La réponse est peut-être sur imdb
Sean Young
... Rachael
Loren Peta
... Rachael Performance Double
Je ne savais pas que David Bowie avait été ^'pressenti' pour Niander Wallace.
Actualité cinéma/critiques de films
Re: Actualité cinéma/critiques de films
Chapeau melon et bottes de cuir est un témoignage historique et un refuge de valeurs dans une Grande-Bretagne devenue excessivement multiculturelle dont les traditions tendent à se liquéfier en magma insipide (critique de Bright Horizon).
Re: Actualité cinéma/critiques de films
Merci Denis je vais lire ça. Ma déduction première est que c'était le visage de l'actrice pris sur des rushes du premier film, qui avait été incrusté sur le corps d'une femme.
Je savais pour Bowie.
Je savais pour Bowie.
Re: Actualité cinéma/critiques de films
KINGSMAN 2 : LE CERCLE D'OR : 4,5/10
Une suite opportuniste (le premier film était fait au départ pour être autonome, et n'appelait pas d'autre volet) à Kingsman premier du titre (que j'avais très modérément apprécié) et qui flirte cette fois-ci carrément du côté des ZAZ accentué dans le vulgaire et le mauvais goût pas toujours assumés. Autant le dire, cette série Z de luxe n'a plus rien à voir avec du "Chapeau melon" même en pastiche. C'est surtout calamiteux au niveau de l'histoire, sacrifié question personnages (certains ne servent à rien) et d'une transgression la plupart du temps gratuite (le hamburger de l'intro), avec des effets spéciaux aussi tape-à-l'oeil qu'affreux... Ajoutons à tout ça une bonne dose d'Elton John (qui joue son propre rôle) ,apportant plus ou moins subtilement pas mal d'autodérision, et nous aurons une idée du produit improbable que Matthieu Vaught, qui nous avait habitué à mieux (Kisk Ass), nous a ici pondu. Ca se veut fun mais c'est surtout crétin et indigeste, mais clairement revendiqué en tant que tel et pas sérieux du tout (à l'image du personnage principal mort dans le 1er, ramené à la vie ici de façon totalement capilotractée). Un brouillon d'espionnage chez Fluide Glacial, en plus soft...
Une suite opportuniste (le premier film était fait au départ pour être autonome, et n'appelait pas d'autre volet) à Kingsman premier du titre (que j'avais très modérément apprécié) et qui flirte cette fois-ci carrément du côté des ZAZ accentué dans le vulgaire et le mauvais goût pas toujours assumés. Autant le dire, cette série Z de luxe n'a plus rien à voir avec du "Chapeau melon" même en pastiche. C'est surtout calamiteux au niveau de l'histoire, sacrifié question personnages (certains ne servent à rien) et d'une transgression la plupart du temps gratuite (le hamburger de l'intro), avec des effets spéciaux aussi tape-à-l'oeil qu'affreux... Ajoutons à tout ça une bonne dose d'Elton John (qui joue son propre rôle) ,apportant plus ou moins subtilement pas mal d'autodérision, et nous aurons une idée du produit improbable que Matthieu Vaught, qui nous avait habitué à mieux (Kisk Ass), nous a ici pondu. Ca se veut fun mais c'est surtout crétin et indigeste, mais clairement revendiqué en tant que tel et pas sérieux du tout (à l'image du personnage principal mort dans le 1er, ramené à la vie ici de façon totalement capilotractée). Un brouillon d'espionnage chez Fluide Glacial, en plus soft...
Re: Actualité cinéma/critiques de films
J'avais déjà pensé ça du premier que j'avais vu à la TV - et encore, j'avais lâché au bout d'une demi-heure....séribibi a écrit :KINGSMAN 2 : LE CERCLE D'OR : 4,5/10
Autant le dire, cette série Z de luxe n'a plus rien à voir avec du "Chapeau melon" même en pastiche.
Chapeau melon et bottes de cuir est un témoignage historique et un refuge de valeurs dans une Grande-Bretagne devenue excessivement multiculturelle dont les traditions tendent à se liquéfier en magma insipide (critique de Bright Horizon).
Re: Actualité cinéma/critiques de films
LAISSEZ BRONZER LES CADAVRES : 6,5/10
Hélène Cattet et Bruno Forzani, en adaptant de manière apparemment très libre le 1er roman de Jean-Patrick Manchette, revisitent les codes du western spaghetti, du giallo et du film d'horreur, en continuant à user de leur langage cinématographique si particulier, à la fois surréaliste et abstrait. Les réfractaires à leur univers trés spécial n'aimeront probablement pas beaucoup plus ce trip solaire que "L'étrange couleur des larmes de ton corps", les autres salueront l'audace narrative et visuelle (à grand coup de gros plans, fixes et brefs, et de mauvais goût totalement assumé) trop rare dans le patrimoine audiovisuel français ultra-balisé, et où leur amour du cinéma de genre ne fait aucun doute. Un OFNI hommage à Sergio Leone et aux polars italiens des 70s, dont les personnages-pantins semblant réciter perpétuellement leur texte ne sont finalement que des marionnettes perdues dans un univers onirique dévorant.
Comme leur précédent film, l'affiche est magnifique.
NB : Les amateurs du X de la grande époque pourrons retrouver Marilyn Jess dans un petit rôle.
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Re: Actualité cinéma/critiques de films
Ma critique de Thor Ragnarok qui conclut une année 2017 triomphante pour Marvel :
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Re: Actualité cinéma/critiques de films
BLADE RUNNER 2049 : 4/10
Rarement je me serais autant ennuyé devant un film. Certes, le réalisateur de Sicario et Prisoners n'a pas fait un film de yesman, et c'est tout à son honneur ; certes, il semble véritablement honnête dans sa démarche (là n'est pas le problème) et motivé par un réel désir de rendre hommage au chef-d'oeuvre de Ridley Scott, tout en développant l'univers entraperçu dans l'original... mais il a poussé sa démarche à un niveau anti-commercial et anti-spectaculaire tellement extrême qu'il aura fini par rendre l'ensemble contreproductif et le film totalement hermétique.
C'est trop long, trop lent, trop intériorisé, trop froid... Je suis resté extérieur à à peu prés toute cette histoire de quête identitaire, qui se veut une prolongation des thématiques du 1er film... Les lenteur du film de Ridley Scott servaient à mettre en avant l'émotion des personnages ; celles de Blade Runner 2049 ne sont que contemplatives et vides de toute substance . On donne des réponse aux nons-dits, on explique davantage l' "avant", on dévoile l' "aprés", mais au final on ne fait rien vivre de tout ça... Le film de Scott en en dévoilant beaucoup moins rendait pourtant son univers beaucoup plus palpable et incarné.
On se contentera de suivre ici mollement les errances d'un Ryan Gosling monolithique cherchant des réponses à sa condition , et d'attendre son face-à-face avec un Harrison Ford en moyenne forme, et qui n'interviendra qu'au bout d'1h50.
Le visuel du film est à l'image de l'émotion qui lui fait défaut : froid, lisse et inégal, malgré quelques belles scènes (la résurrection de Rachel, certains décors du QG de Wallace, travaillés en clairs-obscurs quasi-expressionnistes et tout en lignes de fuite..) ... On est toutefois globalement loin de la profondeur des effets visuels de Douglas Trumbull et ses maquettes démentes en dur, et la patine s'en ressent.
Il a des cultes auxquels il ne faudrait jamais toucher.
AU-REVOIR LA-HAUT : 5/10
Deux soldats rescapés de la 1ère guerre mondiale, dont un sortira défiguré, décident de mettre en place une escroquerie sur les monuments aux morts.
L'impression d'avoir vu un film de Jeunet (sans nul doute possible le Maître à Penser de Dupontel même si ce dernier cite plus volontiers et en 1er lieu Chaplin).
Il y a un dans "Au-revoir là-haut" quelque chose qui coince entre le fond et la forme, et qui fait que l'émotion ne passe pratiquement jamais.
Un sujet beau et grave dans un univers coloré et maniériste, peuplé de personnages qui prennent la posture, et chaque scène qui vient bien marteler aux spectateurs la signification des choses et ce qu'il faut penser, souvent à coup de métaphores appuyées (la Palme revenant à un Laurent Lafitte -la plus belle erreur de casting vue depuis des lustres, que ce soit au niveau du jeu ou du physique- qui prend la pose devant le miroir en sortant un laconique "Bonjour toi!", scène censée surligner le narcissisme du personnage..).
Le comédien, qui campe un odieux militaire et un affairiste de la pire espèce, ne pouvait constituer plus mauvais choix dans le cast : difficile de voir derrière son visage l'arriviste sans scrupules utilisant les honneurs de la guerre et les galons passés pour en faire un "business".
L'interprétation souvent théâtrale de la plupart des comédiens et l'imagerie d'épinal récurente auraient sans doute pu convenir dans un environnement à la Amélie Poulain, mais pas pour un film brassant autant de thématiques fortes (les gueules cassées, les conséquences de la guerre et les résonnances post-traumatiques, la difficulté de se reconstruire, le pouvoir des riches sur les petites gens, la cellule familiale brisée, la perte d'identité, les exclus dans la société de l'après-guerre,..) et qui auraient nécessité un traitement beaucoup plus délicat et des pattes de velours...
Belle erreur aussi d'avoir mis autant en retrait le personnage d'Edouard au profit de celui du narrateur (Albert) campé par Dupontel, car c'était le cœur-même du récit (dont les autres thèmes sont la création et l'amitié), d'autant plus que toutes les scènes qui le montrent, notamment en présence de la petite Héloïse Balster, sont les meilleures et les plus belles du film....des moments de poésie pure et rare...
Je n'ai pas lu le roman de Pierre Lemaitre mais il semble que les consensus d'adaptation de Dupontel ne figurent pas parmi les meilleurs, certaines scènes paraissant sacrifiées, comme le face-à-face entre Maillard et Pradelle dans le cimetière militaire, traité par-dessus la jambe (cette séquence, qui aurait dû être un des moments forts du film, résonne ici comme une farce et est curieusement expédiée), ou le happy-end téléphoné (différent du roman d'après ce que j'ai pu lire ici ou là) qui comprend un fait totalement incohérent suite à l'interrogatoire d'Albert SPOILER l'une des victimes de Pradelle était 'comme par hasard' le fils du vieux colonel qui interroge Maillard). FIN DE SPOILER On se demande le pourquoi cette curieuse orientation scénaristique.
Sacrifiés aussi de nombreux personnages comme Mélanie Thierry (qui ne sert pratiquement à rien si ça n'est à faire un parallèle avec le statut social d'Albert, mais elle n'inter agit pratiquement jamais avec son environnement ) ou Niels Arestup, dont la présence se résume principalement aux joutes verbales comiques entre lui et le maire, alors que sa relation avec son fils et la réflexion autour les liens de sang et des retrouvailles passent complètement à la trappe, sauf lors du final (scène assez belle -Hommage à "Judex" ?- mais qui, arrivant sans la moindre évolution dramatique et débarquant comme ça, perd totalement de son impact).
Certes, la reconstitution historique est belle et ambitieuse (le Paris de l'après-guerre, la représentation des Années Folles, la scène d'introduction dans les tranchées, brève mais impressionnante, ou encore l'excellente séquence d'invitation des Poilus -l'une des meilleures du film, parfaitement mise en images, jouée et interprétée- à entarter les hauts responsables de la guerre en fake), on comprend que le réalisateur cherche à renouer avec un certain cinéma populaire, mais Dupontel se regardant trop filmer (il use de tous les travellings et mouvements de caméras possibles, même quand ça ne se justifie pas) finit par oublier que l'émotion passe aussi - et surtout - par l'épure.
J'ai beaucoup de sympathie pour l'acteur-réalisateur mais je pense que ce sujet n'était peut-être pas fait pour lui.
Reste donc une certaine ambition artistique, de trop rares moments de poésie, et ce désir -louable- de chercher à se renouveler.
JIGSAW : 6/10
10 ans après la mort de John Kramer alias le "tueur au puzzle", de nouveaux meurtres semblant en lien direct avec l'affaire ressurgissent et laissent croire qu'un successeur , ou que Kramer lui-même -toujours en vie ou revenu d'entre les morts- , perpétue la tradition. La police enquête...
En guise de citrouille, la fête d'Halloween aura offert cette année aux spectateurs un pantin à tricycle...sauf que celui-ci, on ne l'attendait plus !
On peut se demander si la sortie post mortem d'un épisode succédant à un "chapitre final" vieux de 7 ans se justifiait réellement... Au vu de l'épisode en question, nous pouvons clairement répondre "non", puisque la découverte du scénario de ce nouvel opus et sa fonction précise de séquelle n'amènent qu'à confirmer le hiatus et le gros paradoxe qui pèse sur la (soi-disant) nature de "fin de chapitre" de l'avant-dernier volet.
Cet état de fait reste par ailleurs à la hauteur des aspirations de la saga entière, saga qui, si elle n'est pas exempte de qualités, n'aura cessé de se reposer -d'un point de vue commercial- sur un opportunisme évident.
Pour rappel des (mé)faits : le 1er SAW était une petite production indépendante, réalisée avec un budget de misère, et initialement vouée au DTV. Fort de quelques projections-tests plus que positives, le film eut finalement les honneurs d'une sortie en salles dans le monde entier. Son succès sans précédent permit d'y consacrer une trilogie devenant de plus en plus glauque au fil des épisodes : du thriller psychologique maquillé en film d'horreur et qui caractérisait le 1er volet, on nous proposait dés lors des films gore prenant plus ou moins comme prétexte le thriller psychologique à considérations existentielles initialement lancé. Le processus s'était en quelque sorte inversé, le sensationnalisme prenant le pas sur le cérébral et la psychologie. Toutefois, ce 1er cycle formait, d'un strict point de vue narratif, un ensemble cohérent.
La mort de John Kramer dans un 3ème opus assez éprouvant devait amener à la fin de ce cycle, et par-là même, la fin de la saga.
Pourtant, suite au départ des auteurs-créateurs de la trilogie initiale, il fut décidé par la production de ne pas laisser tomber une si juteuse entreprise (chaque épisode étant un véritable succès), et de poursuivre les expérimentations du "tueur au puzzle" bien au-delà de sa mort... parfois au détriment de toute cohérence !
Les studios ayant bien compris le fort potentiel des créations diaboliques de John Kramer et l'imagerie et situations délirantes que cela permettait d'engendrer, les épisodes 4 à 7 ne cessèrent de repousser certaines limites dans l'inventivité et le gore jouissif, complexifiant inutilement un scénario qui à la base n'était pas pensé ainsi, et amenant la tension et la terreur à une forme de paroxysme rarement atteinte (via des effets faciles il est vrai). John Kramer était mort ? Qu'à cela ne tienne ! Il lui fut inventé des disciples (sortis d'on ne sait où) dans tous les coins de rues, perpétuant son oeuvre... Les pièges de Jigsaw autrefois conçus à échelle humaine devenaient de plus en plus élaborés et semblaient largement dépasser la compétence, les capacités et la science d'un seul homme, aussi intelligent fut-il ; parallèlement à cela, la violence devenait de plus en plus sèche, graphique et surréaliste...
Des fils d'intrigue encore jamais vus ni évoqués dans les précédents volets furent mis en place pour la circonstance (le fameux syndrome du "qu'aurait-t-il pu bien se passer pendant ce laps de temps jusqu'alors inexploité ?"), créant parfois de légers contresens d'une histoire à l'autre ou contredisant des situations passées... Chaque épisode dépendait un peu plus du précédent (difficile de comprendre toutes les subtilités du chapitre 4 sans avoir vu le 3...), les personnages gagnaient en antipathie, certains changeant même de caractérisation d'un film à l'autre au nom du renouvellement scénaristique... Des protagonistes présumés "morts" revenaient à la vie...Les coups de théâtre et rebondissements se succédaient sans relâche et jusqu'à plus soif... SAW, était devenu en quelque sorte un "Feux de l'amour" au pays du gore... On était loin de l'esprit indépendant du 1er... Par ce biais, les possibilités devinrent illimités.
Du grand n'importe quoi !
Pourtant, au milieu de ce capharnaüm, on pouvait se surprendre à apprécier l'incroyable logique interne des scénarios de chaque épisode, fonctionnant certes à l'esbroufe et sur-écrits, mais malins en diable et généralement imprévisibles. On pouvait se délecter de l'inventivité des décors et des pièges, de l'incroyable enchaînement des péripéties qui structure chaque histoire, ou encore de l'efficacité suscitée par certaines scènes à la terreur et/ou au suspense insoutenables (la séquence d'ouverture et celle de l'identification vocale du chapitre 6 ; la fosse à seringues du 2ème..) . Difficile également de rester insensible à l'ambiance très particulière de ces films, dont la nature brute renvoyait sur bien des points cinéma des années 70s, le gore en plus. Difficile enfin -même en méprisant la saga pour ce qu'elle est- de ne pas saluer la prise de risque, adoptant ici des allures d'objet filmique outré et hardcore, dans un cinéma actuel très cloisonné et formaté.
Toutefois, les critiques faites à l'égard de la saga furent sans appel : taxés de torture porn par certains, les films (en dehors du 1er) -paradoxalement à leur succès- seront descendus en flèche, considérés comme des sous-produits, honnis par la presse, et génèreront même de l'embarras de la part des salles de cinéma qui en auront un peu...honte.
Tout cela semble toutefois relever d'un procès d'intention un peu injuste, puisque les épisodes de la saga ont toujours bénéficié d'un scénario suffisamment construit et -aussi vaseux soit-il- d'un propos ; ainsi, dans ces films, on pourra remarquer que les décisions du tueur au puzzle sont toujours motivées par un genre de justification morale et une réflexion, et, de fait, auraient presque une portée philosophique : la mort pour apprendre la vraie valeur de la vie et faire ressortir le meilleur de soi-même... Argument certes tiré par les cheveux, surtout dans un tel contexte, mais qui permettra de soulever des dilemmes et des thématiques intéressants, amenant même -comme dans un 6ème opus pointant du doigt le côté véreux des assureurs sur la vie- des critiques sociétales bien senties et, plus généralement, des attaques sur les institutions du monde moderne et les maux qui le traversent. Nous sommes donc loin d'une franchise aussi inepte et gratuite que GUINEA PIG... Mais, n'est-ce pas aussi cela que les critiques n'auront pu pardonner à la saga : avoir osé faire du "laid" avec du "beau", et, bien sûr, d'avoir légitimé cette violence au nom du sacro-saint code moral..
Paradoxe quand tu nous tiens...
Alors...qu'en est-il de ce Saw 8, ou plutôt de ce JIGSAW tardif, et qu'apporte-il au reste de la franchise ?
Au final, peu de choses... Il adopte la même structure narrative "en parallèle" héritée des autres épisodes (jeux sadiques vs enquête policière), un premier degré effarant (pas une once d'humour ou presque), et son lot de mystères que les spectateurs se doivent de résoudre en même temps que l'enquête avance.
L'histoire commence quand la police arrête un criminel qui menace de "lancer le jeu" au moment où il s'apprête à appuyer sur le bouton d'une sorte de télécommande. La police parvient à le neutraliser sans toutefois avoir pu l'empêcher d'actionner l'appareil.
Dans cet épisode, il s'agit -comme les précédents- de découvrir qui est à l'origine des meurtres, des jeux et, plus encore, si John Kramer lui-même est toujours aux commandes (est-il réellement mort contrairement à ce que laissent présager certains éléments? , telle la grande question) mais aussi de quoi les potentielles "victimes" jetées dans l'arène sont coupables aux yeux de leur geôlier. Ce dernier point apporte un intérêt supplémentaire à l'intrigue car l'embargo autour de l'identité des prisonniers ne fut pas toujours de mise dans les derniers épisodes, où nous connaissions d'emblée leur part sombre et les raisons qui amenaient Kramer (ou ses disciples/imitateurs) à les "purifier". En ce sens, l'épisode se rapproche davantage des tous premiers volets.
A la question "le résultat est-il à la hauteur de cette longue attente ?", nous serons simplement tentés de répondre qu'après 7 épisodes ayant exploré toutes les possibilités et facettes d'un pitch devenu pour le moins racoleur , il était quasiment impossible de faire preuve de réelle nouveauté. Peter et Michael Spierig ont ainsi bien compris que chercher à surpasser certains épisodes en terme d'originalité (si tant est que l'on puisse parler d'originalité pour ce genre de films) et de sensationnalisme (quelques opus avaient dépassé certaines limites) serait automatiquement voué à l'échec ou paraitrait grotesque auprès des amateurs. De ce fait, cet épisode prend clairement des allures de redite (ce qui pourra en décevoir certains), mais ici pour la bonne cause !
Les réalisateurs ont en effet préféré opter pour une approche sobre sans chercher à se mesurer aux précédents, rendant ici principalement hommage à la saga, que ce soit dans le ton ou dans l'ambiance. Et, de ce point de vue, c'est assez réussi : JIGSAW reprend l'esprit des précédents volets, cherchant un compromis entre le suspense du 1er (l'épisode est un peu moins sanglant que les dernières histoires, les pièges moins tape-à-l'oeil -à l'exception d'un- et par conséquent plus plausibles) tout en gardant une certaine grandiloquence propre à la série... L'intérêt et la prouesse résident donc ici surtout dans le fait d'avoir su garder ce côté premier degré caractéristique de la saga et de ne pas l'avoir dénaturée, alors qu'il eut été si facile d'en faire un produit horrifique mainstream parsemé d'humour (comme le laissait craindre une scène de la bande-annonce) bien dans l'air du temps. Il n'en est rien, et JIGSAW, fidèle à la tradition, reste dans cette droite lignée, jamais -ou presque- dédramatisé par des scènes ou des situations décalées incongrues. Le politiquement correct n'aura donc pas eu raison de l'enrobage. Ceux qui chercheront le "toujours plus" en seront toutefois forcément un peu pour leurs frais.
Là où par contre l'opus s'écarte un peu des précédents, c'est dans la forme ; JIGSAW adopte en effet pour la première fois, un emballage plus "acceptable" qu'à l'accoutumée : un format cinémascope, une photographie assez soignée et une caméra plus posée... Fini les effets épileptiques "mal de crâne" lors des moments-clé, la caméra portée, la colo terne et l'image (volontairement) granuleuse. Ce parti-pris (loin du bête effet "cache-misère") appréciable de satisfaire les réfractaires aux gimmicks les plus décriés de la franchise (mais qui étaient pourtant sa marque de fabrique), ou de donner un aspect un peu plus "classe" et cinématographique à une série jugée racoleuse, reste des plus louables, même si -pourra-t-on dire- cette "propreté" dans un univers aussi 'crasse' pourra un peu desservir l'ambiance et le propos. Reste que l'univers craspec et malsain qui a fait le sel de la série est préservé, et que la tension est assez bien maintenue malgré les moyens minimalistes mis à disposition (seulement 2 pièces auront pour cadre les jeux de John Kramer, mais qui seront parfaitement mis en valeur grâce à des prises de vues et une photographie superbement pensées).
Quant au scénario, c' est assurément le point fort de cet opus : poussif mais bien construit, et disposant d'un twist qui laissera beaucoup de monde pantois (même si reprenant l'idée d'au moins un épisode), il reste fidèle à une certaine ambition propre à la série de nous proposer des histoires sans doutes over the top mais qui surprennent toujours dans leur construction, leurs coups de théâtre et leur imprévisibilité. Notons par ailleurs que JIGSAW fonctionne assez bien indépendamment du reste de la série ; il faut dire que 7 années ont passé, que beaucoup de gens en avaient un peu oublié les tenants et les aboutissants, et qu' il était par conséquent important que le public ne se sente pas perdu. Ici, la majorité des personnages sont de "nouvelles têtes", il y a peu de références aux anciens chapitres (ce que regretteront certains fans mais nous évite des scénarios à tiroirs à ne plus en finir), et l'histoire pourrait pressque se suffir à elle-même, ne serait-ce le background de John Kramer qu'il est trés important de connaître.
L'interprétation reste globalement satisfaisante, et, si certains des acteurs principaux auraient tendance à en faire trop ou pas assez (Matt Passmore est dans un sous-jeu régulier et manque de prestance, tandis que Paul Braunstein, un des malheureux joueurs, grande gueule de l'équipe, vire parfois dans la caricature...), d'autres en revanche sont excellents ; une mention pour la ravissante Laura Vandervoort (Supergirl, V...) campant une des prisonnières cachant un lourd secret, et, du côté des personnes en charge de l'enquête, de Callum Keith Rennie, qui interprète le détective Halloran, un personnage arrogant, assez ambivalent et difficile à cerner, et que parvient bien à transcrire le comédien dont le physique se prête à merveille. Enfin, Hannah Emily Anderson dans le rôle d'une singulière médecin-légiste reste l'un des atouts du film, d'autant que le traitement de son personnage demeure étonnant.... Toutefois, aucun d'eux ne parvient à faire oublier les Betsy Russel, Costas Mandylor, Scott Patterson et autres Shawnee Smith qui, s'ils n'étaient pas forcément les meilleurs acteurs du monde, avaient des gueules et une présence qui imprimaient durablement les rétines. Cela est rattrapé ici par une caractérisation tout à fait intéressante des personnages qui, pour la plupart, sont loin de ce qu'ils semblent être au premier abord, que ce soit dans les faits ou les réactions, et c'est peu dire...
SPOILER Ainsi -et pour ne citer qu'eux-, sous ses allures de grande gueule individualiste, Ryan finira par sauver 2 des autres prisonniers en train de risquer leur vie, sachant pertinemment ce qu'il va lui en coûter (la perte d'une jambe)... Anna, personnage auquel le spectateur s'identifie et s'attache assez rapidement dans un premier temps, se révèlera être en réalité une femme odieuse, calculatrice, coupable d'infanticide maquillé en accident pour que la faute incombe à son conjoint, et incapable de la moindre émotion ; elle n'hésitera d'ailleurs pas à vouloir se débarrasser de son compagnon de cellule qui, auparavant, l'avait sauvée d'une mort certaine... FIN DE SPOILER
Jamais les apparences n'auront donc été aussi trompeuses. Une ambiguïté fort bienvenue et qui rajoute indéniablement du piment à l'histoire...
Au final, si JIGSAW ne s'avère pas être le meilleur épisode de la série et souffre d'un parfum de "déjà-vu", il reste une proposition intéressante et un film en tout point respectueux de la saga, loin des "suites de trop" qui pullulent tant au cinéma ; c'est d'autant plus remarquable qu'il partait avec 2 handicaps de taille : un retour tardif (7 ans) et succéder à un épisode défini comme "épisode de clôture". Il se permet même le luxe d'une réalisation plus chiadée qu'à l'accoutumée, et qui cherche visiblement à tirer vers le haut une franchise extrêmement décriée. Un côté ambitieux fort bienvenu, soutenu par une enquête particulièrement bien mise en avant, rappelant que les SAW, ce sont aussi des histoires. Toutefois, il ne fera pas changer d'avis la plupart des gens : ceux qui pensent ce genre de cinéma indéfendable resteront sur leur position, tandis que les autres apprécieront de se retrouver en terrain connu, avec un scénario malin et un twist une fois de plus très intelligent, même si les amateurs pourront regretter un certain frein sur le plan gore, qu'apprécieront en revanche ceux qui pensent que la franchise était depuis quelques épisodes tombée dans une certaine complaisance facile.
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Re: Actualité cinéma/critiques de films
Je suis en tout point en accord avec ta critique Séribibi :
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Re: Actualité cinéma/critiques de films
Je viens de voir Seribibi que tu as été recruté par Marlas. Un like. Pas d’inquiétude, c’est le tarif là-bas. Et encore, au moins, tu ne t’es pas auto-liké comme fait Dear …Je préfère ton style au sien, bien moins idéologisé. Néanmoins, vu le contenu de ce petit blog militant, ils vont sûrement bientôt te demander d’écrire en écriture inclusive. C’est leur obsession malsaine. J’espère que ce sont les mêmes critiques du forum, car je n’aime pas non plus leur mise en page.
Pour la lecture de tes critiques, faut trouver de bons supports avec de nombreux lecteurs. J’ai posté Jersey Boys, film d’Eastwood très moyen sur une page que je cogère (Fans of Clint Eastwood) et il y avait déjà 10 likes en 8 minutes. Faudra que tu attendes 10 ans pour un tel score à Marla...
Pour la lecture de tes critiques, faut trouver de bons supports avec de nombreux lecteurs. J’ai posté Jersey Boys, film d’Eastwood très moyen sur une page que je cogère (Fans of Clint Eastwood) et il y avait déjà 10 likes en 8 minutes. Faudra que tu attendes 10 ans pour un tel score à Marla...
Chapeau melon et bottes de cuir est un témoignage historique et un refuge de valeurs dans une Grande-Bretagne devenue excessivement multiculturelle dont les traditions tendent à se liquéfier en magma insipide (critique de Bright Horizon).
Re: Actualité cinéma/critiques de films
BRIMSTONE : 7/10
(NOTA : film vu à sa sortie en mars 2017, je ne publie la critique que maintenant)
A la fin du 19ème siècle, dans l'Ouest Américain, un inquiétant pasteur poursuit sans relâche une femme...
Quel beau film ! Et il n'est pas si étonnant de constater que, pour retrouver l' "émotion vraie", il faille chercher du côté de nos concitoyens -à savoir dans une coproduction hétéroclite (des acteurs en majorité anglo-saxons, un metteur en scène hollandais, des paysages hongrois, une équipe européenne...)- , plutôt que dans un Hollywood désormais aseptisé (on ne compte plus les remake et produits sans âmes qui prolifèrent ces dernières années) et qui n'aurait jamais pu tourner sous une forme aussi frontale des thématiques à ce point extrêmes.
Cette surprise nous vient donc d'un réalisateur hollandais qui, bien qu'avec déjà 10 films à son actif, reste largement inconnu du grand public en dehors de son pays natal. On reconnaît un peu le parcours balisé de Paul Verhoeven, autre hollandais anticonformiste, d'abord reconnu intramuros et qui finira par asseoir et imposer sa notoriété dans le reste du monde.
Nous n'en sommes pas encore là avec Martin Koolhoven, puisque son dernier film, pénalisé par une surprenante (mais justifiée) interdiction aux moins de 16 ans à sa sortie, n'aura été diffusé que dans un nombre de salles restreint, peu aidé il faut bien le dire par une violence inhabituelle dans ce genre de production.
Il est vrai que "Brimstone" est un film qui hante longtemps après sa vision ; déviant, atypique, cruel et transgressif, les qualificatifs manquent pour décrire ce western sale et crépusculaire, à la violence psychologique parfois insoutenable, et où la beauté et le lyrisme côtoient le sordide. L'histoire retrace le chemin parcouru par une pionnière battante (Dakota Fanning, parfaite) accablée par la vie et son chemin de croix depuis sa plus "tendre" enfance. Son parcours prend forme dans l'Ouest décadent du 19ème siècle, où corruption et prostitution sont les 2 mots d'ordre de la société, et où la condition de la femme reste plus que précaire.
Dans cet univers sans espoir pour la gente féminine, Liz n'aura de cesse de fuir un étrange pasteur sadique (Guy Pearce) dont la nature-même reste plus qu'ambiguë.
Avec ce personnage détestable, Koolhoven critique ouvertement l'obscurantisme religieux mais aussi l'hypocrisie des hommes qui se retranchent derrière la religion pour couvrir leurs actes abominables. Je dis bien des hommes car ils représentent dans le film le versant obscur de l'humanité, la femme en étant l'éternelle victime. Ceux-ci sont présentés comme violents, immatures, arrivistes, instables et sans pitié.
On voit peu de films de cet acabit et d'une telle audace. Dés les premières images, on sait que l'on aura à faire à une oeuvre grandiose et lyrique. La beauté des plans, de la photographie, la mise en valeur des paysages et des personnages, l'intériorisation des sentiments... tout cela renvoie aux plus belles fresques cinématographiques.
Koolhoven opte pour un rythme délibérément lent (mais jamais ennuyeux car l'implication émotionnelle vis à vis de son héroïne reste totale) qui ne fait que renforcer le climat étouffant de cet univers désespéré, alternant beauté des paysages et décadence (un gros plan sur un cheval mort débarque sans crier gare..). Ces incessantes ruptures de ton laissent l'empreinte d'un cauchemar éveillé. Le découpage en chapitres donne, quant à lui, tout son sens à cette histoire et augmente la puissance allégorique des évènements qui la traversent.
Un standing ovation pour la petite Emilia Jones (le 3ème personnage principal du film), au jeu d'un naturel confondant, et qui interprète.....mais le mieux est de le découvrir en allant voir le film ! (on pardonnera en revanche l'interprétation plus qu'approximative de Kit Harrington)
Une oeuvre bouleversante, un magnifique hommage à la femme et une superbe leçon de vie, pour ce qui sera sans doute mon coup de coeur 2017.
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