout le bric-à-brac paroxystique réuni à cette occasion, digne du train fantôme de Disneyland. Malheureusement tout se gâte ensuite, la confrontation entre Kirk et ses deux adversaires se montrant aussi figée que bavarde, voire déclamatoire en Diable. Si Theodore Marcuse sait apporter un brin de fantaisie à Korob, on reste loin de l'excellent Comte Manzeppi de Victor Buono dans Les Mystères de l'Ouest. L'épisode souffre aussi du manque de moyens de la production aussi bien pour les décors que pour les effets spéciaux. Le chat géant furibard fait est à peu près aussi effrayant que ses équivalents fourmis chez le Saint (Le Rocher du Dragon) ou rat chez les New Avengers (Le Monstres des Égouts). Mais le pire reste de le portrait de Sylvia, cruelle, infatuée et soumise à ses sens. Quand elle proclame « je suis toutes les femmes », on touche là cette misogynie se faisant parfois jour chez Roddenberry. On préfère l'apparition positive du russe Chekov (après le Illya Kuryakin des Agents très spéciaux), même s'il se voit handicapé par une perruque ridicule. Anecdotes :
2. GUERRE, AMOUR ET COMPAGNON Date de diffusion : 10 novembre 1967 Auteur : Gene L. Coon Réalisateur : Ralph Senensky Résumé : Nancy Hedford, Ambassadrice de la Fédération, a été infectée par un virus mortel alorsqu'elle menait une mission cruciale. McCoy, Kirk et Spock la ramènent à l'Enterpise à bord du Gallilée. La navette est déviée por une mystérieuse énergie. Arrivés sur un planétoïde, ils ont la surprise d'y découvrir Zefram Cochrane, inventeur de la propulsion stellaire disparu depuis 150 ans. Le mystérieux Compagnon le maintient en vie et a fait venir d'autres humains pour lui tenir compagnie. Kirk va devoir convaincre le Compagnon de les laisser repartir, alors même que l'Ambassadrice est en train de mourir. Critique : L'épisode est typique du style Star Trek, où la résolution d'une crise passe moins par un affrontement manichéen que par la compréhension et la concorde mutuelles, entre espèces pourtant très éloignées au départ. L'équation du problème se voit efficacement mise en scène, la situation se dévoilant progressivement, à l'unisson entre Kirk et le spectateur. Quelques facilités scénaristiques s'avèrent nécessaires pour y parvenir, mais cela demeure périphérique. Le scénario sait alterner ses effets, entre les différentes tactiques mises en œuvre par Kirk (de la force jusqu'à la l'ouverture à l'autre) mais aussi les différents points de vue et objectifs entre le médecin, le scientifique et le Capitaine. Le tout prend place dans un décor certes évident, mais aussi parvenant à dégager un vrai exotisme, avec un design au bout goût de Pulps de l'Age d'Or. Elinor Donahue se révèle aussi très expressive dans les émotions de l'Ambassadrice, avant et après la fusion avec l'entité. Le vrai point fort du récit reste la modernité de son discours sur la question de genre, puisque, de manière très surprenante au sein d'un Network des années 60, il dissocie la féminité de tous attributs physiques chez le Compagnon. Le genre devient une affinité, un état d'esprit non plus lié à un corps. Toutefois cette réflexion, en plus de considérations sur l'immoralité, reste bien menée par des hommes. Car si l'entité formée par la fusion de l'Ambassadrice et du Compagnon se révèle le moteur de la résolution de la crise, l'Ambassadrice elle-même demeure lestée de tous les clichés féminins si fréquents dans Star Trek : émotionnelle, capricieuse, n'intervenant en rien sur l'action. L'opus s'affirme donc bien caractéristique de la série : en clair progrès sur les productions de son époque, mais avec une marge de progression encore réelle. On regrettera aussi un final n'échappant pas à une certaine mièvrerie. Anecdotes :
3. UN ENFANT DOIT MOURIR Date de diffusion : 01 décembre 1967 Auteur : D.C. Fontana Réalisateur : Joseph Pevney Résumé : La Fédération et l'Empire klingon sont en compétition pour obtenir l'accès aux mines de Capella IV. Le peule guerrier local est divisé, et le leader de la faction pro klingonne assassine le dirigeant. Kirk, Spock et McCoy s'enfuient avec la veuve, Eileen, sur le point d'accoucher. McCoy doit mener l’accouchement dans des conditions difficiles, alors même que la future mère, guerrier dans l’âme, se désintéresse de l'enfant. L'Enterprise doit les laisser sur place faisant face à une attaque klingonne. Eileen parvient à abattre l'usurpateur et, devenue régente, s'allie à la Fédération. Critique : L'épisode a la bonne idée de mettre le focus sur McCoy, sur ses compétences quand il doit œuvrer dépourvu de son appareillage sophistique, mais aussi, et surtout, sur son humanité toujours à fleur de peau derrière son pittoresque. Un bel appel à la compassion, sur un monde où règne la loi des plus forts. Spock et Kirk ne sont pas sacrifiés pour autant, le côté boy scout de leur équipée et de leurs arcs improvisés se montrant volontiers distrayant, tandis que les échanges de piques amicales crépitent comme aux meilleurs moments de la série. C'est pourtant la formidable Julie Newmar qui rafle la mise, crevant l'écran en authentique proto Lucy Lawless. Après les questions de genre de l'opus précédent, ce portrait guerrière permet à la série de réaffirmer sa modernité, D.C. Fontana ayant à cœur de dépeindre une femme ne désirant pas d'enfant, sans être fustigée pour autant. Un cas assez unique dans les Années 60, même avec le happy ending de rigueur. L'usurpateur se montre également moins manichéen que ce l'on pourrait craindre, sa cruauté n'allant pas sans un certain code d'honneur, à l'image des Klingons eux-mêmes. L'épisode aurait d'ailleurs gagné à se centrer sur la société de Callista IV, l'introduction des Klingons (imposée à Fontana) conduisant à une multiplication de combats dont on ressent trop qu'ils sont simplement là pour épater la galerie. Il en va de même pour tout le récit secondaire autour de l'Enterprise : Scotty a son quart d'heure de gloire mais les va-et-vient entre les deux histoires s'avèrent pénibles. Au moins les tribulations de nos héros prennent-elles place dans la magnifique localisation de Vasquez Rocks, où furent également tournées les scènes de désert de Cauchemar, l'épisode onirique de Buffy contre les Vampires. Ces scènes en extérieur apportent beaucoup à l'épisode, profitons-en, car il n'en sera plus guère question en saison 3. Il faut pour cela parvenir à faire abstraction des tenues guerrières en fausse fourrures et bariolées de bas en haut avec un résultat résultat pour le moins improbable. Certes, on pourra questionner la cohérence de l'action de l'Entreprise vis-à-vis de la Directive première, mais à ce moment de la série on a bien compris que, tout en étant farouchement loyal à Starfleet, Kirk reste un rebelle dans l'âme. Il ne sera jamais un premier de la classe propret comme Picard. Anecdotes :
4. PAUVRE APOLLON Date de diffusion : 22 septembre 1967 Auteur : Gilbert Ralston Réalisateur : Marc Daniels Résumé : Alors que l'Enterprise croise à proximité de Pollux IV, une immense main verte se matérialise et immobilise le vaisseau. Elle est la manifestation d'une entité toute puissante résidant sur la planète et qui affirme être l'Apollon du Panthéon grec. Nostalgique de l'adoration des mortels, il souhaite que l'équipage demeure à tout jamais sur son monde, afin de lui rendre un culte. Apollon va tomber amoureux du Lt. Carolyn Palamas, au grand dam de Scotty. Critique : Pour les amateurs de Science-fiction (et de Stargate SG-1), l'opus va présenter un aspect quasi historique, car son thème se renoue avec la grande tradition des Extra-terrestres s'étant jadis fait passer pour des divinités, durant l'Antiquité. Or ce que l'on a pu nommer « la théorie des Anciens Astronautes » s'est précisément forgée durant les années 60. Un livre clef pour cette mouvance va d'ailleurs être publié peu de temps après la diffusion de l'épisode, le Présence des extraterrestres d'Erich von Däniken, mais des auteurs comme Robert Charroux avaient lancé le mouvement dès le début de la décennie. Par les multiples allusions à ces (Aliens) théories, via les déclarations d'Apollon ou les dialogues entre Kirk et McCoy, l'épisode illustre la diffusion d'idées devenues grand public. Cet aspect nous vaut une conclusion agréablement mélancolique de la part de Kirk, mais permet aussi à Who Mourns for Adonais? d'opus précédents à l'histoire en soi très similaire (Charlie X, Le Chevalier de Dalos). En effet, si Apollon se montre impéreiux et infantile, il demeure sincère dans son amour pour l'humanité et pour la belle Carolyn. L'histoire veille d'ailleurs à ce qu'il ne tue en définitive personne, malgré son divin courroux. A cette occasion, la série s'offre quelques-unes de ses effets spéciaux les plus spectaculaires, dont l'effet particulièrement réussi de la main gigantesque menaçant l'Enterprise. Costumes et décors s'avèrent plaisants, notamment le robe si Star Trek de Carolyn. Malheureusement l'histoire peine à trouver un second souffle une fois le panorama posé et devinent tristement répétitive, entre allers-et-retours d'Apollon, crise de colère, dialogue énamouré avec Carolyn et commentaires de la situation entre Kirk et McCoy. Jaloux, Scotty devient le malheureux symbole de la répétitivité de ce cycle, avec ces puériles attaques contre Apollon, vite irritantes. Les amateurs de Mythologie regretteront un Apollon trop générique, mais aussi proche de Zeus par ses pouvoirs électriques, lui qui fut la fascinante expression des idéaux de la Grèce antique. On appréciera qu'avec Carolyn, la série nous montre enfin une femme capable de faire passer son devoir avant ses sentiments et qu'Uhura joue u vrai rôle dans la résolution de l'affaire. De quoi atténuer l'effet désastreux du dialogue initial montrant Kirk et McCoy estimant qu'il va de soi que Carolyn quittera Starfleet après son mariage, pour s'occuper de son foyer. Anecdotes :
Date de diffusion : 15 septembre 1967 Auteur : Theodore Sturgeon Réalisateur : Joseph Pevney Résumé : Alors que son comportement est devenu erratique, M. Spock révèle qu'il doit se rendre rapidement sur Vulcain. Il est en effet entré dans la phase du Pon Farr, un bouleversement hormonal conduisant les Vulcains à s'accoupler, sous peine de mourir. Quitte à désobéir à l'Amirauté, Kirk met le cap sur Vulcain. Lui et McCoy vont servir de témoins à Spock et ils rencontrent celle qui est sa promise depuis l'enfance, T'Ping. Mais celle-ci, comme elle en a le droit, exige qu'un champion combatte Spock. Elle choisit alors Kirk. Critique : Amok Time apparaît comme un épisode clef de la série originelle, car c'est à cette occasion que Vulcain entre pleinement dans l'univers Star Trek. On est ravi que la série originelle ait eu l'idée d'un épisode dédié à l'un des mondes emblématiques, et le seul vrai regret qu'ils suscite reste l'absence de son équivalent pour la Terre en tant que siège de la Fédération Unie des Planètes, les trois épisodes terrestres (Tomorrow is Yesterday, The City on the Edge of Forever et Assignment : Earth) se déroulant à d'autres époques. En un seul opus, la visite de Vulcain s'avère évidemment incomplète mais donne un vrai panorama de ce monde, bénéficiant visiblement d'un effort budgétaire de la part de la production (décors, costumes et maquillages). Judicieusement, mais de manière étonnamment moderne et explicite pour le NBC des années 60, Théodore Sturgeon opte pour la sexualité comme guide de notre découverte de la civilisation vulcaine. On sait en sociologie à quel point ces rituels dépeignent une société et l'auteur a le grand mérite de prendre le spectateur a contre-pied. En effet on aurait pu s'attendre à une sexualité vulcaine guidée par la logique du contrôle des naissances, alors que c'est tout le contraire qui se produit. Par l’irruption chaotique du Pon Faar , Sturgeon intègre un versant négatif au choix philosophiques et à la voie civilisationnelle qu'ont pris les Vulcains. Ainsi il leur apporte une cohérence et une vraisemblance supplémentaires, car rien n'est jamais sans rétraction, sur Vulcain comme sur Terre. Le choix là aussi surprenant (et à contre-courant de ce que nous a souvent montré la série) d'une matriarchie séduit également, d'autant que cela nous vaut des personnages féminins plus forts qu'à l'accoutumée, à commencer par la dirigeante T'Pau, jouée avec beaucoup de présence par la vétérane Celia Lovsky (Soylent Green). T'Pring, incarnée avec la délicieusement exotique Arlene Martel, manifeste à sa manière une sacrée personnalité, même si elle retombe davantage dans les canons de la série. L'épisode s'offre également un beau morceau de bravoure avec le duel entre Spock et Kirk, certainement l'un des combats les plus spectaculaires de la série, avec une remarquable dissimulation des cascadeurs (on est loin de Chapeau Melon). Que l'émotion suscitée par l'apparente mort de Kirk ait libéré Spock du Pon Farr susciterait sans doute bien des fanfictions de nos jours ! Amok Time demeure l'un des opus les plus mémorables de Star Trek, porté par un Léonard Nimoy au sommet de son art. Anecdotes :
6. LA MACHINE INFERNALE Date de diffusion : 20 octobre 1967 Auteur : Norman Spinrad Réalisateur : Marc Daniels Résumé : L'Enterprise reçoit un message de détresse en provenance du Constellation, autre vaisseau de classe Constitution déployé par Starfleet. Le Constellation est à la dérive dans un secteur galactique où tous les systèmes solaires ont été anéantis. Le Capitaine Decker est le seul à bord. En état de choc il explique que le Constellation s'est en vain opposé à un gigantesque vaisseau destructeur de mondes, qui a tué tout l'équipage. Alors que Kirk et Scotty sont restés à bord du Constellation, Decker prend le commandement de l'Enterprise et repart à l'assaut de la machine infernale. Celle-ci se dirige vers des planètes habitées. Critique : L'épisode tomba à point pour nous rappeler que, si Star Trek a renouvelé le Space opéra tout en s'efforçant de s'ouvrir à d'autres familles de l'univers foisonnant qu'est la Science-fiction, la série excelle néanmoins dans le champ classique des affrontements spatiaux. Dès sa mise en place concise et efficace jusqu'à son final épique, cette authentique partie d'échecs (certes à trois joueurs) développe un suspense constant, ponctué de rebondissements parfaitement minutés. Presque la même échelle que pour Vulcain lors de l'opus précédent, l'opus reste aussi l'occasion de concrétiser la notion de Starfleet au sein de la série, jusqu'ici essentiellement évoquée à travers dialogues et rencontres, mais sans l'épreuve du feu. On apprécie que l'aura de mystère du Dévoreur de Mondes demeure inentamée, ce qui n’empêche pas le récit de se développer en parabole des périls d’une arme absolue comme l'est la dissuasion nucléaire, ou de se profiler en adaptation spatiale du mythe de Moby Dick et d'Achab. Ce grand spectacle constitue aussi, à notre sens, l'une des rares fois où la remastérisation des effets spéciaux du programme vaut réellement le coup, tant l'on préfère de coutume l'artisanat de naguère aux sempiternelles images de synthèse. Mais le brasier interne de la machine gagne ici en effroi, c'est indéniable. La narration n'est en rien représentative des œuvres les plus fameuses de Spinrad, tant pis. Fort heureusement cette bataille homérique ne laisse pas de côté son aspect humain, bien au contraire. Le Capitaine Kirk se révèle tel qu'en lui-même, la sauvegarde de son équipage et de son vaisseau primant toujours sur les alinéas et codicilles du règlement de Starfleet, ses successeurs dans les séries dérivée s 'avéreront davantage dans le moule. La victoire va exiger de Scotty plusieurs de ses miracles coutumiers. A l'instar de Kirk, le public n'en attendait pas moins de lui. L'épisode forme le plus beau des hommages à celui qui forme bel et bien l'arme ultime de l'Enterprise, Mais le grand protagoniste de l'épisode demeure le capitaine abandonné Matt Decker. L'interprétation hallucinée et bouleversante de William Windom fait de lui l'une des rencontres les plus poignantes que nous aura proposé la série, avec cet homme brisé, que n'animent plus que la soif de vengeance, et la haine, jusqu'à la déraison. A travers lui, le récit à l'habileté de nous montrer ce qui serait sinon inenvisageable : un Kirk ayant échoué, ou son alter ego, avec un impact dévastateur. Les scènes où sa misère morale s'opposent à la froideur logique de M. Spock, ou l'émouvante coda de son sacrifice le révélant à l'unisson de Kirk concernant l'honneur et la responsabilité d'un capitaine constituent autant de moments forts. Le souvenir de Decker poursuivra longtemps le spectateur, c'est à juste titre quen William Windom fut toujours l'un des invités les plus honorés des conventions Star Trek. Anecdotes :
7. UN LOUP DANS LA BERGERIE Date de diffusion : 22 décembre 1967 Auteur : Robert Bloch Réalisateur : Joseph Pevney Résumé : Lors d'un accident, Scotty est blessé à la tête. Kirk et McCoy l'emmènent alors sur Argelius II, planète dédiée au plaisir, afin qu'il y prenne du repos. Mais une résidente, puis une membre de l'équipage sont assassinés et à chaque fois Scotty fait figure de suspect, alors même qu'il souffre de troubles de mémoire. Hengist, chef de la police locale, veut le faire arrêter, mais le dirigeant de la planète fait appel aux dons de divination de son épouse, Sybo. Or elle aussi est tuée et tout accuse Scotty. Kirk et McCoy vont mener l'enquête, afin de sauver leur ami. Critique : Avec sa succession de meurtres, son Esprit diabolique (au sens propre !), son orientalisme d'opérette et sa danse du ventre à la Du miel pour le prince, Un loup dans la bergerie aura comme une agréable saveur de déjà-vu pour les amateurs de Chapeau Melon (saison 4). Il en ira pareillement pour ceux des X-Files, puisque cette entité invisible, sautant d'hôte en hôte et se nourrissant d'effroi n'est pas sans évoquer sa cousine de Peur bleue, épisode férocement décalé de la saison 7. Mais l'atout premier demeure bien d'être le plus personnel des trois écrits par Robert Bloch, à l'occasion de son ultime participation à la série. En effet on y retrouve plusieurs de ses thèmes favoris, comme Jack l’Éventreur (Yours Truly, Jack the Ripper, 1943) ou Sade (The Skull of the Marquis de Sade, 1945). Qu'une planète dédiée au plaisir ait développé un système d'exécution par torture lente évoque clairement le Divin Marquis, la cécité du Network se montre parfois étonnante. Mentor de l'écrivain Lovecraft est aussi de la partie, puisque la nature de l'entité résulte ambivalente, entre Science-fiction (alien) et Fantastique (démon), à l'image des plus fameuses créations du Maître de Providence. En définitive l'opus apporte une nouvelle corde à l'arc de Star trek, avec son mélange alors original de Space Opéra et de récit d'épouvante. La formule fonctionne de manière convaincante, avec une énigme policière sérieusement menée et prenante, sachant intégrer des moments effrayants et d'autres relevant purement de la Science-fiction (l'Enterprise, les psycho-détecteurs). On se laisse prendre au jeu, d'autant que les artistes invités du jour sont excellents. Certaines faiblesses se font néanmoins jour, avec quelques facilités scénaristiques : Sulu drogué parvenant néanmoins à diriger l'Enterprise, amnésies de Scotty au minutage jamais réellement explicité, etc. Le final rigolard semble également assez anti-climatique vis-à-vis de tout ce qui l'a précédé. . Anecdotes :
8. LE KORRIGAN Date de diffusion : 29 septembre 1967 Auteur : John Meredyth Lucas Réalisateur : Marc Daniels Résumé : L'Enterprise enquête sur la mort de l'entière population d'un système solaire. L'équipage va faire face à Nomad, ancienne sonde d'exploration spatiale terrienne. L'engin a fusionné avec un équivalent extra-terrestre, chargé d'analyser des mondes stériles. Il considère désormais que sa mission est d'éradiquer toute vie jugée imparfaite sur les différentes planètes qu'il croise, grâce à une radiation mortelle qu'il diffuse. Il épargne temporairement l'équipage de l'Enterprise, car il confond Kirk avec son créateur. Critique : Alors qu'en saison 1, Les derniers tyrans affirmait ses qualités propres vis-à-vis de Star Trek II : La Colère de Khan, Le Korrigan va davantage apparaître comme un simple premier jet pour Star Trek I, le film. Certes cette histoire comporte suffisamment de péripéties pour se suivre sans déplaisir ni ennui, d'autant qu'elle s'inscrit plaisamment dans la grande méfiance des Années 60 envers ordinateurs et automation, un inépuisable sujet. On apprécie également le design de l'engin ainsi que son évidemment déplacement via un marionnettiste, de l'artisanat délicieusement suranné. On ne se lasse pas également de ces scènes quelque peu surréalistes où Kirk discute avec un ordinateur et parvient à le convaincre de mourir. On y avait déjà eu droit la saison dernière, avec Le Retour des Archons, et ce sera de nouveau le cas lors d'Unité multitronique. De quoi regretter qu'Asimov n'ait jamais écrit pour cette série qu'il appréciait tant. Mais trop de maladresses s'avèrent présentes pour que l'histoire n'en pâtisse pas. Ainsi M. Spock effectue la fusion mentale avec ce qui reste une machine, alors même que le fonctionnement d 'une intelligence artificielle diffère fondamentalement d'une vivante. A contrario, mais d'une manière aussi peu satisfaisante, l'effacement de la mémoire d'Uhura fonctionne comme celle d'un ordinateur, on se croirait dans les derniers instants d'HAL 9000. Reste que la référence au Swahili est sympathique, de même que le surcroît de temps à l'image pour Nichelle Nichols. La mort, puis la résurrection de Scotty apporte un sensationnalisme passablement gratuit et sans conséquences. Le processus de création de Nomad, comme l'acquisition de sa mission et de ses pouvoirs, demeurent trop flous pour qu'il puisse prendre substance. Par ailleurs on ne comprend pas très bien comment Nomad peut ne pas reconnaître les Humains en tant qu'espèce, tout en reconnaissant en Kirk son créateur. Un épisode distrayant, mais guère mémorable. Anecdotes :
Date de diffusion : 13 octobre 1967 Auteur : Max Ehrlich et Gene L.Coon Réalisateur : Joseph Pevney Résumé : La planète Gamma Trianguli VI semblait paradisiaque, mais l'équipe d'exploration dirigée par Kirk ne cesse de tomber dans des traquenards mortels : dards empoisonnés projetés par des plantes, chutes de rochers, éclairs. Toute l'énergie de l'Enterprise est mystérieusement drainée, rendant le retour par téléportation impossible. Les habitants sont pacifiques mais adorent le Dieu Serpent Vaal, à qui ils font des offrandes quotidiennes de fruits. Kirk comprend que Vaal est un ordinateur et qu'il tente de détruire ce qu'il considère être des envahisseurs de son petit paradis. Critique : La Pomme repose sur une nouvelle histoire d'ordinateur hostile, ce qui survient sans doute trop vite après la rencontre mouvementée avec Nomad. Le Dieu Serpent Vaal (et non pas Ba'al, pour les amateurs de Stargate SG-1) se montre encore plus manichéen que son prédécesseur, tandis que l'historique de son origine devient, non plus floue, mais carrément inexistante. La narration ne nous révèle jamais comment la population de la planète a pu parvenir à cette situation et ne semble jamais s'en soucier non plus. Par contre, contrairement à Nomad, James T. Kirk n'a cette fois recours à une conversation mortifère avec l'ordinateur. Non, dans une action digne de l’inénarrable Zapp Brannigan, de l'Ordre Uni des Planètes (mais surtout de Futurama), il éradique la machine par bombardement orbital ! Un acte de guerre totale sans doute courant dans l'univers martial d'un Warhammer 40 000, mais qui, dans celui de Star Trek, constitue sans doute le viol le plus éclatant de la Première Directive jamais provoqué par Kirk, ce qui n'est pas peu dire. D'habitude on aime bien la personnalité d'électron libre de Kirk, mais là, comment dire, c'est un peu beaucoup. Au moins la « péripétie » nous vaut-elle une intéressante discussion entre Spock et McCoy, soit la scène la plus forte de tout l'opus. Par ce qu'à part cela, le récit se contente de dérouler paresseusement l'allégorie du Serpent dans le Jardin d’Éden, tout montrant un panorama singulièrement naïf l'état de nature. Aucune analyse de cette société particulière n'est réellement tentée. Rien de bien construit ne se déroule non plus, La Pomme fait d'ailleurs songer aux plus faibles opus de Chapeau Melon, où la succession de morts choquantes (ici de Pulls rouges) tient lieu de seule ossature de l'histoire. Le chef décorateur Peter Jefferies ne peut faire de miracle pour Vaal, mais il parvient à susciter une réelle impression de jardin luxuriant et originel. Les créations de William Ware Theiss vont toujours aussi bien aux Dames, mais s'avèrent autrement plus kitch chez les Messieurs, surtout avec ces moumoutes décolorées. Au total un épisode très indigent, malgré le courage certain de jeunes comédiens pris au piège de rôles improbables. David Soul est méconnaissable. Anecdotes :
Date de diffusion : 06 octobre 1967 Auteur : Jerome Bixby Réalisateur : Marc Daniels Résumé : Quand un orage ionique perturbe le téléporteur, Kirk, McCoy, Scotty et Uhura sont échangés contre leur alter ego en provenance d'un Univers-miroir sombre et violent. Le tyrannique Empire Terrien y remplace la Fédération. L'Enterprise a pour mission d'asservir le paisible peuple des Halkans. Pendant que Scotty essaie de trouver le chemin du retour, Kirk découvre qu'il ne peut demeurer Capitaine qu'en parvenant à tuer ceux qui veulent prendre sa place. Leurs doubles négatifs vont tenter de s'emparer de l'Enterprise de notre univers. Critique : Épisode de la série parmi les plus populaires chez les Trekkies, mais aussi l'un des plus parodiés dans la culture populaire (l'anti-Spock et sa barbichette), Miroirs marque les retrouvailles réussies de Star Trek avec le thème inépuisable des univers parallèles, après le considérablement plus terne Les Jumeaux de l'Apocalypse. En soi le scénario demeure de facture classique : entrée dans un univers dystopique, puis sortie mouvementée, assez comme ceux que Sliders proposera à profusion par la suite. Mais Bixby va avoir la bonne idée de ne pas tant s’appesantir sur les causes de son Uchronie que sur ses savoureuses conséquences. Il s'agit en premier d'une fenêtre ouverte sur un Empire galactique totalement fou, cruel et paranoïaque, que sa propre démence et ses luttes intestines condamne à brève échéance, mais nous vaut des scènes souvent jouissives. On sent bien que le sujet pourrait encore être développé, ce que ne manqueront pas de faire productions et romans ultérieurs. On se surprend à songer à quoi pourrait ressembler une série Star Trek alternative dans un tel univers en folie, la saison 1 de Discovery apportera quelques réponses. Les quelques mots fatidiques dits par Kirk à l'Anti-Spock et provoquant la chute de l'Empire constitueront l'un des sommets de la carrière du hardi Capitaine, il faudra attendre des décennies pour découvrir l'équivalent avec le Docteur face à Harriet Jones, Premier Ministre, dans L'Invasion de Noël. Mais si Kirk demeure le moteur de l'action, l'opus a la bonne idée de laisser bien plus d'espace que d'ordinaire aux autres personnages. Il en va ainsi pour Scotty et surtout Uhura, en mode Badass comme la série nous l'aura, hélas, bien trop rarement présentée. C'est notamment le cas lors de la confrontation avec Marlena, excellemment interprétée par BarBara Luna. Mais c'est surtout avec les antis Sulu et Chekov que l'on s'amuse, caricaturant à l'envie les délectables Esprits diaboliques des Sixties, chacune de leur scènes est un régal : dialogues, postures et complots. Mais c'est l'anti-Spock (avec sa barbichette), qui demeure le clou du spectacle, avec un grand Léonard Nimoy et l'excellente idée que la logique demeure la logique, même dans un univers inversé et que celle-ci révèle l'absurdité de ce monde. Un formidable rebondissement. On pourra certes opposer que, dans l'absolu, dans un univers purement miroir, M. Spock devrait au contraire devenir l'essence même du Chaos, mais le choix de l'épisode apparaît nettement plus porteur. Quelques autres petites faiblesses sont à relever, même si elles n'entachent pas le vif plaisir que suscite le récit. Il est ainsi étonnant que deux mondes si différents aient fabriqué rigoureusement la même Enterprise, à quelques détails près, mais les contraintes budgétaires demeurent la règle d'un troisième univers, le nôtre. Évidemment Kirk séduit Marlena, à ce stade de la série on aura compris qu'il convient de parler des Tiberius Girls, à l'instar de Simon Templar ou James Bond. Quelques zones de flou demeurent dans le processus d'échanges de personnages : pourquoi les uniformes sont-ils aussi changés, comment s'effectue le retour des doubles au sein de l'Empire, etc. Les antithèses du groupe de Kirk sont clairement sacrifiées au reste du récit, se voyant promptement découvertes par M. Spcok (celui sans barbichette), mais le scénario a raison de ne pas se disperser. Tel quel, Miroirs compose bel et bien l'un des plus beaux et mémorables succès de Star Trek. Anecdotes :
11. LES ANNÉES NOIRES Date de diffusion : 08 décembre 1967 Auteur : David P. Darmon Réalisateur : Joseph Pevney Résumé : Des radiations émises par une comète font que les membres d'un expédition scientifique installée sur Gamma Hydra IV vieillissent à vue d’œil. Kirk, Spock, McCoy et Scotty sont contaminés à leur tour et vieillissent de trente ans par jour. Kirk perd de plus en plus la mémoire, ce qui le rend inapte au commandement. Son remplaçant, le Contre-Amiral Stocker, manque d'expérience. Sa décision de traverser la Zone Neutre afin de rallier au plus vite une base de la Starfleet va irriter les Romuliens, qui attaquent l'Enterprise. Le Dr. Janet Walace découvre que l'adrénaline est le remède. Guéri, Kirk parvient à duper les Romuliens, sauvant in extremis l'Enterprise. Critique : En dehors des Littératures de l'Imaginaire (Le Portrait de Dorian Gray, Le Seigneur des Anneaux, avec Bilbo rattrapant son retard d'âge une fois dépossédé de l'Anneau Unique), on reconnaîtra à Les années noires de se montrer précurseur. En effet, à l'instar d'épisodes de La Quatrième Dimension tels Longue vie, Walter Jameson ou La Reine du Nil, il est l'un des tous premiers à aborder le thème du vieillissement accéléré. Or celui-ci deviendra l'un des marronniers des séries relevant de la Science-fiction ou du fantastique, puisque, avec une grande variété de justifications, il en sera question dans dans X-Files, Supernatural, Fringe, Doctor Who, Dossiers brûlants, Merlin, etc. Par ailleurs l'opus rend un bel hommage aux maquilleurs de la série. Ceux-ci, tout comme les décorateurs et les costumiers, auront souvent rivalisé d'astuce afin de pallier la pauvreté des moyens alloués à la production. Ici beaucoup repose sur les maquillages de vieillissement et ils s’avèrent très réussis, bien davantage que ce que l'on peut trouver d'équivalent dans nombre de séries de l'époque. On pourrait même dire qu'ils ont bien vieilli. Le récit a également l'habileté de varier ses effets, les conséquences du vieillissement accéléré se traduisant de manière différente selon chacun des protagonistes. Le scénario accorde pour fois un bel espace aux personnages féminins, puisque l'Infirmière Chapel et le Dr. Janet Walace,contribuent puissamment à résoudre la crise (mais avec l'aide de Spock et Kirk, bien entendu). Un esprit chagrin (mais lucide) pourrait toutefois remarquer que les dames de l'équipage restent immunisées au phénomène, comme si altérer leur plastique était inenvisageable. Bien évidemment, Janet est une ancienne conquête de Kirk. Outre un certain manque de rythme, Les Années noires reste une histoire typique du suspens médical, devenant de ce fait dépourvu de toute réelle surprise ; Le remède est l'adrénaline, pourquoi pas, mais cela aurait pu être très bien autre chose. On éprouve comme un air de déjà vu, puisque l'opus ressemble beaucoup à La Lumière qui tue, mais aussi parce que la manœuvre dont Kirk se sert pour rouler les Romuliens est quasiment identique à celle qu'il employa lors de Fausses manœuvres. Anecdotes :
Date de diffusion : 03 novembre 1967 Auteur : Stephen Kandel et David Gerrold Réalisateur : Marc Daniels Résumé : Nouveau membre de l'équipage, le Lieutenant Norman surprend Kirk quand il s'empare de l'Enterprise, et plus encore quand il s'avère être un androïde ! Il met le cap sur une planète non répertoriée et entièrement peuplée d'androïdes, mâles et femelles... et d'un unique humain : Mudd ! Celui-ci a ourdi ce complot pour que l'Enterprise lui fasse quitter ce monde, où son vaisseau s'est écrasé. Mais les machines, qui jusque-là l'avaient fidèlement servi, se retournent contre lui, convoitant le vaisseau pour elles-mêmes. Kirk et Spock court-circuitent Norman en le confrontant à des notions absurdes et abandonnent Mudd sur la planète, en compagnie de 500 copies de son épouse acariâtre. Critique : Pour les amateurs de Science-fiction, l'épisode présentera l'intérêt d'être un marqueur des fortes évolutions que connaît alors le genre. Dans le cadre plus vaste de la Contre-culture, les Années 60 tardives voit l'irruption de la New Wave SF mettre fin à l'Age d'Or. Cette révolution entraîne de nombreuses nouveautés : représentation des minorités, contestations politiques, restructuration de la narration littéraire, etc. mais aussi une insertion nettement plus explicite de la sexualité au sein récits (Barbarella, 1968). Cela se traduit notamment par apparition de Robots sexués, alors que ceux-ci étaient jusqu'ici neutres, ou masculins (le genre neutre estt en fait masculin dans nos sociétés), comme le sont encore les très datés Cybernautes de Chapeau Melon, en 1965. En 1969, Isaac Asimov, grande figure de l'Age d 'Or, crée ses premiers Roborts féminins, dans la nouvelle Feminine Intuition. Star Trek se fait ici l'écho de ce mouvement, en devenant l'une des premières séries télévisées à laisser une place aux Gynoïdes, ces Androïdes féminins récemment apparus. Ceux-c_ achèveront de se populariser durant les Années 70, avec, notamment les Fembots de Super Jaimie, la fausse Sarah Jane dans The Android Invasion (Doctor Who), le roman essentiel que sera Les femmes de Stepford, ou encore le film Mondwest. Par la suite les Gynoïdes se sexualiseront encore davantage, Comme dans Austin Powers ou Buffy contre les Vampires. Joss Whedon ne laisse guère planer d’ambiguïté quant à la nature de la relation qu'entretient Spike avec le Buffybot, création de cet esprit si créatif et propice qu'est Warren Mears. Le mouvement se poursuit et verra enfin des figures féministes émerger dans les séries des années 2000 et 2010, comme Cameron dans Les Chroniques de Sarah Connor, ou Dolores Abernathy dans Westworld. Pour le grand public, Mudd restera avant tout une plaisante comédie, un rien suranné. L'épisode compte en effet parmi les trois de Star Trek intégralement conçus comme humoristiques. Avec Tribulations et Une partie des actions. De fait la tonalité n'est plus la même que dans Trois Femmes dans un vaisseau, la mélancolie apportées par les femmes « convoyées » par Mudd a disparu au profit de la bonne humeur. Mudd lui-même résulte désormais nettement moins menaçant, relevant clairement de l'opérette. Les trucages à base de jumeaux et jumelles ont un charmant côté artisanal. La clef du succès de Mudd, comme d'ailleurs des deux autres opus comiques, réside toutefois dans la faculté de la série à se moquer de ses héros. Il en va ainsi des passages où Kirk et Spock adoptent un comportement absurde afin perturber les Androïdes. Mais le ton devient plus décapant encore en observant des réactions parfois étonnantes face à ce monde si particulier : Scotty enthousiasmé par ce prodige d'ingénierie, Uhura comme troublée par un rêve de jeunesse éternelle (toujours le ton Roddenberry concernant les femmes), ou encore Chekov manifestement stimulé par le charme de Gynoïdes. Le retournement de situation voyant les machines juger l'Humanité à l'aune de Mudd est également bien trouvé, de même que la fin en forme de gag. On s'amuse beaucoup durant cet épisode, malgré un certain sexisme, mais aussi quelques facilités scénaristiques, comme la disparition inexpliqué' des 400 membres de l'équipage. A croire que les officiers étaient seuls à bord. Le fait que faire disjoncter le seul Norman suffise à faire de même pour tous les autres demeure une facilité scénaristique classique, mais néanmoins embarrassante. Le scénario n’explique non plus jamais pourquoi une société à la technologie aussi avancée s'avère incapable de construire un vaisseau spatial. Anecdotes :
13. TRIBULATIONS Date de diffusion : 29 décembre 1967 Auteur : David Gerrold Réalisateur : Joseph Pevney Résumé : Kirk est irrité quand l'administrateur de la station spatiale K-7 fait appel à l'Enterprise pour veiller sur une cargaison de semences. Le capitaine accepte néanmoins quand un vaisseau klingon y fait escale, pour y prendre du repos. Une tension s'installe entre les deux équipages, d'autant que l'alcool coule à flots. Un négociant offre un Tribule à Uhura, une charmante et inoffensive petite boule de poils. Mais les Tribules se multiplient exponentiellement et la multitude infeste l'Enterprise comme la station. Les Tribules sont sur le point de dévorer les Semences que Kirk a promis de protéger. L'honneur du Capitaine est en péril. Critique : D'autres épisodes ont sans doute pu être considérés comme meilleurs, mais Tribulations demeure certainement le plus populaire de la série originelle chez les Trekkies. L'un des rares opus purement humoristiques de Star Trek, le fait qu'il parodie à ce point les personnages, à commencer par Kirk, lui a également valu d'être remarqué en dehors du public habituel du programme. Un Billet enthousiaste du digne New York Times salua ainsi son ton original et comique. De fait Tribulations demeure souvent considéré comme le premier épisode décalé de l'histoire des séries télévisées, du moins à devenir aussi marquant (parce que l'on peut débattre à propos du Un monde à soi de La Quatrième dimension). Un exploit d'autant plus notable qu'il faut dire que le Space Opéra avait été jusqu'ici un genre relevant le plus souvent d'un premier degré absolu. Mais, là comme ailleurs, les choses étaient en train de changer au royaume de la Science-fiction. Les Tribules eux-mêmes parodient joyeusement les monstres extraterrestres peuplant ce type de littérature, en jouant merveilleusement du contraste formé entre leur menace et leur côté mignon tout plein. Pour la toute première fois, les Klingons se voient également mobilisés au service de l'humour, la pittoresque bagarre de saloon et ses bordées d'insultes se substituant avec bonheur aux affrontements spatiaux. Au passage, Scotty fait merveille en dehors de sa salle des machines, ce qui ne lui arrive pas si souvent. Ridiculisé tout au long du récit, Kirk s'asseyant sur un Tribule comme sur un coussin péteur est à voir, de même que la mémorable scène de l'avalanche des charmantes bestioles. Shatner se plie à l'exercice avec un bonheur aussi évident que communicatif, de même que l'ensemble de la distribution, au service de dialogues souvent irrésistibles. Bien évidemment une issue tragique est épargnée aux Tribules, parachèvent le succès de cette pétillante comédie. Anecdotes :
14. SUR LES CHEMINS DE ROME Date de diffusion : 15 mars 1968 Auteur : Gene L. Coon et Gene Roddenberry Réalisateur : Ralph Senensky Résumé : A la recherche du Beagle, vaisseau de la fédération porté disparu, l'Enterprise aborde un monde dont la civilisation est très similaire à celle de l'Empire romain, mais avec un niveau technologique équivalent à celui du XXe siècle terrien. Kirk découvre que des dissidents, les Enfants du Soleil, s'opposent à la violence de cette société ayant conservé les cruels Jeux du Cirque pour distraire sa population. Il s'avère que le capitaine du Beagle est devenu le bras droit du dirigeant, après lui avoir vendu son propre équipage, comme esclaves et gladiateurs. Ce faisant, il a également violé la Directive première. Critique : Panem et circenses. Époque de changements, les Sixties se montrèrent volontiers irrévérencieuses envers des productions subitement ringardisées, dont le péplum à la Quo Vadis. Cette verve satirique a connu un immense succès à Broadway et au West End avec le Musical A Funny Thing Happened on the Way to the Forum (1962), ce qui a favorisé une mode également parodique à la télévision, des deux côtés de l'Atlantique. Les Avengers ont exploré Cette grandeur qu’était Rome en 1963 (avec la regrettée Honor Blackman dans le rôle de Cathy Gale). En 1965 le Docteur visitera une version rigolarde de la Rome de Néron dans The Romans et, en 1966, le Saint affrontera L’Homme qui aimait les lions. Un summum se verra atteint en 1969, avec le joyeusement délurée délurée Up Pompeii !. Avec Bread and Circuses, Star Trek se situe pleinement dans cette riche lignée, mais avec l'incongruité d'avoir à justifier la présence de l'Antique Rome au sein d'un récit de voyage spatial. Pour Doctor Who, il s'agissait d'un déplacement temporel, tandis que Simon Templar, Steed et Mrs gale étaient confrontés à la mégalomanie d'Esprits diaboliques. L'épisode solutionne ce problème de justification par le biais d'un déterminisme historique pour le moins fumeux. Un choix un tantinet frustrant et qui rend passablement prétentieuse la conclusion prédisant la chute de l'Empire. Sur le sujet, on pourra avantageusement lire la très belle Uchronie Roma Æterna (Robert Siverberg, 2003), décrivant un Empire romain devenu une puissance mondiale et perdurant deux millénaires. Telle quelle, sa fantaisie volontiers naïve fait que l'opus se laisse regarder sans déplaisir, ê^me s'il se contente le plus souvent d'entremêler les clichés du Péplum à ceux de la série originelle elle-même (énième conquête féminine pour Kirk, Directive première jetée aux orties, réemploi bon marché de costumes et décors sous l'excuse d'une Terre alternative, etc.). On notera toutefois que le traditionnel échange de piques entre McCoy et M. Spock s'avère plus acéré qu'à l'ordinaire, jusqu'à prendre des allures de séance d'analyse du Vulcain. Surtout, tout en justifiant son titre original, l’épisode parvient à se trouver un véritable sujet avec la critique caustique d'une télévision comparée au Jeux du Cirque. L'étrange lucarne s'y montre destinée à distraire le public à tout prix et à lui servir d'exutoire, y compris avec les émotions fortes de ces moments particuliers de télé réalité que sont les exécutions et supplices. Ulcéré par la perspective alors quasi certaine de l'annulation de sa série, Roddenberry se lâche véritable dans cette charge acide allant étonnamment loin. Applaudissements et sifflements enregistrés, course à l'audience, satire des impitoyables relations de travail au sein de l'industrie télévisuelle... Rien n'échappe à ce pamphlet étonnant de modernité, prouvant une nouvelle fois comment le couvert de la Science-fiction permit de contourner la censure des diffuseurs. Anecdotes :
15. UN TOUR À BABEL Date de diffusion : 17 novembre 1967 Auteur : D.C. Fontana Réalisateur : Joseph Pevney Résumé : Une importante conférence diplomatique va se dérouler sur la planète neutre Babel, à propos de l'intégration d'un nouveau monde au sein de la Fédération, Coridan. L'Enterprise assure le transport de plusieurs délégations dont la vulcaine. Celle-ci comprend les parents de Spock : l'Ambassadeur Sarek et son épouse humaine Amanda. Les retrouvailles entre père et fils sont glaciales, car ils se sont brouillés quand Spock a décidé d'intégrer Starfleet. Les discussions entre délégués s'avèrent très tendues et tout accuse Sarek quand l'envoyé des Tellarites est retrouvé assassiné. Sarek souffre également de graves problèmes de santé, comme le découvre McCoy. Seul Spock peut le sauver. Critique : On pourra reprocher à l'épisode d'aborder des thèmes très divers (conflit famille, diplomatie, whodunit, bataille spatiale, suspense médical), ainsi qu'une intrigue riche en rebondissements, ce qui laisse parfois l'impression d'un passage en revue accéléré, qui aurait mérité davantage de développements. Mais il demeure très agréablement dense, sans jamais donner l'impression de se disperser. On se situe en territoire agréablement connu, puisque cette histoire de sabotage de conférence internationale, avec intervention de félons de service comme agents de l'Opposition, s'apparente par beaucoup d'aspects aux scénarios des séries d'espionnage peuplant les Sixties. Il suffit de remplacer les pays par des planètes et le tour est joué. L'amateur du genre sera comblé. Le récit précise également le contour de la Fédération Unie des Planètes, en l'élargissant à des peuples plaisamment pittoresques, mais aussi en donnant des informations quant à son mode de fonctionnement. Tout n'est pas rose au pays de l'Utopie, ce qui accroît le réalisme de l'univers de la série. L'opus a aussi la bonne idée de laisser une large place à l'étude du caractère de ses protagonistes. Cela vaut pour les différents diplomates rencontrés, mais aussi et surtout pour les parents du Spock. On apprend ainsi beaucoup sur la passé du bars droit de Kirk tout en faisant connaissance de Sarek et Amanda appelés à revenir ultérieurement dans la franchise. Mark Lenard recycle avec beaucoup de talent son rôle de Rémulien tenu la saison précédente tandis que sa légère ressemblance avec Nimoy facilite les choses. Il compose avec une indéniable présence la figure de Sarek, parfaite incarnation du pur Vulcain, à la fois logique et orgueilleux de l'être. Par contraste, on mesure la précieuse spécificité de M. Spock ! On peut admirer Sarek il s'avère difficile de l'aimer. On apprécie beaucoup qu'Amanda ne lui soit pas sacrifiée. Bien au contraire, avec une grâce souriant elle s'impose comme une femme de caractère mais aussi la vraie diplomate du couple, ne renonçant jamais à réunifier sa famille. On ne saura jamais assez gré à D.C. Fontana d'avoir incorporé des personnages féminins forts dans Star Trek, alors que ce n'était pas le point fort de Gene Roddenberry, tant s'en faut. Le trio vulcain est magnifiquement interprété, au sein d'un épisode contribuant presque autant à placer ce monde au cœur de la mythologie de la série que ne le fit Le Mal du pays, cette saison. Le dernier mot (enfin !) laissé à McCoy face à M. Spock est une petite merveille, on en est tellement heureux pour lui ! Anecdotes :
16. GUERRE ET MAGIE Date de diffusion : 02 février 1968 Auteur : Gene Roddenberry et Jud Crucis Réalisateur : Marc Daniels Résumé : L'Enterprise aborde un monde primitif et paisible, déjà visité 13 ans plus tôt par Kirk. Celui-ci avait alors sympathisé avec le paisible Tyree. Il découvre que Tyree, devenu chef de sa tribu, doit faire face à une attaque de peuplades voisines, désormais armées de fusils. Soit une arme d'un niveau technique supérieur à ce que connaît la planète. En fait les mousquets ont été fournis par les Klingons, qui espèrent devenir les maîtres de fait de ce monde, à travers leurs vassaux. Kirk estme qu'il n'a pas d'autre choix que de fournir à son tour des armes, pour que le peuple de Tyree ne soit pas écrasé. Mais cela choque le pacifisme de McCoy. Critique : - Vous rappelez-vous les guerres du XXe siècle, en Asie ? Entre deux puissances géantes, comme les Klingons et nous. Aucune partie ne voulait se retirer. - Oui, je me rappelle. Le sang a coulé des années. Tout l'intérêt de l'épisode réside dans ce dialogue entre Kirlk et McCoy. Jusqu'à présent Star Trek s'était contenté de vagues allusions à la Guerre du Vietnam, alors qu'ici elle met carrément les pieds dans le plat. On se demande à quoi devait ressembler le script avant que cet aspect soit atténué par Roddenberry afin de le rendre diffusable par le Network, car même ainsi l'allégorie se montre particulièrement transparente. Il y a comme un goût de Quatrième Dimension dans ce conte moral, même si son approche ne se révèle pas tout à fait aussi subtile que chez Rod Serling. De fait il était logique que l'armistice imposé entre l'Empire Klingon et la Fédération en saison 1 (Les Arbitres du Cosmos) débouche sur Guerre froide similaire à la nôtre, où les deux puissances se mènent une compétition indirecte. Le récit tire un joli parti de cette situation, tout en montrant bien entendu le camp « occidental » sous un jour plus favorable que l'autre. La fin amère, soulignée par l'absence du joyeux indicatif traditionnel revête une force particulière/ Malheureusement la concrétisation de ce projet pacifiste ne va pas sans imperfections. Ainsi la coïncidence voulant que ce soit pile la tribu visitée par Kirk voici 13 ans qui soit visée par les Klingons est trop énorme pour ne pas confirmer que Star Trek est bien une série des Années 60. Par ailleurs le manque de moyens alloués à la production commence à vraiment se voir à l'écran, même si la série peut encore s'offrir des extérieurs, ce qui ne sera plus le cas en saison 3. Les tenues des natifs se montrent assez ridicules, mais le pompon revient au Mugato, plus fauché que kitsch. Au moins il nous vaut un clin d’œil amusant, puisqu'il n'est pas sans vaguement évoquer le monstre rencontré par dans Cauchemar à 20000 pieds. La Quatrième Dimension, encore et toujours. Le plus dommageable demeure personnage de Nona, épouse de Tyree prête à séduire et hypnotiser Kirk pour obtenir les armes les plus destructrices possibles. Femme fatale (y compris pour elle-même), elle agrège à peu près tous les clichés misogynes des personnages féminins de Roddenberry, tout en interférant avec la parabole mise en place. Anecdotes :
17. LES ENCHÈRES DE TRISKELION Date de diffusion : 05 janvier 1968 Auteur : Margaret Armen Réalisateur : Gene Nelson Résumé : Lors d'une téléportation, Kirk, Uhura et Chekov ne se matérialisent pas dans la destination prévue, mais sur la planète Triskelion. Ils ont été capturés par les Pourvoyeurs, des intelligences désincarnées toutes puissantes, et vont devoir participer aux combats de gladiateurs que ces dernières organisent pour leur distraction Kirk et ses amis doivent survivre au rude entraînement imposé par les Thralls, les subordonnés des pourvoyeurs. Mais le Capitaine parvient à séduire l'une des Thralls, la redoutable Shahna. Pendant ce temps, M.Spock remonte la piste conduisant aux Pourvoyeurs. Critique : L'épisode se centre sur des combats d'arène, peu de temps après Sur les chemins de Rome. Mais l'on change totalement d'environnement culturel, quittant le Péplum, pour aborder l'Heroic fantasy à Robert E. Howard et Edgar Rice Burroughs, avec son exaltation des musculatures (avant tout viriles) et son penchant pour les combats théâtralises. Tout le projet de l'épisode est là ; exoser James T. Kirk en digne continuateur de Conan et John Carter. Même le symbole du Triskell, donnant son nom à l'épisode et apparaissant sur le sol de l’arène renvoie au monde antique, tant apprécié par cette littérature. L'attirail quelque peu sadomasochiste (collier d'esclave, harnais en cuir, fouet...) fait même pencher le récit vers les romans très particuliers constituant les Chroniques de Gor, de John Norman, débutées en 1966. En soi l'idée d'un épisode à la Conan aurait pu s'envisager, avec les Pourvoyeurs se substituant aux Sorciers dégénérés typiques des tribulations du Cimmérien, d'autant que cela correspond aux postures viriles du Capitaine et que cela permet d'apporter de la diversité à la série. Malheureusement l'épisode n'a pas les moyens de ses ambitions. Ce type de littérature exige un minimum de souffle épique que la production, avec ses quelques costumes et décors, mais aussi le faible nombre de combattants (une poignée de comédiens) ne saurait apporter. Particulièrement centré sur Kirk, le scénario ne brille pas non plus par son originalité, avec son histoire de combats forcés et son recours à nombre de clichés de la série : énièmes aliens tous puissants, Kirk séduisant la demoiselle du jour, combats très chorégraphiés, etc. le message anti esclavage se voit largement contrecarré par le niveau de kitsch atteint. L'autre partie du scénario, à bord de l'Entreprise, fonctionne médiocrement. Ils s'avère étonnant, puis artificiel, de voir Scotty et McCoy s'acharner à contredire ainsi Spock. Les acteurs invités ne brillent pas non plus par la subtilité de leur jeu. L'épisode laisse place à des combattantes féminines, mais Uhura est sauvée par un Kirk protecteur, tandis que celui-ci a vite fait de faire succomber la très sexualisée Shanna, il est vrai impressionnante. Elles sont davantage là par les fantaisies de Roddenberry que pour la Fantasy. Anecdotes :
Date de diffusion : 15 décembre 1967 Auteur : Ralph Senensky Réalisateur : Art Wallace Résumé : Il y a 11 ans, une entité gazeuse se nourrissant des globules rouges humaines avait provoqué la mort de la moitié de son équipage de l'USS Farragut, le capitaine Garrovick comptant parmi les victimes ; Alors à bord entant que simple lieutenant, Kirk s'est toujours reproché une hésitation l'ayant empêché de tirer sur l'entité. Alors que l'Enterprise fait face à la même créature, le propre fils de Garrovick commet la même erreur. Furieux, Kirk le démet de ses fonctions et part en chasse du nuage vivant. Ce faisant, il néglige une mission médicale. Critique : Plus encore qu'avec le Capitaine Decker de La machine infernale, Star Trek nous propose une nouvelle adaptation du mythe de Moby Dick et d'Achab. Cela fait deux fois à peu près la m^me histoire au sein de cette saison 2, mais ce voisinage demeure consubstantiel à cette métaphore des romans d'aventures maritimes tissée avec application par la série depuis ses débuts. On comprend que les figures du genre se déploient aisément dans ces histoires de vaisseau sautant de planète en planète, comme d'autres d'îles en îles, aavec une flotte d'USS aux ordres d'une Amirauté interstellaire. Le récit du jour sait aussi varier ses effets, en assimilant cette fois le Capitaine Achab à Kirk, protagoniste de la série. De ce point de vue l'épisode est une réussite, apportant enfin des faiblesses humaines, donc de l'épaisseur, à un héros qu'elle statufie le plus souvent. Toutefois ce succès demeure limité dans le temps, il n'en est question que lors de cet opus, jamais avant, ni après. A défaut de-l'installer dans le temps long, Star Trek aurait pu donner plus d'intensité au traumatisme de Kirk en l'enracinant davantage à son parcours personnel, notamment en accroissant le nombre et la durée des scènes de flash-back, trop peu présentes. Le fait qu'il doive partager l'affiche avec un Enseigne à Pull rouge se montre également dommageable. Quelle que soit la sympathie, bien réelle, qu suscite le jeune homme, il demeure un personnage seulement rencontré occasionnellement, On s'attache donc moins à lui, sans même parler de la mortalité bien connue que subissent ses semblables et dont cet épisode, passablement cruel, fournit d'ailleurs un bel exemple. Le tableau de chasse du l’entité se montre impressionnant à cet égard. La menace apparaît de prime abord moins colossal qu'avec la Machine infernal, mais ce nuage vampire (qui n'est pas évoquer de loin le Rôdeur du Prisonnier), condamnant les humains à une horrible asphyxie et capable de franchir le vide spatial relève en définitive du registre de l'épouvante. Anecdotes :
19. AMIBE Date de diffusion : 19 janvier 1968 Auteur : Robert Sabaroff Réalisateur : Joseph Pevney Résumé : Starfleet envoie l'Enterprise à la recherche de l'Intrépid, vaisseau disparu à proximité uu système Gamma 7A. Spock est terrassé par une terrible onde psychique les 400 Vulcains formant l'équipage de l'Intrepid viennent de périr. Il en va de même pour les milliards d'habitants du système, victimes d'un gigantesque organisme unicellulaire. Spock et Mc Coy sont disposés à mener une mission suicide, se rendre avec le Galiléo à l'intérieur de l'entité, afin d'obtenir des informations cruciales. Kirk va devoir choisir quel ami il sacrifie. L'amibe géante se nourrit de l'énergie vitale d'autrui et en a désormais accumulé suffisamment pour se reproduire. Critique : Pour le coup l'épisode constitue un Space-opera pur sucre, dans la grande tradition du vaillant équipage terrien (et associés) combattant le grand Monstre de l'Espace. D'ailleurs le modus operandi de l'Amibe, se nourrir de l'énergie vitale d'autrui, fait quelque peu songer à l'Anabis, l'une des créatures imaginées de Van Vogt dans l'intéressant roman La Faune de l'Espace (1950), avec là aussi le valeureux vaisseau humain qui convient. Alors oui, l'épisode se veut uniquement distractif, sans illustrer de morale particulière, mais la série en bien le droit et, à tout prendre, on préfère cela au message anti esclavagiste minoré par un opus assez Nanar. La faiblesse d'Amibe réside plutôt dans sa trop grande similarité avec La Machine infernale, cette saison, sur le volet Space Opéra, là où Obsession s'y raccordait par la référence à Moby Dick. La convergence se montre d'autant plus forte que dans les deux cas la solution du problème passe par une expédition dans la gueule du monstre. Vis-à-vis de son prédécesseur Amibe manque de rythme et batailles spatiales, autant dire les éléments essentiels de ce type d'histoire. Les effets du pourvoir de l'Amibe s'avèrent plus anti-climatiques qu'autre chose. Le récit peut néanmoins compter sur le pic émotionnel que constitue la rivalité entre M. Spock et McCoy, ainsi que sur l'inquiétude que ce dernier s'obstine à nier contre toute vraisemblance durant la mission. Du 0grand McCoy / Spock, l'une des valeurs sûres de la série. L'effet spécial représentant l'Amibe résulte passablement lysergique, donc à l'unisson de son époque. Par ailleurs la vague psychique atteignant Spock lors de la disparition des Vulcains préfigure de manière piquante la grande perturbation dans la Force ressentie par Obi-Wan Kenobi lors du Désastre d'Alderaan. Anecdotes :
20. UNE PARTIE DES ACTIONS Date de diffusion : 12 janvier 1968 Auteur : David P. Harmon et Gene L. Coon Réalisateur : James Komack Résumé : L'Enterprise aborde un monde déjà visité par un vaisseau de la Fédération, l'USS Horizon, voici 100 ans. A l'époque la Directive Première n'avait pas été respectée et l'un des membres de l'équipage avait laissé sur place un livre d'histoire traitant des gangsters de Chicago à l'époque de la Prohibition. Quand l'Enterprise arrive, toute la planète a structuré sa sa société sur ce modèle, désormais gouvernée par des gangs rivaux. Kirk va s'efforcer de porter remède à cette perturbation culturelle majeure, mais lui, M. Spock et McCoy sont capturés par l'un des gangs. Leurs ravisseurs s'intéressent à leur armement de pointe. Critique : Si nous étions dans Sliders, l'épisode s'intitulerait sans doute Un Monde de gangsters. En fait lStar trek continue à dérouler son catalogue de Terres parallèles, autorisant des épisodes faisant bonne chère avec peu d’argent, grâce aux entrepôts des studios. Les gangsters à la Frank Nitti dans les Incorruptibles succèdent ici aux Romains de Péplum vus dans Sur les chemins de Rome, mais l'idée demaure la m^me. Toutefois ici l'épisode joue clairement la carte de la comédie, ce qui permet de meiux faire passer la justification de ce monde, d'ailleurs amusante et plutôt bien vue. On aurait pu imaginer un récit dans se déroulent dans une atmosphère de Film noi en lieu et place d'une parodie des gangsters de cinéma, mais la rupture de ton permet aussi de diminuer l'impression de doublon avec Un Monde de Romains. Pour le reste les amateurs de La Quatrième Dimension seront enterrain connue, puisque cette vison enjouée des films de gangsters rejoint trait pour trait celle développée dans la première partie du déjà divertissant Enfer ou Paradis (1-28). En rou libre,, William Shatner s'amuse beaucoup et rend l'ensemble irrésistible. C'est notamment le cas lors de la partie de cartes substituant le Fizzbin au Poker, avec des règles à peu près aussi absurdement complexes que celles du Cul de Chouette dans Kaamelott. Postures et dialogues (dont certains en argot) s'avèrent le plus souvent très drôles. Troisième de la trilogie des grands épisodes comiques de Star Trek, avec Tribulations et Mudd, Une partie des actions se savoure d'autant plus qu'il sait se montrer ironique avec un Kirk devant rattraper les conséquences d'un non-respect de la Directive Première, lui qui s'en soucie habituellement si peu. Anecdotes :
21. TU N'ES QUE POUSSIÈRE Date de diffusion : 23 février 1968 Auteur : D.C. Fontana et Jerome Bixby Réalisateur : Marc Daniels Résumé : L'Enterprise est détournée par des Kelvans, originaires de la Galaxie d'Andromède. Ces gigantesques créatures tentaculaires ont pris forme humaine afin de tester l'habitabilité de la Voie Lactée, leur monde étant en train de mourir. Leur vaisseau ayant été détruit par la Barrière galactique, il compte sur l'Enterprise pour les ramener chez eux, quitte à réduire en poussière quiconque s'y opposerait, puis revenir en envahisseurs. Mais des sentiments humains se sont aussi développés. Kirk va s'en servir pour retourner la situation, en séduisant la belle Kelinda, ce qui rend jaloux son compagnon Rojan. Critique : L'épisode constitue un nouveau recours à ces Aliens ayant revêtu forme humaine, un autre moyen bien pratique pour effectuer des économies, à peu près autant utilisé que les Terres parallèles piochant dans les entrepôts de costumes des studios. Toutefois on reconnaîtra à By Any Other Name de traiter cette idée au-delà d'un simple gadget, l'intégrant au contraire au cœur de son scénario astucieux. Que la nature humaine soit passe par les sensations vécues par le corps est un sentiment bien de l'époque souvent hédoniste de la Contre-culture, loin de considérations essentialistes ou théologiques. Évidemment, afin rendre manifeste l'évolution vécue par les Kelvans, on charge la barque en début de récit sur leur nature maléfique, avec les terribles réductions en poussière (l'exécution de Leslie Thompson demeure l'un des moments les plus effroyables de la série) mais aussi avec des dialogues martiaux du type : I am Rojan of Kelva. I am your commander from this moment on. Any effort to resist us or escape will be severely punished. You Humans must face the end of your existence as you have known it. Mais c'est aussi pour leurs méchants archétypaux que l'on aime les Années 60. Par ailleurs l'épisode sait alterner humour et épouvante, mais aussi varier ses effets puisque chacun des membres de l'équipage va mener sa manière, et selon sa personnalité, ce combat original consistant à rendre l'adversaire plus humain. Scotty et ses whiskys écossais (dont la mystérieuse mixture verte) se montre très amusant, de même que McCoy qui injecte aux Kelvans une substance les rendant... irritables ! Évidemment M. Spock est pour une fois hors-jeu ! Bien entendu Kirk séduit la belle Kelinda, un cliché de la série mais qui devient l'occasion pour D.C. Fontana d'affirmer la sexualité et les plaisirs de l'amour comme partie intégrante de ce qui nous rend Humains. Elle le fait certes à mots plus couverts que dans le script original de Jérôme Bixby, afin que le Network ne passe pas en alerte rouge. On mesure le chemin parcouru quand, bien plus tard, dans Supernatural, Dean et l'Ange Anna, dans une situation similaire feront plus que parler de ces sujets. Même la jalousie éveillée chez Rojan contribue à l'humaniser. La au combien charmante Barbara Bouchet et l'impressionnant Warren Stevens comptent certainement parmi les meilleurs guests de Star Trek. Au total l'épisode se révèle bien plus originale et ambitieux que ce que son introduction laissait envisager. Il est typique de l'apport que la plume imaginative de Bixby représentera pour la série. Anecdotes :
22. RETOUR SUR SOI-MÊME Date de diffusion : 09 février 1968 Auteur : John Kingsbridge Réalisateur : Ralph Senensky Résumé : L'Enterprise reçoit un appel de détresse émanant d'un monde mort, envoyé par un certain Sargon. Kirk découvre que Sargon, son épouse Thalassa et son ami Rnoch sont des consciences résidant dans des globes ; ils ont les derniers survivants de leur antique civilisation. Le trio demande à pouvoir occuper des corps humains, le temps de construire des androïdes qui serviront de réceptacles animés. M. Spock et Kirk laissent la conscience d'Enoch et Sargon occuper leur corps. Mais Enoch veut en réalité s'emparer de l'Enterprise et tuer Hénoch, donc le Capitaine Kirk. Thalassa occupe le corps du Dr. Ann Mulhall, une astrobiologiste. Elle souhaite le conserver. Critique : L'épisode succède sans doute trop vite à Tu n'es que poussière, avec un thème similaire d'Aliens revêtant forme humaine. Évidemment, le même but, assurer des économies en coûts de production, se voit atteint, mais Retour sur soi-même va malgré tout parvenir a affirmer sa singularité. En effet, il ne s'agit pas cette foi de créateurs que d'emprunteurs de corps. Ce phénomène, assez semblable à la possession des récits fantastiques, suscite un trouble particulier. A ce sujet on pourra avantageusement lire Le Voleur de corps, d'Anne Rice, où une mésaventure approchante survient à nul autre que le Vampire Lestat. Le récit exploite parfaitement cette situation, en faisant des deux co-vedettes de la série,les dindons de la farce. Évidement on pourra trouver artificiel que Kirk et M. Spock soient aussi naïfs, mais le discours de justification du Capitaine se montre particulièrement ; il s'agit sans doute du plus beau manifeste des idéaux de Starfleet et de la Fédération que la série nous ait proposé. Ce grand numéro de William Shatner trouve écho dans celui de Léonard Nimoy, particulièrement irrésistible et amusant dans le rôle d'Enoch, diabolique et séduisante, il s'avère aux antipodes de M. Spock. Les amateurs de Chapeau Melon seront en terrain connu, la séquence se montrant du même niveau que celui du « Steed » et la « Mrs Peel » de Qui suis-je ??? (5-16). L'adaptation d'Adam et Eve (et du Serpent) dans un contexte de Science-fiction ajoute encore de l'intérêt à ce thriller ne manquant pas de suspense. On regrettera néanmoins que l'élément féminin du trio se voit quelque sacrifié au combat opposant mâles, malgré une très belle composition de Diana Muldaur. Thalassa / Ann compte assez peu de scènes, tout en étant fascinée par la beauté et la jeunesse de son corps d'emprunt, une approche typique de Roddenberry concernant les personnages féminins. Le romantisme de la conclusion n'en demeure pas moins appréciable. Un épisode appréciable, à défaut d'être réellement original. Anecdotes :
23. FRATERNITAIRE Date de diffusion : 16 février 1968 Auteur : John Meredyth Lucas Réalisateur : Vincent McEveety Résumé : La Fédération n'a plus de nouvelles du Pr. John Gill, détaché en tant qu'observateur culturel sur Ekos, monde primitif et violent. L'Enterprise est envoyée en mission de secours, mais Kirk et M. Spock découvrent que Gill est devenu le Führer d'une société imitant désormais l'Allemagne nazie et en guerre contre une planète pacifiste, Zéon. Ils tentent de s'infiltrer dans le quartier général de Gill, mais sont trahis par les oreilles de Spock. Torturés, ils parviennent à s'échapper et à entrer en contact avec la résistance animée par la jeune Daras, par ailleurs héroïne du régime. Ils vont découvrir que Gill n'est que le pantin de son bras droit, qui prépare l'extermination du peuple de Zéon. Critique : Patterns of Force, ou l'épisode problématique, constable et contesté, de Star Trek. Encore proche dans le temps et présent dans les esprits, le régime nazi a été le sujet de plusieurs épisodes des séries des Années 60. Dans Chapeau Melon, Steed et Mrs Cathy Gale ont ainsi affronté une résurgence nazie dans The Mauritius Penny (2-11), de même que Simon Templar dans le Saint joue avec le feu (2-11), tandis que les voyageurs temporels d'Au cœur du Temps effectuaient une étape dans cette sinistre époque dans A la veille du 06 juin (1-15). Mais ces épisodes, bien entendu, présentent le Nazisme dans sa réalité crue, c'est à dire le Mal incarné. Pour son malheur, Star Trek va plutôt opter pour une approche davanatge en amont, s'intéressant à comment un peule peut se laisser séduire par un tel régime, comme les Allemands ont pu porter au pouvoir le parti nazi en 1933. Disons-le, en un unique épisode de 50 minutes c'était aller au casse-pipe. Certaines Séries, comme V ou Le Maître du Haut-Château ont su réussir une approche similaire, mais en s'installant dans le temps long d'une forme en feuilleton. Ici, la brièveté conduit à la maladresse, le pire étant sans doute la distinction apportée entre le Professeur et son bras droit, comme s'il existait une différence entre Nazisme modéré et intégral, alors que Gill se veut le symbole des personnes prisant avant tout la préservation ou la restauration de l'ordre promise par un régime autoritaire. De fait, l'opus prête le flanc à la critique l'assimilant à cette mouvance d'extrême-droite estimant que « Hitler a peut-être été excessif, mais a relancé l'économie et construit des autoroutes ». Pour le reste, le récit est riche en péripéties et accorde un beau rôle à un personnage féminin fort grâce à Daras. Mais les auteurs n'ont sans doute pas assez mesuré que l'Allemagne nazie ne pouvait pas constituer une simple Terre parallèle de plus, à l'instar de l'Empire romain ou des gangsters de la Prohibition. Anecdotes :
24. UNITÉ MULTITRONIQUE Date de diffusion : 08 mars 1968 Auteur : D.C. Fontana et Lawrence N. Wolfe Réalisateur : John Meredyth Lucas Résumé : Sur l'ordre express de Starfleet, l'Enterprise est désignée pour servir de test à un nouvel ordinateur surpuissant, le M-5, destiné à assumer seul le pilotage des vaisseaux dans l'avenir. Sceptique, Kirk embarque avec un équipage réduit au minimum, une fois la machine installée par son créateur, le Dr. Richard Daystrom, l'un des plus brillants scientifiques de la Fédération. Après des déuts prometteurs, l'expérience tourne à la catastrophe, l'ordinateur provoquant la mort de dizaines de personnes. Daystrom s'avérant incapable de déconnecter le M-5, Kirk comprend que Starfleet va devoir détruire l'Enterprise pour stopper l'ordinateur fou. Critique : Tout comme l'avait exprimé La Quatrième Dimension en 1964, dans l'un de ses épisodes tardifs (Automatisation, 5-33). Unité multitronique se fait l'écho d'une peur née dans les Années 60 et allant croissant : celle du remplacement de l'humain par la machine dans le monde du travail. Ce sentiment est apparu plusieurs fois au cours de l'Histoire, au fil des révolutions scientifiques ou industrielles, mais celle-ci nous touche particulièrement car elle demeure la nôtre aujourd'hui, à notre époque où tant de robots occupent désormais des emplois jadis tenus par des humains, sans même parler d'Internet. Cette fois la série de Gene Roddenberry surpasse celle de Rod Serling, cette angoisse du déclassement s'incarnant avec davantage de force, dès lors qu'elle touche aussi un héros de la stature de James T. Kirk, cruellement moqué par son supérieur de Starfleet. De fait on aura rarement vu une figure des séries d'aventures Sixties être touché de plein fouet par ce qu'il faut bien nommer la violence sociale. William Shatner s'y montre une nouvelle fois excellent. L'épisode se montre également riche en action, mais aussi en relationnel, D.C. Fontana ayant eu l'heureuse idée d’humaniser un script original assez aride et très en clin à anaylser le fonctionnement d'une Intelligence artificielle, sur un mode assez similaire aux Trois Lois de la Robotique. L'irrésistible et éternelle amicale controverse entre M. Spock et le Dr. McCoy se voit ainsi relayée par leur rapport à l'ordinateur. Le Vulcain n'a ainsi pas d'a priori contre la machine, dont il admire l'aspect logique, même s'il admet qu'il ne souhaite pas lui être soumis ! Ces dialogues enrichissent encore un récit nous proposant un déchirant portrait de Daystrom, hanté par le désir de retrouver les succès de sa jeunesse, et développant tout un relationnel toxique avec ce qu'il considère comme son enfant. On aime que l'humain demeure au centre de cet opus narrant une histoire d'ordinateur fou. Toutefois l'opus cède sur la fin au marronnier de Kirk convainquant une nouvelle fois un ordinateur de se donner la mort (avec ici comme un écho de la Première Loi d'Asimov). Anecdotes :
25. NOUS, LE PEUPLE Date de diffusion : 01 mars 1968 Auteur : Gene Roddenberry Réalisateur : Vincent McEveety Résumé : L'Enterprise découvre l'USS Exeter en orbite autour de la planète Oméga IV. Kirk, Spock et McCoy se téléportent à bord du vaisseau, découvrant que celui-ci est totalement vide. L'équipage a été réduit en poussière par un virus ayant également contaminé le trio. Ne pouvant revenir à bord de l'Enterprise, celui-ci se téléporte à la surface de la planète et y découvre le Capitaine Tracey, ultime survivant de l'Exeter. il leur apprend qu'ils ne risquent rien s'ils restent sur ce monde. Mais il est intervenu avec son armement dans le conflit opposant deux peuples, contrevenant à la Directive Première. Cette guerre ente Kohms et Yangs présente d'étranges ressemblances avec l'Histoire terrienne. Critique : Souvent cité parmi les moins bons épisodes de la série originale, The Omega Glory ne suscite en effet guère d'enthousiasme. Après l'intrigant prologue à bord de l'Exeter, la faute en revient à un développement bavard et passablement ennuyeux, aux nombreuses maladresses. Ainsi en va-t-l de l'absurde facilité avec laquelle, Tracey dévoile son plan devant Kirk, Les tentatives de politiser cette énième histoire de viol de la Directive Première n'apparaissent pas non plus cohérentes, cet affrontement entre Yangs (Yankees) et Kohms (Communistes chinois) se caractérisant par une transposition de notre Guerre froide dépourvue de toute justification et d'une naïveté désarmante. Le récit n'essaie jamais d'expliquer comment le drapeau et la Constitution des États-Unis se retrouvent sur une autre planète, tandis que l'évocation du peuple « asiatique » ne va pas sans quelques relents racistes autour du Péril jaune, un comble pour Star Trek. Le discours final façon Tea Party de Kirk, ultra patriotique jusqu'à en devenir pompier, couronne le tout. Un épisode à oublier, dans lequel la série ne se ressemble plus. Anecdotes :
26. MISSION : TERRE Date de diffusion : 29 mars 1968 Auteur : Art Wallace et Gene Roddenberry Réalisateur : Marc Daniels Résumé : La Fédération envoie l'Enterprise en 1968, afin de résoudre une énigme historique : comment cette année-là l'Humanité a-t-elle échappé à un conflit nucléaire qui semblait pourtant imminent ? Kirk repère un faisceau transportant un certain Gary Seven sur Terre, depuis l'Espace. Détenteur d'un équipement futuriste, mais aussi d'un chat doté d'intelligence, Seven affirme être un Humain que des puissances extra-terrestres ont chargé de sauver notre monde. Il insiste pour qu'on lui laisse accomplir sa mission. Critique : Pour l'amateur de la petite histoire de Star Trek Mission :Terre présente l'intérêt d'être un pilotes backdoor déjà pleinement assumé. Cette technique permettant un effet tremplin tout en économisant sur les frais de production d'un pilote,classique, deviendra l'activité principale de Roddenberry durant les années 70, avant Next Generation. L'écriture de l'opus ne va pas éviter deux écueils typiques de l'exercice. Ainsi, afin d'insérer les nouveau groupe de personnages, on n'hésite pas à modifier brusquement et sans justification réelle, l'univers de la série originelle.Le voyage dans le temps devient ici parfaitement maîtrisé par Starfleet et d'un emploi ne relevant pas de l’extraordinaire, alors que dans les épisodes précédents y ayant recours (dont Contretemps, en saison 1), il s'agissait d’événements externes à la fédération et vécus comme hors normes par l'équipage. Cette impression d'artificialité se voit également renforcée par le fait que l'on sent bien durant l'épisode que l'univers Star trek a été simplement collé sur une histoire préexistante. Kirk et les siens ne font essentiellement qu'observer des événements auxquels ils ne prennent pas part, le récit étant bel et bien celui de la mission menée par Gary Seven. Assez logiquement puisqu'il s'agit de ne surtout pas modifier un passé conduisant à l'Utopie, ce qui constitue un joli cul-de-sac narratif. Pour le reste le récit de l'aventure de Gary Seven, son associée Roberta Lincoln et son surprenant chat Isis (au combien) ne pétille pas vraiment, même si l'ensemble se suit sans réel ennui. Le tout reste assez daté et veut lancer une série d'aventures entremêlant futurisme et espionnage. Soit un concept très Sixties, alors que la décennie suivante frappe à la porte. Avec son côté alien, ses gadgets futuristes et son intelligence supérieure, Gary Seven aurait pu camper un simili Docteur américain, d'autant qu'il se voit rejoint par une jeune associée humaine et contemporaine, Roberta Lincoln. Mais l'épisode manque du brio et et de la fantaisie propres à Doctor Who, tandis que Seven apparaît autrement plus terne que le merveilleux Excentrique venu des Étoiles Le couple vedette manque aussi quelque peu d'alchimie. Il reste assez amusant que Seven évoque davantage M. Spock que Kirk, ce qui indique bien en filigrane qui était déjà le personnage le plus populaire de Star Trek. Anecdotes :
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