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L'IncorrigibleL'Animal

Saga Jean-Paul Belmondo

Le Corps de mon ennemi (1976)


1. LE CORPS DE MON ENNEMI

classe 4

Résumé :

François Leclercq revient après 7 ans dans sa ville à Cournai. Il a purgé 10 ans de prison pour un double meurtre, dont il se dit innocent. Il est retour pour prendre sa revanche et notamment sur le baron du textile de la ville : Jean-Baptiste Beaumont-Liégard. Au fur et à mesure de sa balade dans la ville, les souvenirs lui reviennent. Et François commence à faire le tour de ses anciennes connaissances qui étaient plus ou moins liées à son histoire et à son ancienne boîte de nuit : Le Number One. Il veut savoir qui l'a piégé.

Remontant petit à petit la filière, François arrive forcément à Beaumont-Liégard. Après que ce dernier ait donné Raphael Di Massa, l'ancien associé de François pour que celui-ci s'en occupe plutôt que de lui : François fait d'une pierre deux coups et élimine Di Massa et Beaumont-Liégard. François repart alors pour Paris avec une jeune femme qu'il a rencontré quelques jours plus tôt.

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Critique :

Le Corps de mon Ennemi, est un film compliqué à suivre et à comprendre. Réalisé à nouveau par Henri Verneuil, avec l'assistance de Michel Audiard et Félicien Marceau dont le roman de ce dernier a servi pour faire le film, la machine Belmondo est bien rodée. Cette fois-ci, Belmondo interprète un homme d'un milieu très défavorisé, qui grâce à son charme parvient à séduire Gilberte Beaumont-Liégard fille du tout puissant Jean-Baptiste Beaumont-Liégard qui fait la pluie et le beau temps à Cournai.

C'est Marie-France Pisier (L'Amour en Fuite, La Banquière, Le Prix du Danger) qui incarne Gilberte, qui retrouvera Belmondo 6 ans plus tard dans L'As des As. L'actrice rend ici une superbe composition de la petite fille de riche gâtée et à qui on accorde tout. Qui est une pain bêche de la haute société et qui n'a aucun scrupule pour coucher avec les hommes qui lui plaisent. J'aime beaucoup cette actrice, et c'est un vrai plaisir de la voir tout au long du film. Vient ensuite Bernard Blier dans le rôle du méchant : Jean-Baptiste Beaumont-Liégard. Est-ce encore nécessaire de présenter ce monsieur ? C'est par exemple l'inoubliable Inspecteur Ducros qui malmène De Funès dans Jo, ou encore Raoul Volfoni dans Les Tontons Flingueurs... Immense acteur à la carrière incroyable. Là aussi, sa prestation est tout simplement exemplaire en PDG de l'empire Beaumont-Liégard et à qui on ne doit rien refuser, et qui donne ses ordres sans le paraître et auquel il ne faut surtout pas dire non. On a d'autant plus de satisfaction, à la vue du personnage qu'il interprète de le voir se faire tuer à la fin du film. 

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Dans les seconds rôles, on notera ensuite François Perrot (Merci La Vie, Faux et Usage de Faux, Le Jaguar) qui joue Raphael Di Massa. Là aussi, personnage mielleux qui se révèle être une formidable vermine au final, et qu'on aurait aimé lui aussi voir mourir. On retrouve également Claude Brosset dans le rôle de Oscar le travesti qui est resté fidèle à François, René Lefèvre qui fait une prestation remarquée dans le père de François, Michel Beaune en ami d'enfance, Daniel Ivernel dans le rôle du maire de Cournai. Charles Gérard en chauffeur de taxi, Bernard-Pierre Donnadieu en truant qui ordonne à François de partir contre une somme d'argent, etc.

Pour les rôles féminins nous avons Nicole Garcia (Garçon !, Fugueuses, Le Dernier Jour) qui a un petit rôle mais là aussi remarqué. Une actrice que j'aime beaucoup aussi, et qui est un vrai bonheur à voir à l'écran. Belmondo livre quant à lui, une prestation entièrement dans la retenue et qui sied parfaitement au film. Il est carré, n'en fait pas des tonnes, personnellement c'est comme ça que j'aime le voir. Les dialogues de Audiard sont toujours aussi percutants : « la ville a pratiquement doublée... deux fois plus de cons, c'est pas croyable... ».

Ce film a pour lui, ce que Verneuil arrive à faire souvent avec ses films : une ambiance très particulière et ça commence dès le départ avec Belmondo arrivant par le train à Cournai et avec la superbe musique du générique. L'autre chose qui renforce cette ambiance, est le parcours effectué par Belmondo dans la ville : les lieux déserts, les grandes rues, les magasins, les immeubles, le stade... autant d'images qui marquent l'esprit des spectateurs. Mais pas seulement, l'autre singularité de ce film, est qu'il est du début à la fin bourré de flash-backs pour raconter l'intrigue qui le rend assez compliqué à suivre, parfois on ne sait plus si nous sommes dans le présent ou dans le passé ! Mieux encore, il y a même des flash-backs à l'intérieur des flash-backs : exemple lorsqu'il y a le flash-back du témoignage de Nicole Garcia au tribunal, et que le président lui demande depuis combien de temps elle connaît François, un autre flash-back alors d'eux enfants à l'église, démarre dans le premier flash-back ! 

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C'est déroutant, d'autant que l'histoire est assez complexe à comprendre. Il y a eu le meurtre du joueur de foot Cojac et de Karine jouée par Elisabeth Margoni (Le Professionnel, La Baston, Le Hussard sur le Toit) et dont on accuse François, mais l'histoire du number one est un peu plus compliquée avec Di Massa et les personnes qui sont au-dessus, mais heureusement tout se révèle au public au fil de l'enquête de François. Film bien mené, il y a des moments forts comme par exemple celui du dîner de François dans le clan de Beaumont-Liégard qui est une perle. Les extérieurs tournés à Lille, Roubaix ou encore Tourcoing pour la gare qui fut renommée pour l'occasion sont une vraie force pour le film. La musique, sublime, de Francis Lai (Un Homme et Une Femme, Mayerling, Les Ripoux) fini de parachever cet excellent film que je ne saurai trop vous conseiller de regarder.

D'un confortable budget de 15 millions de francs, le film fit un assez bon score en définitive avec un peu plus de 1.7 millions d'entrées en France. 900 milles en Allemagne, et un peu plus de 174 milles entrées en Italie. On est quand même loin de Peur sur La Ville ou de L'Incorrigible. À voir donc : vous ne verrez pas défiler les 1H55 du film et vous aurez passé un agréable moment.

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Anecdotes :

  • C'est Jean-Paul Belmondo lui-même qui produisit le film, ce qu'il fit avec ses films après Le Casse, Verneuil avait acheté les droits du roman dès sa sortie en 1976. Les deux hommes s'associèrent pour produire le film.

  • Belmondo endosse une fois de plus le prénom de François dans un de ses films, et porte ici le nom de Leclercq mais avec un « q » pour ne pas le confondre avec la célèbre enseigne de la grande distribution.

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Séquences cultes :

Quand on donne de l'argent aux pauvres, ils le boivent

Cette main spontanément tendue vous montre qu'il compte sur votre soutien !

Vous êtes tordante !

C'est douillet

Nous comptons tous sur vous François !

Y en a qui achètent de l'or, moi c'est du cachemire 

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