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3ème époque1ère épque

Maigret - Jean Richard (1967-1990)

4ème époque: 1987-1990

 


PRÉSENTATION DE LA 4e ÉPOQUE

Maigret « Pépère » 

La fin des années 80 voit l’épuisement de la série puisque les producteurs sont désormais contraints de piocher dans le vivier des nouvelles, la quasi-totalité des romans ayant été adaptés. On ne compte que trois exceptions non adaptées sur les 75 romans :

Les mémoires de Maigret pour des raisons aisément compréhensibles : il n’y a pas d’enquête, et cette pochade jugée géniale par certains admirateurs de Simenon est d’ailleurs ridicule.

La première enquête de Maigret pour laquelle l’explication est tout aussi vite trouvée : elle présente un Maigret jeune, donc impossible à tourner pour Jean Richard. Là non plus aucun regret car l’enquête est sans intérêt.

Maigret tend un piège : Sans doute a-t-il été jugé difficile de succéder au film avec Gabin, Ventura et Jean Desailly, un monument joué par des acteurs exceptionnels.

Après une année 1986 sans aucune diffusion, la série va revenir et connaître une brusque accélération avec vingt épisodes diffusés en trois ans, de 1987 à 1990, comme si les producteurs avaient hâte d’en finir. La série avec Crémer était-elle déjà en préparation ?

Ces vingt dernières enquêtes sont d’un niveau très inégal. Néanmoins, on ne retrouve pas d’épisodes aussi catastrophiques que ceux du début des années 80. Surtout, quelques épisodes remarquables surgissent de temps à autre, en particulier sur les adaptations des romans de qualité qui avaient été omises auparavant (Les caves du Majestic) ou qui sont tournées une seconde fois (Le chien jaune).

Car c’est bien une spécificité de la série de compter trois romans adaptés deux fois. Il s’agit de trois des meilleurs « Maigret » d’avant-guerre, dont la version en noir-et-blanc comportait quelques défauts. Deux se retrouvent dans cette quatrième et dernière époque.

Il est dommage que les acteurs entourant Jean Richard aient subis un tel renouvellement, ce qui finit par déconcerter quelque peu. Mais Jean Richard tient bon, malgré son affaiblissement physique et les 70 ans qui pointent le bout du nez. Bien sûr, il devient de plus en plus « pépère », et cet aspect est accentué par la lenteur de certaines enquêtes, notamment issues de nouvelles, mais à tout prendre il vaut encore mieux ce « pépère » débonnaire que le Maigret agressif que composait Jean Richard à ses débuts. Les qualités essentielles de Maigret demeurent, et le couple Richard-Tanguy reste criant de vérité.

Quel bilan peut-on tirer de cette série ? Tout d’abord, qu’elle ne mérite pas l’opprobre qu’ont tenté de jeter sur elle certains inconditionnels de Bruno Crémer. Qu’elle doit être présentée comme une bonne série, et que Jean Richard, après avoir tâtonné quelques années, fut un excellent Maigret. A cet égard, la légende selon laquelle il ne retrouva jamais son meilleur niveau après son grave accident de voiture est totalement fausse. Son affaiblissement physique n’a pas le moins du monde empêché l’acteur de composer un Maigret convaincant. Au contraire, il continua par la suite à perfectionner son personnage.

Alors ? Qu’a-t-il manqué à cette série ? Plus de régularité dans la qualité des épisodes, certes. Mais les enquêtes signées Simenon étaient elles-mêmes très inégales. En fait, la série aurait eu besoin de plus d’unité. Avec un même nombre d’épisodes tournés sur 10 ans et non sur près de 25, approximativement de 1973 à 1983, bien entendu tous en couleurs, avec des décors de la PJ, et notamment du bureau de Maigret, identiques du début à la fin, et avec des acteurs inchangés pour tous les rôles principaux, et non seulement pour les rôles de Maigret et Lucas, la série aurait été beaucoup plus cohérente.

Jean Richard (Maigret), Annick Tanguy (Madame Maigret), François Cadet (Lucas), Jean-François Devaux (Janvier), Maurice Gauthier (Torrence),  André Penvern (Castaing), Jean-Claude Dauphin (Lapointe), Bernard Lajarrige (Lognon), François Maistre (le directeur de la PJ), Marcel Cuvelier (le docteur Pardon) : ces dix acteurs auraient pu constituer la distribution récurrente de la série idéale, la série de rêve, en quelque sorte.

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1. MAIGRET CHEZ LE MINISTRE
(adaptation de: MAIGRET CHEZ LE MINISTRE***)




Un étudiant a remis à Auguste Point, le ministre des travaux publics, un rapport compromettant pour de nombreux parlementaires et membres du gouvernement. Le document est dérobé avant qu’il n’ait pu le communiquer au premier ministre. Craignant d’être accusé de l’avoir volontairement fait disparaître pour protéger ses collègues corrompus, voire lui-même, Point demande l’aide de Maigret.

Et voilà notre commissaire entraîné dans une affaire politique nauséabonde, ce qu’il déteste au plus haut point. Il accepte néanmoins d’aider Point, qui lui paraît foncièrement honnête et semble victime d’une machination dont les conséquences s’annoncent terrifiantes : le ministre risque d’être accusé d’avoir enterré un rapport démontrant que le gouvernement et des parlementaires influents ont touché des pots-de-vin d’un promoteur immobilier pour accepter la construction d’un sanatorium dans un endroit dangereux, opération qui s’est soldée par la mort de 128 enfants. Une affaire à se faire lyncher…

Maigret et ses hommes, en concurrence avec la Sûreté, marchent sur une corde raide mais s’en sortent remarquablement bien, pour notre plus grand plaisir. Non seulement le suspense ne faiblit pas, mais l’ensemble des acteurs incarnant tant les policiers que les suspects jouent sans fausse note.

Jean Richard a su trouver le ton juste, ce qui n’était pas forcément facile dans un rôle différent de ses habituels affrontements avec la pègre ou les assassins ordinaires, somme toute beaucoup plus francs que les méandres vicieux et tortueux du microcosme politico-journalistique parisien dans lequel il est contraint d’évoluer pour les besoins de cette enquête.

Il trouve des partenaires de grande qualité pour lui donner la réplique, parmi lequel on ressortira Guy Tréjean, très bon dans ce rôle de ministre venu de sa province, complètement dépassé par le monde de requins qui l’entoure et par le piège implacable qui se referme sur lui, ainsi que l’excellent Alain Mottet, parfait en journaliste-député cynique, fanatique et extrémiste.

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2. UN ECHEC DE MAIGRET
(adaptation de: UN ECHEC DE MAIGRET**)

 

Ferdinand Fumal, un homme d’affaires sans scrupules, demande la protection de la police après avoir reçu une série de lettres anonymes le menaçant de mort. Il est assassiné avant que le dispositif policier ne soit véritablement déployé. Maigret fait face à une pléthore de suspects tellement la victime comptait d’ennemis irréductibles.

Une introspection dans la vie privée d’un grand bourgeois qui n’est pas sans rappeler Maigret hésite, mais en moins réussi. Ce n’est pas la première fois qu’une enquête menée sur un rythme assez lent se laisse suivre grâce à de bonnes performances d’acteurs.

Jean-Paul Roussillon incarne à la perfection Ferdinand Fumal, cet homme d’affaires parti de rien et devenu un des empereurs de la boucherie industrielle après avoir ruiné la majorité de ses concurrents. Une crapule de la pire espèce rendue crédible par le physique douteux de Roussillon, sa morgue, son jeu hautain et cassant.

Un acteur d’envergure comme François Maistre apporte tout de suite une épaisseur au rôle de chef de la PJ. On le croirait tout droit sorti des Brigades du Tigre, où il tenait le rôle similaire du divisionnaire Faivre, avec la même éclatante réussite. Et on se prend à rêver à ce qu’aurait pu être la série s’il avait été présent en permanence dans ce rôle.

Françoise Christophe et Paul Crauchet sont très bons en proches et victimes de Fumal, tombés dans l’alcoolisme et pas vraiment attristés par la mort de leur bourreau. Parmi les petits rôles, on reconnaît Corinne Dacla en jeune et douce maîtresse de Fumal, Ticky Holgado, alors inconnu, en médecin légiste désinvolte, Catherine Sauvage, qui reprend le rôle de grande bourgeoise pédante et arrogante qu’elle avait déjà tenu sur Maigret et le clochard, et l’inattendu Noël Mamère en présentateur de journal télévisé… qu’ il était alors dans la « vraie vie ».

Catherine Rouvel interprète avec un naturel étonnant Louise Bourges, la malicieuse secrétaire de Fumal, amoureuse de son chauffeur.

Tout cela est bel et bon, mais l’épisode comporte un trop grand nombre de lenteurs pour être passionnant, et la musique, certes bien adaptée à l’atmosphère énigmatique de l’hôtel particulier de Fumal, finit par devenir lancinante.

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3. MAIGRET VOYAGE
(adaptation de: MAIGRET VOYAGE*)

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Un riche citoyen britannique est retrouvé mort dans la baignoire de sa chambre d'hôtel. Les marques sur son dos prouvent qu'une personne lui a maintenu la tête sous l'eau pour le noyer. La même nuit, sa future épouse, qui logeait dans une chambre voisine, tente de se suicider avec des barbituriques...

C'est habituel, Maigret n'est pas à l'aise lorsqu'il doit évoluer dans le monde des nantis et des hôtels de luxe. L'attitude du directeur de l'hôtel, soucieux avant tout d'éviter le scandale, tout comme celle de M. Arnold, l'homme d'affaires du Colonel, qui le traite avec condescendance, l'irritent au plus haut point.

Le commissaire ne se laisse pas démonter pour autant, et va enquêter à Monte-Carlo, où la comtesse Palmieri, la fiancée du Colonel, paniquée à l'idée d'être soupçonnée, est allée se réfugier. Mais la comtesse est déjà repartie, et Maigret ne trouve que son ex-mari. Ensuite, il part pour Lausanne, où il retrouve enfin la comtesse.

L'adaptation est une réussite et a même amélioré le roman. Le suspense est habilement distillé, avec l'étau qui se referme petit à petit sur le principal suspect, jusqu'à l'étouffer et le forcer à avouer.

Les interprètes principaux sont tous excellents, qu'il s'agisse des policiers ou des suspects. En premier lieu, un Jacques François parfaitement à l'aise dans le rôle de John Arnold. Katia Tchenko est elle aussi convaincante en comtesse Palmieri alcoolique et dépressive. Quant à Ivan Desny, son interprétation de Van Meulen est absolument remarquable. Van Meulen, l'ex-époux de la comtesse, est un aristocrate admirateur de Maigret, et qui joue franc jeu avec la police.

A signaler aussi la présence de Guy Grosso, qui joue le policier suisse, et celle de Fernand Guiot dans le rôle du docteur Paul.

On regrettera seulement une fin un peu brutale, qui aurait mérité plus de développements, même si le téléspectateur peut reconstituer la trame.

*Cet épisode est inédit en DVD.

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4. MONSIEUR GALLET, DECEDE
(adaptation de : MONSIEUR GALLET, DECEDE****)

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Un homme est retrouvé assassiné dans un hôtel à Saumur. L’enquête est compliquée par la découverte de la double vie de la victime, qui avait quitté son travail de représentant depuis des années pour devenir, à l’insu de sa famille, un petit escroc.

Il est curieux qu’un excellent roman comme Monsieur Gallet, décédé n’ait pas été adapté plus tôt dans la série. Aux manettes, Georges Ferraro, au service de l’épisode comme sur Maigret se défend (alors que d’autres metteurs en scène tentent sans succès de mettre l’épisode à leur service…). Ferraro joue sur du velours grâce au scénario de Claudine Cerf, fidèle à l’œuvre originale.

La chanson déjà entendue sur Maigret se défend est réutilisée pour le générique final, et c'est une initiative bienvenue puisque cette musique est excellente et colle parfaitement à l'univers du commissaire.

Bon roman et bonne adaptation : le résultat est à la hauteur, avec un épisode passionnant de bout en bout, et dont le sommet du suspense est atteint lors de la séquence des coups de feu tirés en direction de Moers, alors qu’il travaillait sur les lieux du drame, avec Maigret dans les parages. Que s’est-il passé ? La clé de l’énigme réserve une belle surprise…

Jean Richard reste à son meilleur niveau, et Roger Dumas est tout aussi convaincant en aristocrate bon vivant mais aux abois, tant et si bien que cet épisode sera finalement un des plus captivants de cette dernière époque.

*Cet épisode est inédit en DVD.

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5. LES CAVES DU MAJESTIC
(adaptation de: LES CAVES DU MAJESTIC****)


Une Française mariée à Clark, un riche Américain, est étranglée dans les sous-sols d’un palace parisien. Tous les indices semblent incriminer Prosper Donge, maître d’hôtel et ancien amant de la victime. Il aurait fait chanter Mme Clark en la menaçant de révéler à son mari qu’il était le véritable père de son enfant. Maigret, qui a de la sympathie pour Donge et pour sa compagne, ne croit pas à cette thèse et soupçonne une affaire beaucoup moins simple qu’elle ne paraît.

Voici un de ces épisodes magnifiques qui ont grandement contribué à rendre la série si attachante. L’enquête, excellente, est valorisée par une galerie de personnages tous plus authentiques les uns que les autres. Simenon n’avait pas son pareil pour décrire la vie et les sentiments des humbles, et la réussite de cet épisode est d’avoir parfaitement transcrit les personnages du roman.

Maurice Risch prouve qu’il peut se montrer à son avantage dans un rôle dramatique, lui qui a si souvent joué dans des comédies, notamment avec Louis de Funès. Curieusement doté d’une moustache, il forme un couple extrêmement sympathique avec Catherine Allégret, très naturelle en femme du peuple, modeste mais non vulgaire. Maigret aime s’immiscer dans la vie de ces gens modestes, très attachés l’un à l’autre bien qu’ils se voient peu, Prosper travaillant le jour et Charlotte la nuit.

Autre personnage attachant, celui de Gigi, interprétée par Florence Giorgetti. Gigi et Charlotte formaient avec Mimi, la victime, un trio d’entraîneuses à Cannes, à l’époque où Prosper y travaillait. Prosper était amoureux de Mimi, et ne regardait guère la brave Charlotte, pourtant sincèrement éprise de lui. Mais lorsque Mimi épousa un riche américain, Charlotte sut consoler Prosper…

L’évolution des rapports entre Gigi est Maigret constitue un fil rouge passionnant. En premier lieu, Gigi éprouve de la haine envers ce policier qui a profité de son état de droguée en manque pour lui soutirer des renseignements confidentiels. Son attitude commence à changer lors de la séquence de la dictée de Maigret à Charlotte, décisive dans la mesure où elle va prouver que l’écriture de Charlotte a été imitée, et donc que cette dernière n’est pas l’auteur de la lettre anonyme dénonçant son compagnon.

Désormais, Gigi a compris que le commissaire cherche à innocenter Prosper, et elle devient cordiale avec lui. Charlotte et Gigi se montrent ravies d’accompagner Maigret chez le postier louche, et radieuses lors du final, lorsque le vrai coupable est arrêté.

L’assassin, justement, n’est autre que le comptable Ramuel, magistralement interprété par un excellent Jean Lescot, auteur d’un grand numéro dans un rôle de crapule à la fois cynique (dans ses activités illégales) et résignée (face à sa femme…). Le patron de la poste privée est incarné par Philippe Desbœuf, déjà vu sur L’amie de Madame Maigret, et ce choix est évidemment excellent tellement le physique de cet acteur est approprié pour un personnage aussi douteux que Jem.

L’affrontement verbal entre Maigret et l’ancien banquier escroc Atoum séduit par son intensité et son aspect véridique, Jean Richard trouvant du répondant en la personne d’un très bon Jean Gosselin dans le rôle d’Atoum.

Avec Clark, ce n’est plus d’affrontement verbal dont il s’agit, mais carrément d’agression physique puisque le prétentieux Américain, exaspéré par les investigations de Maigret, lui assène un violent coup de poing. Mike Marshall a tenu plusieurs petits rôles sur la série, et il faut reconnaître que le fils de Michèle Morgan se montre très à l’aise dans ces compositions de notables nord-américains, ne serait-ce que par son physique approprié et par sa maîtrise parfaite de la langue yankee.

La seule déception de l’interprétation vient d’Elyane Borras, qui en fait trop dans le rôle de l’enquiquineuse épouse de Ramuel : ses colères exagérées tombent à plat. Mais ceci ne remet pas en cause la grande qualité de cet épisode, magnifiquement conclu par la joie de Prosper Donge, qui rêvait depuis des années d’être père, espoir déçu par la stérilité de Charlotte, et va enfin pouvoir récupérer son fils naturel.  

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6. LA PIPE DE MAIGRET
(adaptation de: LA PIPE DE MAIGRET*)

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Alors que Maigret enquête sur un inconnu retrouvé mort dans un hôtel de luxe, il est importuné par une mégère autoritaire qui prétend que l'on fouille dans sa maison en son absence, et qui exige une enquête de sa part. La femme a un fils, un jeune adulte qui éprouve une fascination pour le commissaire...

 

Très agréable surprise que cette adaptation. On pouvait s'attendre à un épisode sans saveur, en raison de la nouvelle de base, peu captivante. Au contraire, on a un joli modèle de ce qu'il faut faire pour étoffer une nouvelle et la rendre passionnante.

En premier lieu, ajouter quelques aspects ludiques, qui détendent l'atmosphère. Ainsi, la musique du générique de la série Dallas, entendue lors de l'arrivée de la police à l'hôtel, par l'ascenseur extérieur. La réalisation entendait ainsi souligner l'aspect résolument américain de l'hôtel de luxe international où le cadavre a été découvert.

Autre séquence désopilante, cette fois à l'intérieur de l'hôtel, lorsque Janvier est subjugué par la plastique de l'employée chargée de le conduire à un autre étage, et qu'il lui emboîte le pas avec un plaisir visible.

Ensuite, mettre en valeur la qualité intrinsèque du scénario. Comme dans L'amie de Madame Maigret, il s'agit de deux histoires apparemment sans rapport, qui finissent par n'en faire plus qu'une seule. Simenon était habile dans cet exercice, et l'adaptation a merveilleusement respecté ce point fort incontestable de l'histoire.

Enfin, la qualité de l'interprétation doit une nouvelle fois être soulignée. Les plongées dans la vie du couple Maigret sont un régal, magnifié par le talent de Jean Richard et de Annick Tanguy. Nelly Borgeaud était sans conteste l'actrice idéale pour jouer une enquiquineuse acariâtre de première classe comme cette Mathilde, et on peut même trouver qu'elle est à la limite de forcer le trait. Son autre atout est de rappeler le délicieux parfum des films de François Truffaut...

Le juge Coméliau a connu de nombreux interprètes dans la série, et ici, c'est André Valardy qui a été choisi. Autre point fort, André Penvern dans le rôle de l'inspecteur Castaing, criant de vérité, un des meilleurs interprètes des policiers dans la dernière époque de la série, et ce sur la majorité des épisodes.

Le suspense monte habilement en puissance, au point d'égaler, ou presque, l'excellent Maigret, Lognon et les gangsters, dont l'arrestation finale ressemblait assez à celle à laquelle on assiste ici. Auberge en banlieue de Paris dans les deux cas, mais cette fois-ci un seul malfaiteur à appréhender.

On ne peut pas conclure sans évoquer le personnage du jeune garçon-coiffeur, fasciné par Maigret à un point tel que les murs de sa chambre sont recouverts de photos du commissaire, et qu'il va profiter de sa venue dans son bureau pour lui voler sa pipe préférée. Le gamin était si heureux d'avoir la pipe de son idole... Mais il devra évidemment la lui restituer à la fin de l'aventure. Tous ces éléments confortent la qualité de l'épisode.

*Cet épisode est inédit en DVD.

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7. MAIGRET ET LA VIEILLE DAME DE BAYEUX
(adaptation de: LA VIEILLE DAME DE BAYEUX***)


Alors qu’il se trouve en Normandie où on l’a chargé de réorganiser les services de police locaux, Maigret s’intéresse à la mort d’une vieille dame fortunée. Il pourrait s’agir d’un assassinat maquillé en crise cardiaque par les héritiers présumés.

Une enquête passionnante menée de main de maître par notre commissaire préféré, pourtant privé de ses inspecteurs habituels. Certes, les méandres de l’enquête suscitent un intérêt constant, mais on ne peut s’empêcher d’avoir un doute : comme souvent lorsqu’il mène une enquête non-officielle, Maigret ne va-t-il pas simplement découvrir la vérité pour sa gouverne personnelle, mais sans arrêter le ou les coupables, soit parce qu’il n’en aura pas l’opportunité, soit parce qu’il ne le voudra pas ? Le dénouement, surprenant, ne va pas confirmer cette crainte, et l’on pourra donc apprécier cette enquête jusqu’au bout, sans cette frustration, cette sensation de montagne accouchant d’un souriceau que l’on a ressenties sur certains épisodes.

Outre la performance parfaite de Jean Richard, pleinement impliqué dans son personnage, et deux clins d’œil à Madame Maigret/Annick Tanguy par le truchement de coups de téléphones à Paris, l’ensemble de la distribution accomplit un sans-faute.

Pascale Rocard est époustouflante dans le rôle de Cécile Ledru, la demoiselle de compagnie et protégée de la vieille dame. De prime abord, elle donne l’impression d’une jeune fille pieuse et sage avec ses grosses lunettes, mais ses airs de Sainte-Nitouche cachent un caractère bouillant, d’ailleurs accentué par l’adaptation. La jeune Cécile va ainsi donner raison à certain dicton populaire relatif aux « femmes à lunettes »…

Saddy Rebbot (dit « Monsieur Papa Poule »…) incarne Philippe Deligeard, l’industriel ennemi de Cécile, qui ne se prive pas de l’accuser d’avoir tué la vieille dame pour s’emparer de son héritage. Et c’est son propre fils Jérôme Rebbot qui joue Gérard, le fils de Deligeard !

Le toujours excellent Michel Beaune, un habitué de la série, n’est autre que le procureur, celui qui apporte son soutien naturel à Deligeard, sous prétexte de sa popularité en ville, en réalité parce qu’il appartient comme lui au petit monde des notables. Une fois de plus, Maigret se heurte donc à la magistrature. Le procureur se montré évidemment réservé, voire critique face aux investigations de Maigret, qui semblent viser Deligeard, et surtout face à ses méthodes peu orthodoxes. Mais il saura tourner sa veste au bon moment…

Paule Noëlle est sarcastique à souhait dans son interprétation de l’épouse de Deligeard, et c’est toujours un plaisir de retrouver Armand Mestral, qui joue le beau-père du suspect numéro un. Quant à Denise Noël, elle donne vie à Mère Marie-Ange, celle-là même qui oriente Maigret sur cette enquête. Ce personnage a été créé de toutes pièces sur cette adaptation, et l’initiative s’avère fort heureuse… comme la plupart des autres. Il s’agissait d’étoffer le scénario, issu d’une nouvelle, donc forcément léger, d’où par exemple l’histoire à rebondissement des testaments multiples.

Question anecdotes, on remarque que la personne mentionnée dans le titre, la « vieille dame », est la victime et donc n’apparaît pas à l’écran, pas même en flash-back ! Ceux qui attendaient un duel Maigret-Vieille Dame comme dans Maigret et la dame d’Etretat en sont donc pour leurs frais…

Une curiosité : Maigret, désireux de mener à bien l’interrogatoire discret de Deligard, finit par accepter un cigare de la part de son hôte ! Autre première pour le commissaire lorsqu’il est convoyé en automobile par Mère Marie-Ange. Maigret n’avait jamais eu de Mère supérieure comme conductrice, affirme-t-il. L’auto est bien entendu une deux-chevaux…

Qu’ajouter de plus, si ce n’est que tous ces personnages, combinés à l’ambiance éminemment « simenonnienne » présente de bout en bout, nous font passer un excellent moment.

*Après Le Port des brumes et Maigret et la dame d’Etretat, Michel Beaune participe à un troisième épisode se déroulant en Normandie…

*Cet épisode est inédit en DVD.

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8. LE CHIEN JAUNE (2ème version)
 (adaptation de: LE CHIEN JAUNE****)

 

Un groupe de notables normands est visé par des tentatives de meurtres, dont l’une aboutit. La serveuse du bar où les hommes menacés se réunissent va apporter une aide précieuse à Maigret, pour faire triompher une vérité où les coupables et les victimes ne seront pas forcément ceux que l’on pouvait imaginer.

Cette seconde version du fameux Chien jaune est une splendide réussite. Les quelques défauts de la première mouture ont été corrigés, avec bien entendu l’arrivée de la couleur, mais aussi une fin remaniée, claire et nette avec une preuve accablante, qui cette fois ne laisse place à aucune contestation future.

Bien sûr, la qualité exceptionnelle du roman a facilité la tâche de la production, mais on a déjà vu d’excellents romans massacrés par des adaptations médiocres, voire catastrophiques. Ici, que du bon travail avec un scénario conforme à l’original et un excellent Jean Richard, auteur d’une composition humaniste à la hauteur de l’enquête et des personnages rencontrés.

Cette version se déroule tout comme la première à Port-en-Bessin et non à Concarneau comme dans le roman. Même tournée en Normandie, il aurait été tout à fait possible de la réputer se passer en Bretagne, car tous les ports se ressemblent, mais sans doute la ville de Port-en-Bessin tenait elle à cette publicité gratuite...

Saluons les choix judicieux des comédiens, parmi lesquels on distinguera Michel Ruhl, acteur idéal pour incarner Le Pommeret, ce notable désinvolte et dépravé, et plus encore un formidable Philippe Rouleau : auteur d'une composition dont il a le secret, il sait se montrer particulièrement antipathique sous les traits du veule et déchu docteur Richoux. Et puis, bien évidemment, Christine Laurent.

Oui ! Christine Laurent, celle-là même qui avait illuminé de sa grâce le fabuleux Maigret et la jeune morte. La sensible Christine a un peu vieilli, et son air fatigué, usé même, est probablement une nécessité induite par le scénario. Mais avec son regard toujours mélancolique, elle reste vraiment l’actrice qu’il fallait pour le rôle d’Emma, cette modeste serveuse de bar condamnée à demeurer sous la coupe de notables sans pitié, et ce depuis la disparition de Léon, son fiancé.

Maigret va pouvoir laisser libre cours à sa haine de la bourgeoisie et réparer les injustices subies par Emma et Léon. Du Simenon classique, mais efficace et valorisé par la qualité de l’interprétation.

*Cet épisode est inédit en DVD.

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9. LE NOTAIRE DE CHATEAUNEUF
(adaptation de: LE NOTAIRE DE CHATEAUNEUF*)

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En vacances dans sa propriété de Meung-sur-Loire, Maigret est sollicité par un notaire de Châteauneuf-sur-Loire, désireux de lui confier une enquête à mener incognito à son domicile, où des objets d’art chinois sont régulièrement volés depuis quelques semaines. Le notaire soupçonne son futur beau-fils.

Une histoire peu captivante et qui souffre de multiples lenteurs, comme la plupart de celles adaptées de nouvelles. Les intermèdes au piano sont tout aussi mortels que leurs équivalents vus sur Maigret chez les Flamands.

Que Mme Maigret accompagne son mari chez le notaire n’est pas une mauvaise initiative : sa présence est toujours appréciée, bien que non prévue par Simenon. Ce qui est plus inattendu est de voir le couple se rendre chez le notaire en voiture. Bon, ce n’est pas Maigret qui conduit (encore heureux !...), mais tout de même, les Maigret possédant une voiture, voilà qui frise l’hérésie. Et l’on n’imagine pas du tout l’épouse réservée qu’est Mme Maigret au volant, conduisant son commissaire de mari.

Face aux lacunes du scénario, ce sont les quelques scènes humoristiques qui vont animer le déroulement de l’enquête. Maigret se montre très maladroit face aux questions de la fille de son hôte quant à son passé de « copain de régiment » du notaire. Agacé par l’attitude du maître de maison, Maigret se délecte de le mettre volontairement mal à l’aise : il s’amuse à tutoyer son « vieux camarade » et lui rappelle « qu’il faisait souvent le mur » !

On doit cependant attribuer un bon point pour l’interprétation de Martine Sarcey et d’Yves Vincent, qui jouent avec talent le notaire et son épouse, et saluer un dénouement très honorable, ce qui permet à cette adaptation de se situer, une nouvelle fois, au-dessus de l’original.

*Cet épisode est inédit en DVD.

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10. MAIGRET ET L’ENFANT DE CHOEUR
(adaptation de: LE TEMOIGNAGE DE L’ENFANT DE CHOEUR**)

 

Un enfant de chœur affirme avoir vu au petit matin le cadavre d’un homme poignardé, étalé sur un trottoir devant la maison d’un juge à la retraite. Les policiers ne croient guère à ce témoignage car personne d’autre n’a vu ce cadavre, et il n’a jamais été retrouvé. Maigret va mener son enquête, persuadé que l’enfant n’a pas menti.

C’est presque un exploit de réussir un épisode d’une heure trente très valable à partir d’une simple nouvelle dont l’intrigue est fort banale. Ce que l’on constate dès le départ, c’est que Maigret a de la sympathie pour Julien, le jeune garçon, car il a lui-même été enfant de chœur.

Le commissaire mène une partie de l’enquête au lit, car il a pris froid en accompagnant le gamin dans la neige à six heures du matin, aux fins de procéder à une reconstitution. Quel régal de voir le couple Maigret vivre au quotidien, surtout quand Mme Maigret soigne son mari grippé !

Alors, comment se fait-il que l’ennui ne se soit pas installé dans cette enquête ? Encore une fois, la qualité de l’interprétation est prépondérante. Ne citons que les comédiens les plus marquants, cela sera bien suffisant.

Le juge Mougin est un vieil anticlérical, un « mécréant » selon Julien. Dans ce rôle, Michel Vitold s’avère bien meilleur que dans Les Brigades du Tigre, où il jouait un Russe caricatural. François Dyrek, c’est le chef de la police locale (l’histoire se déroule en Normandie), par ailleurs ancien inspecteur de Maigret. Mme de Mazières, cette femme respectable dont le fils met du somnifère dans la tisane les soirs où il reçoit son jeune amant, est interprétée par Yvonne Clech.

Jérémie Covillault se hisse à la hauteur des adultes en enfant de chœur désappointé de ne pas être cru. Il faut dire que ses quelques entorses à la vérité ne facilitent pas la tâche de la police. Henri Lambert produit une performance remarquable dans le rôle d’Ortega,  le pharmacien rapatrié d’Algérie. Sa composition d’homme aux abois en raison d’une ignoble maître-chanteur est un des moments les plus marquants de l’épisode.

Une belle passe d’armes a lieu entre Maigret et le garçon-coiffeur « gigolo tout terrain », comme il le surnomme, et on a même droit à une séquence humoristique en début d’épisode, avec l’arrivée tonitruante de Sœur Marie-Madeleine, dite « Sœur Marie-Mad ». Probablement hérité de la série des Gendarme, avec Louis de Funès, le rôle de Marie-Mad est celui d’une religieuse au volant d’une deux-chevaux. Le commissaire, et surtout Madame Maigret, ont peur car Sœur Maire-Mad conduit de manière très sportive…

L’épisode se termine comme il a commencé. Après avoir offert un vélo à Julien pour le récompenser de son aide, Maigret peut enfin partir pour le Mont-Saint-Michel… dans la voiture de Sœur Marie-Mad ! « On y sera dans moins d’une heure ! », affirme la conductrice...

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11. MAIGRET ET L’INSPECTEUR MALGRACIEUX
(adaptation de: MAIGRET ET L’INSPECTEUR MALGRACIEUX**)

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Maigret et l'inspecteur Lognon, surnommé « Le malgracieux », enquêtent sur la mort étrange d'un courtier en diamants, qui se serait suicidé dans la rue après avoir appelé la police.

L'Affaire du « Commodore », qui passionne les journalistes, ne sert que de toile de fond. Elle est surtout destinée à meubler les vides inévitables dans les histoires adaptées de nouvelles. Il est évident que seule la mort de Goldfinger, le « suicidé », passionne Maigret. Ce procédé des deux enquêtes parallèles est un classique de la série, mais s'avère ici vraiment pesant tant les passages consacrés au « Commodore » sont inintéressants. Il aurait mieux valu ne montrer que l'enquête sur la mort de Goldfinger, quitte à réduire la durée de l'épisode à cinquante minutes.

Ce qui préoccupe le commissaire, c'est la ressemblance du prétendu suicide de Goldfinger avec l'affaire de Stan Le Tueur, survenue quelques années auparavant. Le problème, c'est que l'enquête sur Stan le Tueur a été adaptée postérieurement à celle-ci, et surtout que l'affaire de Stan ne correspondra guère avec les réminiscences qui surviennent chez le commissaire sur cette enquête...

Bernard Lajarrige, qui avait été un Lognon idéal, est désormais un acteur récurrent de la série dans le rôle du planton de la PJ. A sa place, c'est Henri Virlogeux qui interprète le Malgracieux. Il s'agit d'un rôle diamétralement opposé à celui de Merlock Sholmes sur la série Arsène Lupin, puisque Sholmes est un policier prétentieux et sûr de lui. Pourtant, Virlogeux a su parfaitement se glisser dans la peau du geignard inspecteur Lognon.

L'excès de temps morts n'incite pas à classer ce téléfilm parmi les meilleurs de la série, mais on peut néanmoins lui trouver un certain charme, ne serait-ce que par son ambiance parisienne du quartier magique de Montmartre, Montmartre avec ses escaliers et son atmosphère particulière.

Les acteurs sont également très bons, de Jean Richard à Henri Virlogeux, en passant par Danièle Lebrun et Dominique Blanc, les demi-sœurs ennemies, sans oublier l'inévitable Paulette Dubost en concierge et le toujours flamboyant Philippe Lemaire. Bien que vieillissant, Lemaire était taillé sur mesure pour interpréter l'escroc international surnommé « Le Commodore ».

*Cet épisode est inédit en DVD.

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12. LA MORTE QUI ASSASSINA
(adaptation de: LE CLIENT LE PLUS OBSTINE DU MONDE***)

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Un coup de feu retentit tout de suite après la sortie d’un homme du bar où il était resté toute une journée. Contrairement à ce que supposait le patron du bistrot, la victime n’est pas son client, mais un inconnu.

L’adaptation de cette nouvelle recelait une difficulté majeure : comment réussir à captiver le spectateur pendant toute la durée passée dans le bar par ce fameux client? Cette journée entière, l’exaspération du patron de bar, les soupçons qui montent peu à peu ne pouvaient être décrits en cinq minutes, mais risquaient de devenir d’un ennui mortel sans astuce de scénario.

Le scénariste s’en est sorti avec le recours à l’intrigue parallèle sur les faux-monnayeurs, qui passionne le chef de la PJ, mais pas Maigret, et en imaginant que le commissaire était venu à deux reprises dans le bar, pour rendre visite au patron, un ancien garçon de la brasserie Dauphine. Une façon comme une autre d’intégrer Maigret à cette histoire avant qu’elle ne démarre pour de bon.

Passé cet écueil, l’enquête sur les faux-monnayeurs n’a plus lieu d’être, et se trouve vite résolue pour laisser le champ libre à l’intrigue principale. Dès lors, l’épisode donne sa pleine mesure, basé sur une belle histoire, à la fois captivante et touchante.

Maigret mène la majeure partie de ses investigations avec Janvier (Jean-Pierre Maurin), alors que Lucas se fait plus discret, le plus souvent dans les limites des locaux de la PJ.

Comme souvent, la plupart des comédiens sont très bons, de Paul Le Person, remarquable de vérité en patron de bar, à Jean Négroni en directeur de la PJ, en passant par des petits rôles bien connus : Gérald Denizot ou Alain Mac Moy, excellent dans le personnage du médecin de Mme Auger.

Mais c’est la magnifique composition de Nathalie Nell qui va donner toute sa dimension à ce très bon épisode, un cran au-dessus de la nouvelle, pourtant une des meilleures de la série. L’adaptation a parfaitement fait ressentir l’âme de l’histoire de Simenon, en ajoutant le petit plus apporté par les acteurs, et notamment par la jolie Nathalie Nell, remarquablement adaptée au personnage troublant et mystérieux d’Isabelle Auger (ou Claire Combarrieu ?...).

L’apogée se trouve dans la dernière demi-heure, avec le face-à-face tout en finesse entre Jean Richard et Nathalie Nell, puis le procès. Bien que certains indices laissent supposer que l’accusée a usurpé l’identité de sa sœur décédée, comme le prétendait Combarrieu, la peu reluisante  victime, le commissaire a de la sympathie pour Mme Auger, cette petite femme décidée. Son témoignage plutôt favorable sera tout aussi déterminant pour l’obtention du verdict clément que la bonne mémoire d’Isabelle concernant la date d’engagement de sa femme de ménage.

La conclusion de l’épisode, tout comme celle de la nouvelle, laisse le spectateur dans le doute : chacun peut se laisser aller à rêver, à imaginer qu’Isabelle est bien Isabelle, ou qu’Isabelle est en réalité Claire, et c’est bien ce goût délicieux de mystère qui fait le charme de cette histoire.

*Cet épisode est inédit en DVD.

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13. MAIGRET ET LE VOLEUR PARESSEUX
(adaptation de: MAIGRET ET LE VOLEUR PARESSEUX*)


Un cambrioleur bien connu de Maigret a été retrouvé mort, victime d’un meurtre. Il est certain que le corps a été déplacé après la mort. Le commissaire pense à un cambriolage qui a mal tourné, mais l’enquête s’annonce difficile, car l’homme travaillait toujours en solitaire.

Deux enquêtes sont menées en parallèle, et bien entendu celle qui parait en théorie la moins importante, concernant le « voleur paresseux », est la seule qui intéresse Maigret. La magistrature, antipathique au possible, lui intime l’ordre de ne pas s’en occuper, mais le plus célèbre policier de France est têtu…

Le commissaire fait équipe avec Fumel, un policier abandonné par sa femme depuis quinze ans, confiné dans les bas grades en raison de son manque d’ambition et surtout de sa faiblesse en orthographe, handicap sérieux pour rédiger les rapports. Rufus est vraiment très, très bon sans ce rôle de Fumel, une sorte d’inspecteur Malgracieux en plus aimable.

Madeleine Barbulée, interprète émouvante de Justine Cuendet, la mère du « voleur paresseux », apporte beaucoup à cet épisode, tout comme Geneviève Mnich dans le rôle d’Evelyne Schneider, la maîtresse du cambrioleur. Ces deux femmes douces et sensibles se retrouveront dans l’épilogue, en souvenir de l’homme qu’elles aimaient, l’une en tant que mère et l’autre en tant qu’amante.

Dans un autre registre, celui de Marina, la prostituée black ingénue et provocante, l’actrice Yao est véritablement très rafraîchissante. André Penvern compose un Castaing consistant, et Jean-Pierre Maurin, s’il ne fait pas oublier Jean-François Devaux dans le rôle de Janvier, se montre tout à fait à la hauteur de son personnage de flic motivé et efficace.

A signaler une scène d’introduction surprenante. Maigret et ses inspecteurs font le guet pour surprendre des malfaiteurs en pleine action. Les voleurs surgissent et leur chef tire sur Maigret. A ce moment-là, notre commissaire se réveille, bouleversé par ce qui n’était qu’un cauchemar. La bande des voleurs présente dans le rêve est celle de l’enquête secondaire, la seule qui intéresse les chefs de Maigret, et elle est dirigée par un gangster complètement caricatural, histoire de bien montrer que cette enquête n’a aucune importance.

Non, seul compte le « voleur paresseux », dont les meurtriers, de riches étrangers que la magistrature refuse d’inquiéter pour éviter l’incident diplomatique, ne seront jamais arrêtés. Au final, une belle histoire, très améliorée par rapport au roman (au moins, on sait pourquoi Cuendet est surnomé « voleur paresseux »…), et une fin émouvante. 

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14. MAIGRET ET L’HOMME DANS LA RUE
(adaptation de: L’HOMME DE LA RUE*)


Un neurologue réputé a été assassiné par balles. Son corps est retrouvé dans le bois de Boulogne, à un endroit fréquenté par les prostitués travestis. En raison des relations influentes de la victime, la magistrature et les supérieurs de Maigret veulent imposer la thèse du crime crapuleux, mais le commissaire entend bien mener son enquête à sa manière… 

Un épisode qui démarre bien, avec notamment la séquence insolite où Maigret subit le racolage d’un travesti dans le bois de Boulogne, mais l’enquête déçoit dans sa seconde partie. La fausse reconstitution, idée géniale de Maigret pour débusquer les suspects, oriente le scénario vers de trop nombreuses séquences de filatures, dont l’aspect languissant est accentué par leur côté répétitif.

Seul l’interrogatoire folklorique de Lola, le travesti, anime quelque peu la seconde moitié de l’épisode, malgré un point de scénario suranné : le type douteux qui découvre un mort et s’empare de son portefeuille, ce qui brouille les pistes, on connaît…

Petite erreur presque sympathique : il semble que le scénariste ait des connaissances médicales limitées car il est visible qu’il confond neurologie (maladies du système nerveux) et psychiatrie (maladies mentales)…

Si Gilles Segal est parfait dans le rôle de Masson, « l’homme de la rue », d’autres choix de comédiens s’avèrent peu judicieux. On a si souvent vu Jean Négroni interpréter des truands qu’on peut difficilement le prendre au sérieux en tant que chef de la PJ. Quant à André Valardy, son physique n’est guère adapté au rôle du juge Coméliau, l’ennemi intime du commissaire. Néanmoins, ces deux comédiens s’en tirent honorablement grâce à leurs qualités intrinsèques, et il faut saluer leur mérite dans ces rôles à contre-emploi.

Au final, le bilan de cet épisode est fort honnête, compte tenu de la minceur de la nouvelle adaptée, quinze pages que l’on peut lire en une demi-heure à peine, et qui décrivent essentiellement les scènes de filature. Tout ce qui précède la reconstitution, soit près de la moitié de la durée, et sur la partie la plus intéressante, a été opportunément ajouté.

*Cet épisode est inédit en DVD.

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15. TEMPETE SUR LA MANCHE
(adaptation de: TEMPETE SUR LA MANCHE**)

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               Maigret et sa femme sont invités en Angleterre pour assister au mariage de la fille de l'inspecteur Pike, un ami du commissaire. Mais une tempête sur la Manche les empêche de prendre le bateau. Bloqués à Dieppe, ils trouvent refuge dans une pension de famille qui a été recommandée à Mme Maigret par une de ses amies. Le soir même, une jeune employée de la pension est assassinée.

S'il fallait créer un proverbe pour cet épisode, ce serait sans nul doute « mini nouvelle, mais adaptation maximum », tant le scénariste a déployé des trésors de talent et d'ingéniosité pour nous offrir une histoire aux multiples facettes toutes plus réussies les unes que les autres.

Avant même que l'enquête ne débute, l'atmosphère est particulièrement captivante, voire envoûtante. La pension de famille de Mlle Otard rappelle les bons souvenirs de « L'assassin habite au 21 », ce must incontournable du film policier, mais aussi d'un « Maigret » précédent, en l'espèce Maigret en meublé.

C'est une Françoise Brion vieillissante, mais toujours forte en gueule, qui interprète Mlle Otard, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle ne manque pas de réplique, ni d'humour. Lorsque la police lui demande comment une fille à la réputation aussi mauvaise que Jeanne, la victime, est entrée chez elle, elle répond du tac eu tac « Par la porte ! »

Il est cocasse d'assister à l'ennui de Maigret, réduit à lire un article de journal sur les rats, faute de sympathiser avec les locataires de Mlle Otard. Pourtant, ces derniers ne manquent pas de pittoresque : Mlle Moulineau, une institutrice célibataire et aigrie, passe son temps à jouer du piano, ce qui a le don d'exaspérer le commissaire. Pour le consoler, Mme Maigret lui souffle : « Ne te plains pas, elle pourrait aussi chanter... ».

L'excellent Robert Party hérite pour une fois d'un rôle sympathique, et il s'avère aussi convaincant que d'habitude en colonel mi-historien, mi écrivain, et surtout sincèrement épris de cette catin de Jeanne. Aurait-il tué par jalousie ?

Les Gosselin forment un couple de restaurateurs d'âge moyen qui semble très unis. Ils occupent la chambre voisine des Maigret, et dès l'arrivée de ces derniers, ils se font remarquer par leur ébats amoureux particulièrement sonores. Dubitatifs, le commissaire et sa femme ont appris de Jeanne, peu de temps avant qu'elle se fasse trucider, que c'était comme ça « quatre fois par jour »... Geneviève Fontanel, avec son physique sensuel, était bien l'actrice idéale pour ce rôle de nymphomane décomplexée.

Après cette mise en ambiance mémorable, surviennent le crime puis l'enquête, qui ne déçoit pas, avec son lot de suspects et de fausses pistes. Le commissaire local Le Goffic bénéficie de la très bonne interprétation de Yves Aubert.

Tout n'est pas parfait pour autant. Ainsi, on peut trouver quelques défauts dans l'interprétation. Samuel Le Bihan est épouvantablement mauvais dans le rôle de Tony, le neveu de Mlle Otard, et lui aussi amant de Jeanne. Pour une fois, on peut même faire un petit reproche à Jean Richard en personne. Alors qu'il est habituellement parfait, et que dans la plupart des scènes de cet épisode, il continue à l'être, il n'arrive pas à trouver le ton juste lorsqu'il doit montrer Maigret en état d'ébriété avancée. Il en fait beaucoup trop, ce n'est pas du tout naturel, cela fait penser à la piètre prestation de Peter Graves dans un épisode de la série Mission impossible, où il devait faire semblant d'être aveugle et en rajoutait sans nuances.

Il n'empêche que, lorsque la fin de l'épisode survient, on est tout surpris que cela se termine déjà, car l'on n'a pas vu le temps passer...

               *Cet épisode est inédit en DVD.

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16. L’AMOUREUX DE MADAME MAIGRET
(adaptation de: L’AMOUREUX DE MADAME MAIGRET***)

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L'appartement des Maigret est envahi par des peintres venus pour le rénover. Mme Maigret, qui ne supporte pas l'odeur des peintures, parvient à convaincre son mari de s'installer dans un vaste appartement moderne situé dans un quartier chic, qu'une amie lui prête pendant son absence. Depuis la fenêtre de son nouveau domaine, la femme du commissaire remarque un vieil homme dont le comportement lui paraît étrange. Peu de temps après, il est retrouvé assassiné...

Un très bon début avec les scènes de la vie quotidienne du couple Maigret. Le commissaire se montre sceptique, et même un brin ironique, lorsqu'il découvre le luxe de sa demeure provisoire, et en cela on retrouve un Maigret saisissant de vérité.

L'enquête comporte quelques lenteurs dans sa première partie, mais l'atmosphère particulière de cette histoire, où l'espionnage vient s'insérer dans le quotidien de Maigret, est fort bien restituée, ce qui n'était pas forcément facile.

On peut regretter le manque d'envergure des principaux rôles en dehors des personnages récurrents, en premier lieu les interprètes du couple d'espions. Avec une « » dans un de ces rôles, l'épisode aurait pu atteindre la catégorie supérieure. C'est d'autant plus dommage que les petits rôles, eux, sont parfaitement tenus, avec l'éternelle Paulette Dubost (la logeuse de Chenombert), Arlette Didier, idéale pour jouer une charcutière, et Sylvie Joly dans un rôle à contre-emploi de religieuse, où elle s'avère impeccable.

Néanmoins, la qualité de l'enquête, fort bien conduite pas le commissaire et pas ses inspecteurs, et surtout le rocambolesque des situations, avec le jeune homme déguisé en vieillard, les messages en morse transmis par une aiguille à tricoter, idées du fantaisiste Chenombert, suffisent à procurer au « » averti un agréable moment.

*Cet épisode est inédit en DVD.

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17. L’AUBERGE AUX NOYES
(adaptation de: L’AUBERGE AUX NOYES***)

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Un camionneur affirme avoir poussé dans le Loing la voiture d'un jeune couple, faute d'avoir pu freiner à temps à cause de la nuit. Lorsque la voiture est remontée à la surface, on ne trouve aucune trace des jeunes gens, mais une ancienne chanteuse, morte étranglée, est découverte dans le coffre.

L'enquête suscite initialement un intérêt certain, avec tout le mystère qu'elle comporte, mais a tendance à se diluer dans une foule de détails au fur et à mesure de son avancement, si bien qu'on ne retrouve pas l'allant de la nouvelle. Car les éléments ajoutés, procédé classique pour adapter une nouvelle, n'apportent rien. Au contraire, ce sont eux qui alourdissent le récit. Le final, trop abrupt, n'est pas non plus à la hauteur. On aurait aimé assister à la scène où la police retrouve la fille du notaire, comme dans l'histoire de Simenon.

De bonnes performances de comédiens procurent des moments agréables. En premier lieu, citons François Perrot : un acteur de cette envergure, qui plus est dans le rôle du notaire de Versailles La Pommeraye, parfaitement adapté à sa façon de jouer, apporte immédiatement une plus-value. Et justement, il apparaît vers la fin de l'épisode, au moment où l'action avait tendance à s'enliser.

Jean-Pierre Castaldi, grand habitué de la série, joue cette fois-ci un routier plutôt louche, alors qu'Henri Lambert, autre grande gueule bien connue, est lui aussi tout à fait à l'aise en marinier irascible.

Dora Doll se retrouve en concierge et il est curieux de voir Fernand Guiot en magistrat, le temps d'une seule scène. Passé la surprise de le voir dans ce rôle, il faut reconnaître qu'il lui va très bien.

En dehors de ces poids-lourds et des inoxydables Jean Richard, François Cadet et André Penvern, interprètes des policiers, la plupart des seconds rôles sont convenables, mais pas particulièrement transcendants.

*Cet épisode est inédit en DVD.

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18. JEUMONT, 51 MINUTES D’ARRET
(adaptation de: JEUMONT, 51 MINUTES D’ARRET*)

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Le neveu de Maigret, qui vient d'entrer dans la police, appelle son oncle en renfort pour une affaire de meurtre dans un train, à Jeumont, Le jeune homme se sent incapable de résoudre le problème car les indices manquent, au contraire des coupables potentiels, bien trop nombreux pour l'infortuné débutant.

Cet épisode constituait une gageure : comment adapter une nouvelle de neuf pages, qui se lit en vingt minutes, sous un format de près d'une heure trente ? Le résultat est honorable, mais ne peut éviter certaines lenteurs, en particulier lors des préparatifs et magouilles se déroulant à Varsovie, interminables et incompréhensibles. Si l'on ajoute une histoire invraisemblable et peu captivante, on aboutit à un épisode qui ne restera pas dans les mémoires, même si ce n'est pas du tout un ratage complet.

Maigret est irrité que « Popaul » l'appelle « mon oncle », et on le comprend. Ceci sonne faux, a-t-on déjà vu dans la « vraie vie » un neveu appeler son oncle ainsi ? Généralement, on dit « Tonton », où on l'appelle par son prénom, et pas par « mon oncle »...

« Popaul », le fameux neveu, est joué par un acteur guère convaincant, mais heureusement on ne le voit guère, et plus du tout dès lors que Maigret prend les choses en main en débarquant à Jeumont. Le commissaire reste en contact avec ses inspecteurs parisiens et en particulier Lucas, et le parallèle entre l'enquête parisienne et les interrogatoires qu'il mène à la frontière belge est assez réussi. Voilà qui contrebalance les lenteurs du début, sans parvenir à susciter un intérêt réellement soutenu.

*Cet épisode est inédit en DVD.

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19. STAN LE TUEUR
(adaptation de: STAN LE TUEUR***)

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Maigret se voit confier par le directeur de la PJ l'affaire d'une bande de criminels qui pillent des fermes isolées et tuent leurs propriétaires sans la moindre pitié. Cette nouvelle forme de criminalité sanguinaire constitue un défi pour le commissaire, habitué aux truands à l'ancienne.

Des éléments inhabituels pour un Maigret, avec de la violence gratuite et donc sauvage dès les premières minutes, et des méthodes parfois loufoques : le sérieux inspecteur Lucas se déguise en clochard avec barbe et imperméable rapiécé pour espionner l'hôtel des malfaiteurs sans être repéré !

Voilà qui anime de manière cocasse la première partie de l'épisode, avant que la seconde ne tombe d'abord dans un scénario qui s'étiole, probablement parce qu'il s'agit de l'adaptation d'une nouvelle, ensuite dans un final confus qui empêche de savourer pleinement la surprise de l'identité véritable du redoutable Stan le Tueur.

Jean Richard est toujours très bon, mais c'est le commissaire Maigret qui, pour une fois, manque de perspicacité puisqu'il se laisse manœuvrer par le faux suicidaire Ozep, personnage étrange joué avec conviction par Wojtek Pszoniak.

Côté interprétation, Michel Beaune, déjà vu à plusieurs reprises sur la série en tant que suspect ou coupable, se retrouve cette fois-ci en directeur de la PJ, et donne pleine et entière satisfaction, comme à son habitude. Le désopilant Ticky Holgado se retrouve dans la peau de « Lunettes Rouges » ! Il ne s'agit pas d'un Indien, mais d'un membre de la bande des tueurs...

On peut se demander si Simenon ne s'est pas inspiré de cette nouvelle pour écrire plus tard le roman Maigret et son mort, sauf que les deux lus et vus a posteriori, c'est Stan le tueur qui paraît être un remake de seconde zone de Maigret et son mort. Si l'on ajoute que les deux adaptations ne valent pas le roman et la nouvelle, et que cet opus donne l'impression d'une montagne qui accouche d'une souris, le résultat, c'est que l'on ne peut apprécier sans réserves cette histoire pourtant bien conçue, mais mise en scène trop maladroitement.

*Cet épisode est inédit en DVD.

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20. . MAIGRET A NEW-YORK
(adaptation de: MAIGRET A NEW YORK**)

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Maigret part enquêter à New-York suite à une demande du fils d'un important homme d'affaires d'origine française, qui pense que son père est en danger, sans avoir de précisions sur la nature de ce danger. Le commissaire est accueilli très fraîchement par l'homme d'affaires et par son adjoint. Puis le fils disparaît...

Il était logique que le dernier épisode de la série soit celui-ci, puisque selon Simenon, il s'agit d'une enquête menée par Maigret alors qu'il se trouve à la retraite. Cependant, à aucun moment, le téléfilm ne fait allusion à la retraite du commissaire, si bien qu'il apparaît finalement inutile d'avoir réservé cette adaptation pour la fin.

Il n'y avait donc aucune raison particulière de tourner cet épisode, et surtout de le diffuser en dernier, et c'est même une erreur de le faire car il est dommage de terminer une aussi bonne série sur un épisode médiocre, et surtout pas représentatif du tout de l'univers de Maigret.

Certes, cet épisode est loin d'aboutir à la même catastrophe que son calamiteux prédécesseur tourné en Arizona. Mais ce commissaire privé de ses inspecteurs et contraint de parler anglais à tout bout de champs n'arrive pas à nous captiver. De plus, tout comme dans le roman, l'histoire est totalement invraisemblable, exagérément longue et bien compliquée...

Jean Desailly ne fait qu'une apparition, peut-être histoire de signifier que la boucle est ainsi bouclée, puisqu'il était le narrateur des premiers épisodes, tournés plus de vingt ans auparavant.

On doit signaler tout de même la très bonne performance de Raymond Pellegrin, très émouvant lors de la scène finale.

En conclusion, on est bien forcés de faire ici la même constatation que sur « Maigret en Arizona » : l'univers du commissaire Maigret est résolument incompatible avec l'atmosphère des Etats-Unis. Que l'histoire se déroule dans les zones rurales de l'Arizona ou dans les miasmes des quartiers populeux de New-York ne change rien à l'affaire : c'est en France, ou à la rigueur en Belgique ou en Hollande, que le plus célèbre policier de l'hexagone se trouve le plus à l'aise, et où l'on est le plus heureux de le voir évoluer.

*Cet épisode est inédit en DVD.

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Crédits photo: lmlr.

Images capturées par Phil DLM.