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Bonus saison 1

Les Incorruptibles (1959-1963)

Présentation


A PARTAGER! LES GÉNÉRIQUES CULTES DE SÉRIES TV - Les Incorruptibles (Saison 1)Fan de la série TV Les Incorruptibles? Retrouvez notre dossier complet sur la série par Denis Chauvet sur Le Monde des Avengers:http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1950/les-incorruptibles-1959-1963Rejoignez la discussion sur Les Incorruptibles sur notre forum: http://avengers.easyforumpro.com/t699-serie-les-incorruptibles-the-untouchables

Posted by Le Monde des Avengers on Thursday, October 22, 2015

Série policière américaine en noir et blanc de 4 saisons et 118 épisodes inspirée du roman écrit en 1947 par Eliot Ness et Oscar Fraley, The Untouchables.

Ce fut la première série dramatique Desilu du nom du studio de Desi Arnaz et Lucille Ball. Diffusée sur ABC entre le 15 octobre 1959 et le 21 mai 1963, la série fut immédiatement jugée comme violente par les critiques de l’époque. Très populaire, elle permit au producteur Quinn Martin et à l’acteur Robert Stack de se faire un nom. Dérangeante, les détracteurs eurent raison du succès de la série au terme de la quatrième saison.

Desi Arnaz et son épouse Lucille Ball achetèrent les droits du livre qui avait connu un grand succès. A l’époque, le téléfilm, The Scarface Mob, ne devait pas donner naissance à une série. L’audience record du téléfilm incita les producteurs à envisager une suite mais la substance du livre avait été complètement exploitée dans le long métrage. La série est, par conséquent, romancée car les Incorruptibles furent dissous après la condamnation de Capone (filmée dans le pilote, qui sortira aussi au cinéma) et bon nombre de criminels n’eut jamais à en découdre avec les Incorruptibles comme George ‘Bugsy’ Moran, Dutch Schultz et Ma Barker par exemple. En fait, seuls, le pilote et Cette bière qui vient du ciel, un épisode de la saison 4, sont basés sur la vie du véritable Eliot Ness. Néanmoins, la série est fidèle dans sa retranscription de l’époque (décors, véhicules et atmosphère des années 30). Le noir et blanc sied parfaitement à cette série et il n’était pas rare que les rues soient arrosées afin de rendre un effet brillant sur la pellicule et, pour souligner la noirceur, le tournage fut souvent effectué de nuit avec des éclairages adaptés. Le tournage fut difficile et tourner la nuit coûtait cher, ainsi que la location de voitures d’époque, alors que la production ne disposait que d’un faible budget. Il a fallu que l’équipe tourne une douzaine d’heures par jour et parfois la semaine entière pour compenser. Il paraîtrait que Robert Stack et les autres comédiens se sont improvisés éclairagistes pour aider l’équipe, qui était restreinte, faute d’argent, mais cela n’empêcha malheureusement pas deux électriciens de succomber d’une crise cardiaque.

La série dut son succès aux nombreux ‘guest stars’ qui firent carrière au grand (et au petit) écran comme Charles Bronson, Robert Redford, Jack Lord (un des acteurs pressentis pour jouer Ness), Peter Falk, Telly Savalas, James Coburn, Lee Marvin, Robert Duvall, Elizabeth Montgomery, Leslie Nielsen, Mike Connors, Martin Landau, Roy Thinnes, Robert Vaughn et bien d’autres. Robert Stack est souvent froid, mécanique et sans humour mais son jeu n’est pas isolé si on se réfère à celui des héros de deux autres séries de l’époque: Roy Thinnes (Les envahisseurs) et David Janssen (Le fugitif). En fait, les criminels peuvent apparaître plus humains que les hommes de Ness ! Robert Stack est néanmoins parfait en Eliot Ness (la référence pour ce rôle) et la performance de l’acteur fut un gage de succès de la série. Toujours sérieux et dévoué à l’état, Ness/Stack n’est ni souriant ni drôle (à l’exception de l’épisode Mon froussard favori) et Elizabeth Ness, la veuve du policier, trouva l’interprétation de Robert Stack très convaincante. L’acteur avait pourtant hésité à endosser le rôle le jugeant à contre-emploi. Le seul point commun entre les deux hommes était l’expérience des armes. Robert Stack était en effet un tireur d’élite (d’où le titre de ses mémoires inédites en France : Straight Shooting). 

Les autres acteurs récurrents à la série ne furent pas tous présents dès la première saison. L’agent Flaherty est remplacé vers le milieu de la première saison par Cam Alison qui est abattu dans le dernier épisode. L’agent Lee Hobson, interprété par Paul Picerni, deviendra le fidèle lieutenant de Ness à partir de la seconde saison. Frank Nitti (Bruce Gordon) meurt à la fin de la première saison mais devra être ‘ressuscité’ devant le mécontentement des téléspectateurs et le personnage sera même réintroduit lors de trois épisodes de la quatrième saison pour remonter les audiences au plus bas. Le début de l’année 2011 paya un lourd tribut à la série avec le décès de Paul Picerni (12 janvier) et Bruce Gordon (20 janvier) à huit jours d’intervalle.

La série connut divers problèmes lors de sa production. La communauté italienne, tout d’abord, s’insurgea d’être dépeinte comme des mafieux, la veuve de Capone fit un procès car la série salissait l’image de son mari et même le FBI se plaignit que certains de leurs exploits furent crédités au profit de Ness comme celui de l’épisode Ma Barker et ses fils. De multiples pressions s’exercèrent contre Désilu car la série utilisait des gangsters aux patronymes italiens (alors qu’un Incorruptible avait pour nom Ricco !). Ainsi, Hoover, Frank Sinatra et le cardinal Spellman, pour des raisons diverses, étaient les plus en vue à s’opposer au succès des Untouchables.  De plus, la violence de la série était inédite pour l’époque et de nombreuses associations de téléspectateurs s’en émurent.  Quelques années après la fin du tournage, Sinatra refusa de serrer la main à Nicholas Georgiade, l’interprète de Ricco, lors d’une réunion d’acteurs. Sinatra, très pote avec le milieu mafieux, a fait partie de ceux qui ont eu la peau de la série.

Les reproches formulés à ABC attaquaient la force et l’originalité de la série mais les producteurs furent contraints d’effectuer certains changements après avoir résisté trois saisons. La diffusion tardive et anarchique de la troisième saison fit chuter les audiences et hypothéqua la suite de la production. Les Incorruptibles passa de la huitième à la quarante et unième place en termes d’audience aux USA. Ces modifications ont pénalisé le show car les scénaristes de la quatrième saison ont dû s’adapter aux nouvelles règles et le public ne suivit pas les histoires policières conventionnelles édulcorées qui ne reflétaient plus l’originalité de la série. Malgré une baisse de l’audience, ABC voulait s’engager dans une cinquième saison mais Robert Stack déclina l’offre et, sans lui, la série n’était pas viable et le tournage prit fin durant le printemps 1963.  

En France, le téléfilm était sorti en salles en catimini sous le titre Le tueur de Chicago en 1961- il bénéficiera d’une reprise en 1966 avec un autre titre : Les Incorruptibles défient Al Capone- et la série fut diffusée à partir du 5 janvier 1964 sur la seconde chaîne de l'ORTF. Le premier épisode diffusé était Le coup de filet, 19ème de la première saison. A l’époque, la chaine n’avait acheté que quatorze épisodes mais Télé7jours consacrait déjà un dossier de huit pages à la série. Jusqu’en 1972, la télévision française aura diffusé 91 épisodes (parfois pas avant 23h à cause de la violence) ; un chiffre important et rare pour l’époque. TF1 acheta toute la série qui sera diffusée dans son intégralité entre 1982 et 1988.

La série, tournée en n&b et évoquant les années 30 à Chicago, n’a pas vieilli mais certaines situations peuvent prêter à sourire de nos jours ; la violence ayant, malheureusement envahi nos écrans. Al Capone est le fil rouge bien qu’il soit sous les verrous mais de nombreux épisodes sont indirectement liés au personnage. Beaucoup de fusillades et souvent, à la fin, Eliot Ness contemple la scène dévastée et les nombreux cadavres et, sans dire un mot, rengaine son revolver et réajuste son chapeau avant de s’éloigner sur la voix de Walter Winchell, le narrateur (Jacques Thébault dans la VF).

A part le pilote, deux autres épisodes en deux parties sont sortis en salle : The Gun of Zangara et The Alcatraz Express. En 1990, Robert Stack reprend les traits d’Eliot Ness dans un téléfilm (couleur !) intitulé Le retour d’Eliot Ness dont l’action se situe en 1947.