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La ScoumouneLe Magnifique

Saga Jean-Paul Belmondo

L'Héritier (1973)


1. L'HÉRITIER

classe 4

Résumé :

Hugo Cordell, magnat de la presse et de l'industrie de l'acier vient de mourir. Il laisse derrière lui, un seul héritier encore vivant : Bathelemy Cordell. Il revient des états-unis en France pour prendre la succession de son père. À peine est-il arrivé, qu'il demande à un détective de faire une enquête sur la mort accidentelle de son père, et une fille qu'il a rencontré dans l'avion lui monte un sale coup pour le compromettre.

Au fil de l'enquête sur la mort de son père, Bathelemy Cordell découvre un complot politique à l'origine de cela et qui met en cause le père de sa femme. Cela concerne également de puissants industriels ayant participés à la machine de guerre nazi pendant la seconde guerre mondiale. Il découvre que son père avait raison, et que Galazzi le père de sa femme, a utilisé sa fille pour pouvoir rentrer dans le groupe Cordell et qu'ensuite celle-ci a continué à l'aider. Bathelemy Cordell va révéler toute l'affaire par l'intermédiaire de son journal, mais alors qu'il va récupérer son fils en Italie, et qu'il va repartir pour la France, il tombe dans un traquenard et est tué.

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Critique :

Film déstabilisant si tant il en est, à ma première vision de L'Héritier j'ai immédiatement pensé que c'était un film austère, et après l'avoir revu mon opinion reste la même. Néanmoins, tout comme Peur sur la Ville ou encore Le Corps de Mon Ennemi, L'Héritier ne laisse pas de marbre, et dénote dans la filmographie de Belmondo. Réalisé par Philippe Labro (Sans Mobile Apparent, Tout Peut Arriver, L'Alpagueur) d'après son propre scénario, il signe ici un film avec une véritable identité et une ambiance que l'on ne retrouve pas dans beaucoup de films.

Cette réalisation très froide, impersonnelle, et pourtant si particulière, est un véritable point fort du film. À film particulier, Belmondo signe lui aussi une prestation que l'on voit rarement, tout dans le sérieux, aucune plaisanterie, une interprétation entièrement dans la justesse du début à la fin du film : il n'y a qu'un mot à dire : parfait ! Belmondo est tout simplement parfait. Il ne surjoue pas, n'en fait pas des caisses, n'est pas un super héros, ou un surhomme comme il a pu l'être dans certains de ses films précédents, son rôle est soigné, austère (je le redis) et tout dans la retenue. Belmondo change ici de registre et réussit une fois de plus à nous convaincre ! Hallucinant ! 

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À ses côtés on retrouve Charles Denner (Peur Sur La Ville, Landru, Toute Une Vie) qui interprète le rôle du meilleur ami de Belmondo : David Loweinstein. Immense acteur, qui je trouve est trop méconnu, il fait partie de cette catégorie d'acteurs qui ont une présence et une classe folle à l'écran ! Il faut le voir dans L'Homme qui Aimait les Femmes, avec sa voix si facilement reconnaissable. Je suis personnellement archi-méga fan de cet acteur et sa composition ici est comme Belmondo : parfaite ! D'ailleurs dans tous ses films, il est rare que Denner soit mauvais, non il ne l'a jamais été en fait. Belmondo retrouvera d'ailleurs Denner dans un autre film qui dénotera dans la filmographie de Bébel : Peur Sur la Ville.

De plus, le duo Belmondo-Denner fonctionne à merveille à l'écran, c'est un régal du début à la fin du film. Vient ensuite Jean Rochefort (Cartouche, Nous irons tous au Paradis, Réveillon chez Bob), là aussi : c'est ce qu'on appelle un acteur, comme Denner, Rochefort à sa façon de jouer si personnelle qu'on ne l'oublie pas lorsqu'on le voit dans un film, il complète bien le duo Belmondo-Denner, rien à redire sur lui aussi, et c'est là encore un acteur que j'adore.

Pour les rôles féminins, nous avons Carla Gravina (La Grande Pagaille, Sans Mobile ApparentLes Grands Fusils), actrice Italienne qui incarne Liza Rocquencourt, superbe prestation, il faut voir ses attitudes lors de son altercation avec Belmondo et qu'ils se mettent des gifles à tour de rôle, c'est impressionnant. D'ailleurs à l'écran, on a l'impression que la première gifle donnée par Belmondo est réelle. L'actrice a de plus un charme très particulier, un peu femme garçon manqué qui au final la rend très attachante et très attirante. Vient ensuite Maureen Kerwin (Le Pion, Je Vais Craquer, Besoin d'Amour) qui joue Lauren, la Call Girl, petit rôle mais qui a quand même pas mal d'incidence sur le film, l'actrice a une très jolie plastique et c'est un vrai plaisir à la voir. 

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Le film est ensuite complété par des seconds rôles comme par exemple François Chaumette le célèbre Boris Williams de Belphégor, Jean Martin que l'on a pu voir dans Mon Nom est Personne, Michel Beaune, Pierre Grasset, Marcel Cuvelier... Labro faisant même une petite apparition dans son film, dans le rôle d'un journaliste, celui habillé en noir à l'hôpital.

Par contre, L'Héritier est un film complexe à comprendre et l'intrigue ne se dénoue pas immédiatement ni tout à coup à la fin du film, mais tout au long de celui-ci au fur et à mesure que les minutes passent. Plusieurs séquences entremêlant deux ou trois personnages rendent parfois le film difficile à suivre, mais somme toute au final, c'est assez bien ficelé et vous amènera quoiqu'il arrive au but final sans trop d'encombres. Il n'y pas de temps mort, le film ne traîne pas en longueur, et vous passez réellement un agréable moment ! L'Héritier est un film intelligent, et très bon de surcroît ! Il est incontournable dans la filmographie de Belmondo. La musique de Michel Colombier (Si j'étais un Espion, Le Pacha, Un Flic) apportant un excellent soutient à l'image.

Le public répondra présent, et le film fera un bon score d'un peu plus de 2 millions d'entrées. En tous cas moi, je vous conseille de visionner L'Héritier ne serait-ce que pour le duo Belmondo-Denner. À voir et à revoir. Dommage qu'il soit aussi austère, c'est simplement ça qui fait que je ne lui mets pas la note maximale. Mais ce n'est rien de bien méchant et je le répète c'est une vraie force pour le film.

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Anecdotes :

  • Le film possède une fin alternative à celle de la version cinéma. En effet, dans la fin alternative, Barthelemy Cordell survit à ses blessures par balles. Interrogé à l'époque sur cette fin, Philippe Labro était scandalisé par celle-ci. Pourtant beaucoup plus tard, en 2014, lorsqu'il revint sur cette fin alternative pour un site internet, il dit finalement que cette fin alternative ne le gênait pas tellement.

Séquences cultes :

Comment vous faites quand il y a grève de taxis?

Pourquoi paie-t-on un détective ?

Un métral, des métros

Assaut

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