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Saison 8Présentation

Le Virginien

Saison 9



1. THE WEST VS. COLONEL MACKENZIE



Scénario : Jean Holloway. Réalisation :  Murray Golden et Jerry Hooper.

Résumé :

Un nouveau propriétaire arrive à Shiloh, le colonel Alan MacKenzie. Il se rend vite compte qu’il lui faut faire des efforts pour se faire adopter et que tout n’est pas gagné. MacKenzie veut élucider la mort du frère d’une femme qu’il apprécie beaucoup, la belle Faith Andrews.

Critique :

La musique du générique a changé, de même que le visuel. Cette dernière saison est appelée The Men from Shiloh qui est un titre plus logique et cohérent que Le Virginien quand on connaît la série. Stewart Granger s’impose en maître de Shiloh à un niveau digne de Lee J.Cobb. Doug McClure a bien changé physiquement, arborant un look années 70, cheveux longs, moustaches.

Le colonel s’oppose au shérif (John Larch). MacKenzie est un homme entier qui a du mal à se faire accepter. Il propose son aide à une jeune femme, Faith Andrews (Elizabeth Ashley) dont on vient de retrouver le frère, John, tué. Il présente à Faith Amalia Clark (Martha Hyer). Les deux femmes ne s’entendent pas.

Stewart Granger dégage une grande humanité. Il a plus de carrure que John McIntire. Et plus de talent. C’est un comédien qui a connu la gloire au cinéma et arrive dans la dernière saison d’une série télévisée.

Malgré les changements, on apprécie beaucoup ce premier épisode. Le colonel organise une réception afin de faire connaissance avec ses voisins et de se faire adopter à Medecine Bow. Une vive discussion l’oppose au Major Evans (Don Defore). Amalia se comporte en maîtresse de maison, mais nous ne la verrons que dans ce premier épisode.

Le courant ne passe pas du tout entre le shérif et le colonel. Mais en voyant John Larch, on se prend à regretter Mark Abbott/Ross Elliott, même si le meilleur shérif de la série reste Emmett Ryker/Clu Gulager.

Le colonel est attaqué est roué de coups pas des cavaliers masqués, mais il se défend comme un beau diable. Le colonel a un majordome, Parker (John McLiam) dont on aurait aimé qu’il reste toute la saison. On ne le verra que trois fois.

La série repart sur de nouvelles bases, avec dans ce premier épisode moins de présence du virginien et de Trampas, et il est dommage qu’elle ait été annulée au bout de la saison. On peut supposer que la vogue des westerns était définitivement terminée pour le public américain.

Elizabeth Ashley brille dans cet épisode par une interprétation remarquable. Le colonel est très attentionné envers son personnage de Faith Andrews. Il se comporte en père avec son fils Billy (Bobby Eilbacher).

Dans une scène de l’épisode, il s’aperçoit que le garçonnet a peur d’un cheval et lui parle avec douceur, cherchant à comprendre ce qui se passe. Il fait parler l’enfant. C’est sans doute la plus belle scène de Stewart Granger dans l’épisode. Il parle du témoignage de l’enfant au virginien. MacKenzie interroge Amalia à propos de ce cheval. Elle dit ne rien savoir.

On se régale et on ne perd pas une minute de ce film. Le colonel recherche le meurtrier de John Andrews auprès du major Evans. Il n’est pas seulement le nouveau maître de Shiloh mais un brillant détective décidé à élucider le meurtre de John Andrews. Suivi par un sbire du major, il veut le faire parler. Risquant sa vie, le colonel trouve les meurtriers de John Andrews. Il est aidé par Trampas. Puis accuse carrément Evans.

On regrette sur le quai de la gare le départ de Faith et Billy. Faith promet au colonel de revenir l’été suivant. Faith et le colonel s’embrassent tendrement. Hélas, Faith ne reviendra pas. Il n’y a pas que le virginien et Trampas qui sont condamnés à rester célibataires.

Un des meilleurs épisodes du Virginien vus depuis longtemps. On aurait bien aimé que Faith devienne Madame MacKenzie. Episode dominé par Elizabeth Ashley et Stewart Granger.

Anecdotes :

  • Lorsqu’il présente Trampas au colonel, le virginien dit qu’il travaille depuis neuf ans à Shiloh.

  • Ennio Morricone remplace Percy Faith pour le thème du générique.

  • Stewart Granger (1913-1993) est connu pour L’archet magique, Les Mines du Roi Salomon, Scaramouche, Des pas dans le brouillard.

  • Lee Majors (1939-) qui n’apparaît pas dans ce premier épisode mais est au générique comme l’un des héros de la série est la vedette de La Grande vallée, L’homme qui valait trios milliars, L’homme qui tombe à pic.

  • Elizabeth Ashley (1939-) ex-femme de George Peppard a notamment joué dans Morts Suspectes.

  • Martha Hyer (1924-2014) a joué dans Sabrina, Comme un torrent, Les quatre fils de Katie Elder.

  • Don DeFore (1913-1993) est connu pour C’est arrivé dans la cinquième avenue, Ma bonne amie Irma, Romance à Rio, La tigresse.

  • John Larch incarne le sheriff, c’est sa quatrième apparition dans la série depuis 1962.

  • John McLiam (1918-1994) apparut en tout sept fois dans la série ne sera le majordome Parker du colonel que dans trois épisodes de la série.

  • Le personnage de Billy Andrews, joué par le jeune Bobby Eilbacher (1963-) est crédité au générique comme Petey Andrews.

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2. THE BEST MAN

Scénario : Leslie Stevens. Réalisation : Russ Mayberry.

Résumé :

Trampas suit un ami au Mexique, Pick Lexington. Pick est amoureux de la belle Teresa, qui a un autre prétendant, Cristobal. Trampas voudrait éviter que tout cela se termine en duel.

Critique :

Cet épisode mexicain, dans lequel seul Trampas apparaît, est sans doute destiné à rassurer les amateurs de la série. Par le passé, beaucoup d’épisodes avaient Trampas pour seul protagoniste. James Farentino est plus crédible en bad boy qu’en gentil Pick Lexington, amoureux de Teresa Zaragosa (Susana Miranda). En fait, tous les hommes s’intéressent à cette Teresa : Trampas, Cristobal, El Fe (Desi Arnaz), qui joue un peu les maires de l’endroit.

Le Mexique, avec nos yeux d’aujourd’hui, est montré dans la série, et ce depuis toujours, comme un pays d’arriérés. Cela continue dans cet épisode. On y retrouve Kathy Jurado en Mama Fe. Au bout d’une demi-heure, on a compris que c’était un épisode moyen. Doug McClure a gardé son tonus, il ne semble pas fatigué de jouer Trampas. Ce dernier recueille les confidences de Teresa.

Pendant ce temps, pour une histoire de cheval, Pick et Cristobal Nieves (Mario Alcade) se disputent. Les passages chantés n’étaient pas indispensables. Des balades censées donner du romantisme à l’épisode.

L’épisode n’entre pas vraiment dans le genre comédie, on sent le drame en filigrane. Je trouve que Farentino en fait trop et n’est pas toujours convaincant. Notamment lors des scènes avec Mario Alcade. Le temps s’éternise un peu. Heureusement que nous avons droit à de beaux paysages.

Enfin, Pick revient faire du charme à Teresa (qui un instant avant s’inquiétait de l’absence de Trampas qui est parti). Pick aura droit à un chaste baiser. Trampas tente de convaincre Pick de laisser tomber et de rentrer en Amérique. Cristobal se déclare à Teresa.

Le duel que Trampas voulait tant éviter entre Pick et Cristobal se profile. Il s’interpose entre les deux hommes.Puis Susanna, Mama Fe et plusieurs villageois. Susanna se décide un peu tard à se marier avec Pick. Tout le monde se réjouit que le sang n’ait pas coulé. 70 minutes pour cela, j’avoue que je reste un peu perplexe.

Anecdotes :

  • Desi Arnaz (1917-1986) est célèbre pour avoir été le producteur de I love Lucy.

  • James Farentino (1938-2012) est habituellement voué aux rôles antipathiques. C’est sa deuxième apparition dans la série après l’épisode 26 de la saison 4 Les chacals derrière les loups.

  • Kathy Jurado (1924-2002) a joué dans Le train sifflera trois fois.

  • Susana Miranda (1947-) a fait une très courte carrière, citons Opération Vol, Bob, Carole, Ted et Alice, L’indien,  La citadelle sous la mer.

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3. JENNY

Scénario : Arthur Heinemann. Réalisation : Harry Harris.

Résumé :

Le virginien dans un hôtel vient en aide à une femme qui est attaquée, Jenny Davis. Il la reconnaît comme une vieille amie. Elle prétend ne pas connaître ses agresseurs ni la raison.

Critique :

Le virginien vient de sauver Jenny Davis (Janet Leigh) et plein de souvenirs lui reviennent en mémoire, ce que nous voyons à travers des flash-backs. Notre héros est étonné que Jenny ne veuille pas se plaindre au shérif et pense qu’elle a de bonnes raisons pour cela.

Une diligence arrive avec Randolf (Charles Drake) et une très jeune fille, Mary Ann Travers (Jo Ann Harris). On a bien du mal à reconnaître la comédienne alors très différente de la façon dont on la voit d’habitude, elle a 21 ans, et en fait moins.

Le virginien rencontre des étrangers à la réception de l’hôtel et après un bref échange avec eux, il est méfiant. Il pense que ce sont les hommes qui, dans le noir, ont attaqué Jenny.

En plein désert, la diligence est attaquée. Randolf et Mary Ann y sont montés. Jenny et le virginien se cachent derrière des rochers mais les bandits veillent. Ils sont menés par Kinroy (John Ireland). Le virginien comprend qu’il s’agit de la bande de son mari emprisonné, et qu’ils recherchent l’argent qu’il a volé avant d’être emprisonné.

Le siège des bandits commence. Nous sommes en plein soleil. La situation s’éternise un peu. La distribution est dominée par Janet Leigh, John Ireland et James Drury. Randolf est mal en point, et soigné par les autres. Voilà un pur western. Le virginien cherche un moyen d’aller chercher du secours. Par son imprudence en regagnant la diligence, Mary Ann manque faire tuer le virginien.

Ce dernier dit à Jenny qu’ils sont dans cette situation à cause d’elle et de son mari. Janet Leigh est l’aînée de sept ans de James Drury et cela se voit à l’écran, il n’est guère crédible en ancien petit ami. L’alchimie entre eux n’est pas évidente. En voulant s’enfuir, Jenny provoque la capture du groupe entier. On découvre alors que Randolf est le mari de Jenny. Elle n’a cessé de mentir.

Kinroy affirme que les prisonniers ne craignent rien, ils veulent juste la cachette du magot. Dans le rôle du mari de Jenny, Charles Drake manque d’épaisseur. On l’imagine mal en chef de bande, surtout lorsque l’on voit John Ireland. Le virginien propose un marché à Kinroy : aller chercher l’argent. Mais Randolf est réticent, il n’a pas confiance. Il finit par indiquer l’endroit au virginien.

Trop statique, manquant d’action, l’épisode de nous passionne pas. Le virginien part avec Kinroy et Jenny, laissant deux comparses. Deux hommes restent, l’un des deux abat l’autre pour aller tenter de s’approprier le magot. Il est découvert par le virginien et le bras droit de Kinroy.

Le virginien a raison d’eux tandis qu’ils comptent les billets. On n’arrête pas de se trahir chez les brigands. L’épilogue à l’hôtel avec Mary Ann et Randolf nous laisse sur notre faim.

Anecdotes :

  • Janet Leigh (1927-2004) est célèbre pour Psychose.

  • John Ireland (1914-1992) a joué dans Commando de la mort, La rivière rouge, Les fous du roi, Spartacus.

  • Charles Drake fait sa seconde apparition dans la série après l’épisode de la saison 8 A woman of stone.

  • Jo Ann Harris (1949-) est célèbre pour la série Section Contre-enquête.

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4. WITH LOVE, BULLETS AND VALENTINES

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Philip Leacock.

Résumé :

Trampas gagne un bateau à vapeur au poker, mais il n’est pas au bout de ses surprises.

Critique :

Des épisodes comme celui-ci décrédibilisent la série. Trampas joueur de poker gagne un bateau à vapeur. Il s’agit d’une escroquerie. La neuvième saison a vraiment très bien commencé avec le premier opus, et celui-là est insupportable. On prend le téléspectateur pour un gogo. Il s’agit d’un ratage en tous points. Doug McClure y est même énervant. Si j’ai été indulgent pour l’épisode au Mexique, cette-fois, je constate qu’il s’agit d’une mauvaise farce.

Ainsi, Trampas joue avec Billy Valentine (Jack Albertson). Il gagne aussi une somme d’argent volée au chemin de fer, que des détectives récupèrent. Parmi les joueurs, Skeet (Art Carney), le propriétaire du bateau, a une petite fille, Corey Ann (Deborah Walley) bien jolie, mais cela ne suffit pas pour faire un épisode. Billy a un frère, Hoy (Tom Ewell) tout aussi malhonnête. Les rebondissements sont attendus, il s’agit d’une comédie. Mais elle ne fait pas rire.

Deborah Walley semble prendre son rôle plus au sérieux que les autres. Elle joue assez bien. Doug McClure cette-fois est carrément mauvais. Si quelqu’un commençait la série par cet épisode, il n’en regarderait pas un autre. C’est téléphoné, les clichés les plus éculés nous sont servis. Au fil des saisons, la série nous a de temps en temps servi des histoires qui nécessitaient l’indulgence du critique, mais cet opus est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Doug McClure cabotine et on l’impression qu’il joue une caricature de Trampas. On est loin du vacher de Shiloh. Le comédien ne semble plus y croire. Les scènes se succèdent en enchaînant les absurdités. On nous présente les personnages les plus pittoresques qui n’arrangent rien à l’ensemble. Vers le milieu de l’épisode, quelques efforts sont faits pour redresser un peu l’entreprise du naufrage. Mais c’est à chaque fois pour une chute plus saugrenue que la précédente. La scène du repas à bord du bateau à vapeur rassemble tous les protagonistes. Elle est interminable.

Le petit ami de Corey Ann, Jason (Ben Cooper), est shérif. Trampas assiste pendant 70 minutes à une défilé de personnages plus absurdes les uns que les autres, au point que l’on se demande si l’on ne regarde pas une parodie. Côté mise en scène, quelques belles prises de vue de Philip Leacock non pas du bateau mais du chemin de fer. C’est maigre.

A la différence de l’épisode The Best man qui comptait quelques longueurs, ici les rebondissements n’arrêtent pas, on demanderait presque une pause ! On escroque, on braque, les personnages sont sans consistance et impossibles à prendre au sérieux.

Qui a pu, au sein de la production, donner le feu vert à cette histoire ? Cela restera un mystère. Art Carney, que je suis pas prêt d’oublier, est l’acteur le plus insupportable de l’intrigue.

Voilà un épisode à zapper sans regrets et qui laisse quelque inquiétude en le regardant sur l’avenir de la saison. C’est vraiment un film qu’il est difficile à supporter jusqu’au bout. D’autres pourront trouver cela drôle, tous les goûts sont dans la nature. Doug McClure a réussi à rendre le personnage de Trampas ridicule. Il a parfois tourné des épisodes faibles, mais jamais une telle niaiserie.

Il reste vingt épisodes, formulons-le vœu que nous n’ayons pas à subir un autre opus de ce genre. La dernière image nous montre McClure lever les yeux au ciel dépité. Il y a de quoi !

Anecdotes :

  • Art Carney (1918-2003) est connu pour Charlie, Harry et Tonto.

  • Tom Ewell (1909-1994) a joué dans La Blonde et moi, Sept ans de réflexion.

  • Deborah Walley (1941-2001) a peu tourné, moins de trente rôles, étant surtout productrice et auteur.

  • Jack Albertson (1907-1981) a joué dans Charlie et la chocolaterie, L’aventure du Poseïdon.

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5. THE MYSTERIOUS MR. TATE

Scénario : Jean Holloway. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

A bord d’un train, le colonel MacKenzie voyage avec Lark Walters, fille d’un de ses amis. Il prend la défense de Roy Tate, qui risque être lynché alors qu’il a tué un homme en état de légitime défense. Lark tombe amoureuse de Roy, auquel le colonel offre un poste à Shiloh.

Critique :

Avec cet épisode, la qualité est de retour en même temps que Stewart Granger. Le colonel voyage dans un train avec Lark Walters (Annette O’Toole, qui fut au cinéma Lana Lang puis à la télévision Martha Kent, la mère de Superman).

Lee Majors fait son apparition dans la série dans le rôle de Roy Tate, l’un des nouveaux héros de la série. Sauvé d’un lynchage par le colonel et recueilli à bord du train, il ne laisse pas indifférente Lark. Ce dernier s’explique avec le colonel qui lui offre un poste à Shiloh. Lee Majors moustachu fait une belle prestation en nouvel homme de Shiloh.

On retrouve avec plaisir le maître d’hôtel du colonel, Parker.pour la deuxième de ses trois apparitions dans la saison. A bord du train, Jackson Reed (Robert Webber) qui était en prison avec Tate essaie de le convaincre de rejoindre sa bande. Ce dernier refuse. Le colonel se montre très paternel et protecteur avec Lark. Mais il met en garde la jeune fille afin qu’elle ne s’attache pas à Roy Tate.

Lee Majors affiche une certaine nonchalance en Tate, assez sûr de lui. Stewart Granger est majestueux. Le colonel demande à son maître d’hôtel de faire parler le nouveau venu, mais ce dernier ne se montre pas loquace. Profitant d’un Parker assoupi, Lark retrouve Roy Tate et engage la conversation avec lui. Tous deux sympathisent. Mais le colonel vient veiller à la vertu de la jeune femme.

C’est un épisode plaisant. On ne s’ennuie pas. L’apparition de Lee Majors, à l’époque connu pour La Grande vallée, permet au comédien de concentrer l’attention sur lui. Il ne démérite pas face à James Drury et Doug McClure, tous deux absents de l’épisode.

Pendant ce temps, Jackson Reed rejoint son complice Barton Ellis (Dane Clark) et lui fait part de ses projets pour Tate, que le colonel surveille étroitement.

L’épisode qui se déroule majoritairement dans le train n’est jamais ennuyeux. Le huis clos n’est pas un problème, car l’intrigue est passionnante. Tate tient tête au colonel qui est trop directif avec lui. Les complices n’ont pas renoncé à recruter le jeune homme. Barton Ellis le relance.

Un épisode agréable qui nous permet d’oublier l’opus précédent. Il s’attarde cependant trop quelquefois sur la romance entre Lark et Roy Tate. La fin de l’épisode montre le nouvel héros rejoindre ses anciens complices qui préparent un coup. Ceux-ci sont bien naïfs de croire le récupérer. Tate a choisi de changer de vie. La scène finale de l’incendie du train par les bandits permet à Roy Tate de gagner ses galons de héros.

Anecdotes :

  • Dane Clark (1912-1998) est apparu dans Destination Tokyo, Convoi vers la Russie, Destination Tokyo, Le fils du pendu.

  • Robert Webber (1924-1989) a notamment joué dans Douze hommes en colère, Les douze salopards, La bataille de Midway, La malédiction de la panthère rose.

  • Annette O’Toole (1952-) est connue pour Superman 3, Smallville.

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6. GUN QUEST

Scénario : Robert Van Scoyk. Réalisation : Harry Harris.

Résumé :

Accusé de meurtre d’un certain Garvey et victime d’un jugement expéditif, le virginien s’évade avant d’être pendu et cherche le vrai coupable.

Critique :

Avec huit invités vedettes au générique, le reproche que l’on peut faire à cet épisode est qu’il y a trop de personnages. On retrouve Joseph Cotten en juge corrompu Hobbs. Le véritable auteur des meurtres serait un certain Boss Cooper (Monte Markham). Qui dit trop d’invités dit une participation limitée de chacun en 70 minutes.

L’intrigue qui promettait d’être passionnante nous noie sous les personnages et l’on ne sait plus qui est qui. Parmi les hommes qui veulent pendre le virginien au début de l’épisode, les frères Garvey, Rem (Brandon De Wilde) et Dee (John Smith). C’est sur le témoignage de Rem, fils de la victime, que le virginien fut accusé.

Menant son enquête personnelle, le virginien rencontre dans un saloon Myra Greencastle (Anne Francis). Elle ne lui accorde pas à un regard. Il va voir le shérif Wintle (Neville Brand). Il cherche Boss Cooper. Ce dernier ne veut pas coopérer, mais notre héros retrouve Myra dans sa baignoire, un agréable spectacle. C’est la maîtresse de Cooper, le tueur.

Le virginien espère de l’aide auprès de Myra. Mais un homme, Dunn (Rod Cameron) tente de le tuer. Le virginien le blesse. Dans le rôle de la veuve Garvey, on reconnaît Agnès Moorehead de Ma Sorcière bien aimée. Les frères Garvey viennent demander des comptes au shérif Wintle. Ils cherchent à tuer le virginien, pour eux le meurtrier de leur père. On assiste à leur longue poursuite.

Parallèlement, le virginien continue son enquête. Il rencontre Nellie Cooper (Sallie Shockley), l’épouse de l’assassin présumé. Elle semble n’être au courant de rien. Elle lui offre un café. Boss est de retour et observe la scène de l’extérieur de la ferme. Puis avec son arme menace notre héros. Son épouse étend son linge sans se soucier de rien. Boss affirme être innocent et donne son arme au virginien en guise de bonne foi.

C’est un épisode dramatique, avec une intrigue policière solide, comme on en a vu souvent dans la série. Il y a de multiples rebondissements. Le virginien et Boss Cooper (que son épouse appelle Dan) se mettent en quête du véritable meurtrier, tandis que les frères Garvey arrivent à la ferme où se trouve Nellie. Mais Cooper tend un piège à notre héros.

On se perd dans les méandres de l’intrigue. Rattrapés par les frères de la victime, Cooper nie s’appeler ainsi et s’invente une identité. Le virginien pense confondre l’homme devant les frères grâce à Nellie Cooper. Rem Garvey s’avère être un menteur et avoir fait un faux témoignage. Le sang coule à l’épilogue.

On s’interroge sur la présence de comédiens qui n’ont fait qu’une courte apparition, comme Anne Francis et Joseph Cotten. La fin est bâclée. Nous n’avons même pas droit à une épilogue digne de ce nom.

Anecdotes :

  • Joseph Cotten revient dans un autre rôle après l’épisode de la saison 8 A Time of terror.

  • Brandon De Wilde fait sa troisième et dernière apparition dans la série. Ce comédien mourut à 30 ans dans un accident de voiture en 1972.

  • Anne Francis est de retour après l’épisode de la saison 3 All nice and legal.

  • John Smith (1931-1995) est apparu dans La cuisine des anges, Les rescapés du Bounty.

  • Agnes Moorehead (1900-1974) est connue pour son rôle d’Endora dans Ma Sorcière bien aimée.

  • Neville Brand (1920-1991) a joué dans Mort à l’arrivée, Stalag 17, Le quatrième homme,  Tora ! Tora ! Tora !

  • Rod Cameron (1910-1983) a notamment été vu dans Dakota Lil.

  • Monte Markham (1935-) succéda à Raymond Burr en 1973 dans une version inédite de Perry Mason.

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7. CROOKED CORNER

Scénario : Harry Kronman. Réalisation : Herbert Hirschman.

Résumé :  

Un groupe d’immigrés allemands est victime de menaces de cavaliers nocturnes pour les obliger à partir.

Critique :

On retrouve Stewart Granger et Lee Majors dans les rôles du Colonel et de Roy Tate pour leur première aventure à Shiloh.

August Hansch (Kurt Kasznar) est un commerçant aidé par Mace Ivers, un noir (Brock Peters). Ils sont persécutés : on leur sale leur eau, leur détruit leur moulin et les clôtures.

Clara Hansch (Susan Strasberg), la fille d’August, explique au colonel et à Roy que son père a engagé un certain Embry (Llyod Battista) pour les aider. Le colonel pense que c’est une mauvaise idée et chasse Embry, que Roy blesse à la main.

Le colonel et Roy décident de protéger les Hansch. Mais Ivers décide de partir. Clara va en parler à Roy. Ils sympathisent. La nuit des cavaliers masqués armés de torches incendient la ferme Hansch. Au bord de la rivière, Clara et Roy s’embrassent. Roy montre aux Hansch comment marquer leur bétail.

Le colonel est cependant déçu de voir que les allemands sont réticents à accepter son aide. Ils ne semblent pas voir d’un bon œil l’idylle de Clara avec Roy. Les allemands préféraient la solution expéditive de payer un tueur à gages pour les protéger.

Cet épisode au début semble passionnant, mais l’intrigue tourne court et l’intérêt se perd en cours de route. Lee Majors trop nonchalant ne s’implique pas assez dans son personnage.

Ivers se révèle un traître et suite à une dispute, blesse grièvement un membre de la communauté allemande, Paul Erlich (Walter Koenig) qui restera aveugle. Le shérif Mark Abbott n’est pas dupe, même si Ivers prétend qu’il s’agit d’un accident et qu’il a des témoins pour le prouver.

Au saloon, Roy repère un membre de la bande des incendiaires. Puis il s’occupe de Paul, l’emmène avec lui. Clara le réconforte aussi. Le colonel tente de raisonner la communauté allemande. Ils veulent renoncer et s’en aller.

Embry vient menacer le groupe qui reconstruit le moulin avec Roy Tate. Malgré sa cécité, Paul arrive derrière l’homme et le fait tomber, Tate le désarme. En dépit de la présence de la superbe Susan Strasberg, l’épisode peine à passionner. La fin est d’ailleurs assez décevante.

Anecdotes :

  • Susan Strasberg fait sa deuxième apparition dans la série après l’épisode La captive dans la saison 5 en 1966.

  • Kurst Kasznar (1913-1979) a notamment joué dans la parodie de James Bond Casino Royale en 1967.

  • Brock Peters (1927-2005) est apparu dans Soleil Vert.

  • Dernière apparition de Parker, le majordome du colonel.

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8. LADY AT THE BAR

Scénario : Leslie Stevens  Réalisation : Russ Mayberry.

Résumé :

Trampas est arrêté par un shérif, Howard Acton, pour meurtre. Son procès commence : il est défendu par une femme, Frances Finch.

Critique :

Episode de procès. Le shérif Howard Acton (Kenneth Tobey) arrête Trampas pour le meurtre du propriétaire d’une mine. Trampas admet qu’il connaissait le propriétaire de la mine, mais pas de l’avoir tué.

Tout le monde est pressé d’aller à la pêche et d’expédier le procès. Trampas a comme avocate Frances B. Finch (Greer Carson). Le juge Elmo J. Carver (E. G. Marshall) s’entretient avec Acton. Il ne reste que quatre jours pour régler l’affaire avant le départ en vacances du juge, ainsi que du Marshall Krug (James Whitmore).

Une reconstitution est faite sur les lieux du meurtre, dans la mine.

Greer Carson met du tonus par son interprétation à cette histoire assez banale. Les témoins défilent à la barre. L’avocate interroge la belle Ellie Bishop (Pamela McMyler) qui semble être le témoin le plus redoutable.

L’enquête et le procès se passent dans le décor insolite de la partie de pêche au bord du lac. On ne prend pas l’intrigue au sérieux. Le ton est badin, l’atmosphère légère.

L’interprétation est dominée par Greer Carson, un peu fofolle, avec son ombrelle. C’est presque un personnage comique. Elle se transforme en détective. Elle va voir Ellie Bishop pour espérer en savoir davantage. Elle interroge aussi un certain Clyde Willis (Michael Bow).

Difficile de prendre l’histoire au sérieux, il est question de meurtre, mais James Whitmore en Marshall Krug semble se moquer complètement des enjeux. Krug et Trampas se retrouvent dans la mine à chercher des preuves.

Sur une musique sautillante, qui montre bien que l’heure n’est pas à la tension, l’histoire se poursuit. Ce n’est pas un chef d’œuvre. Les scènes se suivent un peu laborieusement. C’est dans la mine qui se trouve la clé du mystère. On retrouve ensuite le procès pour la séquence finale et primordiale.

Le témoin interrogé est le shérif Acton. La pièce a conviction est une veste, attribuée à Trampas, alors qu’elle n’est pas à lui. Le marshall Krug est le dernier témoin appelé à la barre. Les vrais coupables sont démasqués à deux minutes de la fin, ce qui nous prive de toute épilogue.

Anecdotes :

  • Greer Garson (1904-1996)  est connu pour Au Revoir Mr Chips !  Orgueils et préjugés,  Prisonniers du passé.

  • E.G. Marshall (1914-1998) a joué notamment dans Douze hommes en colère, Superman 2.

  • James Whitmore fait sa quatrième et dernière apparition dans la série.

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9. THE PRICE OF THE HANGING

Scénario : Frank Chase. Réalisation: Marc Daniels

Résumé :

Le Colonel MacKenzie est sérieusement blessé et nécessite une opération. Le seul médecin qui pourrait intervenir est en prison. Le juge accorde une libération exceptionnelle.

Critique :

MacKenzie est blessé, et le seul docteur et chirurgien qui peut le sauver, Kincaid (Edward Binns) est condamné à la pendaison pour un meurtre, même si Roy découvre que c’est plus une vengeance du juge John Markham (Lew Ayres) que la justice. Le juge en veut au médecin de ne pas avoir sauvé sa fille. Dans cette série, je trouve que Lee Majors n’est pas aussi impliqué qu’habituellement et il nous déconcerte par sa retenue que l’on peut prendre parfois pour de la nonchalance.

Roy Tate essaie de parlementer avec la femme du juge, Lori (Jane Wyatt). Cette dernière dément devant son mari ce que ce dernier affirme. Le shérif Sam Tolliver (Tom Tryon) est dès le début hostile à Roy, mais sur l’ordre du juge accepte de libérer le chirurgien pour qu’il opère le colonel. Kincaid refuse d’aider, dans la mesure où il est lui-même condamné à mort. Il se fait tirer l’oreille.

En raison du scénario, Stewart Granger n’a pas grand-chose à jouer. On le voit surtout souffrir dans son lit. C’est alors que Kincaid demande une somme astronomique pour opérer. Il exige 10 000 dollars afin que sa femme Tracy (Patricia Harty) puisse prouver que le témoin à charge a menti lors du procès.

Je ne sais si l’impression va continuer, mais en cette ultime saison, les épisodes sont vraiment très moyens. La série avec un tel renouvellement n’est pourtant pas usée, ayant pris un nouveau départ.

Après la scène de l’opération, l’intérêt faiblit un peu. Roy Tate semble un peu perdu au saloon.

Nous revoyons dans un flash back la bagarre lors d’une partie de cartes entre le docteur Kincaid et la victime qui lui vaut la corde. Roy Tate recueille le récit d’une entraîneuse et comprend que Kincaid a été jugé à charge. Nous revenons à la scène d’opération qui s’éternise et où le docteur va être tenté de s’enfuir.

J’ai trouvé Lew Ayres peu convaincant en juge. Il manque d’autorité et paraît parfois être un homme assez faible. Roy découvre que la condamnation du docteur est discutable, Tolliver se confie à lui en disant qu’il pense que c’est un accident et que le juge s’est acharné. Or, le comble est que Tom Tryon en shérif est nettement plus menaçant et dangereux que le juge, avec une attitude glaçante.

Passé quarante minutes, on ne sait pas trop où le scénariste veut nous entraîner, d’autant que la réalisation de Marc Daniels est d’une mollesse déconcertante. Notons aussi des scènes inutiles comme avec la femme malade du juge, qui n’aident pas le téléspectateur à se captiver pour cette intrigue.

Edward Binns est sans doute celui qui joue le mieux son personnage de médecin condamné à mort. Le colonel est sauvé, et le twist final au moment de l’exécution du condamné en surprendra plus d’un.

Un épisode avec des longueurs regrettables. Au bout d’une heure, moment de l’exécution, le réalisateur nous livre des images choc, mais c’est bien trop tard pour redresser la barre de cet épisode qui ne restera pas dans les mémoires comme un bon opus.

Anecdotes :

  • Lew Ayres (1908-1996) a joué notamment dans A l’ouest, rien de nouveau, Johnny Belinda.

  • Jane Wyatt (1910-2006) est connue pour Horizons Perdus.

  • Edward Binns (1916-1990) était Wally Powers dans Opération Vol.

  • Patricia Harty (1941-) a joué notamment dans Code Quantum.

  • Tom Tryon (1926-1991) est apparu dans Le Cardinal, Première victoire.

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10. EXPERIMENT AT NEW LIFE

Scénario : Loïs Hire. Réalisation : Jeannot Szwarc.

Résumé :

Le virginien recherche du bétail perdu de Shiloh à New Life, un endroit hostile. Sans le savoir, il trouble le jeu de deux tourtereaux, Belinda et Toby.

Critique :

Belinda Ballard (Sue Lyon, la célèbre Lolita) et son petit ami Toby Wheeler (Michael McGreevy) se seraient bien passés que le virginien vienne à New Life. Ils étaient en train de flirter dans les champs. Belinda est la fille d’une veuve, Amelia (Vera Miles).

Le virginien pense que le bétail qui se trouve dans la ville a été volé à Shiloh. Amelia l’assure du contraire. August Gruber (Ralph Meeker) qui tourne autour d’Amelia est lui menaçant envers le virginien. Il dément en bloc que le bétail soit volé.

Si l’intrigue est un peu simpliste, James Drury donne du tonus à cet épisode. La série en a bien besoin. Déjà, ce générique raté d’Ennio Morricone donne un style western spaghetti à une série qui dure depuis 1962 aux USA, et pour une fois, le compositeur italien a complètement raté le coche, lui qui nous gratifie souvent d’airs inoubliables.

Vera Miles dans les séries américaines n’est pas une chose nouvelle, et elle n’étonne plus personne. Elle semble avoir passé la fin de sa carrière au petit écran. Sa prestation ressemble à celles qu’elle fit dans d’autres séries comme L’homme de fer. Sue Lyon est envoûtante et charmante. A coup sûr, elle fait de l’ombre à son aînée. Belinda voudrait partir de New Life, mais pour Amelia, c’est hors de question, car c’est la ville que son défunt époux a construite.

Si le début de l’épisode est calme, on comprend vite qu’il ne va pas le rester. Gruber est inflexible et cherche l’affrontement avec l’homme de Shiloh. Les deux comédiens qui tirent leur épingle du jeu sont Sue Lyon et James Drury, car Vera Miles nous offre une composition sans saveur, assez banale et presque caricaturale.

On commence à se tirer dessus. Le virginien est seul contre tous. Il se retrouve assommé et désappointé. Il ne s’avoue cependant pas vaincu. Gruber trouve un adversaire inattendu en Toby, le jeune amoureux de Belinda. C’est cependant Amelia, arme à la main, qui prend partie contre Gruber et pour le virginien. Ce faisant, Vera Miles n’est pas toujours très crédible dans ce registre.

Le combat rassemble désormais, autour de notre héros, la mère, la fille et son petit ami, contre August Gruber et sa bande. Le virginien parvient à convaincre les habitants que Gruber est un voleur et un homme corrompu. Voilà qui retourne la situation. August Gruber se retrouve face à l’accusation d’avoir tué le mari d’Amelia. Un très bon épisode sans atteindre toutefois la note maximale.

Anecdotes :

  • Vera Miles revient pour la troisième fois dans la série depuis 1963.

  • Sue Lyon (1946-) est célèbre pour son rôle dans Lolita.

  • Ralph Meeker (1920-1988) a joué dans En quatrième vitesse, Les sentiers de la gloire, Les douze salopards.

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11. FOLLOW THE LEADER

Scénario : Leslie Stevens. Réalisation : Richard Benedict.

Résumé :

Trampas se retrouve soupçonné d’un meurtre connu par un certain Ritter Miley qui était le seul à avoir la même arme que lui.

Critique :

Ritter Miley (Tony Franciosa) et ses frères préparent un coup et pensent que leur cousin Thad Miley (Harry Carrey Jr.) va en être. Mais ce dernier suit le droit chemin et ne mange pas de ce pain-là. Pour qu’il ne parle pas, Ritter le tue. Or, il se trouve qu’il avait et était le seul dans ce cas, la même arme que Trampas qui devient suspect.

C’est un épisode trépidant et sans temps mort. On retrouve dans le rôle de Vanessa MacKenzie Katherine Woodville, ici sous le nom de Kate Woodville, l’une des épouses de Patrick Macnee. Elle incarne une journaliste anglaise qui a un penchant pour Trampas.

Noah Berry Jr. interprète le rôle important de l’armurier Morgan, qui affirme au colonel MacKenzie que seuls deux clients ont acheté l’arme qui a tué Thad, Trampas et Ritter. Voilà qui met le colonel dans une situation embarrassante. Morgan sème le doute dans l’esprit du colonel.

Frank Gorshin est Dutch Miley, l’un des frères du maléfique Ritter. La romance ce Trampas avec la belle anglaise est troublée par cette affaire où le shérif Abbott met sous les verrous notre héros, relâché sous caution et qui doit prouver son innocence.

Dans cet épisode, on retrouve tout ce qui fait le charme de la série. Il était temps. Il y a du suspense, du mystère, de l’action, des rebondissements, et Stewart Granger rappelle parfois l’assurance qu’avait, en maître des lieux, Lee J. Cobb.

Abbott n’est guère sympathique en inflexible shérif envers Trampas qu’il connaît depuis si longtemps. Il faut dire que ce dernier n’a pas d’alibi pour l’heure du crime. Katherine Woodville est charmante, et tout à fait à l’aise dans son rôle d’étrangère au pays.

Tony Franciosa n’est pas à son avantage en chef de gang qui fait souvent le pitre. Il en fait trop et son jeu tombe souvent dans l’outrance. Particulièrement lors de la partie de cartes qui l’oppose à Trampas. Puis dans la scène de la grange où il a besoin d’un de ses frères qui menace dans son dos Trampas.

L’épisode alterne les scènes mouvementées, soit les affrontements entre Trampas et les frères Miley, et les badinages romantiques entre le cowboy de Shiloh et l’anglaise.

Le shérif Mark Abbott va enfin prendre conscience de son erreur, mais un peu tard. L’armurier Morgan est attaqué et Trampas et Vanessa viennent à son secours. Abbott et son nouvel adjoint mène l’enquête et comprennent que la piste Miley est la bonne. Mais le colonel est fait prisonnier par la bande et se retrouve en danger. Trampas le libérera à temps.

Anecdotes :

  • Dans cet épisode, Mark Abbott a un nouvel adjoint mais l’acteur qui l’incarne n’est pas crédité au générique.

  • Tony Franciosa et Noah Berry reviennent déjà dans la série. Le premier a joué dans l’épisode 17 de la saison 8, le second dans le 15e. On aurait pu chercher à renouveler les invités vedettes. D’autant que Shelly Novack est lui aussi de retour dans le rôle d’un des frères Miley, alors qu’on vient juste de le voir.

  • Katherine Woodville (1938-2013) fut l’épouse de Patrick Macnee de 1965 à 1969.

  • Frank Gorshin (1933-2005) est surtout connu pour la série Batman des années 60.

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12. LAST OF THE COMANCHEROS

Scénario : Don Tait. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé :

Une journaliste veut faire un reportage sur les Comancheros, ignorant les dangers qu’ils représentent. Le colonel est venu dans au Nouveau Mexique acheter du bétail. La journaliste et le colonel sont enlevés par les indiens.

Critique :

Nous nous trouvons dans une ville du Nouveau Mexique qui hait les Comancheros. Le shérif Parks (James Gregoy), jeune, a perdu un œil à cause d’eux. La journaliste Sally Nye (Beth Brickell) révèle les méthodes de chasse des indiens, ce qui provoque leur colère car leur bétail est abattu. En effet, ils n’ont pas respecté les règles de chasse.

En représailles, le chef indien Francisco Sosentes (Ricardo Montalban) enlève Sally et le colonel et exige une rançon.

Cet épisode reflète un affrontement de civilisations, blancs et indiens. Bien que maquillé, Montalban est peu crédible en chef comanchero. Chez les indiens, on remarque une jolie jeune femme, Laurita (Lenore Stevens).

Le gros problème dans cet épisode est l’interprétation ratée de Montalban, qui joue les gentlemen et fait son numéro habituel. Grosse erreur de casting, car lorsqu’il s’agit de montrer un chef comanchero menaçant, on n’y croit pas.

MacKenzie réussit à se libérer mais pas Sally. James Gregoy en shérif borgne est caricatural. La métamorphose entre le Sosentes de la première et de la seconde partie, passant du gentleman séducteur au cruel chef indien, ne fait pas illusion. Reste Stewart Granger qui fait de son mieux pour sauver l’entreprise du désastre.

Chez les indiens, Sally n’est pas maltraitée. On savoure une réplique d’un des sbires de Sosentes au colonel : « Vous avez une belle langue, vous pourriez bien la perdre », agitant sous son nez un couteau.

Lenore Stevens ne fait pas illusion une seconde en indienne, c’est une américaine blanche et le maquilleur n’a fait aucun effort pour la rendre conforme à son personnage. Raul (Carlos Romero), le second du chef indien, veut violer l’otage et Sosentes s’interpose.

L’épisode relate les efforts du colonel pour réunir la rançon et faire libérer la journaliste. Il se heurte à l’incompréhension de Matthew Keller (Anthony Caruso) qui ne lui facilite pas les choses.

Comme il fallait s’y attendre, l’histoire se termine entre un affrontement entre les blancs et les comancheros. Le colonel s’est mis du côté de ces derniers. Le shérif abat Sosentes qui se rend, et prend en pleine figure le poing du colonel. Sally est la grande responsable de ce drame, mais à l’épilogue ne semble pas en être consciente. L’épisode se laisse regarder, mais n’est pas inoubliable.

Anecdotes :

  • Ricardo Montalban fait sa 3e apparition dans la série et James Gregory la 4eme.

  • Beth Brickell (1941-) est surtout connue pour la série Mon ami Ben.

  • Lenore Stevens (1943-) est apparu dans Chaparral, Cher Oncle Bill, Bonanza, Dan August, Cannon, Les rues de San Francisco, Sergent Anderson, Police Story, avant d’arrêter sa carrière en 1982.

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13. HANNAH

Scénario : True Boardman. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

Trampas voyage en train et sympathise avec une jeune fille, Hannah, et son père joueur d’échec, qui est victime d’un malaise cardiaque.

Critique :

Trampas a le don de se fourrer dans des situations compliquées. En voulant aider la jeune Hannah Carlson (Lisa Gerritsen), il ignore qu’il se met dans de mauvais draps. Le père, Paul (Warren Stevens) est confié à un médecin. Il est convalescent. Trampas cherche la famille d’Hannah. Grâce à un bijou de famille, une montre, il remonte la piste.

La mère de petite fille, Carole Carlson (Susan Oliver) a changé de nom, elle est partie avec un truand, Roy Harkness (J.D. Cannon), qui est aussi un joueur invétéré. Elle se fait appeler Alice Barnes. Le frère de Roy, Lafe (Peter Breck) a des rapports orageux avec lui. Ils préparent l’attaque d’une banque à Loma.

On est complètement sorti dans cette 9e saison du cadre du ranch de Shiloh que l’on retrouve dans des aventures individuelles de quatre personnages qui se relaient au fil des épisodes. Lors des rares scènes au ranch, on ne voit plus les vachers. Le téléspectateur avait l’habitude d’épisodes isolés, loin de Medecine Bow, mais pas à ce point.

En s’occupant d’Hannah, Trampas en voit de toutes les couleurs. C’est une enfant espiègle. Pour retrouver sa mère, Hannah n’hésite pas à faire évader de prison Lafe. Après de multiples mésaventures, Lafe et Hannah retrouvent Carole et Roy, tandis que Trampas veille au grain. Il faut attendre la 57e minute pour assister aux retrouvailles mère fille, soit presqu’à la fin. Cela permet à la talentueuse et regrettée Susan Oliver de faire un joli numéro de comédienne. Carole refuse de s’occuper de sa fille, mais Trampas la retrouve et lui parle. On tombe un peu dans la mièvrerie.

L’épisode nous laisse sur un point d’interrogation : le médecin est sceptique sur les chances de guérison du père, Trampas ramène Hannah et Carole à ce dernier sans que l’on voie la rencontre, il est soulagé de déposer son fardeau. On laisse l’imagination du téléspectateur travailler devant cette fin ouverte.

Assez invraisemblable, le scénario est porté par la jeune Lisa Gerritsen. Malheureusement, ce talent prometteur comme beaucoup d’enfants acteurs n’a pas passé le cap de l’âge adulte. On lui doit cependant d’éviter à l’épisode de nous plonger dans l’ennui.

Anecdotes :

  • Jack Arnold (1916-1992) est devenu un metteur en scène célèbre avec L’étrange créature du lac noir. Il est aussi l’auteur de L’homme qui retrécit. Il est ensuite passé à la télévision, réalisant beaucoup d’épisodes de Peter Gunn, Opération vol, La croisière s’amuse.

  • J.D. Cannon (1922-2005) fait son unique apparition dans la série. Il est connu pour Les Envahisseurs, Un shérif à New York, Luke la main froide, Scorpio.

  • 4e apparition de Susan Oliver depuis 1965.

  • Peter Breck (1929-2012) est surtout connu pour La Grande vallée.

  • Warren Stevens (1919-2012) a joué dans La comtesse aux pieds nus, Planète Interdite.

  • Lisa Gerritsen (1957-) a arrêté de tourner en 1977. On l’a vue au cinéma dans Airport. A la TV, citons des apparitions dans Bonanza, L’homme de fer, Cher oncle Bill, Doris Comédie, Le monde merveilleux de Disney. C’est la petite fille du scénariste True Boardman.

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14. NAN ALLEN

Scénario : Dick Nelson. Réalisation : Jeffrey Hayden.

Résumé :

Le colonel MacKenzie tombe amoureux d’une jeune femme, Nan Allen, dont tous les prétendants trouvent une mort bizarre.

Critique :

Le colonel est perturbé par la mort d’un ami, Thomas Willer, qu’il devait retrouver. L’homme aurait agressé Nan Allen (Diane Baker) et son frère Bobby l’a défenestré en lui tirant une balle de révolver.

Notre héros est sceptique. A la fois choqué, mais pas insensible au charme de Nan. Il trouve toutefois le frère très possessif.

Le juge prononce un non-lieu. Le colonel a posé à Bobby toutes les questions qu’il voulait sur la mort de Thomas Willer, mais est mal à l’aise. Par exemple, cela met en évidence que Bobby est venu avec une arme dans la chambre de sa sœur, et il est bien incapable d’expliquer pourquoi. Il faut dire que Nan couvre son frère en indiquant que Willer s’était fait des idées sur elle. C’est ainsi qu’elle convainc le juge de ne pas poursuivre son frère pour meurtre. Nan et Bobby s’occupent d’une entreprise maritime, et MacKenzie s’y associe. Ils partent en excursion dans les montagnes de Laramie et Bobby est blessé dans une avalanche.

Après une période d’incertitude, Bobby en réchappe. Le médecin n’osait se prononcer. L’homme comprend que sa sœur et le colonel filent le parfait amour, et cela semble le déranger au plus haut point. Le téléspectateur a compris que Bobby est fou. Et qu’il va tenter quelque chose contre le colonel.

Nous retrouvons un nouveau comédien dans le rôle du maître d’hôtel Parker, c’est Eric Christmas qui remplace John McLiam. Nous ne gagnons pas au change, je préférais et de loin le premier comédien. A Shiloh, Bobby tue le cheval du colonel, qui est bouleversé.

Au fil d’évènements dramatiques à Shiloh, Nan comprend que son frère a l’esprit derangé. Mais trop tard, l’épisode se termine par une tragédie. En voulant tuer le colonel, Bobby tue sa sœur. Il est arrêté par le shérif.

En 1970, la télévision américaine n’osait pas aborder franchement les relations incestueuses (ou intentions) d’un frère envers sa sœur. Diane Baker est bouleversante en femme amoureuse qui refuse de voir la réalité d’un frère mentalement malade, qui voit en elle une sœur qui doit toujours rester pure. Son interprétation est un sans-faute. Tom Skerritt est également à saluer en frère psychopathe.

On pressentait le drame dès le départ, avec la mort mystérieuse de Thomas Willer. Puis l’attitude perpétuellement bizarre de Bobby Allen. On peut reprocher au scénariste l’aveuglement du personnage de Nan, qui est dans le déni de la réalité depuis le début. Le téléspectateur le plus distrait a tout de suite compris que Bobby était dérangé.

Anecdotes :

  • Le vrai nom du personnage féminin que joue Diane Baker et Nancy Ann Allen, elle le dit lors du procès au début en prêtant serment.

  • Diane Baker fait sa 3e apparition dans la série depuis 1966.

  • Tom Skerritt (1933-) est connu pour Alien au cinéma, Un drôle de shérif à la TV.

  • E.G. Marshall retrouve le rôle du juge Carver de l’épisode 8 de cette saison.

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15. THE POLITICIAN

Histoire de Michael Fisher. Adaptation : Robert Van Scoyk. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé :

Le virginien se rend auprès de la famille Bonham. L’un des frères, Foster, est nommé au sénat et veut vendre son ranch à Shiloh.

Critique :

Deux frères se disputent le ranch Bonham, Foster (William Windom), politicien nommé au sénat, et Jack (John Ericson). Le virginien rencontre Foster et son épouse Rachel (Diana Muldaur). Jack, alcoolique, a un comportement irrationnel et dangereux. Eileen Terry (Jean Hale) qui avait rencontré le virginien à son arrivée, le retrouve avec plaisir car elle a vécu à Medecine Bow.

Jack provoque des incidents et le frère s’en excuse auprès du virginien. Eileen demande des nouvelles de Trampas au virginien. Le mari Joe (Denny Miller), jaloux, les surprend et il s’en faut de peu pour que l’affaire tourne au vinaigre. Joe est du genre à taper d’abord et à réfléchir ensuite et l’on peut dire que le virginien l’a échappé belle. Denny Miller, l’acteur, est un véritable géant. Elle dira plus tard, une fois son mari parti,  qu’elle regrette beaucoup Medecine Bow où elle se plaisait.

Rachel se dispute avec son beau-frère Jack au sujet de la vente. On voit ensuite Eileen avec Jack qui la brutalise. Elle va voir Rachel et lui en parle, disant qu’elle veut rencontrer son mari à ce sujet. Le même Jack dans un saloon, ivre, brutalise une entraîneuse, Annie (Claire Brennen) et le patron, Matty Ryan (Carl Ballantine) qui veut s’interposer.

De nuit, quelqu’un veut s’introduire chez Eileen qui pense avoir affaire à Joe, son mari. Mais c’est un inconnu. Elle prend une arme. Nous n’en saurons davantage qu’à l’épilogue. En effet, l’image suivante se passe le lendemain matin et nous montre le futur sénateur Foster s’excuser de la conduite de son frère. Peu après, Foster découvre le fameux frère ivre mort.

Le virginien durant son séjour est hébergé chez les Terry. Après avoir desseller son cheval, il voit que la porte de la maison est ouverte et trouve Eileen morte. Le virginien se rend auprès du suppléant du shérif, Stokes (Sandy Kenyon). Il s’agit d’un meurtre. Il tombe sur un couard qui n’a pas envie d’avoir de problèmes. Il doit le tirer de sa chaise pour qu’il le suive.

Très vite, tout le monde soupçonne Jack d’être le meurtrier. Et devant le virginien et Foster, Rachel soutient cette thèse disant qu’il a brutalisé Eileen la veille. Foster réveille son frère et lui dit de filer. Il lui dit qu’il a tué Eileen, et l’ivrogne le croit. Or, Foster présente une version mensongère de la réalité, que le réalisateur nous cache.

Apprenant la mort de sa femme, Joe Terry ivre de douleur et de vengeance veut tuer le virginien qu’il pense être le coupable, puisqu’il avait déjà cru en les surprenant que sa femme avait une liaison avec lui. Il se rend chez les Bonham mais Rachel ne peut le calmer. Le virginien l’assomme et le confie au shérif. Il explique à Foster que Joe Terry a essayé de le tuer. Rachel intervient et dit à son mari qu’il n’est pas responsable des bêtises de son frère.

Puis, le virginien poursuit son enquête auprès de Roper (Jim Davis). Il a vu quelqu’un la nuit précédente rôder. Il est sûr que ce n’était pas Jack.

Jack Bonham est introuvable. Le virginien enquête au saloon auprès de Matty Ryan et d’Annie l’entraîneuse. Cette dernière avoue que Jack se cache dans l’hôtel. Les deux hommes de battent et le contremaître de Shiloh est contraint de tirer en état de légitime défense, le blessant sérieusement au bras.

C’est alors que Rachel avoue que son mari a tué Eileen, qu’elle a menti afin de protéger la carrière politique de Foster. Ce dernier voulait éloigner Eileen de la ville, mais elle a refusé. Elle voulait faire du scandale à propos des violences commises par son frère Jack, et cela aurait causé du tort au sénateur. Comme elle ne voulait pas en démordre, Foster a tué Eileen « par accident » selon Rachel.

Emprisonné, Joe Terry réussit à voler l’arme du shérif pour s’évader. Le virginien pendant ce temps se bat avec Foster et admet qu’il a tué Eileen mais que c’était un accident.

Le virginien fait chuter du train Foster qui partait pour le sénat alors que la foule essaie de calmer le mari. Le reproche que l’on peut faire à cet épisode est d’être parfois un peu compliqué au niveau de l’intrigue. Le scénariste n’a pas fait simple. Il a multiplié les fausses pistes, et rendu nébuleuse l’intrigue.

Anecdotes :

  • William Windom revient pour la 4e fois dans la série.

  • John Ericson (1926-) était la vedette de l’épisode des Envahisseurs : L’Astronaute.

  • Denny Miller (1934-2014) est apparu dans Le Fugitif, L’homme qui valait trois milliards, Magnum.

  • Jim Davis fait sa deuxième prestation dans la série après le 7e épisode de la saison 7 The Heritage.

  • Diana Muldaur revient après le 6e épisode de la saison 6 Shérif pour rire.

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16. THE ANIMAL

Scénario : James C. Menzies. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Roy Tate devient l’avocat d’un jeune sourd-muet, Shawnee, accusé du meurtre du frère d’un éleveur important, Gustaveson.

Critique :

Pourquoi citer autant de noms au générique du début ? Pas moins de huit. On comprend vite que ceux-ci vont défiler à toute allure sans avoir leur temps de présence nécessaire à l’écran.

La première partie, très courte, concerne la traque de Shawnee (Rudy Ramos), la seconde son procès.

Lee Majors encore une fois ne semble pas assez impliqué pour nous entraîner dans cette histoire. Il affiche une forme de nonchalance qui est bien regrettable. On imagine le même épisode avec James Drury ou Stewart Granger.

Le frère de l’éleveur Gustaveson (Chuck Connors) a été tué. On comprend que ce n’est pas le petit indien qui est le meurtrier. La fille de Gustaveson, Karen (Katherine Crawford) constitue un contraste par sa douceur avec la rudesse de son père.

Roy parle au juge Fitzroy (Leon Ames), mais la fille Gustaveson prend la défense de l’accusé. Le juge conseille à Roy de voir Alex Newell (Edd Byrnes) pour savoir s’il veut accepter la défense de l’indien. Mais ce dernier refuse. Il est aussi, on le verra par la suite, avocat général, soit procureur. Le tribunal s’improvise dans une sorte de magasin. Roy fait remarquer au juge que l’accusé ne comprend rien. Il est sourd-muet.

Chuck Norris fait preuve de la dureté qu’on lui connaît dans ses autres rôles, et en tant que frère de la victime, il nous propose ses traits durs et impitoyables. Roy qui n’est pas avocat accepte de jouer ce rôle. Il s’entretient avec le shérif, Owen (Jack Ging). Puis il rencontre un éleveur, Dolby (Scott Brady), qui lui explique que des indiens se sont échappés de la réserve, et qu’on les appelle « les animaux ».

Pour Tate, la tâche n’est pas aisée, l’accusé est condamné d’avance, et le fait qu’il soit sourd muet le rend plus vulnérable. De plus, il est malade, agité de soubresauts, et Tate fait appel au docteur Houseman (Andy Devine). Le médecin avec un appareil essaie de mesurer la surdité de l’indien, c’est une sorte de vibreur sonore pour établir la communication.

Karen s’avère pour Tate une alliée précieuse et compréhensive, humaine. Elle essaie de lui apprendre à communiquer, mais dans de telles conditions que les résultats obtenus relèvent du miracle. L’indien réclame de garder la clé sonore pour s’exercer.

Avec Dolby, Gustaveson mijote que le procès soit expéditif et l’accusé vite executé. Tandis que Karen et Roy Tate s’évertuent à trouver des preuves pour innocenter Shawnee. Plusieurs scènes se déroulent dans la prison avec Karen, Roy et Shawnee pour, en quelque sorte, « le faire parler ».

Tate ne tarde pas à être agressé par ceux qui au début menaient la traque contre l’indien. Ils s’y prennent à plusieurs, comme des lâches. Gustaveson essaie alors de faire s’évader Shawnee pour qu’on le tue et qu’il n’y ait pas de jugement.

Le shérif trouve la cellule ouverte et accuse Roy. Les autres veulent le lyncher, mais l’homme de loi fait face. Tate en profite pour s’enfuir, mais Dolby et les autres le guettent pour le tuer.

Tate convainc les cavaliers qu’il a été piégé. Shawnee a rejoint Karen et avec la clé de sol tente d’expliquer à la jeune femme et à Karen ce qui s’est passé. Avec des gestes, il reconstitue le crime.

Certains trouvent peut-être cela extraordinaire, mais on frôle le grand n’importe quoi. On est à des lieux du cahier des charges de la série. Tate se retrouve face à Tinker (Shug Fisher), encore un personnage de plus, comme s’il n’y en avait pas assez !

Tinker vient témoigner de ce qu’il a vu. C’était un accident. Le frère de Gustaveson était en train de poser une mine, Shawnee l’a vu et a peur, ne comprenant pas ce qui se passait, et les deux hommes se sont battus. Le juge Fitzroy demande à au procureur Alex Newell ce qu’il en pense : il lève les charges contre l’accusé, il n’y a pas eu meurtre.

Gustaveson présente ses excuses à Roy Tate. Il croyait vraiment l’indien coupable. Il lui demande de pardonner ce qu’il a fait en pensant être dans son bon droit.

Je n’ai pas aimé cet épisode, et tout d’abord la nonchalance de Lee Majors, le plus souvent amorphe et ne semblant pas concerné par ce qui l’entoure. La faute majeure de l’opus est l’inondation de personnages, bon courage pour savoir qui est qui. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Chuck Norris manque de crédibilité à la fin, autant sa sauvagerie de la première partie correspond à une bonne composition, autant « demander pardon » à Tate ne passe pas et relève du ridicule. On n’y croit pas. L’acteur poussé à jouer l’impossible ne fait pas de miracles et est exécrable. Faute à un scénariste qui a mijoté un épisode que je conseille de zapper sans regrets.

Anecdotes :

  • Chuck Connors (1921-1992) est la vedette des séries L’homme à la carabine et Le Proscrit.

  • Katherine Crawford (1944-) était la partenaire de Ben Gazzara dans le pilote de Match contre la vie : Vivez dangereusement, diffusé aux USA dans le cadre de l’anthologie Haute Tension/The Kraft Suspense Theatre.

  • Scott Brady (1924-1995) a joué dans Le syndrome chinois, Gremlins.

  • Jack Ging (1931-) est connu pour L’homme des hautes plaines, Un frisson dans la nuit.

  • Rudy Ramos (1950-) a joué dans L’Inspecteur ne renonce jamais.

  • Edd Byrnes (1933-) est connu pour Grease.

  • Andy Devine (1905-1977) a tourné dans Une étoile est née, La chevauchée fantastique, L’homme qui tua Liberty Valance.

  • Leon Ames (1902-1993) a été vu notamment dans Le chant du Missouri, Peggy Sue s’est mariée.

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17. THE LEGACY OF SPENCER FLATS

Scénario : B.W. Sandefur. Réalisation : Russ Mayberry.

Résumé :

Alors qu’il fait halte dans une ville fantôme, Trampas s’arrête dans une maison abandonnée. Il est pris en otage par deux femmes. Un certain Deke Slaughter s’est échappé de la prison de Yuma et correspond à la description de Trampas.

Critique :

Encore un ratage. Celui-là est dû à un interminable huis clos. Tout se passe en studio, dans la ville fantôme où Trampas est fait prisonnier par deux femmes, deux sœurs Della Spencer (Ann Sothern) et Annie (Carolyn Jones) pris pour un dangereux bandit évadé, Deke Slaughter. Or Trampas n’a aucun moyen de prouver son identité.

Elles sont rejointes par le vieux Teddy Birdwell (Edgar Buchanan) qui habite l’endroit, puis par un homme qui se fait passer pour le shérif O’Dell (Bradford Dillman). Mais ne serait-ce pas Deke Slaughter ? Trampas va avoir quelques moments de liberté et trouver une mine.d’or, qu’il montre discrètement à Birdwell.

Qui dit huis clos dit absence d’action et de rebondissements et abondance de bavardages. Le seul intérêt de l’intrigue est le personnage joué par Bradford Dillman qui arrive à la 30e minute. Il se présente comme un shérif, mais est en fait le prisonnier évadé.

On se doute que Slaughter est ravi de l’aubaine : on lui a trouvé un substitut en la personne de Trampas. Il confirme donc aux deux sœurs et au vieux que Trampas est Deke Slaughter. Pour lui, la situation est savoureuse, elle l’est moins pour notre héros. Trampas est attaché à son lit par par une chaîne. Slaughter est reçu en sauveur alors que c’est de lui que vient le danger.

On commence à se demander si cette 9ème  saison n’est pas celle de trop, car les épisodes faibles s’accumulent. Le scénariste ici a plus semblé écrire une pièce de théâtre qu’un western. Ann Sothern et Carolyn Jones jouent cependant avec conviction leurs rôles. Edgar Buchanan et Bradford Dillman sont excellents, comme d’habitude. Cela n’empêche pas l’intrigue de traîner en longueur. Ce qui est surtout étouffant est le décor qui ne change pas, la maison des deux sœurs. On s’ennuie très vite

Spencer Flats est vraiment une ville fantôme, avec seulement un saloon où l’on entend de la musique, investi par les sœurs et Birdwell. Un endroit ennuyeux à mourir. A l’épilogue, filant avec Slaughter, Trampas ne pourra s’empêcher de changer de direction le panneau qui annonce la ville !

L’impression que donne aussi cet opus entièrement tourné en studio est de jouer la carte de l’économie. Un épisode qui ne comporte que des scènes d’intérieurs coûte évidemment moins cher à Universal, mais c’est au détriment du téléspectateur.

On pourra trouver quelques pointes d’humour dans les répliques, les deux sœurs ayant du caractère. Mais cela ne nous permet pas de sortir de notre torpeur.

Le fait que Slaughter soit pris pour un shérif lui permet de partir avec Trampas, et de le libérer. Notre vacher s’en sort bien, car les autres l’ont obligé à creuser sa tombe et ont même gravé sa pierre tombale « Ci git Deke Slaughter » en voulant le pendre.

Avec un télégraphe, Teddy Birdwell tente de contacter la ville voisine, car il a des doutes, et ne veut pas que l’on exécute un innocent. Il s’oppose en cela à Della Spencer qui n’est pas d’accord.

Pour sauver sa vie, Trampas accepte que le faux shérif l’emmène, sachant que le prisonnier évadé qu’il est va s’en tirer à bon compte, mais il n’a pas le choix. Il faut dire que Slaughter est sur le point d’être démasqué, et qu’il a intérêt à partir. Il frappe Birdwell en le jetant contre un mur et l’homme est inconscient, ce qui change les données de la situation. Trampas a attaché Slaughter à sa place mais Annie le délivre ! Slaughter tire sur le vieux et le blesse au bras. Enfin, les rôles sont renversés et le faux shérif démasqué. On tombe alors dans la comédie. Il est impossible de prendre l’histoire au sérieux. C’était déjà difficile avec les deux sœurs hystériques.

Un épisode vraiment inintéressant.

Anecdotes :

  • Edgar Buchanan (1903-1979) était l’adjoint de Glenn Ford dans Sam Cade.

  • Ann Sothern (1909-2001) est surtout connues pour un film de 1949 Chaînes conjugales.

  • Bradford Dillman a déjà participé au 26e épisode de la saison 1 en 1963, Lui ou moi.

  • Carolyn Jones (1930-1983) est célèbre pour la série La famille Addams.

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18. THE ANGUS KILLER

Histoire d’Edward DeBlasio. Adaptation : Edward DeBlasio et Robert Van Scyok. Réalisation : Jeffrey Hayden.

Résumé :

Le virginien se rend dans une ville voisine acheter du bétail à la veuve Duff, qui vient de trouver un de ses taureaux mort, quelqu’un ayant détruit la clôture où il se trouvait.

Critique :

Laura Duff (Dina Merrill) voulait vendre du bétail mais a trouvé sa clôture détruite et un taureau mort. Elle pense que c’est une vengeance contre son défunt mari. Elle présente au virginien son voisin Alonzo Worth (Van Johnson) et son fermier Pat Reedy (Chill Wills). Le fils, Jimmy (Andrew Parks) vit dans la haine et en veut au monde entier depuis la mort de son père. Le virginien cherche à savoir qui a tué le taureau.

Après l’histoire du taureau, un incendie criminel est déclenché. On en veut vraiment à la veuve Duff. Le virginien est là pour s’occuper d’elle. Le voisin dit à notre héros que le fils l’a accusé d’avoir tué le taureau. Le virginien mène son enquête dans l’entourage, et rencontre le shérif (Slim Pickens). Jimmy s’amuse à tirer sur tout ce qui bouge et reçoit un avertissement du shérif. Notre héros tente de raisonner ce jeune enragé.

Tandis qu’il veille la nuit, le virginien se fait tirer dessus. Il est blessé et confie à Laura qu’il pense que Jimmy est l’auteur de l’attaque. Des voisins viennent chez Laura et l’un d’eux a vu Jimmy. Laura défend son fils. Mais ce dernier visiblement n’a pas la conscience tranquille. Il dit à sa mère qu’il voudrait diriger l’endroit à la place de son père. Le virginien, convalescent, arrive à se lever. Le docteur (Jon Lormer) l’avait averti qu’il allait vite se rétablir. Il reprend son enquête, en examinant la clôture, mais en se méfiant du fils.

Le virginien et le fils se rendent chez le voisin. Ce dernier se sent suspecté suite aux questions que pose notre héros. Les choses tournent au vinaigre et des coups de feu sont échangés, le virginien désarmant l’homme. De retour à la ferme, Laura semble accuser Gus Muller (Stephen  McNally), un voisin. Le virginien n’y croit pas et interroge Pat Reedy qui semble en savoir beaucoup, notamment sur le meurtrier du mari de Laura. Il finit par admettre qu’il a vu Jimmy.

Jimmy pointe son fusil sur Alonzo Worth, le voisin, qui admet avoir tué son père, mais il s’agissait d’un accident. Cela se passe tandis que Laura discutait avec une amie, Marjorie (Ruth Roman), l’épouse d’Alonzo Worth, homme que le virginien cherche. Il pousse cette dernière à parler.

Marjorie fait alors une révélation bouleversante. Jimmy entraîne Alonzo dans une rivière pour le tuer, dans des sables mouvants. Le virginien intervient. Jimmy sauve le virginien et Worth qui s’enfonçaient dans les sables mouvants. La fin est éprouvante. C’est un bon épisode mais extrêmement violent par rapport au reste de la série.

Anecdotes :

  • Van Johnson (1916-2008) est connu pour Ouragan sur le Caine.

  • Dina Merrill (1923-2017) a joué dans Opération jupons.

  • Stephen McNally (1911-1994) est apparu dans Johnny Belinda, Winchester 73.

  • Chill Wills (1902-1978) est connu pour Le chant du Missouri, Géant, Le grand McLintock.

  • Slim Pickens fait sa 3e apparition de la série depuis 1963.

  • Andrew Parks (1951-) a notamment tourné dans Donnie Brasco.

  • Ruth Roman (1922-1999) est connue pour L’inconnu du Nord-Express.

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19. FLIGHT FROM MEMORY

Scénario : Jean Holloway. Réalisation : Hollingsworth Morse.

Résumé :

Le colonel MacKenzie rencontre une jeune cavalière qui fait chute de cheval et devient amnésique.

Critique :

MacKenzie après avoir sauvé la jeune Melissa (Tisha Sterling) trouve refuge chez une espèce de sauvage, Muley (Burgess Meredith), à moitié fou et peu hospitalier. Burgess Meredith rend le personnage vraiment antipathique et ayant peu de compassion. Pendant ce temps, trois cowboys qui n’ont pas la conscience tranquille complotent. Ils sont en fuite.

Lorsque Melissa se réveille, le colonel croit qu’elle est sourde et aveugle. C’est ce qu’il retire de la première impression en voulant lui parler. Carl Ellis (Robert Fuller), un cavalier, arrive et semble rechercher quelqu’un. Lorsqu’elle peut parler, Melissa dit avoir perdu la mémoire. Elle est sûre cependant de ne pas s’appeler Melissa comme le lui dit MacKenzie.

Dans la nuit, le colonel la voit sortir et tenter de poignarder son cheval, celui dont elle a refusé d’admettre qu’il soit le sien. Mais elle se reprend. MacKenzie est intrigué. Elle parle de terribles cauchemars qu’elle fait. Le colonel ne lui dit pas que l’on a trouvé sur sa robe du sang qui n’est pas le sien. On peut trouver surprenant que le nouveau propriétaire de Shiloh soit attiré par une femme qui pourrait être sa petite-fille.

Ellis rencontre Muley après le départ de Melissa et du colonel. Plus tard, le colonel revenu, Muley veut tuer Ellis. Carl Ellis se présente à MacKenzie sous le nom de Smith. Il pose des questions au sujet du cheval de Melissa. Le colonel dit l’avoir trouvé dans les montagnes, sans cavalier. Ellis est sceptique. Après bien des péripéties, Melissa retrouve la mémoire. La dernière partie de l’épisode se situe dans une petite église de campagne. Elle dit avoir tué quelqu’un.

L’intrigue n’est guère crédible, et on s’ennuie ferme. Avec de tels épisodes, il n’est guère étonnant que la série fut annulée en fin de saison. Le film est soporifique, nous livrant avec parcimonies des révélations. Melissa pense avoir tué Ellis/Smith que nous avons vu bien vivant. Il l’est tellement qu’il tente de tuer le colonel qui l’abat. Dans la fusillade, Muley est blessé. Melissa décide de rentrer dans un couvent.

Un épisode ennuyeux.

Anecdotes :

  • Burgess Meredith fait sa 2e apparition dans la série après l’épisode The Orchard.

  • Tisha Sterling (1944-) a joué avec Clint Eastwood dans le film Un shérif à New York.

  • Robert Fuller (1933-) est connu pour Le retour des sept.

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20. TATE, RAMROD

Scénario : Arthur Browne Jr. Réalisation : Marc Daniels.

Résumé :

Alors qu’une fête est organisée à Medecine Bow, une querelle de propriété se dessine entre la famille de Joe Benson et son voisin Sam Donner.

Critique :

C’est du grand n’importe quoi ! Sept personnages principaux au générique de début, alors qu’il y en avait, avant la saison 9, deux voire trois. Roy Tate aide un fermier lorsqu’il va acheter de nouveaux bovins reproducteurs, Joe Benson (Craig Stevens), ainsi que son fils Will (Michael Burns) et sa fille Amanda (Jo Ann Harris, qui a pris un abonnement à la série). Face à lui, Sam Donner (Alan Hale) et son fils Mal (George Paulsin).

Le virginien essaie de résoudre le conflit car il est inquiet pour Donner, et il demande à Roy Tate que Benson s’acquitte de ses obligations. Le virginien réussit dans un premier temps à séparer les belligérants. Mais ce n’est que provisoire. Will Benson est blessé sérieusement par Mal et ne peut plus gérer le ranch. L’autre l’a massacré. On retrouve Will chez le shérif Abbott avec son père.

Tate est engagé par Benson pour travailler dans son ranch. C’est le virginien qui lui suggère d’aider les Benson, le libérant de ses obligations à Shiloh, à la grande joie d’Amanda. Il faut d’abord supporter un chant de cowboy lors de la fête. C’est assez insupportable. Surtout qu’il remet cela plusieurs fois. Il s’agit du chanteur Rex Allen dans son propre rôle.

Raconter en détails l’histoire serait fastidieux, et ce en raison du trop grand nombre d’intervenants. Visiblement, Amanda est amoureuse de Roy. Elle est ravie de travailler avec lui. Handicapé, le bras en écharpe, son frère Will se sent inutile et devient amer. Il est loin de partager l’enthousiasme de sa sœur. Martha Clayton (Sally Ann Howes) arrive et précise à Amanda et Roy être une amie du père qui est veuf. Amanda accepte mal une femme à la maison aux côtés de son père, qui a de la chance d’être absent à ce moment-là.

Tate commence à travailler. Amanda, Martha et lui font un pique-nique lorsque Donner et son fils surviennent. Une bagarre éclate, Roy affronte le père et le fils. Ils sont chassés avec l’aide d’Amanda et de Martha. Will ne peut plus porter une carabine. Roy essaie de le raisonner. En l’absence du père, il exerce l’autorité.

Il faut avouer que Lee Majors est mal à l’aise car ce n’est pas son emploi. Il devient un fermier de substitution avec le père absent et le fils blessé. La nuit, il est obligé d’aller calmer les bêtes apeurées. Martha engage la conversation avec lui. Roy se sent très maladroit. De sa fenêtre, Amanda les voit et fait preuve de jalousie.

Nous commençons à nous familiariser à la vie chez les Benson. Amanda met de l’ambiance, c’est peu dire ! Cependant, on ne reconnaît plus la série Le Virginien. Blessée par les propos d’Amanda, Martha s’en va.

Wade (Peter Mark Richman) surveille en ville ce qui se passe. Il demande à ses hommes de se renseigner lorsque Martha s’installe à l’hôtel aidée par Roy.

Wade trouve un avis de recherches pour Roy Evans avec le visage de Tate. Il voit entrer Donner et son fils et demande à leur parler.

Roy rééduque Will Benson en l’aidant à reprendre le tir. Amanda s’occupe des écuries. Comme Roy se mêle de calmer les bêtes, Amanda vient lui faire du charme. Il faut dire que la jeune fille est aguichante et très belle. Mais Roy la rappelle à la réalité avec une tape sur les fesses pour la refroidir, elle lui lance qu’il n’est pas un gentleman et lui pas une lady. Il lui dit de porter des jeans au lieu de ses robes affriolantes. Le lendemain, alors qu’il doit poser des barbelés, Roy voit Wade arriver. Wade le provoque en duel avant de se raviser. Amanda rend visite à Martha à l’hôtel. On se demande pourquoi, après l’avoir poussée à partir. La jeune impudente lui demande de revenir, Martha accepte. Wade a tout vu. Il parle à ses hommes.

Tout cela est d’un ennui mortel, et encore une fois n’a plus rien à voir avec notre série habituelle. Roy confie à Will qu’il est recherché pour un meurtre qu’il n’a pas commis au Nebraska. D’où l’avis de recherches que nous avons vu. Ce qui est incompréhensible, de la part du scénariste, est de laisser absent et loin le père, Joe Benson. A cause d’une trop grande distribution, Craig Stevens n’aura fait qu’une apparition.

Wade et ses hommes attaquent le ranch Benson. On comprend qu’ils travaillent pour Donner. Ses hommes mettent le feu, que Roy parvient à éteindre. Martha se saisit d’une carabine. Wade sera abattu par Roy et Will. Amanda que l’on a crue morte est en fait grièvement blessée.

Will se rend chez les Donner et manque tuer Mal. Roy l’arrête : Amanda est vivante. Joe Benson revient à une minute de la fin. Encore un épisode complexe, ennuyeux à mourir, qui n’augure rien de bon pour les derniers opus.

Anecdotes :

  • Michael Burns (1947-) est surtout connu pour la série La Grande caravane.

  • Craig Stevens (1918-2000) jouait avec David McCallum dans L’homme invisible.

  • Alan Hale (1921-1990) est connu pour Pendez-les haut et court.

  • Jo Ann Harris revient après l’épisode 3 de cette saison Jenny.

  • Sally Ann Howes (1930-) est surtout connue pour Chitty Chitty Bang Bang.

  • Peter Mark Richman fait sa 4e apparition dans la série.

  • Rex Allen (1920-1998) dont c’est l’unique apparition dans la série est un chanteur. Il a surtout œuvré comme narrateur à la radio américaine.

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21. THE REGIMENTAL LINE

Scénario : Gene L. Coon. Réalisation : Hollingsworth Morse.

Résumé :

Les indiens du Native American Ghost Dance sont sur le sentier de la guerre. Ils sont dirigés par Grey Bull. Ils tuent un fermier qui allait leur offrir du whisky et incendient sa ferme.

Critique :

Dans cet épisode, des indiens qui suivent un rite religieux se croient invulnérables car ils portent une amulette censée les protéger des balles. MacKenzie et Parker croient reconnaître lorsque l’armée arrive un homme. Il s’agit du sergent Terence Mulcahy (John Saxon), disparu depuis dix ans et considéré comme mort par l’armée britannique lors d’une bataille aux Indes. Se voyant reconnu, Mulcahy déserte. Il s’appelait autrefois le lancier Patrick Baxter. MacKenzie interroge le colonel Harmon (Bert Freed) car il est certain que Baxter et Mulcahy sont un seul et même homme.

Le colonel interroge Harmon sur le passé de Mulcahy. Eric Christmas en Parker n’a aucune classe et n’évoque pas un maître d’hôtel.

Harmon se montre coopératif et donne des renseignements à MacKenzie. Ce dernier déclare que Patrick Baxter il y a dix ans est mort lors d’une embuscade aux Indes et était sous ses ordres. C’était un anglo-irlandais, et il est persuadé que Mulcahy est Baxter.

Harmon explique que désormais Mulcahy/Baxter est protégé par les lois de l’armée américaine et que MacKenzie ne peut rien contre lui.

Les deux colonels finissent par se disputer car Harmon protège son sergent. Il dit qu’il n’a aucune autorité pour poursuivre Mulcahy.

MacKenzie est résolu à ne pas en rester là concernant Patrick Baxter. Il part à sa recherche et interroge les témoins qui l’ont vu.

Les indiens tuent le tenancier d’un relais de diligence et incendient l’endroit. On se demande si MacKenzie est bien raisonnable de courir après Baxter quand le danger des indiens est imminent.

Alors que les indiens sont dans les parages et menaçants, MacKenzie retrouve Baxter. Mais ils sont attaqués par les indiens. Baxter est blessé.

Je trouve assez invraisemblable que deux hommes dans une cabane réussissent à tenir tête à toute une armée d’indiens. Cela nuit à la crédibilité de l’intrigue. A noter que dans cet épisode, on en est revenus aux indiens de John Wayne, ils représentent le mal absolu.

Les indiens d’après MacKenzie sont au moins vingt. Comment s’en sortir ? Baxter raconte au colonel qu’il fut victime d’une injustice jadis à cause d’un certain Masters. Il donne les raisons de sa désertion, étant supposé mort. Mais à cause de sa fuite eut lieu un massacre.

L’épisode se termine par un huis clos. Le colonel veut demander l’extradition de Baxter pour le faire passer devant une cour martiale britannique. Baxter menace le colonel, puis lui donne son arme.

MacKenzie, kamikaze, tente une sortie alors que la lune s’est cachée. Il tue un par un tous les indiens, et comme il fallait s’y attendre trouve Baxter mourant dans la cabane.

L’épilogue était attendue, MacKenzie fait taire Parker qui proteste quand il affirme que le sergent Mulcahy est mort en héros. Il lui fait le salut militaire. Il a aussi prouvé à un indien que les amulettes ne les rendaient pas invulnérables.

Bon épisode malgré des invraisemblances, on peut trouver l’attitude de MacKenzie tout au long de l’épisode trop rigide et inflexible.

Anecdotes :

  • 3e apparition de John Saxon et de Bert Freed dans la série, depuis 1966 pour le premier et 1963 pour le second.

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22. THE TOWN KILLER

Scénario : Elroy Schwartz. Réalisation : Harry Harris.

Résumé :

En allant acheter du bétail dans le Montana, le virginien et Belden tombent sur un hors la loi, Hunter, qui fait régner la terreur sur plusieurs villes.

Critique :

On retrouve dans cet épisode une vieille connaissance, L Q Jones en Belden, présent depuis le début de la série. Il défend une entraîneuse importunée par un homme de Hunter (Peter Lawford) qui règne en maître dans la région.

L.Q. Jones aura été le grand perdant de la série, car il est là depuis 1963 dans le rôle de Belden, qui est un personnage secondaire, et le feuilleton ne l’aura en rien aidé dans sa carrière. Il a heureusement fait autre chose comme A couteaux tirés, Casino, Le masque de Zorro. Il quitte l’histoire à la sixième minute, rentrant à Shiloh.

J’avoue retrouver avec plaisir le comédien Howard Duff, injustement méconnu en France. Il est un des héros de la télévision américaine jouant le sergent détective Sam Stone dans Brigade Criminelle, série de 1966 que nous avons dû attendre 1973 pour voir (partiellement) dans l’émission La Une est à vous. Il incarne ici Stuart Masters, j’y reviendrai. Davantage connu pour ses amitiés avec JFK et Marilyn Monroe que pour sa carrière, Peter Lawford est un excellent comédien et il est tout à fait crédible en tyran Ben Hunter qui a toute une région à sa botte. Ainsi, au début, un de ses hommes tente de noyer le virginien, il feint n’y être pour rien, mais tel un serpent garde son venin en réserve.

Dans l’un des tous derniers épisodes, on retrouve l’atmosphère des premières saisons de la série. Cela en grande partie grâce à la prestation de James Drury. Ben Hunter se présente sous son meilleur jour, mais le virginien, qui a vu de quoi il était capable, n’est pas dupe. L’homme vit dans le luxe, peut se permettre d’offrir les meilleurs cigares à notre héros, vu ses moyens d’existence : l’extorsion. On retrouve avec Ben Hunter un des méchants légendaires qui ont jalonné les huit premières saisons. En offrant sa protection, il anticipe ce que sera plus tard la Mafia.

Le virginien rencontre dans un bar où elle travaille Susan Masters (Brenda Benet), mais elle n’ose pas trop parler de ce qui se passe avec Ben Hunter. Son père Stuart (Howard Duff) joue au poker avec Abel Wilks (Llyod Bochner). Le virginien veut lui parler.

L’épisode date de mars 1971, ce qui signifie qu’à l’époque, aux USA, tout le monde connaissait Howard Duff, le héros policier. Avec James Drury le virginien, cet épisode constitue donc la rencontre de deux héros de séries populaires.

Dans le saloon, le virginien remarque la remise d’argent que font les habitants, dont Stuart Masters à Ben Hunter. Il est provoqué par Barrows (Willard Sage) et en se défendant doit tuer l’homme. Mais toute la bande de Hunter se ligue alors contre le virginien.

Susan invoque la légitime défense. Barrows a essayé de tuer le virginien. Mais les autres sont lâches.

Suite à la mort de Barrows, Ben Hunter décide de demander plus d’argent aux habitants. On a du mal à reconnaître Howard Duff, si courageux en policier Sam Stone, dans le pleutre Stuart qui se prosterne devant Hunter. Stuart Masters et le virginien s’entretiennent et le virginien est conforté dans ses certitudes concernant Hunter.

Bien entendu, le reste de l’épisode nous relate la résistance contre Ben Hunter, le virginien et Masters en tête, pour rétablir l’ordre. Le virginien devra la vie sauve à Masters, qui a retrouvé bien tardivement son courage grâce aux suppliques de sa fille.

Une chose m’a mis mal à l’aise en regardant l’épisode, tout le monde sait que Peter Lawford avait les mêmes fréquentations que Frank Sinatra. On se demande parfois s’il se force pour jouer la comédie dans ce rôle bien sombre.

Anecdotes :

  • Peter Lawford (1923-1984), comédien anglais était un ami du président Kennedy. Il est connu pour Le portrait de Dorian Gray. C’est son unique apparition dans la série. Il est le dernier à avoir vu Marilyn Monroe vivante et de façon négative dans les mémoires pour ses amitiés avec Frank Sinatra et des gens peu recommandables

  • Howard Duff (1913-1990) est la vedette de la série Brigade Criminelle avec Dennis Cole. Trois saisons et 73 épisodes de 1966 à 1969 mais les français ont dû attendre La Une est à vous pour la voir en 1973.

  • Brenda Benet (1945-1982) qui fut la femme de Bill Bixby s’est donnée la mort en 1982 n’ayant pas supporté celle de son jeune fils.

  • Llyod Bochner (1924-2005) est surtout connu pour Le point de non retour.

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23. WOLF TRACK

Scénario : Arthur Browne Jr. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Le juge MacKenzie décide d’avoir la peau d’un loup dangereux qui a attaqué Shiloh.

Critique :

Voilà épisode que le politiquement correct et les écologistes interdiraient aujourd’hui, la chasse à un loup dangereux. MacKenzie qui a combattu les tigres en Asie se croit fort mais devra déchanter en étant cruellement blessé par l’animal.

Le colonel tente de piéger le loup avec un jambon qu’il laisse traîner. La traque du début s’étire en longueur et devient ennuyeuse. Le colonel assoupi est dérangé par un étranger (Pernell Roberts) dont on ne connaîtra pas le nom du personnage. Au début, il trouve l’homme sympathique, mais il l’assomme et le détrousse.

La rencontre suivante est avec un enfant qui pêche, Will (Clint Howard). Et sa mère  Jenny (Julie Harris). Il pense régler l’affaire du loup en le mettant en joue avec la carabine de Jenny, mais elle n’avait plus de cartouches. Les scènes suivantes se passent avec la mère et le fils. Mais le colonel est blessé au bras par une attaque du loup.

Il faut attendre la 47e minute pour que le personnage suivant arrive, le père, Emmitt joué par Arthur O’Connell. Vis-à-vis de lui, le colonel se montre dès le début méfiant. L’homme a pris une somme d’argent, que l’étranger ne tarde pas à venir réclamer. Pour un avant-dernier épisode, nous sommes frustrés. On s’ennuie, l’histoire traîne en longueur, malgré la présence de bons acteurs.

Emmit fait des difficultés à rendre l’argent. L’étranger l’emmène avec lui en otage pour le tuer, mais le juge (à pied !) les suit. Le voleur est pris dans un piège assez improbable (une poule morte suspendue à un fils, un fusil qui se déclenche tout seul). Le colonel le retrouve mourant, et dans son dos le loup attaque. L’épilogue se déroule avec le shérif Abbott et Roy Tate, ainsi que la famille d’Emmitt. On s’ennuie beaucoup.

Anecdotes :

  • Le scénariste sur Internet Movie Data Base serait Philip MacDonald. Un autre nom nous est donné au générique.

  • Lee Majors se contente d’une apparition en début et fin d’épisode.

  • Julie Harris (1925-2013) est mondialement connue pour La maison du diable.

  • Arthur O’Connell (1908-1981) a joué dans Autopsie d’un meurtre, La grande course autour du monde, L’aventure du Poseidon.

  • Clint Howard (1959-) est célèbre pour Mon ami Ben.

  • Pernell Roberts (1928-2010) fut la vedette des premières saisons de Bonanza.

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24. JUMP-UP

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Scénario : Ron Bishop. Réalisation : Herbert Hirschman.

Résumé :

Le colonel MacKenzie accorde à Roy Tate un congé pour qu’il se rende dans la petite ville de Jump Up.

Critique :

A peine arrivé à Jump Up, Roy Tate se laisse entraîner dans une partie de cartes. Il affronte Tom Fuller (Rick Jason). Ce dernier triche et menace Roy, mais en quittant l’endroit, il est tué d’un coup de bâton sur la tête par Slick (John Astin), le fils de John Timothy Driscoll (John McGiver).

Pendant ce temps, Roy fait la connaissance d’une entraîneuse, Frankie Grace (Madlyn Rhue, que l’on reconnaît immédiatement pour ses nombreuses apparitions dans des séries). Le vieux Driscoll vient ensuite discuter avec Frankie et Roy d’histoires de joueurs professionnels. Avait-on conscience que l’on tournait le dernier épisode d’une série légendaire en faisant cet épisode mineur ? Roy est drogué et se réveille dans sa chambre ensanglanté avec des billets également plein de sang. Driscoll l’accuse d’avoir tué Fuller.

On s’ennuie à mourir, en regrettant que pour le final, on ne nous ai pas réservé un meilleur opus. Roy se retrouve aux travaux forcés, dans un camp. Il n’a eu aucun jugement. On est déçu que Lee Majors dont le personnage est plongé dans une situation dramatique ne se sente pas plus impliqué. Un prisonnier lui explique comment il a été piégé.

J’avoue que quand je pense aux bons moments passés avec Lee J. Cobb et Clu Gulager, soit le juge Garth et Emmett Ryker, je trouve bien dommage que l’aventure de la série se termine avec un épisode aussi faible. Les scènes au camp de travaux forcés sont interminables. Episode sans tonus, sans action.

Jusqu’au moment où Roy se rebelle, saisit un fusil et libère tous les prisonniers. Il regagne l’hôtel qui est en feu. Frankie le retrouve et l’accuse d’avoir provoqué l’incendie. Roy veut que la jeune femme lui dise où se trouve Slick Driscoll. En méchants, les Driscoll père et fils n’ont aucune envergure.

Roy retrouve Slick et le fait prisonnier. Le père et ses acolytes les suivent. Roy trouve une femme enceinte et la conduit chez les Stanton, Mary Beth (Jan Sterling) et Howard (George Mitchell). A dix minutes de la fin, on se désespère. C’est long, ennuyeux, sans intérêt, et nous sommes au chant du cygne de la saga.

Driscoll père et ses sbires donnent l’assaut à la maison des Stanton. Le vieux perd la vie lors de cette attaque. L’enfant nait à ce moment-là, on y voit comme un symbole. Roy rentre à Shiloh et retrouve le colonel et le virginien. Il les salue, puis la dernière image montre le colonel plaisanter avec Parker, et il met la fin sur le dos du virginien et rentre dans la maison.

Ainsi se termine l’une des séries majeures du genre western, qui aura duré une décennie, enfin presque. Mais la saison 9, et surtout l’épisode final, ne sont pas la hauteur des bons moments qu’elle a pu nous apporter. Dommage.

Anecdotes :

  • 249e et dernier épisode de la série commencée en 1962.

  • John Astin (1930-) est célèbre pour La famille Addams.

  • Rick Jason (1923-2000) a notamment tourné dans Le tour du monde en 80 jours.

  • Madlyn Rhue (1935-2003) est un visage familier de la télévision. Citons Le Fugitif, Les mystères de l’ouest, Opération Vol, Banacek, Hawaii Police d’état, L’homme de fer, Mannix, Baretta, Cannon.

  • John McGiver (1913-1975) a tourné dans Diamants sur canapé.

  • Jan Sterling (1921-2004) est connue pour Le gouffre aux chimères.

  • L’actrice qui joue la femme enceinte n’est pas créditée au générique.

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