Sir Michael Caine
Publié : mer. déc. 28, 2016 12:47 pm
Il n'a pas tourné que des bons films loin de là...mais il a souvent été décoré. Mes préférés sont les trois films d'espionnage où il incarne Harry Palmer, à l'opposé de James Bond : Ipcress, danger immédiat; Mes funérailles à Berlin et Un cerveau d'un milliard de dollars. Sinon, il y a Zoulou, son premier succès, La loi du milieu, Le limier (dont il a tourné le remake en changeant de personnage).
Néanmoins, mes films préférés de M. Caine sont Pulsions (1981, Brian de Palma) et le téléfilm Jack The Ripper. Je n'ai pas vu tous ses films et il y a sûrement d'autres bonnes surprises.
Dans son autobiographie, The Elephant to Hollywood, il y a de nombreuses anecdotes intéressantes dont ses rencontres avec John Wayne, Roger Moore, Sean Connery (un de ses meilleurs amis), Tony Curtis...
Il parle de ces deux derniers Palmer tournés en Russie dans les années 90 :'It turned out to be my worst professional experience ever.'
Je vous conseille ce livre, au moins aussi intéressant que Blind in one Ear !
En 2009, Harry Brown fut décrit par de nombreuses critiques britanniques - 'the best film of the year'. Et pour cause, il est tristement d’actualité dans un pays où la criminalité est encore plus forte que chez nous (si, si c'est possible). Sir Michael Caine fut traité d'affreux réac pour ses propos sur Harry Brown, qui sont pourtant un constat lucide sur la société actuelle. Pour la petite histoire, le film fut tourné dans le tristement célèbre quartier londonien Elephant & Castle, là où grandit Michael Caine....
Ma critique d'Harry Brown :
Harry Brown n’est pas l’histoire d’un policier. Mais d’un vétéran de l’armée qui habite une cité et qui voit mourir sa femme d’un cancer. Il n’a plus qu’un vieil ami avec qui il joue aux échecs dans le pub du quartier. Ce quartier est sous la coupe de racailles, trafiquants de drogues et d’assassins. Les journées passent et se ressemblent, Harry Brown fait mine d'ignorer cette violence jusqu'à ce que la police lui apprenne la mort de Léonard, décédé suite à des coups mortels. Mais l'enquête ne donne rien. Harry Brown, dans une grande colère qui dormait en lui, décide de s'occuper des meurtriers qui s'en sont pris à son ami; car Harry Brown n'est pas n'importe qui: il a été soldat dans les Marines Britanniques et sait se battre. Alors que l’enquête de la police piétine et qu’on se dirige vers un non lieu, Brown retourne dans l’appart de son ami, devenu un squat (une scène coupée faisant partie des bons est violente) et petit à petit, il décide de nettoyer le secteur lorsqu’il observe les agissements des caïds de la fenêtre de l’appart de son ami. Comme le précise Sir Michael Caine dans l’interview, il est arrivé à un stade ou il choisit ses rôles et celui-ci lui tenait particulièrement à cœur ayant grandi dans ce même quartier où le film a été tourné Elephant & Castle (Caine a également été dans les Marines et le titre de ses mémoires ‘The Elephant to Hollywood’ est un jeu de mot). Il est même précisé que certains figurants étaient tout simplement des voyous du coin. Bien sûr, c’est sombre, glauque, oppressant, violent, mais c’est la triste réalité. Caine veut montrer au monde politique qui ferme les yeux et préfère nier la réalité ce qu’est devenu les cités de Grande-Bretagne, car les politiques ne se promènent pas dans ces coins-là. Les révoltes qui ont enflammé le royaume montrent bien que ce film est la réalité. Quoi de plus fort lorsque le message est véhiculé par une star estimée et appréciée dans le pays. Daniel Barber, pour son premier film, fait du bon travail. Il donne, grâce à sa réalisation, un ton très sombre et funeste, capturant la solitude du personnage principal. Mais en gardant ce même style de réalisation, il étudie et scrute la violence londonienne (les plans qui épousent le point de vue d’Harry Brown en témoignent). Thématiquement, la violence est brutale, insoutenable mais ne verse pas dans le gore, elle est montrée de manière réaliste mais toujours d'un point de vue (celui de Harry Brown principalement): tuer est un acte ignoble, ça donne le tournis. Là encore la violence n'est pas mise en avant comme un gimmick ou pour attirer les fans de films gore, au contraire. C'est un film qui est témoin de son époque trouble. Pour ce qui est des acteurs, ils sont tous excellents: qu'ils jouent des drogués, des voyous, des policiers, ils sont tous très bons. Michael Caine est différent: il déploie un charisme qui le fait énormément ressembler à Clint Eastwood, et porte le film sur ses épaules. La dernière image est porteuse : alors qu’à chaque fois, Brown ne prend pas le tunnel occupé par le gang et préfère faire un détour (il arrivera de ce fait après le décès de son épouse), il l’emprunte dans la dernière scène. Sir Michael Caine: ‘It isn’t a violent film; it’s a film about violence’.
http://www.lepoint.fr/cinema/harry-brow ... 047_35.php
http://www.lefigaro.fr/cinema/2011/01/1 ... -brown.php
Certains grincheux y verront un film « réactionnaire ». Ceux-là même qui croyaient que Clint Eastwood était un irrécupérable activiste d'extrême droite…
Quelques propos de Michael Caine :
Sur la polémique des Oscars : 'There's loads of black actors. In the end you can't vote for an actor because he's black. You can't say 'I'm going to vote for him, he's not very good, but he's black, I'll vote for him'. [Il y a un paquet d'acteurs noirs. Vous ne pouvez pas voter pour un acteur parce qu'il est noir. On ne peut pas dire 'Je vais voter pour lui, il n'est pas très bon mais il est noir, donc je voterai pour lui']
Sur le Brexit : "You cannot be dictated to by thousands of faceless civil servants who make these rules." [On ne peut pas être dirigé par des milliers de fonctionnaires anonymes qui font leur lois.]
Néanmoins, mes films préférés de M. Caine sont Pulsions (1981, Brian de Palma) et le téléfilm Jack The Ripper. Je n'ai pas vu tous ses films et il y a sûrement d'autres bonnes surprises.
Dans son autobiographie, The Elephant to Hollywood, il y a de nombreuses anecdotes intéressantes dont ses rencontres avec John Wayne, Roger Moore, Sean Connery (un de ses meilleurs amis), Tony Curtis...
Il parle de ces deux derniers Palmer tournés en Russie dans les années 90 :'It turned out to be my worst professional experience ever.'
Je vous conseille ce livre, au moins aussi intéressant que Blind in one Ear !
En 2009, Harry Brown fut décrit par de nombreuses critiques britanniques - 'the best film of the year'. Et pour cause, il est tristement d’actualité dans un pays où la criminalité est encore plus forte que chez nous (si, si c'est possible). Sir Michael Caine fut traité d'affreux réac pour ses propos sur Harry Brown, qui sont pourtant un constat lucide sur la société actuelle. Pour la petite histoire, le film fut tourné dans le tristement célèbre quartier londonien Elephant & Castle, là où grandit Michael Caine....
Ma critique d'Harry Brown :
Harry Brown n’est pas l’histoire d’un policier. Mais d’un vétéran de l’armée qui habite une cité et qui voit mourir sa femme d’un cancer. Il n’a plus qu’un vieil ami avec qui il joue aux échecs dans le pub du quartier. Ce quartier est sous la coupe de racailles, trafiquants de drogues et d’assassins. Les journées passent et se ressemblent, Harry Brown fait mine d'ignorer cette violence jusqu'à ce que la police lui apprenne la mort de Léonard, décédé suite à des coups mortels. Mais l'enquête ne donne rien. Harry Brown, dans une grande colère qui dormait en lui, décide de s'occuper des meurtriers qui s'en sont pris à son ami; car Harry Brown n'est pas n'importe qui: il a été soldat dans les Marines Britanniques et sait se battre. Alors que l’enquête de la police piétine et qu’on se dirige vers un non lieu, Brown retourne dans l’appart de son ami, devenu un squat (une scène coupée faisant partie des bons est violente) et petit à petit, il décide de nettoyer le secteur lorsqu’il observe les agissements des caïds de la fenêtre de l’appart de son ami. Comme le précise Sir Michael Caine dans l’interview, il est arrivé à un stade ou il choisit ses rôles et celui-ci lui tenait particulièrement à cœur ayant grandi dans ce même quartier où le film a été tourné Elephant & Castle (Caine a également été dans les Marines et le titre de ses mémoires ‘The Elephant to Hollywood’ est un jeu de mot). Il est même précisé que certains figurants étaient tout simplement des voyous du coin. Bien sûr, c’est sombre, glauque, oppressant, violent, mais c’est la triste réalité. Caine veut montrer au monde politique qui ferme les yeux et préfère nier la réalité ce qu’est devenu les cités de Grande-Bretagne, car les politiques ne se promènent pas dans ces coins-là. Les révoltes qui ont enflammé le royaume montrent bien que ce film est la réalité. Quoi de plus fort lorsque le message est véhiculé par une star estimée et appréciée dans le pays. Daniel Barber, pour son premier film, fait du bon travail. Il donne, grâce à sa réalisation, un ton très sombre et funeste, capturant la solitude du personnage principal. Mais en gardant ce même style de réalisation, il étudie et scrute la violence londonienne (les plans qui épousent le point de vue d’Harry Brown en témoignent). Thématiquement, la violence est brutale, insoutenable mais ne verse pas dans le gore, elle est montrée de manière réaliste mais toujours d'un point de vue (celui de Harry Brown principalement): tuer est un acte ignoble, ça donne le tournis. Là encore la violence n'est pas mise en avant comme un gimmick ou pour attirer les fans de films gore, au contraire. C'est un film qui est témoin de son époque trouble. Pour ce qui est des acteurs, ils sont tous excellents: qu'ils jouent des drogués, des voyous, des policiers, ils sont tous très bons. Michael Caine est différent: il déploie un charisme qui le fait énormément ressembler à Clint Eastwood, et porte le film sur ses épaules. La dernière image est porteuse : alors qu’à chaque fois, Brown ne prend pas le tunnel occupé par le gang et préfère faire un détour (il arrivera de ce fait après le décès de son épouse), il l’emprunte dans la dernière scène. Sir Michael Caine: ‘It isn’t a violent film; it’s a film about violence’.
http://www.lepoint.fr/cinema/harry-brow ... 047_35.php
http://www.lefigaro.fr/cinema/2011/01/1 ... -brown.php
Certains grincheux y verront un film « réactionnaire ». Ceux-là même qui croyaient que Clint Eastwood était un irrécupérable activiste d'extrême droite…
Quelques propos de Michael Caine :
Sur la polémique des Oscars : 'There's loads of black actors. In the end you can't vote for an actor because he's black. You can't say 'I'm going to vote for him, he's not very good, but he's black, I'll vote for him'. [Il y a un paquet d'acteurs noirs. Vous ne pouvez pas voter pour un acteur parce qu'il est noir. On ne peut pas dire 'Je vais voter pour lui, il n'est pas très bon mais il est noir, donc je voterai pour lui']
Sur le Brexit : "You cannot be dictated to by thousands of faceless civil servants who make these rules." [On ne peut pas être dirigé par des milliers de fonctionnaires anonymes qui font leur lois.]