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MORT EN VOL

(DEAD ON COURSE)

Tournage : mai 1962

Diffusion : ITV, 29 décembre 1962 – 13ème RUE 19 février 1998

Scénario : Eric Paice

Réalisation : Richmond Harding

Jon Rollason (Dr Martin King), John McLaren (Freeman), Liam Gaffney (Michael Joyce), Donal Donnelly (Vincent O’Brien), Peggy Marshall (Mother Superior), Elizabeth Murray (Deidre O’Connor), Janet Hargreaves (Sister Isobel), Nigel Arkwright (Hughes), Bruce Boa (Bob Slade), Margo Jenkins (Margo), Trevor Reid (Pilot).

Résumé

Suite au crash d'un avion, près de la ville de Shamrock en Irlande, Steed et le Dr King enquêtent,  car c'est la deuxième fois que cela survient au même endroit. Menant leur investigation dans un couvent, ils apprennent que l'hôtesse de l'air est la seule survivante du crash, mais qu'elle est dans un état critique. En même temps, ils découvriront un traître dans le mystérieux couvent en question.


CRITIQUES

Estuaire44 28 mai 2007

À la différence des deux autres épisodes du Dr. King, Mort en vol bénéficie d’une véritable intrigue. Certes, comme dans l’ensemble de la saison 2, celle-ci ne comporte pas la fantaisie qui surviendra ultérieurement, mais elle est néanmoins aussi habile qu’astucieuse ! L’argument (la mise au goût du jour des naufrageurs) ne semble guère réaliste, mais cela n’a jamais été un obstacle pour les Avengers !

La chute s’avère particulièrement inattendue. Je n’ai compris le double jeu de Vincent que sur la fin, en même temps que Steed, quoique voir un informateur de nos héros ne pas se faire abattre aurait dû me mettre la puce à l’oreille ! On peut regretter toutefois une exposition très longue et verbeuse, suivie d’une conclusion trop hâtive, presque bâclée.

Cet atout de l’épisode est malheureusement irrémédiablement gâché par une réalisation particulièrement peu imaginative et sans saveur. Cette succession quasi ininterrompue de dialogues, tournés en fixe, confine au théâtre filmé. Cette impression est renforcée par une coupure en trois actes assez fastidieuse. De plus la qualité de l’image est très médiocre. La musique de Johnny Dankworth est efficace mais devient répétitive à force…

Ce n’est malheureusement pas le duo vedette qui va venir dynamiser l’épisode ! Le Dr. King n’influe quasiment pas sur l’intrigue, hormis un rôle de passe-plats assez terne. Son personnage apparaît d’une banalité affligeante, sa seule caractéristique étant de bons sentiments désespérément fades ! Ce ne sont pas non plus les talents de comédien de Rollason qui vont susciter l’enthousiasme…

Steed est loin d’être celui dont nous conservons le souvenir. Son humour légendaire demeure absent durant tout l’épisode, à part quelques remarques aussi anodines. Nous sommes presque face à un agent lambda, sans chapeau melon ni parapluie, quoique nettement plus astucieux que la moyenne ! Il réalise ainsi toute l’enquête technique en moins d’une minute, devant un expert très aigri ! Le personnage est encore en devenir, prenons patience… Même s’il est sous-employé, la prestation de Macnee demeure très honnête, il parvient à distiller quelques mimiques assez cocasses.

Il est triste de constater que les scènes entre les deux personnages se limitent à des échanges d’informations ou d’instructions. La série montre ici un certain manque d’ambition, se refusant à développer l’identité de personnages demeurant biens schématiques. Les épisodes du Dr. King pâtissent du caractère éphémère de leur protagoniste, aucun effort n’étant tenté pour affiner ce personnage de transition.

En fait si Mort en vol prend occasionnellement vie c’est grâce aux seconds rôles : l’impressionnante Mère supérieure dissimulant une mitraillette sous sa bure (!) et surtout l’impayable Vincent, le véritable héros de l’épisode, superbement campé par un Donall Donnelly très inspiré.

Les décors de l’épisode (le pub irlandais, le détaillé bureau de l’aéroport avec une pseudo vue extérieure) sont très agréables ; et surtout le couvent est lugubre à souhait, même la mauvaise qualité de l’image y contribue !

Le budget de la production apparaît clairement moins élevé que celui, déjà peu hollywoodien, de l’épisode « écossais » (Le fantôme du château De’Ath, saison 4) et il est très amusant de voir comment les auteurs tentent de créer une ambiance irlandaise en multipliant les clichés. Tout y passe : le pub irlandais, l’Irish Coffee (dont Steed ne raffole pas !), la question religieuse, l’émigration américaine, les accents pittoresques… C’est un vrai catalogue, il ne manque que le saumon !

EN BREF :Une intrigue astucieuse, malheureusement assassinée par une réalisation pétillante comme une Guinness tiède et un couple vedette au point mort !


VIDÉO

Une mystérieuse hôtesse de l'air !
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Tournage


Continuité

o Lors de la discussion entre le Dr. King et Vincent (12’03’’), la lumière baisse brusquement d’intensité.

Avant :

Après :

o À la toute fin du premier acte (16’25’’) on voit distinctement le cadavre du pilote cligner des yeux !


Détails

o Titre originel : The plane wreckers [Les naufrageurs d’avion].

o Alors que, si l’on comprend bien, l’avion percute à la fois une montagne et un câble à haute tension (jolie performance), les trois personnes présentes dans le cockpit survivent ! Le co-pilote n’a même pas une égratignure…

o Shamrock Le nom de l’aéroport où se déroule l’action représente également un des symboles de l’Irlande (y compris l’Ulster) : le fameux trèfle à trois feuilles. Le terme provient du gaélique seamarlog, le trèfle. Selon la tradition St Patrick s’en serait servi lors de l’évangélisation de la Verte Erin, pour expliquer le concept de la Sainte Trinité. Pour en revenir à l’aviation, Shamrock, dans le jargon des contrôleurs aériens, signifie Aer Lingus, la compagnie aérienne irlandaise, dont l’emblème est bien sur un trèfle !

Acteurs – Actrices

o John McLaren (1911) a connu une belle carrière tant à la télévision ( trois épisodes du Saint, Riptide) qu’au cinéma : Goldfinger (1964) Les Contes de Canterburry (1972). En 1940, il épouse Hella Toros, première Soprano du Royal Opera de Covent Garden.

o Liam Gaffey (1911 – 1994) avait déjà plusieurs rôles à son actif avant-guerre. Il a notamment participé au film d’horreur L’Île de la terreur (1966) où joue également le grand Peter Cushing, le Paul Beresford du Retour des cybernautes (saison 5) et le Von Claus du Repaire de l’aigle (New Avengers). La rencontre n’aura pas lieu, Gaffey étant tué dès la première scène du film par les Silicates ! Ainsi va la gloire…

o Donal Donnelly (1931) : cet acteur irlando-américain fut élevé à Dublin, dans la congrégation des Frères Chrétiens, où il se lia d’amitié avec Milo O’Shea (Oz, West Wing, Frasier…). La carrière de Donnelly se prolonge jusqu’aux années 1990 (Law and Order). Outre des participations à de nombreuses séries télé (Z Cars, Department S, Yes Honestly…), il a également joué au théâtre et au cinéma. Il fut notamment le sinistre Archevêque Gilday du Parrain III. Grande figure de la communauté artistique irlando-américaine, il a tourné avec John Ford (The rising of the Moon, 1957). À cette occasion il s’est lié d’amitié avec Jack MacGowran, (le fameux Pr. Poole du Vengeur masqué), avec qui il partagea un appartement durant plusieurs années.

o Peggy Marshall a participé à plusieurs séries dont : Z Cars (1969), Play for today (1972) et Rumpole of the Bailey (1983).

o Elizabeth Murray est également apparue dans Paul Temple (1971) et Partner’s in crime (1984).

o Janet Hargraves (1937) a réalisé plus de 400 apparitions à la télévision (Poirot, Doctors, Dr Who, Crossroads…). Elle connaît également une superbe carrière théâtrale. Elle a ainsi joué Oscar Wilde au prestigieux Theatre Royal Haymarket, dans le West End londonien. Elle considère que le rôle le plus étrange de sa longue carrière consiste à avoir joué la marâtre de Cendrillon face à Zsa Zsa Gabor comme Marraine la Bonne Fée !

o Nigel Arkwright (1920 - 1962) : disparu prématurément, son apparition dans Mort en vol fut son dernier rôle. Il avait précédemment participé à plusieurs séries télé, dont Z Cars.

o Bruce Boa (1930 - 2004) sera également Mahon, dans Le piège (TNA, deuxième saison, 1977). ). Né au Canada, il a joué dans la Canadian Football League en 1952. Également vu dans trois épisodes du Saint, L’Homme à la Valise, Les Champions, Département S, Madigan, Thriller, Les Professionnels, Mission Casse-Cou (deux épisodes), Yanks go home et des petits rôles au cinéma.

o Margo Jenkins a vu sa carrière se limiter à quelques apparitions à l’écran durant les années 60 (The troubleshooters, 1966).

o Trevor Reid (1908 - 1965) est apparu aussi bien à la télévision qu’au cinéma. Dans Le Jour le plus long (1962), il aura l’insigne honneur de jouer le Maréchal « Monty » Montgomery, Vicomte d’El Alamein !

o Jon Rollason (1932) : Après une fin de première saison agitée, marquée par le départ de Ian Hendry et un conflit social, Jon Rollason intervient dans un rôle de transition, le Dr Martin King. Il participe à trois épisodes initialement écrits pour le Dr David Keel : Mission à Montréal, Mort en vol et La trahison. Ces trois premiers épisodes de la saison 2 permettent à la série de redémarrer tout en préparant l’apparition de Cathy Gale et de Vénus Smith. Après des débuts difficiles, cette participation aux Avengers lancera véritablement sa carrière. Ainsi il obtient un rôle important dans le fameux soap opera Coronation Street, de 1963 à 1971 (la série d’ITV existe toujours depuis 1960, avec plus de 6 300 épisodes !). Il participera également à Crossroads, Z Cars, Dr Who, Le Baron etc. Il exerce également une activité d’auteur (scenarii de Crossroads, programmes de la BBC).

À noter que……

o Richmond Harding (1923) a réalisé en tout sept épisodes, exclusivement au cours de cette saison 2. Mort en vol a dû être son coup d’essai, car il se montrera souvent plus inspiré ! (Mr Nounours, Mauritius Penny, Un traître à Zebra, L’argile immortelle, La naine blanche et Six mains sur la table). Même si sa mise en scène restera toujours de facture classique, ces épisodes comptent souvent parmi les meilleurs de la saison !

o Eric Paice (1926 - 1989) sera l’auteur de sept épisodes. : Dead of winter (saison 1), Mort en vol, le décapode, le point de mire, le festin de pierres (saison 2), Le cinq novembre, Les petits miracles et Esprit de corps (saison 3). Il fera parfois preuve d’une belle astuce, notamment dans Mort en vol, Le point de mire et Les petits miracles.

o Robert Fuest (1927), le concepteur des décors réussis de cet épisode, est une valeur sûre de la série, il réalisera sept épisodes (saison 6) et concevra les épisodes de 10 autres. À cela viendront encore s’ajouter deux épisodes des New Avengers : Le baiser de Midas et La grande interrogation ! De l’aspect « décors » de son activité nous ne conservons que Mort en vol et Passage à tabac (saison 1), ses autres conceptions appartenant toutes aux épisodes perdus la première saison ! Son activité de metteur en scène est par contre parfaitement connue car il réalisera nombre des meilleurs épisodes de l’ère Tara King : Mon rêve le plus fou, Jeux, Mais qui est Steed ?, Du bois vermoulu, L’homme au sommet, Noël en Février, mais aussi... Mademoiselle Pandora ! Insondable mystère de la création…

Fiche de Mort en vol des sites étrangers :

En anglais
http://theavengers.tv/forever/gale1-14.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/season2/214.html
http://deadline.theavengers.tv/GaleS1-14-DeadOnCourse.htm

En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale15.htm