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Saison 7 Volume 2Saison 8

Le Virginien

Saison 7 - Volume 3


1. THE ORDEAL

 



 

 

 

 

 

Histoire de Merwin Gerard. Adaptation : Don Ingalls. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé :

Un fils à papa, Scott Austin, arrive à Shiloh recommandé par Clay Grainger. Il se révèle très vite qu’il n’est pas à la hauteur pour être un vacher. Il flirte avec Elizabeth, mais à cause de lui, par manque de surveillance, le cheval de cette dernière se noit.

Critique :

The ordeal en anglais signifie l’épreuve. D’emblée, on sait que l’on va voir un bon épisode, même si le tout a un petit air de déjà vu, ce qui est normal au bout de sept saisons. L’éducation d’un jeune freluquet qui croit que l’argent de son père le rend invincible.

Robert Pine en Scott Austin s’en tire avec les honneurs. Justesse de jeu, pas d’excès dans l’interprétation, il n’est pas étonnant qu’il tourne toujours en 2019. On de doute qu’il va vite avoir affaire au virginien. Les autres vachers lui font passer un bizutage, Morgan (Michael Masters) lui jette du ragout d’haricots dessus. Austin prend les choses du bon côté. Il a surtout l’impression que le séjour à Shiloh est un camp de vacances d’été et fait vite le joli cœur avec Elizabeth. Auprès d’elle, il se présente comme poète et professeur de littérature.

Entre le virginien, auprès duquel il étale sa culture et ses nombreux voyages en Europe, et lui, il y a un monde. Il parvient à sympathiser avec Elizabeth, car il sait monter à cheval. Il se confie, dit qu’il ment souvent et est incapable de faire confiance à autrui. Le virginien est exaspéré mais lui confie une dernière mission, celle d’escorter des chevaux, il doit par contre faire attention à un marais. Ce qui devait arriver arrive : Scott Austin s’endort et pendant sa sieste, un cheval s’embourbe dans les sables mouvants. Il ne peut le sauver et c’était le poulain d’Elizabeth.

Bien que cette dernière lui pardonne, Scott a perdu toute confiance en lui, il se considère comme un bon à rien irrécupérable. Les scènes entre Sara Lane et Robert Pine sont jouées tout en finesse. Une bagarre éclate avec Morgan qui réussit à vaincre par des coups bas, car Scott sait très bien pratiquer la boxe. Le virginien vire sur le champ Morgan. Scott s’enfuit dans le désert. Le virginien décide de le sauver.

C’est de la très bonne télévision. On donne au téléspectateur un scénario sans failles, de belles images, de bons comédiens. C’est Scott qui va devoir venir en aide au virginien sous le soleil de plomb. Nos deux personnages sont perdus et risquent la mort dans le désert. Mais Trampas et un vacher partent à leur secours. Un épisode passionnant d’un bout à l’autre, qui ne nous laisse pas une minute d’ennui, que demander de plus ?

Anecdotes :

  • Robert Pine (1941-) tourne toujours. Il a commencé sa carrière en 1964 dans Haute Tension/The Kraft suspense theatre. Depuis, il est apparu dans Match contre la vie, Les mystères de l’ouest, Bonanza, Chaparral, Mannix, La nouvelle équipe, Cannon, Drôles de dames, La croisière s’amuse, Chips, K2000, Dallas, Dynastie, Magnum, MacGyver, Code Quantum, Arabesque, FBI portés disparus, Cold Case, Mentalist, Desperate housewives.

  • Michael Masters (1929-2003) a joué dans Les mystères de l’ouest, Les espions, Hondo, Opération vol, Des agents très spéciaux, Les Bannis, L’immortel, Mission Impossible, Le sixième sens, Banacek, 200 dollars plus les frais, Les rues de San Francisco, Mannix, Cannon, L’homme qui valait trois milliards. Il a pris sa retraite en 1990.

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2. THE LAND DREAMER

Scénario : Robert Van Scoyk. Réalisation : James Sheldon.

Résumé :

Hosea McKinley a acheté un terrain pour bâtir une ferme, mais le vendeur, Caleb Welles,  vient avec le shérif Abbott pour l’en expulser. Comprenant qu’il s’est fait escroquer, McKinley tire sur les deux hommes, tuant le vendeur et blessant le shérif.

Critique :

Un épisode intéressant, mais qui traîne un peu en longueur. Don Franks joue le rôle des deux frères, l’aîné Jack Welles, et le cadet qui meurt au début Caleb. Deux personnages ignobles, qui en se servant des arcanes de la loi, et par le biais des rétrocessions de terres vendues et des hypothèques, tiennent dans leurs mains tous les fermiers de Medecine Bow. Comme c’est le cas pour Amos Wardlow (Ford Rainey). Parce qu’il s’est révolté face à cette injustice, Hosea McKinley risque la pendaison ou une balle d’un des tueurs que Jack Welles a rameuté à Medecine Bow.

L’épisode ne se concentre pas sur l’action, il y en a peu, mais sur les longues discussions entre Dave Sutton et le fils McKinley, William (John Daniels), mais aussi les regrets d’Ellen (Cloris Leachman) qui a suivi contre son gré son mari dans sa volonté de faire une ferme. Elle avait un emploi en Louisiane, qui lui plaisait, et son mari était contremaître. Elle aimait cette vie confortable, sans souci. Plus étude psychologique que western, l’épisode n’est cependant pas déplaisant, bien que la conclusion soit peu crédible.

James Olson est parfait en McKinley, qui aime la terre et la connaît puisque son père était fermier. A l’endroit où il habite, il y a de la roche sous la terre et il est impossible de faire pousser quoi que ce soit, à la différence de la parcelle achetée à Welles. Vers la fin de l’épisode, le réalisateur décide de mettre un peu de suspense et d’action avec la pendaison programmée par l’armée de tueur de Jack Welles. Victime collatérale, le shérif Abbott prend le parti de McKinley estimant que la balle qu’il a reçu est un accident.

Au-delà de l’intrigue, parfois peu crédible, le scénariste dresse un féroce réquisitoire contre les hommes d’affaires peu scrupuleux qui se servent de la loi pour dépouiller les gens honnêtes. Curieusement, Welles ivre de vengeance semble peu affecté par la mort de son frère. Il songe plutôt à compter ses hypothèques. Et se comporte en véritable maître chanteur.

Belle prestation de John McIntire qui fait un réquisitoire contre les méthodes des frères Welles pour sauver la vie de McKinley. Jack Welles verra que ses hypothèques n’impressionnent pas les fermiers de Medecine Bow qui ne sont pas prêts à vendre leur âme.

Anecdotes :

  • James Olson (1930-) est surtout connu pour Alerte Satelitte 02, Le mystère Andromède, Commando, Ragtime.

  • Cloris Leachman (1926-) a joué dans La dernière séance, Frankenstein Junior, La voix du pardon.

  • Don Franks (1932-2016) est apparu dans Métal Hurlant, Meurtres à la Saint Valentin, Johnny Mnemonic, I’m not here.

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3. EILEEN

Scénario : Don Ingalls. Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

Eileen Linden arrive du Nebraska. Elle veut se marier avec Peter Bowers. Le père de la jeune fille veut qu’elle réfléchisse avant ce mariage et l’a envoyé chez son ami Clay Grainger pour un séjour de six semaines.

Critique :

L’actrice Debbie Watson qui incarne Eileen fait ici sa deuxième apparition dans la série, on l’avait vue dans la saison 5 dans l’épisode 18 Le justicier, interprétant un autre personnage. On est surpris de découvrir un Trampas moustachu. Au début, on se demande où le scénariste veut nous mener. Bien entendu, Eileen s’entend à merveille avec Elizabeth. Mais la jeune femme est troublée, car son futur mari, Peter Bowers (Richard Van Vleet) s’est fait engager incognito à Shiloh, bien que le virginien ne l’apprécie pas.

Peter n’accepte pas les six semaines d’éloignement imposées par le père. Un délai qui semble une éternité au prétendant. Pourtant, quelque chose cloche chez Peter, et le téléspectateur s’en rend vite compte, il est autre chose qu’un amoureux impatient d’épouser sa belle. En tout cas, il n’obtient pas l’effet escompté par son insistance, car elle indispose Eileen qui veut respecter la promesse faite à son père.

Lors d’une rencontre entre Eileen et Peter, un incident survient auquel Trampas se mêle. Peu après, la jeune femme dit la vérité à notre héros. C’est alors que deux mystérieux hommes arrivent à Medecine Bow. Elizabeth, bien puritaine, aperçoit le couple et se fait de fausses idées sur Eileen, avec laquelle il y a un froid, dont Clay se rend compte. Mais Eileen avoue à Elizabeth que l’homme est son fiancé.

Peter ne tarde pas à tomber le masque : il se rend au saloon et offre du champagne à une entraîneuse, il est tout sauf amoureux fou d’Eileen. Peter doit de l’argent aux deux hommes, des dettes de jeux, et il compte rembourser avant l’argent d’Eileen.

Peter s’aliène Trampas, le virginien, et Eileen ne semble plus trop avoir envie d’être son épouse. Clay dit à la jeune femme qu’il va devoir dire à son père que Peter est venu et n’a pas tenu la promesse. Pour se libérer des deux comparses créanciers impatients, Peter leur propose un kidnapping avec rançon d’Eileen.

L’épisode est passionnant, avec une intrigue pleine de suspense qui tient la route, et elle est brillamment interprétée. On regrettera que Debbie Watson ait si vite renoncé à sa carrière, car elle était très loin de jouer faux.

Une rançon de 500 dollars est réclamée. On entre dès lors dans une enquête policière. C’est la magie de cette série qui nous permet de passer d’un genre à l’autre. Au début de l’opus, nous sommes dans le western familial, et à la fin dans l’enquête policière.

Clay, le virginien et Trampas comprennent que Peter est dans le coup. Trampas a vu les deux créanciers de Peter au saloon. Un piège est donc tendu à la bande avec l’aide du shérif Abbott.

Une chose m’a surpris : les noms des deux complices de Peter ne sont jamais cités, d’après la distribution, il s’agit de Hutton (j’ai reconnu son interprète, Don Red Barry) et de  Brady (Don Wilbanks). Le seul autre comédien que l’on puisse voir est un vacher de Shiloh, Harper (Harper Flaherty) que l’on voit depuis 1963 dans la série.

Un excellent épisode, on se régale. Le seul petit bémol est que l’affaire est trop facilement résolue, mais ne boudons pas notre plaisir.

Anecdotes :

  • Debbie Watson (1949-) fut la vedette de deux séries inédites en France, Karen et Tammy. Elle s’est très vite retirée en 1972 par manque de succès.

  • Richard Van Vleet (1942-) est un acteur de soap operas : Haine et Passion, La force du destin.

  • Harper Flaherty (1920-1993) a joué dans la série de 1963 à 1970. Il a peu tourné en dehors de ce rôle, étant cascadeur et doublure de Doug McClure. Il était aussi patineur dans la Hollywood Ice Revue dans les années 40.

  • Don Red Barry (1912-1980), découvert par John Wayne avec qui il fit une partie de football, a tourné dans 141 films au cinéma, citons A la poursuite de Jesse James, Seuls les anges ont des ailes, Sept hommes à abattre, Alvarez Kelly, L’inévitable catastrophe. Il s’est suicidé le 17 juillet 1980, n’ayant pas supporté une enquête de police sur des violences domestiques envers sa femme Barbara.

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4. INCIDENT AT DIABLO CROSSING

Histoire : Margaret et Andrew Blanc. Adaptation : Margaret et Andrew Blanc, Joel Rogosin. Réalisation : William Witney.

Résumé :

Trampas doit se rendre à Diablo pour une vente aux enchères de bétail. L’endroit devient une ville fantôme. Il pense retrouver sur place son ami Hank Simpson qu’il a jadis cotoyé à Shiloh et qui s’occupe du Ferry pour passer la rivière. Mais sur place, il trouve Simpson mort, est n’est pas convaincu par les explications qu’on lui donne.

Critique :

Nous sommes cette fois dans le pur western : voyage en diligence, indiens, soldats américains, vol d’une cargaison d’or. Arrivé à destination, la ville de Diablo, enfin ville est un bien grand mot, Trampas trouve son ami mort et soupçonne Jason dit « Jace » Adams (Gary Collins) de l’avoir tué. L’armée est sur place et la piste des indiens est évoquée, mais Trampas n’y croit pas. Le ferry a été détruit. Trampas a du mal à faire confiance à Adams.

Le caporal Harvey (Bernie Hamilton) explique qu’Hank était seul depuis deux ans et la ville totalement dévastée. Rankin (Kiel Martin) qui l’accompagne a été forcé d’entrer dans l’armée après avoir dévasté une ville, c’était cela ou la prison. Explorant la ville, Trampas et Adams sont pris à partie par Bud McLister (Steve Carlson) et sa sœur Marcy (Lee Kroeger). Jolie mais mauvaise comédienne, Lee Kroeger est toujours dans l’excès, et l’on comprend que sa carrière fut éphémère.

Trampas trouve que le caporal Harvey qui veut que l’on reconstruise le ferry pour traverser la rivière met un peu trop vite la faute sur les indiens Arapahos. Le vieux Sam Mason (Anthony Caruso) jette les soupçons sur Adams qui est passé en cour martiale et a été chassé de l’armée. Trampas propose au caporal de l’aider à surveiller le chargement d’or de l’armée à condition qu’il l’aide à prouver la culpabilité d’Adams dans le meurtre de son ami, mais le militaire dit que pour lui, Trampas est autant suspect qu’Adams.

Tandis que l’on reconstruit le ferry, Rankin fait le joli cœur auprès de l’aguichante Marcy. Trop de temps est perdu par le réalisateur pour nous montrer la reconstruction du ferry. On prend le spectateur pour un naïf en parlant d’attaque d’indiens, alors que le réalisateur nous a montré le frère de Marcy, Bud McLister, tirer sur le groupe.

Le problème de cet épisode est à la fois qu’il y a trop de personnages et d’intrigues mêlées. Sam Mason accuse de crime de guerre Adams pour tué et brûlé vive dans sa tente son épouse indienne, alors que l’autre proteste avoir agi contre des renégats pillards. Suite à cela, Trampas sauvera la vie de justesse à Adams. Marcy flirte avec Rankin, pendant que les autres s’attellent à surveiller l’or et à reconstruire le ferry.

Rankin propose à Bud de voler l’or, chose qu’il accepte. Ensemble, ils volent l’or et assomment le caporal. Tout cela pour rien, il n’y a que des pierres à la place de l’or, Sam Mason est passé avant et l’a caché, tout en tentant une nouvelle fois de tuer Adams.

Sans compter que des personnages changent de camp, c’est le cas de Rankin qui sauve Trampas au moment où Bud allait le tuer. Un Bud qui est l’assassin de l’ami de Trampas, mais sa sœur jure ne pas être au courant, on ne lui donnerait pas le bon Dieu sans confession.

Episode écrit à trois mains, on apprécie certains passages : la réconciliation de Trampas avec Adams, les projets de ce dernier de rebâtir Diablo, avec l’aide une fois retraité de l’armée du caporal Harvey, mais dans l’épisode, en plus d’un scénario compliqué, tout le monde n’est pas au même niveau côté interprétation.

Gary Collins est sobre et excellent, comme d’habitude. Anthony Caruso a parfois tendance à en faire trop et à cabotiner, mais il est largement dépassé par Lee Kroeger dont le physique avenant ne suffit pas à combler les lacunes, on comprend qu’elle a séché ses cours de comédie ! Bernie Hamilton est juste et persuasif dans son interprétation. Alors qu’il a un rôle important, Kiel Martin me semble souvent transparent. Quant à Steve Carlson, il peine à nous convaincre à son personnage d’assassin.

Même si l’épilogue est grandiose, on ne peut pas dire que c’est un épisode majeur. Quant à l’équipe de la série, on ne voit que Sara Lane au début, brièvement, et Doug McClure. Cependant, on ne s’ennuie pas, il faut déjà avec tous ces personnages se rappeler qui est qui. Sans certains des comédiens au jeu approximatif, l’épisode aurait pu gagner une étoile supplémentaire.

Anecdotes :

  • Gary Collins (1938-2012) fut la vedette de trois séries : Le cheval de fer, Le sixième sens, Vivre libre.

  • Kiel Martin (1944-1990) est surtout connu pour les séries Capitaine Furillo, Second Chance.

  • Lee Kroeger (1946-) après deux épisodes du Virginien a tourné cinq rôles dont Dan August, Police Story.

  • Steve Carlson (1943-) a tourné au cinéma Plus féroces que les mâles. A la TV, il est apparu dans L’homme de fer, Les mystères de l’ouest, Gunsmoke, La Nouvelle équipe, Hawaii Police d’état.

  • Bernie Hamilton (1928-2008) est le capitaine Dobey dans Starsky et Hutch.

  • Anthony Caruso (1916-2003)  a commencé sa carrière en 1940. Il jouait souvent de seconds voire troisième rôles, parfois non crédités au générique. C’est à la télévision qu’il a connu la notoriété, citons Zorro,Au nom de la loi, Les incorruptibles, Bonanza, Max la menace, Perry Mason, La famille Addams, Annie, agent très spécial, Au cœur du temps, Star Trek, Les mystères de l’ouest, Chaparral, Mannix, Mission Impossible, L’homme de fer, Les rues de San Francisco, Sergent Anderson, Baretta, Hawaii Police d’état, L’île fantastique, L’incroyable Hulk.

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5. STORM OVER SHILOH

Scénario : Frank Chase. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé :

Pour se sauver d’une tempête, Elizabeth se réfugie dans une mine abandonnée où elle se retrouve prisonnière après un éboulement.

Critique :

Cette-fois, le scénariste ne s’est guère creusé la tête, avec 74 minutes pour dégager d’une mine où elle s’est réfugiée Elizabeth. L’absence, pour la première fois dans la série, d’aucun personnage extérieur, rend l’atmosphère étouffante, puisque seule l’équipe du virginien, à l’exception de Dave Sutton, est présente.

Je ne dis pas que c’était une mauvaise idée, mais ici on tourne vite en rond, puisque le réalisateur nous concentre sur le sauvetage d’Elizabeth, sans nous épargner le moindre détail. Le téléspectateur risque de trouver le temps long. Il se doute de l’issue heureuse, mais je ne suis pas convaincu par ce huis clos du début à la fin.

Durant les 23 premières minutes, la famille Grainger ne sait pas où se trouve Elizabeth, jusqu’à une illumination de Trampas qui se souvient d’un chercheur d’or mort, Bevins, qui avait trouvé une mine mais avait laissé tomber, n’y trouvant rien. Ce qui met la puce à l’oreille de nos héros est le fait d’avoir retrouvé un morceau des rênes du cheval d’Elizabeth à proximité.

Après les vaines recherches du début, on va donc passer de la 24e à la 74e minute dans ou devant la mine. Ils sont quatre à la chercher : Le virginien, Trampas, Holly et John Grainger. La première erreur évidente est de ne pas avoir introduit de personnages extérieurs, les fameuses « vedettes invitées », qui auraient mis un peu de piment.

Horrifiée, Holly trouve un morceau d’étoffe de sa nièce dans la mine, mais il n’y a, comme on dit, aucune preuve de vie. Il est impossible de retourner à Shiloh, qui est à une journée de voyage de la mine, si Liz est vivante, il serait trop tard. Il faut donc faire avec les moyens du bord.

Il faut attendre la 36e minute pour le contact s’établisse entre Liz et sa famille. Elle est saine et sauve, sans nourriture, avec juste un peu d’eau de pluie, coincée dans un recoin de la mine qui s’est effondré.

Avec cette idée de scénario, on aurait pu faire un bon épisode. Au lieu de cela, le sauvetage d’Elizabeth est long et fastidieux. La seule chose intéressante demeure le suspense de sortir Liz avant que le plafond de l’endroit où elle s’est réfugiée craque et l’écrase. Car une nouvelle poutre s’étant effondrée, tout espoir de la dégager est perdu.

Une piste  réside dans le fait que la jeune femme ressent de l’air frais. Il y a donc une autre issue. La tante Holly craque à la 50e minute devant Trampas, selon elle, comme il n’y a pas de tunnel, on ne sauvera pas sa nièce. C’est le virginien qui trouve la solution en voyant des loups. Trampas (encore lui) trouve une tanière construite par un homme. Le premier contact visuel entre notre héros et Liz a lieu au bout d’une heure. Cette dernière, à la lumière d’une petite bougie, a cherché à échapper à l’endroit où elle était bloquée. Un rocher à faire exploser et c’est la liberté.

Le plus de l’épisode réside dans l’interprétation de Sara Lane et de Jeanette Nolan. Elles sont convaincantes, forçant leurs personnages à vaincre le désespoir. Reste que la construction linéaire de ce scénario est son gros défaut, avec en plus, l’absence d’une épilogue à Shiloh. Frank Chase avec son scénario trop simple, Michael Caffey et sa réalisation laborieuse, font de cet opus un ratage.

Anecdotes :

  • Une particularité dans cet épisode : il n’y a aucune vedette invitée.

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6. THE GIRL IN THE SHADOWS

Histoire de Phyllis et Robert White. Adaptation : Robert Van Scyok, Phyllis et Robert White. Réalisation : James Sheldon.

Résumé :

La jeune Claire Garson, orpheline, artiste de music-hall avec un numéro de télépathie, est-elle la nièce de Clay Grainger ? Il s’agit d’un complot pour lui prendre une part de son argent.

Critique :

Cet épisode est l’histoire d’une mystification. Clay Grainger est riche et devenir sa nièce est une belle opportunité pour la jeune Claire Garson (Brenda Scott), qui sortie d’un orphelinat de San Francisco, fait un numéro de music-hall de télépathie avec le vieux Doc Watson (Jack Albertson). Le téléspectateur est dans la confidence et sait depuis le début que Claire est un imposteur.

Claire et Elizabeth se rencontrent dans une épicerie de Medecine Bow, et Liz pense que la jeune femme est le fille du défunt frère de son oncle. Mais tout le monde pense le contraire, la supercherie semblant trop évidente. Troublé par un bijou familial, Clay consulte le fils d’un ancien employé de Shiloh, Bill McGraw (Greg Mullavey). Clay décide d’inviter Claire et Watson à une fête dans sa propriété, avant d’en savoir plus.

Or, le téléspectateur sait que McGraw est de mêche avec Doc Watson pour faire passer Claire pour la nièce, il en veut à Grainger pour des raisons qui seront révélées dans la séquence finale. Il est aidé par un tueur, Lynch (Larry Chance) que l’on voit dans la scène d’introduction dans le saloon tenter de donner le change en voulant ridiculiser Claire et Doc Watson.

Les scènes les plus intéressantes montrent l’amitié naissante entre Elizabeth et Claire. Brenda Scott joue si bien qu’elle aurait mérité une autre carrière. On aime aussi les scènes où Claire découvre le ranch en compagnie de Trampas.

Claire est une fille honnête embarquée dans une galère, menacée par McGraw et son tueur Lynch. Elle finit, à force de faire des rêves bizarres, à croire en son pouvoir et surtout au fait qu’elle serait vraiment la nièce de Grainger. Honnête, elle sait qu’elle ne peut rien prouver et veut s’enfuir.

Brenda Scott joue vraiment à la perfection ce personnage de jeune femme pleine de doutes, perdue dans un monde de chacals. Claire et Doc s’enfuient. Ils vont prendre le train lorsque Lynch abat Doc Watson, avant d’être tué par Trampas qui n’a pas compris la fuite cavalière de leurs invités. Pour se venger, la jeune femme va tendre un piège à McGraw lors de la fête. Lors de celle-ci, Claire prouve qu’elle est véritablement une télépathe.

Si l’épisode est globalement bien interprété à l’exception de Greg Mullavey qui en fait trop, on s’interroge devant ce scénario qui est passé entre de multiples mains. Il aurait pu être bien meilleur si l’on en avait su moins dès le début. L’effet de surprise, le spoiler, ne réside que dans les motivations de McGraw. On le regrette pour Brenda Scott qui fait une belle performance, mais avec une histoire mieux écrite, aurait pu briller davantage.

On ne saura pas si Claire qui cherche ses origines est ou on la nièce de Grainger, puisqu’elle ne le sait pas elle-même. Malgré l’invitation du maître de Shiloh à rester, elle part chercher sa vérité.

Un bon épisode, un peu trop complexe parfois au niveau du scénario. Reste aussi l’histoire d’amour entre Claire et Trampas, sans issue. A cet effet, la fin assez mélodramatique évite quand même de tomber dans la mièvrerie. Les acteurs y sont pour beaucoup.

Anecdotes :

  • Jack Albertson (1907-1981) est connu pour Charlie et la chocolaterie, L’aventure du Poseïdon.

  • Brenda Scott (1943-) qui s’est retirée en à la fin des années 70, est surtout une vedette invitée de séries : Bonanza, Le Fugitif, L’homme de fer, Hawaii Police d’état, Mannix, Sam Cade, La Nouvelle équipe, Quincy, Simon et Simon.

  • Greg Mullavey (1939-) a notamment joué dans Colorado, Magnum, Amour, gloire et beauté.

  • Larry Chance (1933-) tournait là son dernier rôle. Il a peu tourné, une cinquantaine de rôles de 1952 à 1969, sans rôles marquants à part dans Rintintin. Plus de nouvelles depuis.

  • Cet épisode écrit à trois mains a fait l’objet de réécritures par trois adaptateurs : George Kirgo, Joe Monzio et Irv Pearlberg.

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7. FOX, HOUND AND THE WIDOW MCCLOUD

Scénario : Judith Barrows. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Luke Nichols fut un compagnon de cellule de Trampas. Ce dernier fut innocenté et libéré, l’autre s’est échappé de prison pour se rendre au Canada. Un chasseur de primes recherchant Nichols, Trampas demande au virginien de le cacher à Shiloh. Trampas a une dette envers lui, Grainger étant intervenu pour témoigner mais arrivé trop tard, soit trois jours après la pendaison de Trampas s’il ne s’était pas évadé.

Critique :

Il est peu crédible que Trampas, encore assez jeune, soit un comparse de Luke Nichols (Victor Jory). Le chasseur de primes Bracken (Troy Donahue) l’a repéré. A peine arrivé à Medecine Bow, il sait que le fuyard Nichols se cache à Shiloh chez Clarissa McLoud (Jean Inness), un personnage de femme âgée, une veuve assez truculente.

Bracken se présente au ranch et fait une commission à un vacher : il veut que Trampas le rejoigne à l’hôtel. Bracken accepte de laisser en paix Nichols si Trampas lui donne 1000 dollars, l’homme étant recherché mort ou vif pour 500. Trampas se retrouve devant un dilemme. Le virginien désapprouve ce chantage.

Victor Jory est dans le registre léger de la jovialité. Il ne fait guère d’efforts pour incarner un personnage dont la tête est mise à prix. La situation burlesque entre Luke Nichols et Clarissa tranche de la gravité avec laquelle Trampas expose les choses au virginien. D’où un déséquilibre évident dans cet épisode, car Troy Donahue apporte toute la sévérité et le drame qui entourent son personnage de chasseur de prime.

Tandis que trois comédiens (Drury, McClure, Donahue) joue avec gravité leurs personnages, Victor Jory et Jean Inness sont en pleine comédie. Le réalisateur Don McDougall doit ici concilier ces deux situations. Jory, habituellement très bon, cabotine. Petit à petit, le ton de l’opus devient plus grave. Trampas n’a pas réuni les 1000 dollars et seulement obtenu que le virginien tienne en respect Bracken. Il suggère à Nichols de se rendre au shérif.

Coup de théâtre, Clarissa sort des économies, elle a 1300 dollars, bas de laine de toute une vie, qu’elle met sur la table pour sauver Nichols. Sachant qu’il y aura toujours un chasseur de prime qui le cherchera, Luke Nichols tente de fuir. Mais il est vieux et fatigué de fuir. Il accepte de se rendre. Jory a vraiment du talent pour passer de la comédie au drame aussi aisément, sans rendre le personnage ridicule.

Cet épisode réussit à émouvoir avec une fin dramatique, après que l’on ait craint le pire avec cette alternance comédie/drame. Néanmoins, pour la série, cela reste un opus atypique, un réquisitoire contre les chasseurs de prime qui l’écarte du spectacle de simple distraction habituel. La dernière scène avec Jean Inness est éprouvante. J’ai trouvé que depuis le début, James Drury avait fait d’énormes progrès de comédien, ce qui est évident ici. Pour autant, on attend autre chose du Virginien que ce type d’intrigues.

Anecdotes :

  • Victor Jory (1902-1982) jouait le père du héros dans Mannix.

  • Troy Donahue (1936-2001) a notamment été vu dans Le monstre des abîmes, Ils n’ont que vingt ans, Le parrain 2.

  • Jean Inness (1900-1978) est apparu dans Not a ladie’s man, Space Patrol, La quatrième dimension,  Mike Hammer (1958).

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8. THE STRANGER

Scénario : Mel Goldberg. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé :

Le virginien sympathise avec un homme asocial, Garrison. Durant les noces attendues depuis longtemps de Sue Willis et Sam Marrish, il refuse d’aller au bal, se bat avec Sam et finit par être accusé du vol et du meurtre de Sam. Une journaliste fait un article accablant contre Garrison qui influence une population déjà acquise à l’accusation.

Critique :

Cela commence fort, avec le virginien détroussé par trois voleurs. Il a cependant une carabine et un cheval à portée. Un peu plus tard, en pleine nuit, les trois voleurs s’en prennent à Garrison (Shelly Novack), un étranger. Mais le virginien veille au grain et les arrête.

Ensuite, on change radicalement d’ambiance. Le virginien retrouve Grainger qui lui annonce le mariage de Sam Marish (Michael Conrad) et Sue (Jadeen Vaughn), la fille du riche Arthur Willis (John Doucette).

Il est inhabituel que le virginien sympathise avec un étranger, ici Garrison. Sauvage, peu communicatif, il se bat avec le futur marié qui lui a offert à boire et auquel il a refusé une bière. Le virginien l’engage comme commis à Shiloh. Garrison dans un premier temps refuse. Mais il est devenu persona non grata à Medecine Bow et perd deux emplois de suite. On ne peut pas dire que Garrison soit sympathique, loin de là. Un véritable glaçon.

Le virginien ne regrette pas son choix, Garrison est doué comme vacher. D’ailleurs, il n’ira pas au mariage pour soigner un cheval ! Shelly Novack en fait trop ou c’est son personnage qui l’exige, mais enfin, rester de marbre face à la conversation d’Elizabeth ! Beau garçon, il a troublé la jeune fille, mais elle dira à son oncle et au virginien qu’elle le trouve vraiment bizarre.

On ne voit pas le temps passer et cet épisode est un pur régal, pas une scène, pas un plan inutile.

La future mariée, Sue, confie sa nervosité à Elizabeth. On peut dire que le réalisateur ne nous a guère gâtés avec la distribution féminine, sans être mufle, Jadeen Vaughn et l’autre actrice Lorraine Gary, qui incarne Laura la journaliste, ne sont pas des beautés. Il se trouve que par hasard, Sue rencontre Garrison et il est facile de deviner qu’elle aurait préféré être l’épouse du beau ténébreux plutôt que celle de Sam Marish.

Mais Shelly Novack n’est pas un acteur exceptionnel. Il manque en permanence d’assurance. Garrison a bien de la chance d’éviter le père de la mariée, Willis, furieux qu’elle soit restée seule avec lui.

Ensuite, Garrison refuse obstinément de suivre le virginien au mariage. Tandis que tout le monde danse, Jo Jo (Michael Vandever) planque de l’argent volé dans les lattes d’un plancher de Shiloh.

Le téléspectateur est donc mis dans la confidence, le voleur n’est pas Garrison mais Jo Jo. Pourtant, c’est le nouveau commis qui sera accusé.

Sam Marish meurt alors. Non, il n’a pas pris une attaque pendant sa nuit de noces ! Il a reçu une balle, le téléspectateur tombera de sa chaise à la fin en apprenant de qui.

Garrison, parce qu’étranger et antipathique, est soupçonné de vol et de meurtre envers Sam Willis avec lequel il s’est battu. Le shérif Abbott ressort une vieille condamnation, une bagarre, et le fait qu’il ait été seul le soir du mariage est pour lui une preuve. Emmett Ryker n’est malheureusement plus là, il n’aurait pas commis une erreur aussi grossière et porté un jugement aussi hâtif. Zéro pointé au shérif.

Le virginien prend la défense de l’accusé car une journaliste, Laura a fait un article qui ne laisse guère de chance à Garrison devant un jury.

Mais Grainger a l’impression, et il le dira à notre héros, que ce dernier voit en l’accusé un « double », un « héritier ». Sans faire offense au regretté Shelly Novack, sa prestation est loin de celle de Drury. Il joue certes avec sobriété mais reste bien trop en retrait, quand son rôle nécessiterait plus d’implication.

Le virginien désire engager un avocat car il a l’impression que la ville entière a condamné Garrison, mais celui qu’il contacte, Hodges (Paul Carr) vient de s’installer et ne veut pas d’une cause aussi compromettante. Cela dit, notre héros a retrouvé l’argent volé à Shiloh et l’a donné à Abbott. Garrison est aussitôt arrêté

On a rarement vu le rude contremaître de Shiloh aussi compatissant. Le nouveau commis parvient à se sauver, mais est vite repris, ce qui aggrave son cas. Le virginien le capture.

Garrison est condamné à mort.

Nous vivons une intrigue policière haletante dans laquelle James Drury tire son épingle du jeu haut la main. Il faut dire que les suspects ne manquent pas car le scénariste a su savamment construire son intrigue, semant diverses pistes comme des petits cailloux.

Cet épisode permet de mettre une foule d’acteurs en lumière, mais sans que l’on perde le fil. Il y a les habitués de Shiloh, à l’exception de Trampas. Le shériff Abbott accepte de continuer l’enquête malgré le verdict, car il sait que notre héros va trouver la vérité.

Mention spéciale au père de la mariée, incarné par John Doucette. En revanche, dans le rôle de Sue, la veuve, Jadeen Vaughn n’est guère convaincante.

On croit tenir le coupable, enfin. Jo Jo est arrêté, tombant dans un piège tendu par le virginien et le shérif. Mais il va nous mener vers une vérité insoutenable, et ce grâce à la perspicacité du virginien qui dit que l’on va chercher bien loin, auprès d’un étranger, une vérité toute proche, chez un familier.

Il est rare que les coups de théâtre s’enchaînent avec autant de crédibilité dans la série.

Bien entendu, je ne révèlerai pas le spoiler final et le nom du coupable. J’ai apprécié la scène du procès. Paul Carr y est excellent. Tout au plus peut-on regretter que le procès arrive trop tard dans le métrage, et qu’il soit trop court. On apprendra le verdict de la bouche de la journaliste Laura, dont l’actrice Lorraine Gary a réussi à faire une vraie teigne. Happy end, Garrison sera innocenté.

Un épisode exceptionnel.

Anecdotes :

  • Shelly Novack (1944-1978), mort d’une crise cardiaque à 34 ans, était la co-vedette avec Jo-Anne Harris et Robert Stack de la série Section contre enquête.

  • Michael Conrad (1925-1983) est connu pour Capitaine Furillo.

  • Lorraine Gary (1937-) a participé à trois volets de la série Les dents de la mer, les 1, 2 et 4.

  • Paul Carr (1934-2006) en est à sa 5e et dernière participation à la série. C’est un habitué de Mannix (6 épisodes), L’homme de fer (5). On la vu aussi dans Au cœur du temps, Star Trek, Brigade criminelle, Haute Tension, Au nom de la loi, Bonanza, Le Fugitif, Voyage au fond des mers, Les Envahisseurs, Cimarron, Cannon, Mission Impossible, Max la menace, Hawaii Police d’état, Columbo, La Nouvelle équipe, Les rues de San Francisco, L’homme qui valait trois milliards, 200 dollars plus les frais, L’incroyable Hulk, Quincy. Un acteur que l’on reconnaît immédiatement sans mettre un nom sur son visage.

  • John Doucette (1921-1994) était le capitaine Andrews, chef de Don Adams, dans la série Coup double.

  • Michael Vandever (1936- ) a arrêté de tourner en 1979. On l’a vu dans La Quatrième dimension, Batman, Mannix.

  • Jadeen Vaughn ( ?/ ?) n’a tourné que quatre rôles dont celui-ci et un Hawaii Police d’état.

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